| Raksha BILGEWATER Messages : 38
Poros d'or : 1064
Date d'inscription : 11/12/2021
| Nightmare Demons Si tu devais rester sur ce bateau, tu devais te familiariser avec celui-ci.
Ta liberté, elle était récente. Tu ne savais pas encore comment l’appréhender. Mais Saerùn t’avais donné les moyens pour que tu puisses y arriver. Cela ne t’empêchait pas de te réveiller en sueur chaque fois que tes yeux s'ouvraient. Ton sommeil était agité, et lorsque tu revenais dans le monde réel, tu te croyais encore là-bas. Les cauchemars cesseraient. Mais en attendant, tu devais vivre avec.
Les personnes avec qui tu partageais les dortoirs dormaient encore. Quelle heure pouvait-il bien être ? Même si cela n'avait pas réellement d'importance puisque tu refusais de te rendormir. Tu ne voulais pas affronter d’autres cauchemars.
Alors tu te levas, veillant à faire le moins de bruit possible pour ne réveiller personne. Tu aperçu la lumière de la lune lorsque tu arrivas sur le pont. L’air frais te fit du bien, et même si tu eus envie de voir si ta capitaine était réveillée, tu restas malgré tout sur le pont. Tu ne voulais pas la déranger, surtout pas à une heure si tardive. Alors tu restas là, seule face la nuit. Tu te perdis dans tes pensées, et dans tes souvenirs. Tes doigts caressaient ton cou, touchant un collier d’esclave imaginaire. Que tu sois endormie comme éveillée, tu ne pensais qu’à ça.
Tu sortis de tes pensées lorsque tu entendis des pas, observant autour de toi. Tu ne voyais pas très bien l’ombre de la nuit, et tu ne connaissais pas encore les autres membres de l’équipage. Depuis ton arrivée, tu n’avais adressé un mot à personne, hormis à ta capitaine. « Quelqu’un n’arrive pas à trouver le sommeil. » Peu importe à qui tu t’adressais, tu n’étais plus face à tes démons. Et puis, il fallait que tu fasses un effort. Tu étais sur ce bateau pour un temps indéfini, si tu fuyais tout le monde, tu n’arriverais jamais à avancer.
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| Shahri Taliyun Messages : 4
Poros d'or : 671
Date d'inscription : 23/05/2022
| Les lames dansaient dans l’air sous les yeux de Shahri, métal pourtant banal qui devenait argenté en reflétant les rayons de la lune dans un spectacle apaisant. Il y avait peu de moyens de faire passer le temps lorsque le reste de l’équipage dormait à poings fermés, mais ce n’était pas particulièrement dérangeant. Pas pour elle, en tous cas. Après une longue journée à se mettre en avant et à travailler dur, Shahri savait apprécier les moments de calme où elle se retrouvait seule, en tête à tête avec la lune et les quelques animaux marins qui la berçaient de leurs cris.
C’était le moment idéal pour questionner le passé, après tout. Ses pensées prenaient souvent la direction d’Ixtal, de sa terre natale et de sa famille. Elle se demandait souvent si quelqu’un la cherchait encore, s’il y avait des gens qui la pensaient encore en vie. Si sa mère avait fini par regretter ses choix suite au départ de sa fille. Bien sûr que non.
Ce sont les craquements du pont sous le poids d’un humain qui lui permirent de penser à autre chose. Une nouvelle présence bienvenue qui l’empêche de ressasser un passé immuable. Ixtal était derrière elle maintenant et le Kraken méritait toute son attention, quoi qu’en dise la nostalgie apportée par la nuit.
Les pas se rapprochaient, suivis d’une voix que Shahri n’avait pas encore appris à reconnaître. Quelqu’un n’arrive pas à trouver le sommeil. Dans un soufflement de nez, Shahri se retournait en direction de la nouvelle venue. Une femme arrivée récemment à bord, mais qui semblait déjà fidèle à Saerun. À première vue en tous cas, elle n’avait pas l’air d’une personne dont Shahri devait se méfier. Elle lui sourit en faisant glisser les lames de métal jusqu’à sa main. Leur danse prit fin lorsqu’elles vinrent se fixer au gant en cuir de Shahri.
« À vrai dire, je ne l’ai pas encore cherché. Je profitais du calme qu’offre la nuit et… »
Elle jette en regard en direction de la lune qui l’accompagnait jusqu’ici, plus haute dans le ciel qu’elle ne l’aurait cru.
« J’ai visiblement perdu la notion du temps. Tu n’arrives pas à dormir convenablement sur le Kraken ? »
Shahri, dont les jambes pendaient au-dessus de l’eau, les releva pour se retourner complètement en direction de la nouvelle, les jambes croisées en tailleur et assise sur la rambarde. Une position risquée, mais la mer était calme et Shahri à peu près certaine de pouvoir se rattraper avant de tomber dans le pire des cas. En faisant la conversation, elle essayait de se souvenir du nom de la femme en face d’elle. Elle avait une vague idée des sonorités, de la présence récurrente du son A, mais n'arrivait pas encore à replacer les syllabes exactes.
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