Let the blades dance tonight - Akali

C'était un comble d'être là, sur ces terres où les stigmates de l'invasion Noxienne était encore bien visibles, dans cette ville qui peinait à se reconstruire et qui pourtant semblait renfermé quelques secrets sur lesquels l'Empire souhaitait faire main basse. Le passé était ce qu'il était et tu ne t'étais pas vraiment attardée sur les souvenirs alors que tu traversais les rues peu fréquentées de la ville, tu ne t'étais pas laissée submergée par les remords où les regrets comme d'autres auraient sans doute pu le faire à ta place. Tu n'avais perdu personne de cher ici, tu n'avais perdu personne de cher ailleurs, ça faisait de toi un bon soldat, une bonne lame, toujours affutée, toujours prête à servir, à obéir. Et tu étais là oui, en territoire ennemi, tu ne t'en souciais guère, tu n'étais qu'une civile ce soir, pantalon moulant léger et haut qui laissait entrevoir le haut de tes bras, tes avant-bras étant comme à l'accoutumé caché sous des manchons colorés. Pas ce qu'il y avait de plus discret, on te l'avait déjà fait remarquer mais tu t'en moquait.

- Un verre de saké. Tu avais fini par rentrer dans une auberge, ou quel que soit le nom que l'on donne à ce lieu ici, commandant la même chose que le client précédent alors que tu t'installais à une petite table un peu en retrait d'où tu avais une vue assez dégagée, principalement sur l'entrée. Tu n'étais pas ici pour boire non, seulement pour t'imprégner des lieux, pour laisser tes oreilles trainer, essayant de capter le nom dont on t'avait demandé de t'occuper. Les informations manquaient et s'il semblait se terrer par ici rien n'était moins sûr. Pour être honnête tu ne savais pas par où commencer, mais tu trouverais, d'autant plus que quelques vacances n'avaient rien de désagréable au fond, tu étais aussi venue ici ce soir pour profiter.

L’invasion Noxienne avait laissé ses traces et plus que jamais Akali traquait sans relache les Noxien qui restaient sur le territoire et tentaient de corrompre les Terres Premieres. Plus que jamais elle essayait de réduire le nombre des noxiens, même ceux qui n’étaient la que pour «  visiter » ou pour montrer que Ionia était toujours sous leur joug. Elle les haïssait. Tous quels qu’ils soient. Pour ce qu’ils avaient fait, pour les morts et les carnages qu’ils avaient causés, pour c e qu’ils avaient fait à la Terre, la haine qu’ils avaient instillé dans le coeur de ce peuple qu’elle cherissait, les fissures qu’ils avaient causés entre de bons amis. Tout chez eux était mauvais, et la peste qu’ils avaient semé, les techniques batardes qu’ils avaient employés… Elle ne les leur pardonnerait jamais.

Elle n’en avait pourtant pas croisé depuis plusieurs jours, mais elle avait en revanche plus tot dans la matinée croisé un membre de l’Ordre des Ombres et la rencontre n’avait pas été sans heurt. Une griffure sur son bras en était la trace qu’elle portait, l’autre aurait bien plus de difficultés à s’en remettre. Alors en voyant Thanze non loin, elle se décida - une fois n’était pas coutume - a aller chercher le reconfort dans l’une des auberges de la ville. La première qui passait se nommait le Luonn Kon Chaud et le nom la fit assez sourire pour qu’elle décide que ce serait celle la.

Pantalon assez ample, et ceinture portant diverses armes et babioles à la taille, elle ne portait pour une fois pas son masque usuel, le laissant trainer dans une poche. Elle n’était ici pour tuer personne, a moins que bien entendu un Noxien ne passe dans les environs.  En parlant de ça… Malgré elle ses yeux passerent sur chacun des badauds qui se retrouvaient pour boire un verre de sake ou quelque chose de chaud. Certains avaient l’air louche, d’autres étaient de simples paysans, et elle était certaine de voir la tête poilue d’un vastaya non loin. Elle ne fit pas de commentaire, s’arretant au comptoir pendant quelques instants — Un saké, et un bol de ramen. Merci. Politesse oblige alors qu’elle echangeait quelques pièces d’or, son regard se postant un peu partout dans la pièce, la posture d’une femme l’intriguant pour le moment et vers la quelle l’aubergiste semblait avoir des regards un peu trop appuyés. Il n’en fallut pas plus, impulsive et curieuse, pour que l’ancien poing des ombres ne se rapproche de la table. — Je peux ? Qui refusait un peu de compagnie dans un lieu comme ça ?  

Tu étais fatiguée, tu t'en rendais compte maintenant que tu t'étais arrêtée, posée, il te faudrait rester prudente quant à ce que tu buvais, et peut-être bien aussi envisager de commander quelque chose à manger. Tu étais fatiguée mais tu restais pourtant aux aguets, ombre en territoire ennemi il n'était pas question de relâcher son attention, ne serait-ce que pour quelques secondes. Tu étais vive, agile, prompt à agir et réagir, prompt à donner la mort, souvent, mais tu n'étais pas la seule à être douée, et dans ce pays, dans cette ville, tu savais que d'autres étaient capables des mêmes prouesses. Ou peut-être un peu moins bien quand même, tu n'étais pas n'importe qui, mais si tu avais confiance et ce pouvoir que la nature t'avait donné et en tes capacités, tu avais aussi appris au cours des années que tu n'étais pas invincible.

Une femme approchait, tu l'avais remarquée lors de son entrée, tu surveillais cette porte, tu analysais tout ceux qui la franchissait, mais elle, à la différence de ceux d'avant ou de ceux d'après, tu avais continuait à l'analysé alors qu'elle se dirigeait vers le comptoir. Son regard ne t'avait pas échappé, cette manière avec laquelle elle avait rapidement scanné les lieux, suspendant le temps un bref instant avant de finalement avancer. Tu connaissais ce regard, trop bien, et si tu ne la fixas pas pendant qu'elle approchait il n'y eu aucune surprise dans son mouvement de tête lorsque tu accédas à sa requête. - Je n'attends personne. Un sourire, léger, juste de quoi étirer tes lèvres alors que tu la détaillais du regard, sans vraiment chercher cette fois à faire preuve de discrétion. - Je devrais sans doute suivre votre exemple. Une banalité finalement alors que l'odeur émanant du bol de ramen te rappelait ta prise de conscience d'un peu plus tôt. Tu avais faim oui, ce bol te le rappelait, mais rien ne pressait et tu te contentas finalement d'attraper ton verre pour y tremper tes lèvres et en déguster une petite gorgée.

Même si il y’avait quelques éléments qui la poussaient à souvent rester sur ses gardes, il n’en fallait parfois pas beaucoup pour que l’ancienne poing des ombres — et en toute honnêteté elle l’était peut être encore, à sa manière — ne devienne plus sympathique. Son naturel lui même était assez bonhomme et quelque peu bavard, elle était amicale, envers les étrangers — tant qu’elle était sure qu’ils ne soient pas Noxiens. Ainsi, même si l’aubergiste semblait avoir quelques doutes sur cette femme, ou du moins la regardait de manière oppressante, Akali n’allait pas se montrer agressive au premier regard ou à la première parole. Et franchement, qui pouvait rester à son petit sourire, et sa façon nonchalante de se rapprocher?

La réponse par chance ne tarda pas et ne fut en rien hostile, permettant à la ninja de s’asseoir de manière cavalière en face de la femme aux longs cheveux violets. Magnifiques cheveux si elle pouvait se le permettre d’ailleurs. — Merci ! Un sourire, facile à venir à ses lèvres, un moment de battement peut être, un peu trop silencieux. Si la femme l’avait regardée de haut en bas, Akali mit ça sur le compte de la méfiance, une méfiance naturelle dans une région qui même si elle n’était plus vraiment en guerre restait marquée par des conflits.

— Elles donnent envie n’est ce pas ? Un sourire se glissa sur les lèvres de la ninja, dont la nourriture était peut être la clef. Elle n’était pas une femme compliquée Akali, elle aimait certains plaisirs simples et la nourriture faisait partie de ceux ci. Les baguettes déja enfoncée dans son plat, attrapant un morceau de boeuf qu’elle porta à ses lèvres, elle macha rapidement, avant de s’essuyer les lèvres. — Il faut que vous goutiez ça ! Et sans réaliser ce qu’elle faisait, elle tendait ses baguettes avec une bonne portion de nouille et de boeuf en direction de l’autre femme. Oui, il n’était pas si difficile de nouer un bon début de relation avec elle. Et même si la méfiance restait, elle n’était qu’une jeune femme parfois, ravie de partager un plaisir nutritif.

Méfiante, tu l'étais, tu n'étais pas ici chez toi tu le savais, le moindre faux pas et le sang coulerait, le tien, et le leur surtout, c'était une promesse que tu te faisais chaque fois que ta lame glissait sur ton bras pour teinter de carmin la lame de ton épée. La méfiance n'empêchait toutefois pas les rencontres et il aurait été fortement contre productif sans doute d'interdire à l'inconnue l'accès à ta table. tu étais ici pour découvrir des secrets après tout, percer des mystères, et même si tu savais sans avoir besoin de la connaître que celle qui s'installait face à toi n'était pas à prendre à la légère elle restait une source d'information potentielle.

- Je dois admettre que oui. Ton sourire s'élargit un peu en réponse au sien, tu n'avais pas besoin d'être froide, pas besoin de porter ce masque là ce soir, pas pour le moment tout au moins. Tu pouvais profiter, ou du moins essayer, et alors que tu portais ton verre à tes lèvres tu laissas les muscles de tes épaules un peu se relâcher. - Oh ? Tu n'avais pas prévu ça, c'était surprenant de te sentir ainsi prise au dépourvue, pas désagréable en vérité dans cette situation, mais peut-être un rappel que malgré tout tu ne pouvais pas te laisser bercer. - Merci. Un instant de flottement mais finalement des remerciements s'échappent de tes lèvres alors que tu te penches un peu vers l'avant, saisissant les baguettes qu'elle te tend pour porter le bœuf à tes lèvres. Tu ne crains pas l'empoisonnement, elle a mangé juste avant et même si ta méfiance s'est un instant ramollie la force de l'habitude te rassure sur le fait qu'elle n'aurait pas pu faire quoi que ce soit à ce bol entre sa première bouchée et celle-ci sans que tu le remarques. Confiance en toi, sans ça tu n'en serais pas là.

- C'est... délicieux... Tu savoures rattrapant d'un mouvement de langue sur tes lèvres un peu de sauce ayant refuser d'accéder correctement à ton palais. - Soit je suis vraiment facile à convaincre soit j'ai beaucoup plus faim que je ne le pensais... mais je ne vais pas chercher à résister. Ton sourire est plus large, amusé, alors que tu fais un signe en direction du comptoir? - Vous venez ici souvent ? S'intéresser à son interlocutrice, doucement amener un début de conversation, puis décider si cette soirée en serait une de travail ou de simple détente en agréable compagnie.

Ça avait été plus fort qu’elle que de tendre un morceau de boeuf à la femme, comme si elle essayait de la nourir. Est ce qu’elle avait vraiment perdu sa méfiance dans le monde entier ? Ou est ce qu’elle essayait simplement d’être amicale ? D’être sympathique ? Le fait que la femme soit particulierement belle — du moins elle le supposait, elle ne s’attardait pas trop sur des domaines de beauté Akali — ne justifiait rien, elle voulait simplement lui offrir un peu de bonheur, et quoi de plus agréable de croquer dans un bon plat ? De profiter de ce moment. C’est pour cela qu’elle esquissa un sourire quand elle vit la femme se saisir des baguettes finalement, et gouter ce plat qu’elle aimait tellement. Il y’eut un moment pendant le quel elle hocha la tête aprés le remerciement, puis regarda les yeux de la femme aux cheveux violets, la façon dont elle se saisissait des baguettes d’une main experte et les portait à ses lèvres, la façon dont sa vision s’ecarquillait un peu sous le gout. — Les meilleures ramens du coin oui ! Vous pouvez les demander un peu moins épicées cela dit. Juste une façon de lui montrer qu’elle se doutait qu’elle n’était pas d’ici, qu’elle n’avait peut être pas l’habitude des plats si épicés, pas comme elle, elle en avait l’habitude.

Rattrapant ses baguettes néanmoins, la jeune ninja esquissa un petit sourire, les portant à ses levres une fois de plus. — C’est tout simplement impossible d’y resister, je vous l’assure. Bon, je n’ai pas vraiment essayé en même temps, alors je ne suis probablement pas un exemple. Et voila, elle parlait beaucoup trop, un peu trop pleine d’energie qu’elle était malgré son statut si particulier de ninja et d’assassin, dans une region qui était encore malheureusement peuplée par des mauvaises personnes. Pourtant ça marchait, parce que la conversation s’initiait, et elle arqua un sourcil curieux, amusé. On aurait dit une phrase toute faite qu’elle entendait quelques fois de vieux bonhommes ivre faire, mais pourtant ça n’était pas pareil. — Quelques fois oui, la région n’est plus aussi belle qu’avant, mais mes affaires m’y emmenent souvent. Une façon comme une autre de faire refernce à l’invasion Noxienne qui la fit sourire interieurement, alors qu’elle arquait un sourcil curieux. Et vous ? Qu’est ce qui vous emmene ici ? Question simple, qui ne l’était pas vraiment, alors qu’elle levait son verre de sake dans la direction de la femme. — Akali. Simple présentation qui serait utile si elle était renvoyée.

Cette rencontre était pour le moins inattendue, où tout au moins la façon dont elle se produisait. Originale, pour sûr, et tu te laissais un peu aller alors qu'une inconnue te nourrissait. Étrange à croire, étrange à dire, c'était une tournure sur laquelle tu n'aurais définitivement pas parier, mais les faits étaient là, et le plat délicieux, tu étais forcée d'en convenir, quoiqu'elle t'ait plutôt bien cernée alors qu'elle mentionnait que les ramens pouvaient aussi se servir un peu moins épicés. Une alerte, à nouveau, elle avait l'œil, quoiqu'il ne faille pas être un génie pour voir que tu n'étais pas d'ici. - Ça me semble une bonne suggestion à vrai dire. Sans quoi le verre de saké n'y suffirait pas et tu n'étais pas certaine que les enchaîner soit la meilleure des idées. Yu étais là aussi pour profiter mais tu te devais de rester lucide, le danger rodait, plus près peut-être que tu ne le pensais, tu n'étais pas entourée d'alliés, et si eux ne le savaient pas forcément toi tu en étais consciente et pour ta propre sécurité tu ne devais à aucun moment l'oublier.

Un bol fut finalement commandé selon les suggestions de la sympathique créature qui devait te tenir compagnie, sinon pour la soirée, au moins semblait-il pour ce repas, et alors que tu attendais que l'on te serve, te délectant par avance de l'odeur qui émanait du bol de ta congénère et à laquelle tu pouvais désormais associer un goût, tu sirotais tranquillement ton verre de saké, entamant une conversation des plus banale. En apparence tout au moins. - J'ai pu voir ça en venant. Un hochement de tête, la région portait encore d'importants stigmates de la guerre entre Noxus et Ionia, nul besoin d'avoir connu ces lieux avant pour s'en rendre compte. - La curiosité. Ce n'était pas totalement faux même si loin d'être la vérité, tu avais néanmoins noté qu'elle avait parlé de certaines affaires l'emmenant en ces lieux sans s'épancher sur le sujet. Tu n'insisterais pas, elle avait le droit à ses secrets, pour le moment tout au moins, loin de toi l'idée contre-productive de la brusquer. - Kælinn. Les verres s'entrechoquèrent, vos sourires se croisèrent. Des présentations sincères, tu l'espérais tout au moins, les tiennes l'étaient, elle ne risquait pas de faire grand-chose de ton seul nom, tu n'étais pas à ce point connu en dehors de Noxus, et même au sein de l'Empire de ton point de vue, bien que cela puisse aussi parfois servir tes intérêts. - Quel lieux de la région me conseilleriez-vous ? J'ai des choses à faire mais aussi du temps à perdre. La piste touristique seule ne tiendrait probablement pas, tu étais bonne menteuse mais tu la jugeais, à tord ou à raison, bonne liseuse. Tu n'avais cependant pas besoin de rentrer dans les détails et quelque chose te disait qu'elle ne le ferait pas non plus en ce qui la concernait ce qui n'allait pas forcément vous empêcher de pouvoir discuter.

La discussion allait simplement sur les ramens, et sur des banalités, mais Akali ne s’y trompait pas, si Ionia était libre, il y’avait toujours des ennemis partout. Pourtant, même si elle se mefiait, elle voulait croire que la femme en face d’elle ne lui voulait pas de mal, ni à elle, ni aux terres premières qu’elle chérissait tant. Il aurait été dommage de gacher un aussi bon plat de Ramens, dont elle avait sacrifié quelques bouchées sur le banc de l’hospitalité. Et tandis qu’un nouveau plat était commandé, elle ne pouvait s’empecher de faire la conversation. C’était léger bien sur, mais des présentations étaient de mise ainsi que quelques raisons - plus ou moins vraies - de leur présence ici. — Jadis Thanze et toute la province de Navori étaient bien plus agréables. Moins de brigands, davantage d’esprits. Et le sourire d’Akali devint un peu plus maussade alors qu’elle se rappelait un passé qu’elle avait vécu dans sa prime jeunesse. Elle n’était pas beaucoup plus vieille maintenant, mais elle était néanmoins marquée par des souvenirs de terres premieres qui avaient été meilleures, qui avaient été radieuses. Avant Noxus. Avant la gangrène.

Les verres se cognerent avec les presentations et Akali savoura quelques instants la gorgée de sake. — Enchantée elle l’était, réellement et sincrement. Et si un jour la femme se revelait être une ennemie elle n’en aurait cure, car il était ainsi qu’allaient les rencontres. Elle était fatiguée Akali d’être toujours sur ses gardes alors que même Ionia dans son entier refusait de l’être encore. Alors pour une soirée, elle serait naturelle et sympathique, comme elle l’était souvent quand il n’y’avait pas de danger. Son sourire se fit un peu plus grand à la question aprés ça, et elle prit quelques instants pour reflechir même. — Navori est la province principale, comme vous l’avez remarqué, et le Placidium vaut clairement le détour. Je vous invite d’ailleurs à y aller en soirée, vous verrez alors de nombreux esprits virevoltant au dessus des cours d’eaux et des amas d’élèves. Bien sur ensuite il y’a Ionia City qui est notre capitale, mais qui n’est semblable à rien que vous ne puissiez connaitre. Et enfin dans ce coin la, je vous conseillerais Omikayalan le bosquet sacré. Elle parlait beaucoup trop peut être, et ses sourcils se froncèrent un peu. — Tout dépend quand même de ce que vous cherchez ? Un peu plus d’aventure, de mysticisme ?

Si les regards avaient pu être inquisiteurs au départ la conversation présente n'en était pas moins légère et s'il y avait toujours dans un coin de ta tête la véritable raison de ta présence en ces lieux elle ne t'empêchait pas d'apprécier l'instant dans sa simplicité. Pour un temps vos passés respectifs et vos nationalités, quand bien même tu ne comptais pas lui dévoiler la tienne, pouvaient être mis de côté. - J'imagines que leur compagnie était effectivement différente. Ton regard balaya la salle un instant alors que tes mots restaient un peu en suspens, combien de brigands y avaient-ils ici ? Combien de lames cachées en plus des tiennes ? L'ambiance te semblait plutôt calme en vérité, même s'il était le propre des gens tel que toi d'être discrets. Tu ne ressentais pas vraiment dans l'air cette tension qui plane généralement lorsque plusieurs personnes d'intérêts divergents cohabitent au sein d'un même lieu clôt. Ton instinct ne t'avertissait pas en tout cas d'un danger imminent et jusqu'à présent il ne t'avait que rarement fait défaut aussi c'est avec un mince soupir que tu reportas finalement ton attention sur la femme en face de toi, cessant de balayer la salle du regard. - Sans doute plus plaisante.

Des présentations suivirent en tout cas, échange vanal entre deux jeunes femmes partageant un repas et tu en ptofitas pour glaner quelques informations sur la région. Bien sûr tu n'étais pas tout à fait naïve et ne t'aventurais pas en territoire potentiellement hostile sans t'être un peu renseignée, mais rien ne valait les indications d'un guide local et c'est d'un hochement de tête que tu pris note de ses recommandations, enregistrant mentalement les informations qu'elle te délivrait semble-t-il volontiers. - Oh je ne suis pas contre l'aventure. Et ton sourire se fit plus espiègle un peu, l'espace d'un instant. - Je ne suis pas certaine d'être la plus réceptive au mystique pour être honnête. Cela étant je suppose que l'on ne peut jamais savoir avant d'avoir essayé. Et c'est un nouveau regard un peu plus appuyé que tu glissas dans sa direction avant de plonger ta cuillère dans le bol de ramen fumant qu'on t'avait finalement apporté.

— Elle l’était. Mais j’ai tendance à trouver que la compagnie actuelle n’est pas moins agréable. Elle devait avouer en réalité qu’elle était heureuse de voir un nouveau visage, quelqu’un qui venait d’ailleurs - elle ne saisissait pas encore la region d’où la femme pouvait venir, mais elle n’était pas Ionienne c’était un fait. Peut être Shurima, au vue de sa peau legerement halée, enfin… pas qu’Akali n’ait pu visiter de lointaines contrées et se faire une idée d’a quoi y ressemblaient les gens. Non, bien au contraire, elle avait toujours vécu ici. C’était pour ça au fond, que la nouveauté l’interessait autant. — Mais je dois dire que tous ne sont pas des aussi bons et genereux camarades de tablée que moi. » Elle rit un peu à ses propres paroles, engouffrant une grosse portion de boeuf et quelques nouilles. Essayant de ne pas en mettre partout, elle n’était pas la plus distinguée parfois, mais elle faisait des efforts, c’était bien tout ce qui comptait. Probablement.

— Ah ! Les presentations faites, Akali était déja en train de lui indiquer quels endroits valaient la peine d’être vue. Et elle les aimait ses terres premières, elle aimait l’ambiance à Ionia, et l’idée que certains puissent decouvrir a quel point la province était magnifique, à quel point Ionia aussi était forte et savait se défendre face aux différents envahisseurs. — Ça sera un peu d’aventure alors. Et ne t’inquiète pas, il y’a toujours du mystique, partout où tu peux aller dans Ionia. Même la où la guerre a fait rage, la terre tente de se reconstruire. Un air mutin se glissa dans ses yeux. — Parfois il s’agit simplement de faire attention où tu mets les pieds.

Toujours aventureuse en tout cas, la jeune ninja esquissa un sourire. — Si ça te tente, plutot que tout te raconter et t’expliquer, je peux te servir de guide. L’avantage de travailler pour moi même.  Et puis, ça ne pouvait pas faire de mal de voyager un peu avec quelqu’un. Elle n’avait pas fait ça depuis longtemps.