Cela fait des jours qu’il marche sans s’arrêter et des nuits entières à les passer seul, juste accompagné du sifflement froid du vent du grand désert de Shurima… Les plateaux de sables et de roches n’accueillent aucune âme vivante aux alentours, hormis quelques animaux courageux, affrontant les climats extrêmes. Sous la chaleur ardente d’un Soleil sans pitié, l’homme abrité sous une capuche blanche, salis par les grains, commence à être épuisé. Il n’a plus aucune ressource, ni nourriture, ni eau et bientôt plus assez d’énergie pour se porter.
Pourtant, il continue, écoutant les voix. Encore peu perceptibles, il sait qu’elles essayent de lui transmettre un message important. Dès qu’il ferme les yeux et qu’il parvient à avoir des visions, qui martèlent ses rêves, ces voix viennent lui parler et prononcer sans cesse la même chose. Ce nom ressort plus distinctement que tout le reste, au milieu des crises de fièvre : Icathia.
Malzahar d’Amakra ne veut pas s’arrêter maintenant, pas après tous les périples qu’il a traversé pour venir jusque dans le Grand Sai. Il doit trouver une halte et chercher une personne qui sera capable de le guider à travers ces lieux hostiles et sans repères. Quelqu’un qui a l’habitude de marcher beaucoup plus loin, dans l’Ouest, là où le jeune voyant souhaite aller. Ce dernier souffle un long soupir de soulagement à la vue lointaine mais bien réelle d’une petite ville. La voilà son escale !
Le voyageur met une bonne heure pour atteindre la ville. Elle lui paraît bien plus grande, lorsqu’il passe les tours de guets. Ses grandes portes à l’entrée n'arrêteraient pas une armée, mais elles ont au moins le mérite d’être là. Malzahar se fait discret en passant par le marché, sur la place de la ville. Visiblement, c’est le jour des échanges et une fête semble même se peaufiner, pour débuter plus tard dans la soirée. La vue des étables pleines de nourritures locales fait gronder l’estomac du voyant… Il n’a malheureusement pas assez d’argent pour se le permettre. Le pèlerin s’approche plutôt d’une étable voisine, là où il peut demander de l’eau et des renseignements.
Il se permet de boire quelques gorgées de sa gourde de voyage, fraîchement remplie, tandis que la curiosité dévorante de son interlocuteur semble devenir beaucoup trop forte et le pousse à lui poser des questions. « Je ne vous ai jamais vu par ici, je me trompe ? Je viens d’arriver en ville. - Vous venez d’où ? - Amakra. - Vous avez fait un long voyage pour venir jusqu’ici ! - Je cherche à me rendre plus à l’Ouest… »
Le tenancier de l’étable grimace et secoue lentement la tête. « C’est assez dangereuse de se rendre sur ce chemin sans un bon guide du Sai… - J’ai entendu parler d’un homme qui connaît les bons chemins pour le traverser. Savez-vous où je peux trouver “celui qui connaît le désert” ? »
Le silence qui suit cette question met le voyant très mal à l’aise. « Il passe parfois en ville. »
Le marchand indique un endroit où Malzahar peut retrouver cette personne. Il s'agit d'une sorte d'avant-poste, une baraque faisant à la fois penser à une écurie et à une caserne. On y trouve de quoi s'équiper et des dromadaires capable d'affronter les zones arides du Sai.
Mais sans la présence du meilleur guide de la région, impossible de se rendre plus loin dans le Sud sans courir le risque de ne jamais atteindre Icathia.
Dim 6 Mar - 14:35
Kassadin
LE NEANT
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Date d'inscription : 28/01/2022
Kas Sai A Dyn
Le désert de Shurima n'avait plus aucun secret pour moi depuis de nombreuses années lorsque je guidai l'homme qui allait être la cause de mes malheurs. Néanmoins, je ne pouvais le savoir à cette époque, j'étais Kassadin, le paria qui guidait les étrangers, pilleurs de tombes sur les terres Shurimiennes à travers le Sai. J'étais heureux malgré tout les reproches.
Ce fut lors d'une de mon longue absence, loin de mon foyer ma femme et de ma précieuse fille que je rencontra cet homme venu d'Amakra, il avait traversé une petite partie du Sai pour se rendre dans l'un des avants postes encore existant à travers le désert. La vie était calme malgré la dureté du désert et je profitais d'une partie de mon salaire précédent pour boire un thé chaud et entendre les rumeurs, les nouvelles pour m'informer sur les risques de pillards, de Xer'sai ou simplement les bonnes affaires pour améliorer le bonheur de mon enfant chérie. Cependant, je n'étais pas forcément le bienvenue à cause de mon travail mais on n'osait pas m'agresser ou me virer, car mes achats leurs rapportaient pas mal de clients.
C'est alors que de simples murmures emporter par le vent du village parvint à mes oreilles, une personne semblait chercher un guide qui connait le désert. Un jeune homme se présenta dans l'avant poste et j'en profita pour le juger en buvant mon thé. Il ne semblait pas venir des contrées lointaines Noxiennes ou encore Démaciennes. Son teint me faisait plutôt penser à un Shurimien... Un shurimien qui cherche un guide, le monde devenait fou. Néanmoins il semblait jeune, plus jeune que moi...
J'attendis que l'un des vendeurs présent viennent l'interpeller afin de confirmer ses attentions tout en essayant de deviner ses attentions, la raison de sa venue, d'où il venait etc.. Rien ne semblait paraître alors que j'écoutais la conversation avec les piques du commerçant me ciblant directement sans pour autant m'indiquer:
"- .... Plein de personnes peuvent vous aider à travers le Sai, 'celui qui connaît le désert' n'est qu'un traître à nos racines ?...."
Quelques réponses plus tard, mon attention fut enfin retenu par les paroles du Shurimien venant d'Amakra:
"- Ouais ouais les rumeurs disent , vous allez où comme ça ?"
Ce fut la réponse qui attira mon attention et je me leva enfin pour aller à l'encontre de cet jeune homme qui semblait vouloir aller dans une zone très dangereuse les frontières vers les terres désolés d'Icathia. La réponse avait fait blêmir le propriétaire de l'avant poste tandis que je pris la relève :
"- J'espère que votre paiement sera à la hauteur des attentes de Kas Sai A Dyn, les terres reculés ne sont pas très accueillantes pour tout le monde même ce guide. Êtes vous sur de bien vouloir suivre ses instructions à la lettre lorsqu'il vous y mènera.
Je me plaisais à continuer de faire croire que je n'étais pas l'homme qu'il cherchait, mais le marchand grilla toute ma comédie :
"- Kassadin, arrêtes de le faire miroiter et dégages de mon établissement avec ce type, parler de cet endroit apporte toujours le mauvais oeil et la malchance. "
Un rictus apparut au dessus de ma tempe alors que je soupirai pour finalement me présenter en haussant les épaules :
"- Je suis la personne que vous cherchez. Je crois que nous sommes plus apprécier dans ses lieux.
Allons dehors dans mon bivouac, cher ami.... Quelle est votre nom ? Nous pourrons parler de notre potentiel voyage.
Je pris les épaules frêles du jeune homme pour le guider vers ma tente qui se trouvait relativement proche de ce commerce sans me douter une seconde que d'engagez cette conversation allait me mener plus tard au désespoir.
lumos maxima
Dim 27 Mar - 13:10
Malzahar
LE NEANT
Messages : 33
Poros d'or : 608
Date d'inscription : 05/02/2022
Localisation : Sud-Est de Shurima
Flashback : Kas sai a dyn
Quelque chose n’allait pas… Ce genre d’appréhension est capable de vous crisper et de comprimer vos nerfs, forçant votre esprit à vous focaliser sur des idées qui arrivent de nulle part. Malzahar a déjà vu passer dans son regard bien des choses, dans ses rêves comme dans l’éveil, en regardant le monde sous des angles différents, accédant à des facettes qu’il ne devrait même pas voir… Et lorsque ce sentiment de crainte lui comprime l’estomac et lui fait avoir un début de peur de ce qu’il peut se produire sous ses yeux, cela le rend particulièrement vulnérable. Il est tant concentré sur ses pensées et sur certains détails qu’il ne sait pas qu’une personne arrive dans son dos. Le garçon d’Amakra s’est juste rendu compte que le marchand lui cachait quelque chose ou qu’il ne voulait tout simplement pas lui permettre de traverser le Sud du désert, là où personne ne semble vouloir se rendre. Cette idée l’a totalement accaparé, ainsi que les derniers mots assez froid du marchand : Celui qui connaît le désert n’est qu’un traître à nos racines.
Ces mots sont acerbes… piquants. Ils servent à faire du mal. Il n’est pas nécessaire d’être un voyant pour le comprendre. Il suffit de côtoyer l’humanité pendant assez longtemps pour savoir être sensible aux effets néfastes qu’elle peut engendrer juste avec ses intentions de nuire… Rares sont devenues les âmes à vouloir faire le bien.
Pourtant, les prières de Malzahar semblent avoir trouvé la bonne oreille pour l’entendre. Elles ont écouté depuis un moment mais c’est seulement maintenant que le jeune prophète se rend compte de sa présence. L’homme est plus grand que lui et possède une large carrure. Son visage, à demi couvert par un drap brun, démontre une belle force, particulièrement dans le regard sombre. Celui que l’on nomme Kas Sai A Dyn a déjà vécu de nombreuses traversées du désert et chaque souvenir est inscrit sur sa peau, où l’on peut y trouver quelques cicatrices de lutte.
Lorsqu’il se met à parler, sa voix porte suffisamment pour que le marchand entende. Le ton sérieux qu’il emploie se démarque de l’intention qu’il semble avoir. La scène est étrange et Malzahar se sent soudain coincé entre ces deux hommes et un ressentiment qui semble être présent depuis pas mal d’années. Les gens connaissent bien ce guide téméraire et qui doit défier bien des règles. Ils ne semblent pas beaucoup l’apprécier ni voir d’un bon œil le fait qu’il soit dans le coin… Pour preuve, Kassadin passe un bras par dessous les épaules du jeune prophète afin de l’emmener voir ailleurs, loin des foudres de ce marchand fort inhospitalier. Cette exécution de Kassadin, faite avec aisance, est tout aussi discrète que l’approche. Il sait parfaitement bien comment réagir face à une situation, probablement avec ses connaissances du terrain et des personnes qu’il rencontre. Il est particulièrement dangereux de l’avoir à dos, car il semble être aussi efficace qu’un guerrier du centre de l’Empire. C’est une certitude qui reste dans un coin de la tête du jeune homme.
« Pourquoi vous traite-t-il ainsi ? »
Drôle d’approche qu’est la sienne… Il était peut-être plus approprié d’éviter de poser ce genre de question alors qu’ils viennent à peine de se rencontrer. Mais si le prophète perçoit tant de choses dans l’aura de cet homme, et surtout l’impression qu’il pourrait combattre et gagner facilement contre toutes les personnes dans cette petite ville, pourquoi n’est-il pas plus respecté … ?
« Je ne devrais pas vous interroger, mes excuses. Je ne suis qu’un étranger dans ces contrées de l’Est. »
Lorsqu’ils arrivent au bivouac, la tension ressentie à la fin des échanges semble s’amenuiser progressivement.
« Je suis Malzahar. Je viens d’Amakra, plus à l’Ouest du pays. Mais je crois que vous le savez déjà … »
Le jeune homme abaisse le tissu pour révéler un franc sourire à la première personne de cette ville prête à l’aider.
« Merci pour votre proposition… J’ai voyagé jusqu’ici seul. Mais le reste du voyage vers le lieu de ma destination est réputé être beaucoup plus… dangereux. »
La tente de Kassadin est simple, mais suffisamment résistante pour supporter un voyage. On y trouve le strict nécessaire. Il a l’habitude de bouger, à travers le désert.
« Connaissez-vous les terres lointaines d’Icathia ? Je souhaite me rendre là-bas. »
Le visage de Malzahar s’est assombri en prononçant ces mots. Il réprime un frisson nerveux, probablement dû à la fatigue d’avoir traversé le désert depuis chez lui, en l’espace de peu de temps, comparé à ce que font habituellement la plupart des voyageurs. Mais ces personnes ne sont pas aussi obsédées à l’idée de vouloir se rendre sur ces terres promises, dans ces ruines dont la réputation démontre qu’il ne faut pas s’y rendre, qu’il s’agit d’un voyage extrêmement risqué et avec une chance de ne plus en revenir…
« On raconte qu’Icathia était une ancienne cité, qui a chuté après un conflit avec l’ancien Empire. Toutes les histoires sur ses origines et sur ce qu’on pouvait y trouver ont disparu avec le temps… Hormis des rumeurs de trésors enfouis sous des ruines, je n’ai pas trouvé grand-chose pour en savoir plus. »
Malzahar s’est installé dans un coin, profitant de pouvoir enfin s’asseoir dans un endroit, sans prendre le risque de se faire attaquer par une bête sauvage au milieu du désert.
« … On dit qu’Icathia est une terre maudite, à cause de la magie ou des monstres qui y résident… Mais ces histoires n’ont rien avoir avec ce que j’ai “vu”. »
Son regard se plante sans hésitation dans celui de son potentiel futur guide… et protecteur, d’ailleurs. Comme l’a pu constater Kassadin, rien qu’en attrapant ce gringalet, il ne pourrait pas vraiment survivre face aux horreurs que renferme cette partie du désert. Le secret de sa survie ne se trouve pas dans sa force…
« J’ai des visions prémonitoires, depuis ma plus tendre enfance. Si au départ ce n’était que des sensations et des images brouillonnes, elles se sont clarifiées après le décès de mes parents. C’est après cela que j’ai décidé de m’en servir pour gagner mon pécule et pouvoir voyager… J’ai vu plusieurs fois Icathia. Je sais qu’elle existe, quelque part vers le Sud, et qu’elle attend qu’on la visite pour découvrir ses merveilles. Je suis persuadé qu’elle n’est pas aussi affreuse ! »
Une grimace se dessine sur le visage dépourvu de marque de combat mais dont l’épuisement se fait clairement ressentir.
« Pour être honnête, je… Je n’ai pas vraiment d’argent à vous proposer. J’ai à peine de quoi m’acheter à manger. Nous pouvons peut-être nous entraider ? J’ai besoin d’un guide et vous d’une rémunération. Si l’on trouve quoi que ce soit qui vaut de l’argent à Icathia, je vous le cède. Mes dons pourront peut-être nous aider dans ce voyage. Vous pourrez rentrer après que nous ayons atteint la cité. »
Peut-être ne le croira-t-il pas ? Peut-être voudra-t-il une preuve tangible sur ces prétendus dons… ? Ce serait tout à fait légitime. Il serait facile d’obtenir une vision, avec les bonnes conditions et un peu de temps, bien que Malzahar n’est encore jamais tenté de prédire des événements devant se produire dans un temps très proche. C’est une chose qu’on ne lui demande jamais, après tout…
« Tout ça peut vous paraître vraiment bizarre… voir fou. Je le suis peut-être devenu… Pourtant, mes idées n’ont jamais été aussi claires que depuis le début de ce voyage vers Icathia. »
Malzahar laisse un moment le silence prendre place entre eux. Au moins pour laisser le temps à son interlocuteur de digérer ce qu’il lui a révélé, mais aussi pour prendre davantage le temps de l’observer. Il a ressenti bien des choses et la crainte de ne jamais échapper au désert, lorsqu’il a longuement marché sur le sable et le soleil brûlant… Mais aucun chasseur ne paraissait aussi fort que celui qui connaît les déserts de Shurima. Il lui évoque une certaine admiration, pour tout dire, bien qu’il préfère encore garder ses impressions cachées.
Après tout, il n’a toujours pas vu à quel point cet homme va devenir dangereux pour sa vie, dans un avenir pas si lointain que ça…
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