Everyone need Sugar in Hard day |Ft Caitlyn|

Yeux rivés sur le rapport sur le quel elle était en train de travailler depuis 3 heures maintenant, la sherif de Piltover tenta d’etouffer un baillement. L’interogatoire musclé de la matinée l’avait laissée épuisée, tout comme la course poursuite qui l’avait précédé. Son corps n’avait qu’une hate, rentrer chez elle aprés cette longue nuit qui n’en finissait pas, et se reposer enfin pour la première fois en 24h. Ce que bien entendu, work-addict qu’elle était, elle se refusait. Comment aurait elle pu abandonner un rapport non terminé ? Non, il était hors de question. Elle finirait de tout écrire et puis elle finirait sa journée de travail comme tout le monde, avant de rentrer. Et si contrairement à sa coéquipière et a d’autres personnes elle n’avait pas pris de pause repas, mentant sur le fait qu’elle sortirait acheter a manger avant de se renfermer dans son bureau pour que personne ne la dérange, personne n’allait s’en plaindre finalement. Le travail qu’elle faisait était un travail que d’autres patrons auraient délégués, et Caitlyn, dans toute sa determination s’attirait souvent les acclamations d’une équipe qui n’aurait probablement pas pu rever d’un meilleur shérif.

Probablement. Si ce n’était que le Shérif commencait à somnoler sur son rapport, grimaçant en voyant les mots se mixer devant ses yeux. — J’ai besoin d’un café. Un grognement interessé qu’elle seule pouvait entendre, alors que posant sa plume sur le coté, la rangeant méthodiquement, et repositionnant tous les papiers de manière à ce qu’aucun d’entre eux ne dépasse, elle se leva finalement. Elle allait s’autoriser dix minutes de pause, le temps de se fournir un café, avant de revenir finir ce rapport. Pas une minute de plus. Regardant sa montre à gousset elle nota l’heure, et la rangea dans la poche de son pantalon, avant de commencer à marcher vers la porte.

Porte qui s’ouvrir subitement avec une brutalité qu’elle ne connaissait qu’a une seule personne. Du moins, une seule personne alliée et capable d’être présente ici sans causer un rafut. La migraine menaca de revenir en trombe, et pourtant, malgré tout, la froide Shérif n’arriva pas à dissimuler son sourire. — Vi. Que puis-je faire pour toi ? Si elle était droite et peut être un peu trop rigide en temps normal, il était dur pour elle de ne pas devier son regard vers les tasses chaudes que sa coéquipière tenait entre ses mains, et à son plus grand desespoir, son ventre se mit à emmettre un bruit gargantuesque.

Toujours beaucoup trop rigide, la Shérif de Piltover ne pouvait pas se permettre de regarder vers les friandises et le café chaud que sa collegue d’infortune semblait porter entre ses mains. Peut être une autre femme qu’elle aurait elle saisit l’occasion et se serait elle emparée du plateau de petits gateaux et en aurait dévoré un ou deux par faim. Elle n’était pas une femme comme les autres et elle avait de toute façon une trés bonne maitrise d’elle même, alors faim ou non, elle saurait se tenir. Ainsi se retrouvait elle toute droite les joues devenant plus rosées alors que son ventre parlait de lui même, genée de cette situation dans la quelle elle s’était mis toute seule. Situation qui aurait pu la faire rougir encore plus, si Vi n’avait pas utilisé un humour un peu bas étage. Tentative échouée de reprimer un petit sourire, la Shérif secoua la tête avec un air faussement réprobateur.

Le sourire restait néanmoins la, au coin de ses lèvres fines, tandis qu’elle regardait sa coéquipière de haut en bas, avant de finalement bouger de devant la porte, invitant la Zaunite à rentrer dans son bureau. — Pose les sur le bureau, mais attend Avant quoi que ce soit, elle bougea un peu pour aller pousser quelques documents, s’assurant que tout était bien rangé, et que le gras ou les liquides ne puissent les tacher. — Voila tu peux les poser ici fais attention s’il te plait.

Elle savait qu’elle était un peu maniaque, et que cela pouvait être derangeant quelques fois, ce qui les emmenait Vi et elle a quelques désagréments, mais elles étaient passées au dessus de ça, et maintenant elles arrivaient a un certain niveau d’entendement, du moins Caitlyn l’esperait elle. Bougeant un peu mieux dans la pièce, elle montra le petit canapé qui se trouvait dans un angle à Vi. — Je dois t’avouer que tu tombes effectivement à poings nommés. La tentative d’humour était encore pire entre ses levres mais elle esperait que Vi ne lui en veuille pas trop. Et s’asseyant finalement avec un des donuts qu’elle saisit entre ses doigts fins elle mordit dedans, n’arrivant pas vraiment à cacher le soupir de soulagement qui quitta ses lèvres. Se reprenant un peu, elle secoua la tête, essuya une miette sur sa joue, et reprit — Tu me cherchais ?

— Ce n’est pas un sous entendu si je l’énnonce aussi clairement Vi. Ce serait comme laisser un Elephant de guerre dans un champs de fleur et s’attendre a ramasser des pétales entières. L’image n’était certes pas la plus flatteuse que Caitlyn ait pu offrir, néanmoins, elle n’était pas fausse. Vi n’avait pas vraiment de subtilité, et dans le fond c’était aussi pour cela qu’elles s’entendaient bien toutes les deux. Elles étaient deux faces opposées d’une même pièce, luttant pour Piltover et pour le bien de Runeterra et de leur cité, de leurs cités, car Caitlyn n’était pas une de ces personnes qui oubliait qu’il y’avait une ville en dessous, qui oubliait qu’il y’avait des personnes comme Vi venant de bas quartiers. Toutes les deux au fond étaient des oppositions, des cas à part dans leurs origines. Ça convenait a Caitlyn. Les deux femmes avaient une espèce d’arrangement, une amitié forte. Qui risquait de se briser si Vi continuait ses plaisanteries saugrenues. — Si tu le renverse je te fais lécher mon bureau. Le ton était faussement autoritaire et menacant, mais au fond, les mimiques de sa collegue l’amusaient plus qu’autre chose.

S’installant enfin la Shérif regarda sa coéquipière faire de même, avec beaucoup moins de grace, à la manière d’un gros félin se laissant tomber au milieu de coussins. Heureusement que le canapé était confortable, et bien assez grand pour deux. — Oui, à défaut d’avoir un sens du savoir vivre. Le sourire était toujours maigre, mais il était également toujours bien présent, et Caitlyn renifla la boisson avant d’en boire une gorgée. C’était flatteur en un sens de savoir que Vi connaissait si bien ses gouts qu’elle avait toujours ce qu’il fallait pour elle, comme ce Donuts aux fruits rouges qu’elle affectionnait bien plus particulièrement que ceux aux chocolats, d’ailleurs elle était quasiment sure que Vi le lui avait gardé exprés.

L’affirmation la fit doucement rougir. C’était un fait que d’avoir une coéquipière attentionnée, c’était autre chose que d’être prise la main dans un sac métaphorique. — Hmm Hmm. Qui te dit que je n’ai pas mangé ? Le bruit de son estomac peut être, ou le fait qu’elle ait dévoré le donuts sans trop réfléchir aux miettes qui s’échappaient de manière inconvenantes sur sa joue ? Oui. Peut être.

— J’espere que ce n’est pas ta façon d’essayer de m’acheter pour que je rédige le rapport à ta place. En toute honneteté il était déja commencé, elle savait que Vi n’aimait pas forcement la paperasse, et ça ne la derangeait pas de s’en rajouter un peu quelques fois, pour aider sa camarade dont ça n’avait pas toujours été la vocation. Prenant le temps de boire une longue gorgée, elle finit par marmonner un — Merci trés bas. Touchée dans son égo, elle n’était tout de même pas assez orgueilleuse pour ne pas reconnaitre que Vi avait vu juste, elle n’aimait juste pas montrer des faiblesses. Alors elle changea de sujet, pour un sujet qui l’intéressait beaucoup plus. — Comment vont tes mains et tes poignets ? L’interrogatoire de ce matin avait été corsé aprés tout.

— Tu sous entends que j’emploie des mauvais policiers ? Un sourcil arqué de manière faussement outré, et la jeune Sherif de Piltover - pas si jeune que ça en toute honneteté -  laissa filer quelques menaces. Elle aimait l’ordre Caitlyn, et plus que jamais elle aimait quand les choses étaient dans le bon ordre et que rien ne venait troubler son calme. Et pourtant, la simple présence de Vi etait un affront à ce calme la, à cet ordre établi et ces rangements qu’elle faisait sans cesse. Ca aurait du l’ennuyer, ça aurait du la pousser à crier et à changer de piece, ou bien à fermer la porte pour que Vi ne puisse plus jamais avoir accés à son bureau. Elle ne le faisait pourtant pas. Parce qu’il y’avait quelque chose chez la jeune Zaunite qui la faisait sourire, et qui lui apportait quelque chose de chaud et de doux à l’interieur du coeur. C’était comme un renouveau à chaque fois, et elle savait qu’il n’y’avait personne à qui elle ne faisait autant confiance qu’a cette brute aux cheveux roses.

Un fragment de rire quitta ses lèvres à la pseudo moquerie de Vi, et les oreilles de la Sherif prirent une teinte aussi rose que les cheveux de sa camarade. Si il y’avait quelque chose à quoi elle n’était pas habituée, c’était avoir des défauts, et surtout faire des erreurs. Et même si c’etait minime, ne serait ce que le fait d’avoir des miettes sur la joue, la mettait assez en panique. Pourtant, en l’espace de quelques secondes, elle se retrouvait avec la main de sa collegue essuyant la miette, et elle senti sa joue prendre une teinte encore plus rougeatre, tout comme une etrange chaleur dans celle ci. — Ne m’appelle pas comme ça. C’était la première chose qu’elle avait trouvé à dire, cette familiarité taquine dans la quelle elle appréciait secrètement que Vi l’appelle comme ça, mais ne pouvait pas s’empêcher de lui faire croire qu’elle n’aimait pas. Ça menait à des taquineries familières qu’elles appréciaient toutes les deux.

Un grognement pas vraiment distingué quitta les lèvres de la Sherif aprés ça, et elle hésita un peu. — J’ai appris à ne pas croire tes promesses à ce sujet la. Néanmoins, comme elle s’était moqué d’elle, elle allait la laisser mariner un petit moment. Et au lieu de ça elle posa une question importante, qui fut renvoyée un peu sur le côté. Sourcils froncés, la Shérif but une longue gorgée et posa son gobelet sur un sous-verre en forme d’engrenage que Jayce lui avait offert dans le passé. — Le rapport est déja commencé Vi. J’ai fini le mien il y’a 1h, je m’occupais du tiens avant de décider de faire une pause… repas. Pause repas qui s’était imposée a vrai dire, mais elle ne le dirait pas ça.

— C’est si dur que ça de rester assise ? Son ton était un peu plus ferme maintenant, alors qu’elle montrait le canapé une nouvelle fois. — Assis toi. Si tu veux que je continue de manger, ne tourne pas dans mon bureau comme un yordle surexcité.

— Mhh Mhh, n’oublie pas qui signe ta paye à la fin du mois oui. C’était tout de même plus fort qu’elle, Vi et elle étaient oh combien differentes, et pourtant, elle n’aurait pas voulu une autre Collègue, une autre partenaire de mission que la femme aux cheveux roses. Elle qui ne supportait pas les gens brouillons, ou les gens qui n’en faisaient souvent qu’à leur tête, elle avait tout de même alors, un semblant de tolérance pour Vi. Quelque chose dont elle ne chercherait pas l’explication pour le moment. Elle se contenta de rencherir avec un léger sourire. — Il faut bien une exception pour confirmer la règle, personne d’autre que toi n’aurait osé rentrer dans mon bureau comme ça. Et personne n’aurait osé douter de ce qu’elle avait prit quant à sa repas. Ce n’était pas qu’ils s’en fichaient, c’était tout simplement qu’elle inspirait une certaine terreur et un certain respect.

A tout le monde sauf Vi visiblement, car voila qu’elle se retrouvait à se faire essuyer la joue comme une enfant, ce qui la fit se renfrogner un peu, de manière amusée tout de même, avant de secouer la tête. — Je ne suis pas comestible. Elle savait ce que faisait sa collègue et même si elle était lointaine avec ce genre de pratique elle comprenait qu’il s’agissait un peu de flirt. Un peu. Elle ne savait néanmoins pas toujours comment y repondre, et quelques fois le rouge montait à ses joues et à ses oreilles et elle devenait bien vite mal à l’aise.  Heureusement Vi ne continuait jamais trop loin dans cette voie comme si elle savait les limites à ne pas dépasser. Malgré tout, Caitlyn esperait que le jour ne vienne jamais où Vi se lasserait et arrêterait ses petites plaisanteries et flirts, comme ça. Quelque chose d’autre à quoi elle ne voulait pas penser.

Alors parler du rapport et de leur travail était tout de même beaucoup mieux. Une zone sécurisée si l’on pouvait dire. — Ne poses pas de questions dont tu connais déja la réponse. Un mouvement de tête, elle décroisa les jambes pour les croiser dans l’autre sens, et bu une nouvelle gorgée de son thé chaud, attendant sans répondre que Vi ne retrouve sa place. Elle avait énormément de mal à se concentrer quand les gens bougeaient comme ça dans son bureau, et si elle n’arrivait pas à regarder ailleurs que les bras de sa coéquipière elle perdrait vite toute concentration dont elle avait besoin, même pour boire son thé.   — Remerciements partagés. Attrapant le dernier gateau, elle se fendit d’un sourire plus vrai, et ne fit aucune remarque quant à l’appellation de cupcake qui vint une nouvelle fois.  

Le moment était sincère en tout cas, et la légèreté, le confort, ne tarda finalement pas. Posant ses yeux sur la silhouette massive de sa coéquipière elle se laissa rêver quelques instants, puis elle se fendit d’un grand sourire. — Hmm, laisse moi réfléchir. Prenant un air vraiment concentré la, elle allait passer ses doigts sur la joue de sa coéquipière, quand la nouvelle répartie de celle ci la fit a moitier s’étouffer, toussant dans son thé, avant de le reposer avec hate pour ne pas en laisser couler partout.   — Non. Je … Non. Elle était on ne peut plus génée maintenant, et Vi avait probablement marqué un grand point, mais elle ne pouvait pas laisser les choses passer comme ça, alors elle tenta de se reprendre, essuyant ses levres et bougeant doucement pour venir murmurer à l’oreille de sa collegue. — Même si je suis sure que mes pièges pour les capturer pourraient fonctionner avec toi aussi.

C’était plus fort qu’elle un peu ce besoin de respecter les règles, de les rappeler, de faire comprendre quand il y’en avait et pourquoi elles étaient la. C’était intense, sa façon de faire, et elle avait peur qu’un jour Vi se lasse et soit fatiguée des barrières qu’elle essayait de mettre. Parfois c’etait trop dur, parfois elle ne réalisait même pas qu’elle en mettait. Mais la, le visage un peu plus serieux presque blessé de Vi lui fit froncer les sourcils. Heureusement qu’elles passaient à autre chose, et finalement la Sherif de Piltover laissa s’affaisser ses épaules. — Je ne laisserais personne d’autre que toi entrer comme ça, et je pense que tu le sais trés bien. La remontrance ne vint pas, et Caitlyn s’apaisa un peu comme pour rassurer sa camarade et amie.

Un sourcil se redressa sur son visage alors qu’elle regardait Vi mimer une morsure, et si elle tenta de cacher son sourire, il vint tout de même. Leger. Mais présent. — Je crains de ne pas vouloir une liste détaillée de tout ce dans quoi tes dents ont pu croquer. Et est ce que c’était un peu de jalousie ? Peut être. Elle avait beau être rigide, elle n’était pas née non plus de la dernière plus, et elle comprenait les sous entendus sexuels quand ils étaient la. Ou du moins, elle croyait en avoir compris un. Enfin, elle se hata de noyer tout ça, mangeant son petit gateau en parlant du rapport. Vi aurait du se douter qu’elle l’avait déja commencé, et même si un jour elle esperait voir la Zaunite en remplir un, elle savait que ce n’etait pas spécialement à sa portée non plus, sa collegue était dans l’action, et puis… au fond, elle adorait la paperasse même si ça la fatiguait quelques fois.

La conversation néanmoins dériva, un peu trop loin peut être, dans des eaux troubles sur les quelles la Shérif ne voulait pas aller. Et pourtant, elle aussi venait de rentrer dans un jeu dangereux où elle n’était pas sure de savoir noyer. Un regard en coin de ses grands yeux clairs, lui assura que Vi devenait presque aussi rose que ses cheveux, et elle tenta de ne pas trop la regarder. Pourtant, ça devint trop difficile, alors que deux bras forts et musclés se tendaient devant elle. — Mmh. Tu penses trop aux cupcakes pour ton propre bien, peut être que je devrais verifier que tu fasses bien du sport tous les jours. Revenir a une taquinerie légere était tout de même plus sécuritaire que le reste de leurs perches plus ou moins habiles non ? Et pourtant, la reflexion sur les menottes la laissa pensive un moment, alors que sans réaliser elle glissa deux doigts fins et habiles sur les poignets de sa collègue, a l’endroit où des menottes s’étaient déja posées dans le passé. — J’aimerais autant ne jamais avoir le faire. Son ton était devenu on ne peut plus sérieux, elle tenta cependant de calmer l’atmosphère sans vraiment réaliser ce qu’elle disait, faisant écho a une reflexion que Vi avait fait plus tot. — Sauf si c’est ton truc, évidemment. Comment en était elle arrivée à dire ça ?

L’once de jalousie par chance passa inaperçu et Caitlyn respira de nouveau comme si tout allait bien. Et au fond, c’était peut être ça, tout allait bien. Leur affaire avait pris fin ce matin avec l’interrogatoire plus ou moins musclé que la créature avait subi, et désormais ne restait plus qu’a remplir des rapports, avant de peut être rentrer chez soi ce soir. Et si Caitlyn préférait se trouver dans le commissariat plutôt que dans le manoir Kiramman c’était une autre histoire sur la quelle elle ne voulait pas s’appesantir maintenant. — Je ne sais pas si je dois être excitée ou effrayée à cette idée. Un sourcil se releva, alors que la Shérif esquissa un petit sourire, amusée par la perspective de passer du temps à entendre Vi lui parler de sa vie, qu’elle ait été à Zaun, derrière les barreaux, ou même maintenant. C’était quelque chose qui ne lui déplaisait pas à Caitlyn, en apprendre toujours plus sur sa camarade, même si quelques fois elle enviait ces gens qui avaient connu Vi avant, quand elle était plus naturelle, quand elle n’avait pas la félure qui la brisait de l’interieur nommée Jinx.

Le flirt continuait en tout cas, alors que Caitlyn ne le remarquait même pas vraiment, c’était devenu quelque chose de naturel, des badineries entre l’une et l’autre. Souriant en admirant le biceps, elle se retint néanmoins de le toucher pour approuver les dires de sa collègue, il y’avait des choses qui même sur un ton leger n’étaient pas acceptables, pas pour une capitaine, pas dans ce lieu où elles travaillaient, pas avec quelqu’un qui n’était pas consentant. — Les bras semblent effectivement bien en forme, mais je suis certaine qu’un peu de course nous ferait du bien à toutes les deux. Que dirais tu de me rejoindre lors de mes courses matinales à 5h demain ? Le sourire toujours présent, la Shérif ne laisserait bien entendu pas le dernier mot à sa camarade.

Et si le ton redevenait sérieux, Caitlyn hocha simplement la tête, lachant finalement les poignets de sa forte et fière collègue tout en murmurant un simple — Je ne te laisserais pas y retourner de toute façon. C’était clair, et au fond d’elle la Shérif se demandait si elle serait prête à défier la loi si un jour quelque chose devait arriver à Vi. Autant ne pas y penser maintenant. Tout comme elle préferait éviter de penser aux biceps de Vi sur les quels ses yeux revenaient quelques fois depuis que la cogne de Piltover en avait parlé. Quelle idée. Elle secoua la tête un peu, et une fois de plus la conversation deriva, à son avantage… Ou du moins le croyait elle.

— Je.. Et voila qu’elle perdait ses mots alors que ses poignets étaient attrapés à leur tour, ses joues devinrent rouge écarlate et elle se mit à tousser, avant de detourner le regard quelques instants. Elle était passablement genée, par elle même, par ce qu’elle avait permis, par le simple fait qu’elles en soient la. Peut être qu’une autre femme qu’elle aurait répondu à sa collegue qu’elle n’attendait que ça, qu’elles pouvaient rentrer tester les menottes ce soir, mais elle n’était pas toutes les femmes, Caitlyn, elle était beaucoup trop rigide pour ça, et si elle se perdait dans le contact a ses poignets pendant quelques instants elle tenta de se reprendre. — Bien entendu, qui te retiendrait si je ne suis plus la. Qui viendrait terminer le travail et te ramasser aprés que tu sois passée par une vitrine ou deux. Au moins, Vi les avaient ramené sur une pente non glissante, et il était plus sécuritaire de parler de ça maintenant. Du travail.

— Surement oui. Son sourire s’elargit un peu, mais elle passa vite à autre chose. C’était simple cette conversation avec Vi, ça allait dans tous les sens, mais uniquement des sens appréciables, du moins ainsi Caitlyn l’essayait elle. La perspective d’ennuyer un peu — de manière tout a fait sympathique comme toujours — sa camarade restait tout de même assez forte, et une lueur douce brilla dans ses yeux. — Tu sous entends que je ne suis pas assez lumineuse pour remplacer le soleil a tes yeux ? Le sourire restait leger, mais le sentiment était partagé, la promesse que Vi venait de lui faire de manière plus ou moins implicite comptait pour elle. Et elle savait qu’en un sens c’était une façon pour Vi de montrer aussi qu’elles tenaient l’une à l’autre. Probablement.

C’était assez clair de toute façon, et si elles arrivaient à passer d’une conversation normale à quelques fragments de flirts, elles en revenaient tout de même assez facilement a une conversation plus «  simple » plus « safe » aussi. Et même si certaines choses n’étaient pas celles que Vi voulaient entendre, elles étaient rassurantes pour Caitlyn, qui se murait derrière des conversations plus banales pour fuir la gène qu’elle avait ressenti plus tot. Parler de menottes et de ces choses la, avait eu le don de la mettre un peu en panique, parce qu’elle ne comprenait pas tout ce qu’elle ressentait et surtout peut être qu’au fond, elle l’empêchait surtout de le ressentir. Il y’avait des barrières qu’elle ne pouvait pas briser, même si elle le desirait quelques fois.

Le regard inquiet de Vi lui fit secouer la tête. — Rien de grave, ne t’en fais pas pour ça. Juste une manière peut être de la rassurer, de lui montrer qu’elle avait son soutien toujours, que ce soit sur le terrain, ou pour gérer un propriétaire de boutique fort peu aimable. — Tu ne controles pas toujours ta force, mais je sais que ce n’est pas de la destruction volontaire. Le conseil s’occupe de ça. Et peut être que ça lui causait plusieurs nuits sans dormir, et de longues negociations avec le reste du conseil, mais il en était ainsi, elle avait choisi Vi comme coéquipière et elle assurait les pots cassés derriere.

La derniere réplique de sa camarade néamoins lui fit secouer la tête, alors qu’elle passait ses doigts sans réaliser sur les phalanges de la Zaunite. — Je ne suis pas sure que l’hopital de la prison trouve que quelques os soient rien, mais je crains que nous n’aurions eu aucune réponses sans toi. Et c’était peut être sa manière de lui montrer qu’elle appréciait son travail, même si elle n’était pas d’accord avec les manières de faire.

C’était plus fort qu’elle, cette impression de pouvoir parler de tout avec Vi, de rester dans cette ambiance douce et légère, toujours très plaisante. Elles se taquinaient comme elles pouvaient, et Caitlyn était on ne peut plus heureuse d’être la, d’échanger quelques plaisanteries, quelques piques taquines, au milieu de ce flirt qu’elle refusait pourtant de voir. — Vraiment ? Je suppose que je dois être flattée alors. Et elle l’était, touchée par cette phrase qui venait de la toucher au coeur. Elle savait que Vi l’appréciait, que Vi aimait sa présence, mais cette phrase aussi simple soit elle, lui montrait peut être à quel point c’était vrai, et à quel point aussi la réciproque était vrai. Parce qu’elle tenait à elle, tellement qu’elle ne pouvait pas imaginer ce qu’elle aurait pu faire si elle n’avait pas rencontré Vi dans sa vie, dans son existence. Et maintenant qu’elle l’avait, elle ne voulait plus jamais la perdre. Lui offrant un petit sourire tout en essayant de cacher les rougissements sur ses joues, elle ne la lâcha pas du regard. — Nous nous verrons demain matin alors. Et elle s’y tiendrait elle, bien entendu qu’elle s’y tiendrait, elle prendrait même soin d’avoir une tenue adéquate pour l’évènement.

Mais la conversation papillonnait, et divergeait vers un sujet plus important, faisant rire un peu Caitlyn malgré elle. — Parfois n’est pas le terme que j’aurais employé Vi. Autant aurait elle voulu que son ton soit ferme, et cassant, autant elle arrivait bien à reconnaitre qu’elle ne sonnait rien de tout cela, non, au contraire, il y’avait une tendresse certaine envers son amie la cogneuse. Et envers tous ses travers.

C’était amplifié bien sur, par la sensation de son poignet, de la chair tendre et un peu brisée de sa camarade sous ses doigts habiles, par la douceur qu’elle pouvait lui offrir sans même le réaliser. Qu’est ce qu’elle faisait ? Pourquoi elle faisait ça ? Et puis finalement elle lacha cette main alors que Vi semblait vouloir fuir le contact. Elle ne savait pas pourquoi au fond, elle ne comprenait pas, mais c’était plus fort qu’elle maintenant. Pourtant elle se retint de lui toucher les mains à nouveau, et froncant les sourcils elle secoua la tête un peu pour reprendre tous ses esprits.

— Des vacances ? Tu m’abandonnerais ? Un sourire amusé sur les lèvres, une lueur joueuse dans les yeux. — En réalité tu les mériterais bien. Et peut être que ça la rendrait triste, peut être que ça la perturberait de ne pas oser elle poser de vacances, parce qu’elle n’arrivait pas à faire une pause, une coupure nette avec ce travail. Mais le fait qu’elle, elle ne sache pas couper tout cela, ne voulait pas non plus dire qu’elle encourageait les autres à faire pareil, preuve en était au fond la pause de midi même. Bel exemple de sa dévotion.

Et puis un rire la pris, un sourire également, alors que Caitlyn une fois de plus adressait un regard mi las mi amusé à Vi. — Tu ne pourras pas m’acheter avec du sucre à chaque fois que tu casses quelques os. Le serieux revenant néanmoins, elle se mordit la levre avant de reprendre la parole. — Tu peux prendre ton aprés midi si tu veux, je pense que je terminerais ma journée quand j’aurais fini les rapports. La journée avait été longue, et elle ne voulait pas forcer Vi a rester avec elle, même si elle appréciait sa compagnie.

Bien entendu Caitlyn n’oublierait pas son idée, pas maintenant probablement jamais, et si le simple fait que Vi lui reponde un « C’est un rendez vous » la mit d’étrangement trés bonne humeur, elle tenta néanmoins de ne pas lâcher un petit gloussement. Ce n’était pas trés digne d’elle même et elle n’était pas ce genre de personne. Alors elle reprit son serieux bien entendu et elle hocha la tête. — et ne te cache pas, je saurais où tu es. Le sourire restait en tout cas, et il ne partirait pas comme ça.

La suite de la conversation était tout aussi legere, tout aussi fluide oui, et si elle secoua la tête un peu à l’évocation des frasques de sa compagne, elle ne rajouta rien. Faire entendre raison à Vi c’était comme essayer de parler patisserie avec un buffle, elle approuverait de la tête, mais elle continuerait à foncer.  Ce qui en un sens avait un petit coté particulierement charmant, bien que totalement irritant. Caitlyn ne s’apesantirait pas la dessus.

Elle posusa une espece de grognement cependant à l’évocation de vacances, et si elle sentait comme un fond d’amertume venant la devorer, elle secoua la tête, lacha un soupir un peu plus las que les autres. — Je n’ai pas besoin de vacances, encore moins avec tout ce qui se passe. . La présence de Jhin quelques semaines plus tot dans la basse ville, Jinx toujours un electron libre, et des troubles venant des autres regions, plus que jamais elle était necessaire à Piltover, et malheureusement, plus que jamais sa coéquipière l’était aussi. Pourtant, elle se serait assurée que Vi puisse avoir accés à quelques jours de repos si elle en avait émit l’envie.  Sans sourciller.   — Mais ça ne me dérange pas de te garder ici avec moi. Du moins, tant qu’il s’agissait de parler de vacances.

Pour le reste, c’était un peu plus complexe, et quand elle essaya de se débarrasser de sa coéquipière préférée elle fit face a une espece de mur qui s’affalait davantage dans son canapé. Arquant un sourcil, elle la regarda de haut en bas, et se leva finalement. — Je ne dors pas ici. C’était un mensonge, et probablement que Vi lisait clairement à travers celui ci, cependant Caitlyn ne lui donnerait pas cet avantage sur elle. Non, au contraire, elle persisterait dans ce mensonge la, il était important. — Mais je suis ravie de realiser que tu me connais trés bien. Si tu veux rester dans ce canapé soit, mais ne fais pas beaucoup de bruits. La pause repas touchait malheureusement à sa fin, et aussi amusante celle ci ait elle été, il était hors de question qu’elle perde un temps précieux. Les rapports devaient être finis, et même si elle ne l’avouerait pas, ou du moins qu’a demi mot, Vi pouvait parfois se reveler être une nuisance.

— J’ai souvenir de certains plans que nous avons suivi pourtant, et des blessures qui en ont suivis. C’est avec cette derniere repartie, et un leger sourire, qu’elle quitta la zone confortable, attrapant les emballages des gateaux et du thé, pour les jeter dans la corbeille la plus proche, avant de s’installer à nouveau à son bureau. Jouant quelques instants avec la lumière pour s’assurer qu’elle soit à sa convenance, sortant la suite des rapports, positionnant ses stylos comme il le lui seyait davantage, elle reprit finalement sa tache. — Ah et, ne ronfles pas.

Elle ne rajouta aucun commentaire Caitlyn. Bien sur, une autre femme aurait peut être rencherit sur le fait qu’elle viendrait la chercher y compris au plus profond de son lit, ou bien peut être qu’une autre encore aurait commenté sur le fait d’y rester avec elle, mais la rigide Sherif de Piltover n’était pas ce genre de femme, et elle se contenta de hocher la tête. C’était un rendez vous, elles se verraient à 5h du matin aprés une nuit de sommeil convenable, pour aller courir le long de la falaise, et peut être qu’à ce moment la, elles partageraient même un croissant, ou quelques viennoiseries aprés l’effort. Elles verraient. Elle n’avait pas de toute façon le temps de laisser son esprit vagabonder sur tout cela. Tout comme elle n’avait pas non plus le temps de penser aux vacances ou à d’autres divertissements de la sorte, car il était hors de question qu’elle laisse son esprit partir dans de droles de reflexions. Elle était beaucoup trop concentrée sur son travail la Sherif de Piltover voila tout.Et cela ne lui avait jamais posé aucun problèmes dans son existence. Alors bien sur, si il était advenu que par le passé elle soit beaucoup plus impulsive que maintenant, ce n’était qu’une leçon qu’elle avait appris avec le temps. Voila tout.

Les mots néanmoins étaient la et le simple Je ne vais pas t’abandonner lui suffisait amplement, pour qu’elle se fende d’un simple Hmm approbateur avant de se concentrer sur la mission en cours. Mission en apparence simple que de remplir quelques rapports avant de pouvoir rentrer chez elle.  Mission plus ou moins sur le point de dérailler quand Vi décida de rester ici, dans ce même bureau où elle était la pire des distractions. Et pourtant Caitlyn allait essayer de faire au mieux, c’était une promesse qu’elle se faisait toujours de ne pas se laisser corrompre ou distraire par quoi que ce soit. Elle était méthodique et ordonnée, et le regard las qu’elle adressa a sa camarade fut la simple réponse qu’elle daigna lui offrir.

Il y’avait néanmoins quelque chose, et elle marmonna entre ses dents sur un ton vraiment trés bas — Je préfèrerais justement que tu en sortes indemne. Esperant   que Vi ne l’entende pas elle passa immédiatement à autre chose, une plaisanterie par rapport aux ronflements sur la quelle elle ne rebondit néanmoins pas.  Et finalement c’est au rythme des ronflements de sa camarade qu’elle finit le rapport, se relevant au terme de deux longues heures de travail acharné, pour lui poser une couverture — elle nierait qu’elle était ici pour les nuits qu’elle même passait dans son bureau — sur les épaules, lui laissant un petit mot indiquant « Je ne suis pas la seule à dormir au travail » avant de quitter le bureau, un regard un peu reveur au visage.