In the end, we are nothing more than stardust [feat. Jayce Talis]

« Promis, la prochaine fois je t'emmènerai, mais là je ne peux pas... »

Andromeda caressa affectueusement la tête de son chien qui semblait agité de la voir partir sans lui. A dire vrai, les deux compères étaient rarement l'un sans l'autre si bien que même pour la jeune femme c'était toujours avec une petite difficulté qu'elle quittait l'Eden sans emmener Sirius. Mais ce soir-là, elle ne pouvait simplement pas risquer de le prendre avec elle.

Le simple fait d'accéder à la haute ville sans se faire contrôler relevait déjà du miracle - bien qu'elle n'ait rien à cacher, alors ne parlons pas d'accéder aux quartiers les plus riches avec sa dégaine de zaunienne accompagnée d'une masse noire mal brossée. De toute façon, il ne savait pas grimper. Normal pour un chien... Et puis elle devait en premier lieu effectuer un repérage pour jauger la difficulté d'accès à l'observatoire de Piltover. Si elle trouvait une solution qui évitait d'escalader quoi que ce soit à l'avenir, elle pourrait l'emmener la fois prochaine.

A vue de nez, le plus compliqué serait de se rendre jusqu'aux pieds de la tour sans être interceptée par un pacifieur. Ensuite, il s'agirait simplement de grimper par l'extérieur jusqu'à trouver une fenêtre par laquelle passer.

Dit comme ça, c'était plutôt simple.

Mais la sous-terreuse aux cheveux blonds se doutait bien qu'un plan ne se déroulait jamais exactement comme on l'avait prévu. Elle laissa une note autour du collier de son compagnon pour expliquer aux autres Firelights où elle se rendait, si jamais elle n'était pas de retour le lendemain. Puis elle mit son nécessaire de survie dans un sac à dos débraillé qu'elle enfila avant de se mettre en route sur sa planche volante, les rollers n'étant clairement pas le moyen de transport le plus efficace pour cette tâche. Un air plein d'entrain collé au visage, elle vola jusqu'à la haute ville et attendit de trouver un coin tranquille pour atterrir, avant de glisser sa planche dans son dos et de bien la sangler.

C'était maintenant que ça se compliquait : il fallait traverser les rues de Zaun en pleine nuit pour atteindre le quartier nord sans avoir l'air d'une voleuse. Ce n'était pas la première fois qu'elle effectuait une mission d'infiltration comme cela... mais l'inquiétude qui allait de paire avec l'idée de se faire prendre était toujours bien présente. Fronçant les sourcils, elle resta concentrée sur son itinéraire jusqu'à arriver à la tour d'astronomie dont elle avait obtenu les plans dans une boutique de rue.

« Bah ! Quelle arnaque... »

Maugréa-t-elle discrètement, tandis qu'elle réalisait au fil de son ascension qu'on l'avait bien arnaqué sur ce coup. En même temps, elle aurait pu s'en douter... Comme si c'était logique de trouver les plans d'une infrastructure de Piltover à un prix si bas ! Elle se frappa gentiment le front avec la paume de sa main. Tant pis ; elle continuerait au talent. Et visiblement, les astres étaient alignés en sa faveur ce soir-là car elle finit par trouver un accès vers le haut de la tour d'astronomie sans se faire attraper.

Un air triomphant passa sur ses traits alors qu'elle reprenait son souffle et qu'elle posait son sac à dos non loin d'une immense baie qui donnait sur tout Piltover - et sur son ciel rempli d'étoiles. C'était toujours un spectacle fabuleux de constater que la voute céleste n'était pas verte en permanence. Et toutes ces étoiles qui dansaient pour elle l'emplissait d'une incroyable sensation d'émerveillement.

Jusqu'à ce qu'un bruit ne vienne troubler sa contemplation.

Pas le temps d'attraper son sac ; elle fila aussitôt se cacher derrière une étagère remplie d'ouvrages sur l'histoire de Piltover et de parchemins en tous genres.

Ce bruit, c'est le cliquetis d'une clef agitant la serrure de la salle d'observation. Les goupilles s'alignent dans le mécanisme, le loquet tourne sur lui-même et la porte s'ouvre sans un grincement. Comme tout ce qui se fait à Piltover. La recherche de l'excellence se retrouve jusque dans la propreté des dispositifs de sécurité.

Des pas se font ensuite entendre, paisibles, tranquilles, persuadés d'être seuls dans cette pièce au plafond envoûtant. Un homme, de haute et large carrure, vêtu à la piltovienne évidemment, s'avance vers le balcon surplombant l'éminente cité du progrès, plus brillante que toutes les autres en ce monde, mais toujours moins que l'infinité d'étoiles de la voûte céleste. Il est difficile de distinguer ses traits, perdus qu'ils sont dans la semi-pénombre du lieu; parmi ceux encore décelables, sa mâchoire carrée et ses sourcils épais sont les plus marquants.

Un nouveau cliquetis glaçant se fait entendre: la porte vient d'être scellée à double tour.

Sans même se douter que quelqu'un peut l'observer, l'homme s'arrête au centre du cercle astronomique; à ses pieds, la représentation des constellations; au-dessus, les constellations elles-mêmes, scintillant de mille feux. Ce soir est un bon soir, les nuages sont partis vers l'est, la pollution lumineuse de Piltover est en baisse ces dernières semaines, et la période de l'année se révèle propice aux longues contemplations.

Pourtant, malgré le merveilleux d'un tel endroit, d'un tel moment, l'intrus (tout du moins du point de vue de quelqu'un qui se serait introduit illégalement dans la tour) semble... gêné, dérangé. Mains jointes dans le dos, il fait les cent pas sans quitter le ciel des yeux, comme si les ténèbres infinies d'entre les étoiles pouvait lui donner une solution. Une réponse à ses problèmes.

Les choses sont rarement aussi simples, et l'inconnu semble déjà le savoir. Après une longue poignée de secondes à espérer, il va finalement s'appuyer sur la rembarde, las, perdu, triste. Le lot de ces salauds de riches, sûrement: à force d'avoir du temps pour tout, il finit par perdre toute saveur, tout intérêt. Sans doute expérimente-t-il ça, alors qu'un soupir frustré glisse d'entre ses lèvres.

- Pffff...

Andromeda n'était pas une personne de nature particulièrement impatiente, cependant son attente dans l'ombre commençait à être longue. Les genoux repliés contre son torse depuis une quinzaine de minutes commençaient à la tirailler et à s'engourdir tandis qu'elle réprimait le moindre soupir. Elle avait osé passer sa tête hors de sa cachette un bref instant pour essayer d'apercevoir l'individu qui lui tenait compagnie sans le savoir, mais la faible lumière ne lui avait pas permit de distinguer autre chose que la carrure d'un homme – lui semblait-il.

Elle serra les poings et maugréa le ciel dans une complainte parfaitement silencieuse, même si son visage était déformé par un agacement profond qu'elle ne pouvait pas contenir. Vraiment, elle s'était mise dans de beaux draps ! Et la liste des options qui s'offraient à elle était assez courte.

En fait, elle n'avait que deux choix.

Rester ici à se congestionner les nerfs en attendant que la personne quitte l'observatoire sans avoir notifié sa présence, ou tenter une fuite après avoir récupéré son sac à dos. Peut-être même qu'elle pourrait s'évader par le balcon en utilisant sa planche volante ? Non, un peu trop risqué dans la panique. Il valait mieux utiliser l'entrée commune en misant sur l'effet de surprise pour semer son adversaire.

Le plus discrètement possible, elle se contorsionna jusqu'à son sac qui était posé contre une colonne à quelques mètres à peine de sa position. Le moindre bruit pouvait la faire repérer, aussi elle s'attelait à agir le plus silencieusement du monde. Son bras n'était maintenant plus qu'à dix petits centimètres de sa poigne. Elle prit une longue inspiration, ferma les yeux un bref instant puis rouvrit les paupières avec un regard vif, saisissant son sac à dos avant de prendre ses jambes à son cou par la porte qui- ...était visiblement fermée à double tour.

Alors c'était ça, le bruit qu'elle avait entendu.

Elle se retourna brusquement pour faire face à l'individu qui n'avait pu que la remarquer dans sa tentative de fuite. Le sac à dos plaqué contre la porte, une moue contrariée collée aux traits, elle tenta une approche pour le moins ridicule.

« Euh... Belle nuit pour voir les étoiles hein ? »

Elle aurait vraiment dû tenter de s'échapper par le balcon.

Quand Andromeda se retourne, elle peut sentir le regard de l'homme peser sur elle malgré les ombres de la tour. Un regard franc, solide, plutôt sympathique même. Et amusé. Ooooh oui, très amusé. Par la tentative désespérée de lancer la conversation, par la fuite disons... avortée, et par la situation, somme toute cocasse. On l'a interrompu dans son moment de repos, certes, mais après tout, ce n'est pas plus mal. Son esprit peut se concentrer sur cette situation nouvelle. Soudaineté et imprévisibilité sont clairement le sel de ce genre de moments.

Bras croisés, adossé à la rambarde, l'homme sourit donc de toutes ses dents, et répond avec un léger ricanement:

- Hin hin. Belle nuit, oui, on peut le dire.

Dans cette semi-pénombre, il pourrait paraître un peu effrayant, oui. Mais au détour d'un mouvement, d'un rayon lunaire, son visage se révèle davantage. Les jeux d'ombres cessent, pour dévoiler des traits séduisants, ceux... de l'ex-conseiller Jayce Talis. Pourtant, chez lui, aucune agressivité ou aucune velléité ne transparaît dans ses gestes, malgré sa réputation de vilain Piltie. Au contraire, si elle ne baisse pas trop le regard, Andromeda a de quoi découvrir beaucoup de curiosité dans ses yeux, et l'envie un brin enfantine de s'amuser encore un peu.

- Vous savez, Luciole, les instruments de mesure hors de prix sont rangés à l'étage du dessous. Pas de chance, je suppose ?

Mais il remarque alors l'état de la planche volante dans le dos de l'intruse. Un coup d'oeil et un bref reniflement suffisent pour comprendre la situation. Hautement intrigué par ce qu'il pense avoir saisi, Jayce fait quelques pas respectueux en direction de la jeune femme, impressionné... et un ton clairement inquiet dans le creux de sa voix.

- Ne me dites pas que vous êtes montée jusqu'ici... en escaladant ? Mais vous auriez pu vous rompre le cou à la moindre chute ! Votre chef ne vous apprend pas un minimum de prudence lorsque vous venez nous cambrioler ?

Evidemment. Vu le passif des Lucioles, difficile d'envisager autre chose qu'un vol audacieux au clair de lune. Ce serait presque romantique, si cela ne visait pas à dépouiller l'un des plus beaux lieux de Piltover à ses yeux. Certes, on aura connu plus de finesse de la part de l'inventeur, d'ordinaire habitué à davantage de nuances, mais l'heure est déjà tardive, et le voilà bien exténué après plusieurs jours de travail ô combien intensifs.

Un état d'esprit parfait pour être surpris, pour entendre de la bouche d'Andromeda les véritables raisons de sa visite nocturne sous les étoiles... ou bien pour se faire avoir, peut-être, par les belles paroles d'une fuyarde désespérée ?

Alors que la lumière de la lune daigna enfin accorder de l'attention au visage de l'homme qui l'avait prise de court dans sa fuite, elle put remarquer qu'il s'agissait de nulle autre que l'enfant prodige de Piltover, celui-là même qui avait eu un jour son visage sur tous les dirigeables de la cité du progrès, bien avant les événements qui amenèrent des changements... pour le moins définitifs entre les deux villes désormais très distinctes.

C'était étrange de voir cet homme dont elle avait beaucoup entendu parler lors de ces fameux événements se tenir là devant elle, de toute sa hauteur. Ce n'était pas la rencontre qu'elle s'était attendue à faire ce soir-là. D'ailleurs, pour être honnête, elle ne s'était attendue à aucune rencontre du tout... Cette situation la prenait de court. D'autant qu'elle passait visiblement pour une cambrioleuse, ce qui eut le dont de lui hérisser le poil.

Mais du haut de son mètre soixante, Andromeda ne faisait peur à personne. Pourtant, tout comme un animal embusqué chercherait à gonfler sa carrure pour faire face à son ennemi afin de gagner le duel d'impression, Andromeda sortit les épaules et le buste en croisant les bras pour se donner plus de contenance.

« Je ne suis pas ici pour cambrioler. »

Siffla-t-elle d'un ton agacé, comme si c'était vraiment improbable qu'on puisse la prendre pour une voleuse vu la situation. Elle avait envie de rajouter que si elle était venue piquer des choses, elle n'aurait pas choisi un bâtiment aussi compliqué et que de toute façon la plupart des cambriolages réussis passaient inaperçu pour les gens d'ici vu l'opulence dans laquelle se noyaient les habitants de Piltover. Mais elle décida de ne pas aggraver son cas non plus et d'éviter de provoquer inutilement son interlocuteur. Quoique...

« Et puis d'abord, qu'est-ce que ça peut vous faire qu'une zaunarde se casse la nuque sur les pavés de votre belle cité ? » Elle marqua une fausse pause avant de répondre elle-même à sa question rhétorique. « Ah oui, après vous êtes obligés de nettoyer rapidement pour pas que les riches citoyens de Piltover côtoient la vue du sang, ça pourrait les choquer, pauvres petites âmes innocentes qui ne connaissent pas la misère de la vie. »

Au fond de ses trippes, elle sentait que c'était le moment de taire son amertume pour ne pas s'attirer de véritables ennuis alors que jusqu'ici l'homme ne semblait pas avoir d'intentions hostiles à son égard. Mais c'était plus fort qu'elle... Sa colère envers l'injustice et envers les gens privilégiés avait pris le dessus sans lui laisser le temps de souffler. Elle lâcha son sac sur le sol ; de toute façon, elle avait conscience qu'elle n'allait pas pouvoir simplement se tirer d'ici maintenant qu'elle s'était fait attraper.

« Je suis pas là pour vos joujoux précieux, je suis là parce que je veux voir les étoiles. A moins que ça aussi vous refusiez de le partager avec ceux qui ne viennent pas d'en haut ? »

Sa moue était boudeuse, comme une gamine qui chercherait à provoquer ses parents pour leur prouver qu'elle en avait dans la caboche et qu'elle était prête à défendre ses positions bec et ongles... Ses bras de nouveau croisés renforçaient cette image et la rajeunissait bien davantage par rapport à la réalité. L'homme qui lui faisait face n'avait pourtant pas – encore – mérité une telle ire de sa part... Mais c'était sa façon de se sentir moins vulnérable face à une personne qui vivait de l'autre côté du pont, là où les étoiles pouvaient briller sans être obstruées par d'épais nuages verts emplis de toxines.

Ceux qui avaient eu de la chance.

La jeune femme a du répondant, on ne peut pas lui enlever. Pourtant prise la main dans le sac, elle retournerait presque la faute sur l'innocent visiteur, en assurant avec chaque fibre de son être ne pas être là pour dépouiller cette pauvre tout d'astronomie. C'est audacieux, c'est gonflé, c'est culotté même. Et ça marche, assurément.

- Hum hum ?

Ouvrant, de surprise, deux grands yeux ronds devant tant de véhémence, Jayce Talis garde un instant le silence. Il lui faut réactiver ses méninges, court-circuitées par cette Zaunienne au caractère bien trempé. Elle lui rappellerait, avec des bras moins gros bien sûr, la hargne d'une certaine amie aujourd'hui dans les forces de l'ordre de Piltover.

De fait, cette petite intruse ne peut être que sympathique aux yeux du moins protocolaire des académiciens, bien que comme pour Vi, il ne l'admettra jamais. Sympathique, donc, mais drôlement agressive, comme un porc-épic acculé. Non pas qu'elle ressemble à l'animal, ô combien moins blond... et plus odorant.

- Ce que ça peut me faire ? Eh bien, que d'animosité: je comprends que vous soyez avec les Lucioles.

Cela dit, pointe très vite derrière la politesse un brin d'énervement, instantanément converti en petite pique.

- Vous savez, une Piltovienne qui s'écrase sur le pavé saignera aussi rouge que vous. Pas plus, pas moins.

Il n'est pas un Piltovien aveugle aux soucis d'en bas. Il n'est pas un romantique naïf caché dans sa tour d'ivoire. Il n'est pas non plus un Zaunien aigri par les dorures de la surface. Il est Jayce Talis, fils d'un producteur de marteaux, Conseiller lorsque les deux villes n'en formaient qu'une, inventeur pour le bien des travailleurs d'ici et d'ailleurs. Sa vision des choses, il l'espère de tout cœur, tente de concilier tout ce qu'il y a à concilier, pour la paix, pour l'amélioration du genre humain.

Un grand succès, si on accepte de ne regarder ni la corruption des élites d'en haut, ni la hausse des taux de criminalité d'en bas. Gêné, il lâche un bref soupir en se frottant la nuque, pour chasser ses propres tensions.

- Mes excuses, c'était... un peu cru. Simplement, comprenez que votre mort me remuerait autant que celle de n'importe quelle de mes compatriotes. Même si, bien sûr, nos vies sont plus aisées ici qu'en bas.

Il a pu en être témoin.
Rapporté d'abord, à travers les histoires d'un vieil ami.
Direct, lorsqu'il a souhaité mener une guerre contre la chimie.
A ces souvenirs, une vague de mélancolie l'envahit, et ses yeux se font plus vitreux.

Le regard toujours dans le vague, il enchaîne alors, ne le plongeant dans celui d'Andromeda qu'à la fin

- Puisque vous ne venez rien chaparder, décidemment, il ne me reste plus qu'à vous croire. Vous jouez donc les filles de l'air... au risque de vous rompre le corps pour voir les étoiles, je ne me trompe pas ? C'est inhabituel, mais inspirant, mademoiselle... ?

Dans ses mots, plusieurs choses se développent: une demande, un nom; l'envie d'en savoir plus et d'entendre un développement se bousculent à une petite pointe d'admiration, qu'il ne peut guère dissimuler. Mais tant pis, quand on croise quelqu'un d'intéressant, se retenir serait une bien belle perte de temps.

L'homme resta plutôt serein face à son animosité, ce qui eut pour effet de la faire redescendre en pression alors qu'elle recevait une pique bien méritée. Il s'excusa d'ailleurs de sa répartie et finalement sembla lui demander son nom après avoir confirmé ses intentions. Andromeda prit le temps d'observer un peu mieux son interlocuteur dans la lumière lunaire qui baignait la pièce. Il était grand et fort, avec une mâchoire prononcée et des yeux clairs qui ne reflétaient pas la colère mais plutôt un air ailleurs, comme s'il avait été interrompu dans ses pensées.

La jeune femme se détendit un peu alors qu'elle réalisait que son interlocuteur ne semblait pas vouloir lui attirer d'ennuis. Elle restait tout de même encore légèrement sur ses gardes, ne sait-on jamais, mais sa voix n'était plus emplie de venin comme précédemment.

« Supernova. »

Elle ne donnait pas sa véritable identité si facilement, l'homme devrait se contenter de son pseudonyme le plus courant, celui par lequel elle se faisait appeler dans la basse ville. Elle s'avança jusqu'au balcon et tourna son visage vers le ciel pour observer le ciel nocturne, raison initiale de sa venue dans ce haut bâtiment.

« J'ai toujours aimé les étoiles, mais en bas on ne les voit pas vraiment avec l'air zaunien. Elles semblent à la fois si proches et si lointaines... »

Un vague soupir mélancolique franchit la barrière de ses lèvres alors qu'elle s'accoudait à la rambarde, le menton posé dans la paume de sa main. La nuit était idéale pour observer les astres. Mais elle était curieuse de savoir pourquoi Jayce avait choisi un tel endroit pour venir se perdre dans ses pensées. Soignait-il se insomnies à la lueur de la lune ? Est-ce que lui aussi venait observer les constellations ?

« Il est tard pour être éveillé, vous venez souvent ici la nuit ? »

Elle se tourna vers son interlocuteur avec un air calmé, sincèrement curieuse de savoir ce que le fils prodigue de Piltover faisait de ses insomnies. Peut-être que les gens du haut avaient eux aussi leur lot de tracas qui tournaient en boucle dans leur esprit. Ou peut-être qu'eux aussi avaient besoin de rêver, même s'ils avaient déjà tout. C'est humain, de rêver. Et les étoiles qui scintillaient comme des trésors sur cette toile céleste étaient d'une grande inspiration pour laisser son esprit vagabonder vers des songes agréables.