Voilà le point de départ de la mêlée générale qui secoue le bar. Une accoste intéressée, reçue telle une provocation, une moquerie peut-être. Ton sourire, à certains égards narquois, déguise une invitation à la rixe. N'en déplaise au tenancier, ni à ses meubles qui encaissent les coups perdus. T'en prends quelques uns dans la mâchoire et les côtes d'ailleurs, mais tu en redemandes. Le sang chaud de ces détraqués fait monter en toi un sentiment refoulé. Une faim qui nait dans la profondeur de ta chair et exulte d'envies obscures. Si l'alcool avait déjà fait tomber tes principes, tu avales un cocktail, qui t'es offert comme un stimulant, crédule. Tu n'as pas conscience, à cet instant précis, que la basse-ville t'a saisie dans ses serres putrides.
Toutefois, ce qui résulte de ce savant élixir n'est rien du spectacle acclamé. Aussitôt qu'il glisse dans tes veines, un violent frisson t'envahit. Un spasme suivi d'un cri difforme qui ne t'appartient pas. Il n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui, et rend l'idée de la lutte futile. Ton adversaire demeure figé devant sa métamorphose qui, même à tes yeux, parait hors du commun. Une grimace se dessine et avale la moitié de ton visage. Est-il affamé ? Satisfait ? Il, car ta conscience n'existe plus.
▬ N-Non.. je t'en supplie !
Muté en masse cauchemardesque, le parasite bondit sur sa proie et la saisit par la gorge. Elle n'aura que le malheur de plonger dans son regard consumé par un vice inhumain en guise de dernier instant, tandis qu'elle se débat avec son poignard, désespérée contre une matière inflexible.
▬ Crie plus fort. Qu'ils entendent la vie s'arracher de tes tripes.
Même cette voix ne te correspond pas. Si les plus froussards - ou futés ont déjà quitté les lieux, quand craque la nuque du zaunard dans sa poigne et divise son corps en deux pièces, les derniers prennent la poudre d'escampette en rompant le macabre silence.
Le calme reprend ses droits, et il ne reste plus que ton être déchu et écorché, les mains couvertes de sang. Il a disparu comme il est apparu, son festin honoré, et te laisse à l'ivresse. Tu réussis à tituber jusqu'au comptoir, t'y accroches. Le contrecoup s'en suit bientôt, et tu recraches tout ce que tu as pu avaler.
▬ Bordel.. t'as vraiment déconné cette fois..
Tu lui parles, comme à chaque fois. Et comme à chaque fois, il ne répond pas. Daigne-t-il t'écouter ? Par moments, tu croirais l'entendre rire, se complaire du chaos dans lequel il t'engouffre. Tu tapes du poing sur le bois et les verres tintent conjointement. Le serveur, resté à l'abri tout ce temps, bien qu'il garde ses distances, prononce un mot, un nom entre ses dents qui claquent : Viktor. Tu mets du temps à réaliser qu'il répond finalement à ta question initiale. Sans doute qu'il souhaite voir le démon que tu représentes loin de son établissement le plus vite possible.
▬ Et.. on le trouve où, ce fameux Viktor ?
Jeu 30 Déc - 22:05
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Une altercation dans Zaun, c’était aussi surprenant qu’un lever de soleil mais, cela résultait rarement par une mort aussi violente. L’agressivité, d’accord, la colère, oui. Mais pas la haine et la cruauté. Dans les yeux du désespéré qui te faisait face, tu pouvais voir toute l’horreur dont il avait été le spectateur. Tu déplaças ta longue-vue pour continuer à l’observer avant de lui ouvrir la porte de ton laboratoire. Apeuré, le bonhomme marcha dans ta demeure avec appréhension. On n’était jamais serein lorsqu’on venait voir Viktor. Tu étais l’homme de la dernière solution, le croque-mitaine qu’on ne convoquait que lorsqu’il n’y avait plus rien d’autre à faire. Tu te levas de ta chaise pour aller à sa rencontre, le toisant en attendant qu’il déblatère son laïus.
─ Une femme … Une femme, fit-il en haletant. Elle vient de tuer des gens, avec un démon. C’est son bras, y a quelque chose dedans. Elle … Elle veut que je vienne vous ... chercher.
Tu fronças les sourcils, surpris. C’était la meurtrière qui demandait de l'aide ? Voilà qui était osé, après tout. La mort faisait partie de la vie, tu n’étais pas vraiment exigeant sur les victimes de tes expériences. La morale humaine entravait bien trop souvent le progrès. Tuer, pourquoi pas, si la finalité étaitplus bénéfique que son autre pesant.
─ Où se trouve cette charmante demoiselle ? Ta voix, mécanique, disséqua chaque syllabe comme pour en goûter la saveur. Dois-je m’attendre à devoir m’opposer à cette belligérante ? Elle est possédée, en somme, c’est bien cela ?
─ Oui, elle est calmée.
─ Bien, je m’en vais rencontrer cet étrange personnage. Veuillez retourner à vos occupations, je vais m’affairer à comprendre ce qui se déroule dans ma ville. Partez, fis-tu avant de lui clore la porte au nez. Puis, équipé de tes outils et de ton sceptre, tu sortis dehors pour rejoindre le lieu du crime. La situation te frustrait déjà. Tu n’aimais pas te balader ou interrompre ton travail. Mais l’optique d’une découverte extraordinaire t’excita un peu. Dans un bruit métallique, tu entras à l’intérieur du bar en poussant la porte du pommeau de ton bâton. La rixe avait été violente ; un corps gisait sur le sol accompagné de nombreux débris. La forme du cadavre laissait présager d’une brutalité inouïe. D’un certain côté, la disposition des organes et des flaques de sang étaient presque artistique. Loin d’être dégouté par la scène, tu marchas droit devant toi sans sciller.
─ Je suis Viktor. Vous souhaitiez me contacter, je crois ? Et, posant ton arme, tu pris place à côté de la demoiselle en tirant une chaise. Il existe bien des moyens de faire ma rencontre, votre procédé est un peu surprenant je dois dire. À quoi dois-je cette fougue ? On m’a parlé d’un bras singulier, est-ce cela qui a provoqué cette escarmouche ?
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