Il y a quelque chose de familier dans la jungle d'Ixtal. Pourtant, tout dans le climat, la faune et la flore crient la singularité de cette région. Mais le sentiment niché au creux de l'âme de Nuawa ne trompe pas.
Ce n'est pas la première fois qu'elle vient se plonger dans la jungle, mais chaque visite est unique. Chaque appel est comme nouveau. Avec allégresse, elle se jette dans les étendues verdoyantes pour n'en ressortir que lorsque le destin l'y force.
Nuawa s'amuse. Elle grimpe, escalade, saute d'un arbre à l'autre comme si elle connaissait l'endroit par cœur. Il n'en est rien, mais Ixtal semble la couver généreusement. Extatique, elle suit l'oiseau invoqué quelques temps plus tôt. Il sait garder le cap, lui, et suivre l'instinct de la Vastaya mieux qu'elle n'y parvient elle-même. Comme une part de sa conscience pour ouvrir la voie et lui servir de guide.
L'atmosphère est lourde, malgré tout. Lourde en parfums puissants, en humidité, en couleurs parfois criardes. Lorsqu'elle libère son visage pour mieux respirer, Nuawa jurerait sentir quelque chose d'à la fois épicé et sucré dans l'air. La générosité pesante de la jungle. Voilà des heures qu'elle progresse à travers les plus denses bosquets. La soif s'est installée depuis un moment déjà, et la chaleur devient étouffante. Pourvu que ses instincts soient les bons.
Quelques dizaines de minutes plus tard, alors que Nuawa commence à désespérer, une éclaircie à travers le tissage floral. La rivière Serpentine, enfin. L'oiseau se met à voleter joyeusement autour de la tête de l'exploratrice lorsqu'elle émerge enfin de l'océan végétal. "Merci, enfin !" Et voilà qu'il se remet à tourner sur lui-même, trop heureux. Une projection parfaite de l'allégresse d'une Nuawa bien trop épuisée pour exprimer sa joie.
Elle ne se fait cependant pas prier pour rejoindre la rivière et ne prend même ni précautions ni temps de réflexion pour s'y précipiter. Il y a un temps pour la méfiance, et un autre pour se vautrer la tête la première dans l'eau fraîche. Boire, oui, mais d'abord, se rafraîchir le visage. Tremper ses mains puis ses pieds dans l'eau. Apprécier la température semblant glaciale pour qui subit l'effort depuis des heures. Un large sourire aux lèvres, Nuawa prend une grande inspiration avant de plonger à nouveau les mains dans l'eau et s'abreuver tel un animal assoiffé.
Malgré l'état de quasi-transe dans lequel elle se plonge, Nuawa n'en reste pas moins habituée aux régions sauvages, parfois hostiles. L'oreille inconsciemment tendue, elle entend toute musique que la jungle veut bien lui offrir. Ou tout indice qu'un intrus laisserait de sa présence. Un bruissement de feuilles, un craquement de branches mortes, quelques cailloux déplacés mais aussi, et surtout, une singularité dans l'équilibre. La Vastaya n'est pas en tête à tête avec la jungle. Ce n'est d'ailleurs pas un regret, ni même une contrariété, seulement un constat. C'est un air méfiant qu'elle affiche cependant lorsqu'elle se retourne, tendue, prête à bondir. L'oiseau se volatilise immédiatement, au moment même où le regard de Nuawa se met à parcourir les troncs des arbres les plus proches. "Qui est là ?"
Ven 24 Déc - 3:16
Raksha
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Wrong Move
Nuawa
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Le bateau ne pouvait plus naviguer.
La tempête avait été violente. Des rochers avaient percutés ce bateau auquel vous teniez tant. Toi, tu n’y connaissais rien en réparation de navires. Tu avais essayé d’apprendre auprès d’Ariane, mais ton impatience avait pris le dessus. Alors aujourd’hui, tandis que le bateau était dans un sale état, tu ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre que les mécanos le répare.
Vous vous étiez amarrés en urgence près d’Ixtal. C’était la première fois que tu venais sur cette île. Un endroit dont les livres étaient pauvres en description. Tu savais que c’était un endroit dangereux, que les étrangers n’étaient pas les bienvenus. Si ta capitaine t’avais mis en garde sur la dangerosité de cette ile, tu ne l’écoutas pas. C’est que tu étais têtue, Raksha. Et pourtant, tu te rendis compte plus que tard que tu aurais mieux fait de l’écouter.
Attendre sans rien faire te donna l’impression de ne servir à rien. D’être inutile. Alors tu insistas pour que ta capitaine te laisse chasser quelque chose. Histoire que l’équipage puisse se nourrir si les réparations duraient longtemps. Elle accepta, malgré les quelques mises en garde. Mises en gardes qui ne furent pas prises au sérieux, puisque tu te perdis dans l’immensité de cette jungle sauvage. Tu n’avais même pas réussi à chasser le moindre animal. Ils étaient tous bien plus gros et plus fort que toi.
Tu étais frustrée de ne pas retrouver ton chemin. Tu courras un peu dans tous les sens, ce qui t’épuisa rapidement. Ta lance se faisait lourde dans tes mains, et tu eus l’impression que tu n’avais pas ton énergie habituelle. Que tu étais plus épuisée qu’en tant normal. Que t’arrivais-t-il ? Tu n’en savais rien.
Tu développas soudainement une toux. Une toux qui te fit mal à la gorge. Tu avais besoin d’eau. De repos. Mais la situation te rendait anxieuse. Tu avais peur de ne plus jamais retrouver ton chemin. Et si ton équipage t’abandonnait dans cette jungle ? Tu secouas la tête, essuyant les gouttes de sueur sur ton front. Tu divaguais. Et tu avais si chaud. Tu te demandas pourquoi le soleil tapait aussi fort ici.
Tu cru rêver lorsque tu aperçu une rivière. Ton arme glissa de tes mains, et se retrouva cloué au sol. Tu voulu courir vers ce coin d’eau que tu avais espérée pendant des heures, mais une voix et une silhouette te coupa dans ton élan.
Tu ne savais pas si tu devais répondre. Ou si tu devais fuir. Tu n’avais pas la force à combattre. Si cette femme au loin était une mage qui protégeait cet endroit, tu étais en danger. Tu réfléchi un instant, et tu tentas une approche amicale. Ce mot faisait bizarre dans ta tête, mais tu n’avais pas réellement le choix, vu l’état dans lequel tu étais. « Je suis de l’équipage du Kraken de Givre. » Après ces mots, ta toux revint, plus forte qu’avant.
Qu’est-ce que t’avais bien pu choper ?
Tu te dirigeas vers la rivière, non loin de cette femme aux traits étranges. « Et toi t'es qui ? » Tu ne fis aucun effort sur la politesse. Entre quelques gorgées d’eau, tu continuas le dialogue malgré que tu ne saches pas à qui tu avais affaire. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Tu prias pour que ce ne soit pas une mage d’Ixtal encore une fois. Tu ne voulais pas mourir. Pas aujourd’hui. Pas avant d’avoir retrouvée ton frère. Tu ne voulais pas mourir. Ni des mains de cette femme, ni de cette toux qui ne voulait plus partir.
Dim 26 Déc - 14:12
Nuawa
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L'intrusion se précise rapidement. Une jeune femme, à première vue, qui ne se fait pas prier pour donner quelques informations sur son identité. Pas grand chose, pas assez pour Nuawa qui, en fin de compte, n'a pas besoin de ça pour juger de sa dangerosité. Tout ce qu'elle repère, c'est sa façon de se tenir, son regard, et sa fatigue évidente. Rien de très inédit, elle-même commençant tout juste à retrouver sa fougue naturelle.
"Je ne connais pas ça. C'est quoi, le Kraken de Givre ?" Une piste se dessine cependant dans son esprit. Les Kraken sont une figure populaire dans les alentours de Bilgewater. Mais Nuawa n'a pas assez fréquenté les navigateurs et autres pirates de ces eaux pour que ce nom n'évoque quelque chose. En revanche, il y a bien une singularité pour attirer son attention. Cette toux.
"Je ne suis pas d'ici." Glisse-t-elle d'une voix douce, à travers un sourire pensif dessiné lentement sur son visage. "Je m'appelle Nuawa. Et je suis, comme toi je suppose, une simple invitée de la jungle." Elle se laisse tomber doucement sur les larges pierres bordant la rivière, et s'installe en tailleur, déjà plus détendue face à l'intrusion. "Quoiqu'elle a su se montrer plus accueillante avec moi qu'avec toi." Un petit rire accompagne son propos avant qu'elle ne plonge une main dans un de ses sacs de tissu. Elle en sort délicatement un fruit d'une forme singulière, semblable à une fleur épaisse, à la peau orangée marbrée de rouge.
"Cette toux. Tu es passée à proximité du bosquet violet, non ?" Un mauvais souvenir de sa première excursion dans les environs. Si Nuawa a su retenir une leçon, c'est bien celle de se méfier des arbres violines croisés cette fois-là. Si les couleurs séduisent et attirent l'oeil, difficile d'imaginer les effets des spores invisibles de ces magnifiques plantes. Chanceuse, Nuawa a su échapper aux pires effets grâce à une bonne âme mais, dans le cas présent, qui est destiné à offrir à cette invitée de la jungle l'aide nécessaire à sa survie ?
D'une chiquenaude sur l'une des clochettes attachée à sa bandoulière, Nuawa éveille le son cristallin de l'instrument et, du même coup, trouve la résonance nécessaire à l'invocation de griffes spectrales superposées à ses propres ongles. Un petit sourire satisfait se dessine sur son visage alors qu'elle se met à éplucher le fruit à la peau semblable à de l'écorce. A en voir l'épaisseur des morceaux qu'elle parvient à décrocher, il semble que les attributs spectraux ne soient pas de trop, bien au contraire. Une chair blanc-bleu se révèle en parfaite contradiction avec l'aspect extérieur du fruit. Après quelques secondes, Nuawa approche enfin de quelques pas, tendant un morceau de chair dont le jus coule généreusement sur ses doigts.
"D'après les gens d'ici, ce fruit évite les effets des spores du bosquet violet. J'ai déjà essayé, c'est pas mauvais, et ta gorge ira mieux." Le sourire s'est peu à peu effacé pour laisser place à l'air sérieux d'une Nuawa cherchant à saisir la nature de la rencontre, de l'événement. Y a-t-il là un équilibre à rétablir, ou une détresse à laquelle il ne faudrait offrir que surdité ? Immobile, laissant à l'inconnue le choix d'approcher sans envahir son espace, elle sent néanmoins le fruit coller au bout de ses doigts. Il faut savoir apprécier les saveurs étranges et extrêmement sucrées d'un aliment si singulier dont l'aspect peut surprendre.
Lun 3 Jan - 22:41
Raksha
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Tu eus un rire.
« Ce n’est pas quoi, mais plutôt qui. » Toi qui pensais que le titre de ta capitaine était connu de tous. Il fallait croire qu’il existait des exceptions. « C’est le nom que se donne ma capitaine. C’est aussi le nom de l’équipage dans lequel je suis. » Tu parlais à cette fille comme si elle n’était pas dangereuse. Peut-être qu’elle l’était, mais c’était difficile de le savoir comme ça, alors qu’elle était amicale avec toi.
Tu eus un soupir de soulagement lorsqu’elle évoqua ne pas être d’ici. Au moins, elle ne faisait pas partie de ces mages qui te chasserait à la première occasion. « T’es d’où ? » Vu ses traits, elle devait certainement venir du même endroit que l’autre piaf.
Tu toussas.
« Tu t’es perdue aussi ? » Peut être que cette Nuawa t’aiderait à retrouver ton chemin. Tu n’aimais pas demander de l’aide, mais si elle était aussi avenante, peut-être qu’elle n’était pas méchante ? A moins qu’elle calculait un coup de fourberie ? Ce n’était pas impossible, alors tu préféras rester sur tes gardes. Surtout qu’elle se moquait de ta toux. Tu n’aimais pas lorsqu’on se moquait de toi. Surtout dans tes états de vulnérabilités.
Même si… « Un bosquet violet ? J’en sais rien, y’a trop de choses dans cette jungle. » Elle semblait mieux s’y connaitre que toi. Tu savais que c’était l’un de ces trucs qui t’avais rendue comme ça. Satané jungle. Tu espérais que ce n’était pas trop grave et que ça partirait tout seul. Si tu devais mourir à cause d’une plante, ce serait une mort indigne de toi.
Tu jetas un regard à la fille qui sortit un fruit étrange. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien fabriquer ? C’était toi qui lui avais soudainement donnée faim ? Non. C’était pour toi qu’elle l’épluchait, puisqu’elle te le tendit en disant que ça te ferait du bien. Elle semblait sérieuse, pourtant tu ne pus t’empêcher d’être méfiante. « Comment te faire confiance ? Qui me dit que tu ne vas pas plus m’empoissonner que je ne le suis déjà ? » Certes tu n’étais pas en état, mais tu n’étais pas stupide. Personne de raisonnée accepterait quelque chose d’un inconnu. Surtout pas dans cette jungle de fou.
Mar 4 Jan - 18:35
Nuawa
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Comme d'habitude, et il lui faut finalement le constater, Nuawa va vite en besogne. C'est là l'un de ses multiples défauts et il n'y a rien de surprenant à être bombardée de questions par une inconnue manifestement perdue dans un territoire aussi hostile. Son expérience du monde et en particulier de ce genre de situations le lui a appris, mais la Vastaya est un peu trop têtue pour retenir la leçon. Se mettre à la place des autres lui prend du temps. "Mh …" Elle réfléchit un instant, comme perdue, comme si son origine était trop lointaine pour elle. "Ionia. A l'origine. Un village au fond d'une forêt." Haussant les épaules, elle reprend. "Mais je ne suis plus vraiment de nulle part. Enfin, je ne suis pas d'ici, c'est certain."
Si Nuawa est orgueilleuse parfois, c'est dans sa façon de s'approprier les endroits qu'elle visite, de les faire siens dès lors qu'elle estime assez les connaître. Les forêts en particulier ont cette tendance à l'accueillir à bras ouvert et se montrer généreuses avec elle. De quoi lui donner cette fausse impression que le monde lui appartient. "Quand on arrive à la Serpentine, on n'est plus vraiment perdu, non ?" Répondre à des questions par d'autres questions. Une habitude agaçante dans laquelle elle se vautre dès que l'occasion se présente. "Je sais assez où je vais pour éviter les pièges, mais pas assez pour ne pas me réjouir de trouver un tel repère. Il fait chaud, là-dedans, et on étouffe vite."
Un bref regard en direction de l'eau claire du fleuve trahit une soif qu'elle ne tente pas vraiment de cacher. Tant de temps passé dans cette atmosphère parfois lourde et d'efforts pour se frayer un chemin dans l'épaisse jungle auraient raison de tout mortel qui ne parviendrait pas jusqu'à ce point d'eau. "J'imagine qu'ils ont un autre nom pour le bosquet. J'ai pas vraiment osé leur demander. Mais si tu as vu des feuilles ou des fleurs violettes un peu partout, ce doit être ça." Le bosquet violet semble être l'un des dangers les plus négligeables de cette région, à en croire les récits des voyageurs et, à l'inverse, la disparition de ceux qui ne pourront jamais partager les leurs. Nuawa elle-même doit combattre jusqu'à cet instant une crainte omniprésente, mais toujours plus faible que sa curiosité.
Le sucre du fruit commence à coller à ses doigts alors que l'amie du Kraken de Givre ne semble pas vouloir accepter le présent. Une nouvelle fois, la nomade hausse les épaules en esquissant un petit sourire fatigué. "Personne. C'est toi qui vois." Et, sans attendre que des insectes viennent se repaître de la chair odorante du fruit, elle croque avec entrain dans le morceau qui teinte le bout de ses doigts de bleu. "Tu peux toujours essayer de trouver quelqu'un du coin, mais ils ne sont pas toujours très accueillants, enfin, pas dans ce coin là, si je ne me trompe pas sur la zone." Reprend-elle, la bouche pleine, en observant le ciel comme pour se repérer. D'un deuxième coup de dents, elle mord dans la chair juteuse et légèrement élastique du morceau de fruit découpé auparavant. Toujours curieuse mais fatiguée, elle revient vers le large rocher plat où elle s'est installée un peu plus tôt et s'assied en tailleur, posant le fruit à moitié épluché sur son piédestal, prenant bien soin de ne pas le salir.
"Et vous faites quoi par ici, avec ton Kraken ?" Nuawa ne perd pas le nord, et ne se démonte pas face aux craintes légitimes de l'inconnue. Qu'elle vienne à mourir bientôt ou simplement souffrir d'une agaçante toux, ce n'est plus de son ressort. Alors pourquoi ne pas en profiter pour combler ses lacunes ?
Ven 7 Jan - 21:19
Raksha
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Tu le savais.
Elle venait de la même région que le piaf. « Tout s’explique. » Ses traits n’étaient pas trompeurs après tout. Même s’ils étaient moins distinctifs que le gars à plumes. « Tu voyages seule ? » D’après ce qu’elle disait, elle avait l’air de voyager, puisqu’elle n’appartenait plus à d’endroits spécifiques. Comme toi. « Je suis rassurée que tu ne sois pas d’ici. » A ta connaissance, tous ceux qui appartenaient à Ixtal n’étaient pas très accueillants.
Tu haussas les épaules face à sa remarque sur la serpentine. « Je n’ai pas un très bon sens de l’orientation. » Et ton état jouait beaucoup pour retrouver ton chemin. Ta tête te faisait un mal de chien, et tes idées n’étaient pas très claires.
Un sourire se fendit sur ton visage fatigué. « Tu aimes l’aventure à ce que je vois. » Est-ce que la conversation te plaisait, malgré ta méfiance pour les inconnus ? C’était ta maladie qui te rendait si sociable ? Bonne question.
Tu l’observas manger ce fruit qu’elle t’avait proposé plus tôt. Tu regrettas avoir dit non, surtout qu’elle te narguait en croquant dedans. Qu’est-ce que tu pouvais être stupide avec ta méfiance parfois. Mais ta maladie n’était pas si grave n’est-ce pas ? C’était juste une petite fièvre de passage. Une fièvre qui te faisait atrocement souffrir au fil des minutes néanmoins. « Non, je n’ai pas très envie de rencontrer quelqu’un d’ici. » C’était ta peur la plus grande depuis que tu te baladais dans cette jungle.
Tu retournas près de ton arme, t’asseyant à côté de celle-ci toujours planté dans le sol. Tu fermas les yeux un instant, prenant le soin de répondre à Nuawa. « Ils réparent le bateau. On s’est pris une tempête. » Tu parlais trop. « J’étais partie chasser, mais… ça ne s’est pas passé comme prévu. » Malheureusement non. « Et toi que fais-tu ici ? Connaissais-tu les risques ? » Il fallait être complètement fou pour s’aventurer seule dans cet endroit. Toi, tu avais ton équipage au moins. Et lorsque tu les auras retrouvés, tu pourras repartir et être soigné par le médecin de bord. Quant à elle, s’il lui arrivait quelque chose, elle devrait se débrouiller toute seule. « Dommage, le fruit n’était pas empoisonné. » C’était plus que dommage, oui.
Ven 14 Jan - 20:48
Nuawa
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Nuawa ne peut réprimer un léger sourire lorsque la jeune femme la questionne. Seule ? L'est-elle vraiment, entourée de tout cet écosystème complexe et vivant, de ses compagnons spectraux et l'Histoire qui les accompagne ? Peut-être bien. Mais elle n'en souffre pas vraiment. "Généralement, oui. Je voyage seule. Je n'ai rien contre des compagnons, mais ce sont souvent eux qui me quittent de leur propre chef." Son sourire s'efface peu à peu. On s'y fait, avec le temps, et Nuawa n'a plus de regrets à ce propos. Elle prend chaque expérience comme elle vient et en profite autant que l'univers le lui permet. "N'importe qui perdrait tout sens de l'orientation par ici. Il n'y a que les oiseaux pour retrouver leur chemin aisément à travers le monde." Ou ceux qui, comme elle, ont trouvé un moyen de se doter d'ailes, même temporairement. Survoler la jungle d'Ixtal est un enchantement, mais s'y plonger est plus passionnant encore.
Du bout des doigts, elle caresse les clochettes ornant sa ceinture en songeant à ce qu'elles pourraient acquérir une âme, peut-être, dans les heures ou les jours qui viennent. Une âme d'Ixtal. De quoi enrichir une collection déjà très hétéroclite. "C'est pourtant une sacrée aventure de rencontrer les gens du coin. Si par hasard c'était ce que tu recherchais. Mais je peux comprendre. Ils sont particuliers." Elle saisit alors le fruit laissé de côté un peu plus haut et plonge son regard dans ses couleurs singulières. Quelques secondes, seulement, pour apprécier la singularité de ce que cette région peut produire naturellement. De quoi lui rappeler sa terre natale et la richesse de sa flore. "Tu pourrais peut-être trouver quelque chose à pêcher…" Pense-t-elle à voix haute.
"C'est un peu parce que je connais les risques que je suis venue. Toi qui voyages à travers les mers, j'imagine que tu dois connaître ce sentiment ? Ce n'est pas un milieu si accueillant que ça non plus, non ?" Malgré ses nombreux voyages, Nuawa ne s'est jamais trop lancée dans la navigation. Elle ne tient pas longtemps sur un bateau sans avoir envie de s'envoler, ou plonger, ce qui n'est pas toujours bien perçu par les marins. Ce n'est pourtant pas la curiosité qui manque. Mais la navigation n'est pas un domaine si solitaire que cela. Pas assez pour elle, en tout cas.
Nuawa lève finalement les yeux pour observer la jeune femme plus en détail. C'est étrange. Elle semble garder une certaine impassibilité et pourtant, la Vastaya jurerait que son état se détériore. Rien de bien surprenant si elle est empoisonnée par des spores. "Il ne l'était pas, et tu peux toujours te servir si tu veux." Elle repose le fruit devant elle, bien à distance, en songeant tout de même que les mots de l'inconnue sont étranges. "Tu aurais voulu qu'il le soit ? Ce serait quand même idiot de ma part de m'empoisonner sous tes yeux." A chacun ses expériences, peut-être a-t-elle déjà rencontré des gens coutumiers de ce genre de pratiques. Une nouvelle singularité du monde que Nuawa n'a pas encore plus observer elle-même. Elle baisse les yeux vers ses mains à nouveau, amusée par cette idée. Elle a encore trop à faire pour mettre fin à sa vie aussi bêtement. Elle tend alors les doigts de sa main droite pour effleurer l'eau de la Serpentine et se rafraîchir un peu, retirant du même coup le sucre bleuté collant de sa peau. "Nos buts ne sont peut-être pas si différents. Je cherche aussi des animaux, mais pas vraiment pour m'en nourrir. Enfin, pas comme ça. Peut-être que l'odeur d'un poisson hors de l'eau ou du fruit pourrissant dans quelques minutes en attirera un. Les oiseaux tournent déjà au dessus des arbres." En rond, plus précisément. Sans doute guettent-ils une proie à l'agonie. Il n'y a qu'à espérer qu'ils ne soient pas de mauvais augure.
Jeu 3 Fév - 1:20
Raksha
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Il fallait du courage pour voyager seule. Ce n’était pas quelque chose que toi tu saurais faire. Bien que tu ne fusses pas la plus sociale du monde, mais sans ton équipage tu n’aurais pas été très loin. Tu haussas un sourcil néanmoins. « Pourquoi partent-ils ? » C’était peut-être une question indiscrète, mais au point où tu en étais, ce n’était plus important.
Tu n’avais pas de sens de l’orientation, mais toute personne s’aventurant sur ces terres se retrouverait dans la même galère que toi, alors ça te rassura un peu. « Les oiseaux sont des petits veinards. » Qu’est-ce que tu rêverais d’avoir des ailes là tout de suite. Comme tous ceux qui se retrouveraient dans la même situation que toi.
Tu observas les clochettes de la fille de Ionia. Bien que ce soit joli, ce n’était pas très discret. Mais cette fille était-elle une combattante ? Se faire repérer ne la dérangeait peut-être pas. Encore une fois, ce n’était pas important.
Ta tête te faisait un mal de chien, alors tu posas l’une de tes mains sur ton front. La chaleur que tu sentis n’était pas bon signe, alors tu grimaças. Puis tu te concentras sur les mots de Nuawa. « Dans mon état actuel, ils feraient qu’une bouchée de moi. Et je ne suis pas douée en négociation. » Parler de ton état à une inconnue n’était pas futée, mais tant pis. « Tu en as déjà rencontré ? Des Ixtaliens ? » Sans parler du fait qu’ils ne soient pas accueillants, tu te demandais quels genres de personnes ils pouvaient être.
Quelque chose à pêcher… Ce n’était pas bête. Tu n’étais pas la plus douée dans ce domaine, mais ta lance aidait bien. Peut-être que finalement tu ne reviendrais pas les mains vides. Du moins, si tu arrivais à te débarrasser de ce virus qui devenait plus douloureux que désagréable à ce niveau-là. « C’est une très bonne idée, en effet. » Est-ce qu’elle savait pêcher Nuawa ? Peut-être avait-elle des techniques qui pourraient t’aider ?
Elle aimait donc le risque de l’aventure. Cela te décrocha un sourire fatigué. Elle avait raison. Le risque, c’était quelque chose d’intense et d’appréciable. Cela dit, ça ne l’était pas forcément toujours, mais c’était quelque chose qui permettait de dépasser ses limites. « L’océan peut parfois foutre les jetons, oui. » Comme il pouvait être doux et magnifique. « Mais je m’en sors mieux sur l’eau que sur terre. » Cette jungle, tu ne l’aimais vraiment pas.
Allais-tu rester fière ou mettre tout ça de côté et dévorer ce fruit qui pourrait améliorer, ne serait-ce, qu’un peu ton état ? Petit temps d’attente. Pourtant tu attrapas finalement le fruit que la femme à moitié animal t’avais laissée et tu croquas dedans. « Je me méfie. Tu aurais pu être une mage qui m’aurait trompé à l’œil. » Ils étaient doués ces mages, pour tromper leurs ennemis avec leurs techniques fourbes.
Le fruit fut vite avalé, et tu essuyas tes lèvres à l’aide de tes doigts. « Merci. » Tu ne te sentais pas mieux, mais peut être que ça viendrait dans les quelques minutes qui suivirent. Tu ferma les yeux un instant, adossé à la manche de ta lance. « Pourquoi cherches-tu des animaux si ce n’est pas pour t’en nourrir ? » Tu rouvris les yeux, pour observer au-dessus de toi les oiseaux tournoyant. « Tu es observatrice. » Des connaissances sur les animaux que tu ne maitrisais pas vraiment. « Espérons que mon état s’améliore alors. » Que tu puisses en tuer un si l’occasion se présentait.
Ven 18 Fév - 23:26
Nuawa
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La question semble curieuse à Nuawa qui penche la tête sur le côté d'un air dubitatif. "Voyager en groupe, c'est faire des concessions. Tout le monde n'est pas prêt à en faire au quotidien." Elle laisse quelques secondes passer avant d'ajouter quelques mots. "Et il paraît que je chante en dormant." Un petit rire ponctue la confession, laquelle n'apporte pas de vraie réponse, finalement. Voilà longtemps que Nuawa a cessé de se poser très exactement la question de la voyageuse, songeant que le problème venait probablement d'elle-même, mais qu'elle ne souhaitait pas connaître la réponse.
Lorsque la voyageuse évoque les volatiles, la Vastaya ne peut s'empêcher de jeter un bref coup d'oeil à l'une de se clochettes, songeant à ce qu'elle pensait certainement la même chose avant de pouvoir s'en doter elle-même, parfois. Mais depuis le temps, cette frustration a déserté son esprit et son quotidien. Elle ne s'en formalise alors pas, songeant cependant qu'elle pourrait bien rendre service, à l'occasion.
"J'en ai croisé dans la jungle, et je suis passée très brièvement à Ixaocan et Kiilash, mais je n'y ai pas fait de vieux os. Je préfère ne pas m'imposer trop longtemps là où je ne suis pas sûre d'être la bienvenue, enfin, au début." Une méfiance qui dépend aussi grandement des régions visitées et de leurs réputations respectives. La passion de Nuawa pour Ixtal est même nourrie par cette crainte. "Ils ne sont pas si hostiles qu'on le dit, mais il faut savoir prouver très rapidement que tes intentions ne sont pas mauvaises. Sinon, je ne donne pas cher de ta peau. Mais je trouve la Jungle elle-même plus hostiles que ceux qui l'habitent, dans le fond."
Sans doute que l'inconnue ne pourrait lui donner tort. "Je suis quasiment certaine que les mages d'ici sont moins sournois que ça. Leur magie est très puissante et magistrale, il ne fait aucun doute qu'ils auraient recours à autre chose qu'à des stratagèmes de ce genre." C'est tout du moins la conclusion à laquelle Nuawa est arrivée lors de son dernier voyage en Ixtal. Les mages ici sont de fiers manipulateurs des éléments, magie puissante s'il en est, et moins difficile à comprendre au premier abord que les étrangetés de certains spécialistes des autres régions.
A la question qui suit, Nuawa ne répond pas par les mots. Elle s'offre une nouvelle lampée d'eau fraîche avant de se relever et faire quelques pas pour s'éloigner de la rivière, avant de donner une petite pichenette dans l'une de ses clochettes. Une grande inspiration, les bras tendus à la perpendiculaire du sol et, petit à petit, des ailes se forment autour de ses bras, semblant faits d'une fumée blanchâtre teintée d'un violine léger pulsant telle une fumée parcourant les plumes spectrales. Au bout de quelques secondes, elle expire enfin et, d'un battement l'ailes vif, elle s'élève dans les airs un instant. A nouveau, elle prend de l'altitude, sans pour autant trop approcher des oiseaux qui, déjà, semblent chercher à maintenir une certaine distance entre l'intruse et leur cercle.
Alors, elle redescend progressivement, et retrouve le sol. "Je crée des liens avec eux, et certains m'offrent leur esprit. Ca peut permet d'apprendre des choses, trouver des compagnons silencieux, ou quelques compétences bien pratiques dans des régions comme, eh bien … celle-ci." Elle secoue à nouveau les bras et les formes spectrales s'évaporent d'un coup. "On peut dire que je m'en nourris, d'une certaine façon. Différemment. Mais j'en retire plus que la satisfaction d'un ventre bien rempli."
Mar 26 Avr - 18:43
Raksha
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994
Un sourire se forma sur ton visage à la réponse de Nuawa. « C’est pourtant amusant les personnes qui chantent dans leur sommeil. » Tu savais qu’elle plaisantait, mais si elle ne te donnait pas de réponses à ta question, tu ne préférais ne pas insister. Ta curiosité s’en remettrait.
Intéressée par ses propos, tu observas Nuawa pendant qu’elle parlait. « Tu as raison d’agir de cette façon. La méfiance peut sauver des vies parfois. » Comme elle pouvait amener à des conflits inutiles parfois. Notamment dans ton cas, mais que pouvais-tu faire pour diminuer ta méfiance avec le passé que tu avais vécu ? Pas grand-chose.
Le peuple d’Ixtal, pas si hostile que ça ? Vraiment ? « J’ai une fois de plus de la chance de ne pas être tombée sur eux. Je ne suis pas douée pour la communication. » Ta lance parlait le plus souvent pour toi, ce qui faisait de toi quelqu’un qu’on pourrait penser de mauvais. Chose que tu n’étais pas forcément. Tu étais juste maladroite, et tu ne savais pas réellement comment t’y prendre dans certaines situations. C’est bien pour cela qu’être avec un équipage te facilitait beaucoup de choses.
« Tu as peut-être raison. La jungle m’a prise en grippe avec son virus. » Virus qui n’empira pas plus que ça, à ton grand soulagement.
Toi qui souhaitais avoir des ailes quelques instants plus tôt, tu fus surprise que la personne avec qui tu discutais depuis quelques minutes puisse voler. C’était un beau spectacle à observer, et quand celle-ci redescendit sur la terre ferme, tu répondis juste. « Je ne m’attendais pas à ça. » Si Nuawa était capable de voler, peut être pourrait-elle localiser le bateau ? C’était une bonne supposition. « C’est une façon moins barbare d’alimentation, c’est certain. » C’était beau d’une autre manière aussi. « Donc, ton pouvoir est lié aux compétences que te donnent les animaux ? » Savait-elle faire d’autres choses en plus de voler ? Cette Vastaya piquait terriblement ta curiosité, et pourtant, peu de personnes ne t’intéressait vraiment.
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