Le sable brulant de Shurima, la chaleur, le soleil de plomb qui fait onduler l'air comme un rideau translucide sous ses rayons. Je ne pensais pas remettre les pieds ici un jour. Shurima n'est plus rien, juste un vaste désert, une étendue de sable qui peine à tenir encore debout. C'est pitoyable. Et dire que je me suis battu pour défendre ces terres jadis. Dire que j'ai tout laissé tomber pour accomplir mon devoir. Est-ce que ça en valait la peine ? Non. Non pas vraiment. J'ai peut être rejoint les rang des transfigurés mais cela ne valait rien. Aujourd'hui, je reprends la véritable place qu'est la mienne, aujourd'hui, j'œuvre pour le retour des miens et tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin, je les éliminerai. Comme j'ai éliminé les envahisseurs Icathiens il y a trois mille ans. Un par un. Sans sourciller.
Nous ne te laisserons pas faire. Gronde la voix de Kai tout au fond de moi.
Un rire m'esquin s'échappe de mes lèvres. Les deux parasites qui trainent encore leur conscience dans ce nouveau corps ne sont que d'insignifiants humains sans l'ombre d'un pouvoir contre moi.
« Vous ferez ce que je vous ordonne de faire, parce que vous ne pouvez rien contre moi. »
C'est faux. Répond Val. A nous deux, nous sommes plus fort que toi.
Je conserve mon sourire et alors que mes pas évoluent dans le sable, je me retourne pour constater que derrière moi, plus aucune trace de la végétation qui bordait le désert n'est encore visible. Nous somme seuls. Désespérément seuls dans ce désert. C'est agréable.
« Allons, Valmar. Ne te montre pas plus sot que tu ne l'es déjà. C'est toi qui m'a demandé de sauver ton bien aimé, c'est ta haine envers Noxus qui nous a rendu si puissant. Tu sais de quoi nous serions capable si nous coopérions tous ensemble, rien ne pourrait nous arrêter. Alors a quoi bon lutter ? »
La voix de Valmar met un temps avant de résonner à nouveau. Elle semble plus basse mais aussi plus sombre.
J...J'ai fais une erreur en te laissant te servir de mon ressentiment envers les assassins de Kai pour te rendre plus fort. Ca n'arrivera plus.
« Pathétique. Comme si toi ou ton misérable compagnon pouviez faire quoi que ce soit contre moi. »
Nous avons déjà réussis une fois. C'est la preuve que tu n'es pas invincible.
Je hausse les épaules alors que mes pieds s'enfonce pratiquement jusqu'aux chevilles dans le sable.
« Qu'importe. Je prendrai un malin plaisir à briser vos rêves, encore et encore. »
Mes pas me portent dans une direction qui n'est pas tout à fait choisit au hasard. En même temps que j'avance, le vent brulant du désert souffle des vagues de sables qui me poussent à couvrir mon visage avec mon avant bras. De ma main, je serre le pendentif en forme de cristal rouge qui se trouve à mon cou et mes pensées divaguent l'espace d'un instant en direction de... quelqu'un. Ma sœur, où es tu ?
La bourrasque passe et je poursuit mon avancée en direction de l'Est. Il me faudra encore du temps avant d'arriver à destination, mais qu'importe les obstacles. J'y arriverai.
Désert Sud de Shurima ▬ Le son bourdonnant du sable ruisselant résonnait dans la vallée sud de Shurima. Ces crevasses, creusées par des millénaires d’écoulement, marquent tristement la vieillesse de ce monde. Toute chose avait une fin, ce sable avait la sienne. Tout au bout se trouvait les merveilleuses cascades de Zoantha ainsi que toute sa population de chasseurs de trésors, volant sans aucune once de remords les offrandes des Transfigurés.
Dans ce paysage scarifié par les ravages du temps, une forme inhabituelle fendait l’horizon à toute allure. Un vrombissement pouvait se faire sentir à des kilomètres du vide désertique. Les adorateurs de cette créature racontaient régulièrement que derrière chaque tempêtes, chaque nuages de poussières, il pouvait s’y cacher. Nombreux périssent tentent de braver les tempêtes pour enfin l’apercevoir, en vain.
Passé Medulla et son bazar aux milles merveilles, l’hostilité ardente du désert reprenait sa place. Les fendeurs de dunes avaient ressenti sa présence depuis quelques kilomètres. Seuls les plus fous et les damnés ne suivaient pas leur sillons.
Le vent soufflait si fort par moment que le tatou se trouvait à avancer dans sa propre tempête de sable. Il s'arrêta à quelques kilomètres de l’intrus qu’il venait de ressentir. La petite tempête qu’il venait de provoquer se dirigeait droit vers l’inconnu. Il prit quelques secondes avant de reprendre son chemin droit vers lui.
Sam 20 Aoû - 22:28
Varus
SHURIMA
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Jamais vraiment seul dans le desert
J'ai toujours apprécié le silence et le désert est l'un des endroit les plus silencieux que je connaisse. C'est un silence de mort, aussi paisible d'angoissant, mais depuis que je me suis libéré de ma prison, mon esprit n'est plus aussi calme qu'avant. Mes pensées sont régulièrement parasitée par la présence des deux Ioniens dont j'ai fait fusionner les corps pour me forger une nouvelle apparence. Bien que je n'ai aucun intérêt pour leur histoire, je me retrouve à revoir par à-coups des bribes de leur répugnante histoire et parfois, c'est eux qui gagent le droit d'assister à un peu de mon passé. En général, il s'en suit une désagréable tentative de questionnement de leur part, alors je dois faire de mon mieux pour ignorer leurs incessantes palabres. En général ils se lassent avant que je ne perde patience.
Heureusement, alors que Valmar cherchait encore à m'interroger au sujet de ma sœur, convaincu qu'il y avait quelque chose à partager dans nos histoire, mon regard se fige sur une tache sombre à l'horizon. L'air continue d'onduler sous l'effet de la chaleur, mais je suis absolument certain qu'il ne s'agit pas là d'un mirage. Je m'arrête pour mieux pouvoir me concentrer sur l'origine de cette tache. On dirait un nuage, mais il une couleur ocre brune et... il se déplace vite. Très vite.
Est-ce que c'est...
« Une tempête de sable. » Coupé-je Valmar, sa voix m'insupporte terriblement.
Allons-nous rebrousser chemin ? Demande Kai.
« Non. On avance, ce n'est qu'un contretemps. Et puis même si nous voulions la contourner, elle se rapproche bien trop rapidement. Elle sera sur nous en un rien de temps. »
Mais nous ne sommes pas équipé pour affronter une tempête de sable ! Rétorque-t-il.
« Garde tes sermon pour toi. Je ne reculerai pas. »
Je reprend donc ma marche alors que la tempête semble grossir de seconde en seconde. Alors qu'elle se rapproche je commence également a discerner des sillons dans le sable. On dirait bien qu'il ne s'agit pas d'une tempête ordinaire. Qu'est-ce qu'elle transporte avec elle ? Un fendeur de dunes ? Un vers des sables ? Ou peut être pire encore ? De ce que j'en sais, nous ne nous trouvons pas si loin d'Icathia et de sa brèche vers le néant.
Il y a quelque chose dans le sable ! Lance Valmar.
« Je sais. Nous allons le recevoir comme il se doit. »
Et alors que la tempête se rapproche encore et toujours plus, alors que le sable se soulève et rend la visibilité de plus en plus médiocre, alors que je peux sentir le vent se lever et agiter mes long cheveux blanc, transportant avec lui un nombre infini de grains de sable qui tourbillonnent et s'écrase contre ma peau à nue, je bande la corde de mon arc et une flèche de magie pure de couleur rouge se matérialise. Je suis en suspend, prêt à tirer sur tout ce qui sortira de cet épais nuage de sable.
Désert Sud de Shurima ▬ La tempête se précipita de façon hostile vers l’intrus qui errait, sans le moindre soupçon de prudence. Le sable prit en tenaille dans celle-ci se déplaçait par diffusion turbulente et se retrouvait élevé dans un nuage d’une dizaine de mètres. Plus elle s’approchait de lui, plus le son, bruyant et strident, du frottement du sable se faisait entendre. Les quelques créatures des alentours prenaient la fuite à l’opposé souhaitant fuir le prédateur qui s’y dissimule.
Mémoire d'une vagabonde ▬ Je sentais le souffle me prendre par derrière, mes cheveux, mal harnachés, s'envolant au gré du vent, me fouettant inlassablement le visage. Je pouvais encore entendre la voix de ma grand-mère qui me huait de les boucler. Elle était désormais trop affaiblie pour supporter les traversés du désert. Je me remémore sans cesse ces milles et une histoires qu’elle me contait les soirs de bivouac pour que le sommeil me vienne. Je ne sais toujours pas si toutes celles-ci étaient véridiques, quand bien même, elles persisteront pour moi un souvenir inoubliable.
Ash’ traçait la route tout au devant pour nous. Lui aussi, quand nous étions encore que des gamins, restait admiratif et rêveur en écoutant grand-maman. Mais depuis ce jour notre complicité à chuté en même temps que nos marchandises, perdues dans les fins fonds des cascades de Zoantha. Je m’en veux terriblement, je prierais matin, midi et soir si seulement l’un des artefacts que nous avions trouvés, nous revenais. Mais comment le retrouver dans cette marée de sable… Est-ce que les Transfigurés l’ont pris comme un don ? Serons-nous à tout jamais bénis par eux ? Quand bien même, il avait une valeur estimable pour Ash’.
Elle nous avait raconté une histoire, sur une créature, qui pouvait donner bénédiction, réflexion ou sentence. Je m’étais toujours questionnée sur la bienséance de cette dernière, sur quel fondement se basait-elle pour rendre jugement ? Pouvait-elle nous juger ? Alors que les Hommes en sont incapables. Eshran me sortit de mes pensées lorsque nous croisâmes la route d’une autre caravelle revenant du grand bazar de Medulla. “Eho ! Reste sur tes gardes.” Son air sec et autoritaire m'irritait. [...]
Désert Sud de Shurima ▬ Alors que la brume de poussière passe par-dessus le soleil et assombrit la plaine désertique, un bruit sourd suivi d’un tremblement se fait ressentir. Un court silence s'installa, si bref, si agréable. Une ombre surgit du nuage et atterrit de manière peu habile à quelques mètres de l’inconnu, prêt à se défendre. Il se redressa sur ses pattes arrières, leva la main en l’air avant de s’exprimer : “OOOOOOOOOOOOOOOOK” Ce qui ressemblait à un sourire, se dessina sur sa face.
Ven 26 Aoû - 18:28
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SHURIMA
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Le nuage de sable se rapproche bien plus rapidement encore que je ne l'aurais pensé. Ce genre de phénomène météorologique sont courant dans le désert, un instant le soleil brûle et ses rayons frappent mortellement qui oserait se tenir sous sa coupe, et la seconde d'après, une pluie torrentielle s'abat sur la plaine et la température chute d'un seul coup de plusieurs dizaine degrés. C'était un peu la même chose pour les tempêtes de sable. On se crois hors de porté et finalement l'on a pas le temps de se mettre à l’abri que l'on se retrouve ensevelit sous le sable. Mais ce nuage... il avait filé dans ma direction à une vitesse d'autant plus surprenante qu'il semblait... en quelque sorte localisé, comme s'il s'agissait d'une sorte de tornade plutôt que d'une véritable tempête. A moins qu'ils ne s'agisse pas d'un phénomène naturelle mais d'autre chose. En l'occurrence je ne tarde pas a remarquer que quelque chose remue le sable et que ça pourrait certainement être le responsable de cet imposant nuage de poussière qui se rue vers moi.
S'il s'agit d'un monstre du désert, je suis prêt à le recevoir avec mon arc et mes flèches. Et s'il s'agit d'une créature du néant, alors je n'aurais aucun mal à le transpercer non plus. L’œil vif, mon regard se pose à droite, puis à gauche. Le nuage de poussière se rapproche encore et toujours plus rapidement faisant voler violemment mes cheveux et le foulard rouge qui orne mon cou. La flèche que j'arme se met a luire d'une lueur diffuse alors que le nuage de sable plonge le désert dans une vaste obscurité. La terre tremble comme secouée par la présence d'un être gigantesque ou incroyablement puissant, je serre les dents, je plisse les yeux, je me prépare à relâcher mes doigts pour laisser ma flèche aller se planter dans la créature, mais finalement la voix de Kai hurle si fort que je retient mon coup.
ATTENDS !
Le temps d'un battement de cils plus tard, le silence est retombé, en même temps que... que quoi d'ailleurs ? Une créature de taille bien moins impressionnante que ce à quoi je m'étais attendu, de toute évidence une sorte de... tatou géant ? Capable de se tenir sur ses pattes arrière et... et même de parler vraisemblablement. Je hausse un sourcil perplexe en envisageant ses griffes levé en l'air comme si elle était en train de me saluer.
Ce n'est pas un monstre... souffle Kai à nouveau.
Mais qu'est ce que c'est alors ? Ajoute Valmar. Je ne crois pas avoir déjà rencontré une créature de cette espèce.
« Qu'importe. Je vais l'envoyer à terre rapidement. »
Pas la peine, elle n'a pas l'air agressive.
« Tu m'as l'air bien sur de toi. »
Val et moi étions chasseurs de monstres, je sais reconnaitre une créature agressive quand j'en vois une.
J'envisage l'individu, sa patte griffue toujours dressée en l'air et fini par désarmer ma flèche pour laisser retomber mon bras le long de mon corps. Je m'approche alors doucement de la créature, mais je reste tout de même sur mes gardes au cas où. Il y a des piques acérées sur sa carapaces, ca n'est certainement pas juste pour faire joli.
« Eh bien, tu es une drôle de créature. D'où est-ce que tu sors ? »
Mémoire d'une vagabonde ▬ Nous resserrons les rangs à l’approche de la seconde caravane. It’Shraf Le Grand, un de nos meilleurs protecteurs, se saisit de son arme hextech qu’il avait chinée dans les marchés. Le bloc de la caravane se forma en forme de flèche, protégeant la marchandise. La pointe, toujours dirigée par mon frère, filait au travers de la plaine désertique. Le nuage de poussière formé par l’autre caravelle se faisait de plus en plus envahissant. Sa voix coupa celle de notre carriole : “Je ne veux aucun regard. Continuez de fixer notre destination, ne relevez aucune de leur remarque. Aucune provocation. Ne casser la flèche sous aucun prétexte."
Le souffle du désert nous rappelle sans cesse notre inexistence dans ce lieu. Un corps composé principalement d’eau n’avait aucune chance de durer ici, la vie n’avait elle aussi aucune chance. Seule la magie savait faire, s'adapter, et surtout adapter les autres pour survivre. Toute petite déjà elle me fascinait, les histoires sur les Transfigurés et les artefactes m'évader d’un présent beaucoup trop aride. Je sentais le sable s’échapper sous mes pas, je sentais ce sable m’attirer vers lui, je voulais juste arreter ces traversés qui nous rongent tous.
La flèche se stoppa, relevant la tête je vis le point de mon frère levé, signe d’une menace. Mon regard se tourna instinctivement vers It’Shraf qui, l’arme déjà pointée vers sa cible, semblait lui aussi inquiet. Eshran posa une main sur mon épaule : “Prépare toi à courir si il le faut.” Sa phrase me glaça le sang un instant. Je cherchais paniqué la raison de cet arrêt si soudain et anormal de la flèche. Le nuage de poussière qui s’approchait était beaucoup trop volumineux pour provenir d’une seconde caravelle de marchand. Était-ce un groupe de pilleur ? Pourtant aucune liste ne stipulait la présence d’un rassemblement aussi massif de pilleur dans cette partie précise de Shurima, avaient-ils dévié pour chasser sur des terres vierges ? Mes dents se serrent les une contre les autres, faisant crisser les grains de sable entre mon émail. [...]
Désert Sud de Shurima ▬ Le darkin semblait interroger le tatou désertique. Ce dernier ne semblait pas impressionner, loin de là, par la flèche qui lui était vraisemblablement destinée. Rammus s’approcha de sa nouvelle rencontre de manière très détendu, tout en gardant une distance relativement grande, il l’observa, lui, son arme, ses marques, ses êtres ? Une légère tonalité se fit entendre de sa part : "Mmh…"
Sa patte vint gratter le dessus de sa tête, alors que les milliers de grains de sable qu’il avait envoyés dans les airs, retombèrent telle une bruine fine sur sa carapace. Le bruit produit ressemblait étrangement à celui de la pluie même, si fine, si douce. Il finit par se poser sur le sable, n’ayant grande crainte de l’individu qu’il avait en face de lui.
Ven 30 Sep - 18:21
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Le silence retombe lourdement alors que se pointe cette étrange créatures aux allures de tatou géant et donc la carapace est blindée d'impressionnantes piques. Nul doute qu'il ne s'agit pas d'un simple animal exotique du coin au vu du tremblement de terre et de la tempête de sable qu'il a apporté avec lui en se déplaçant. Pourtant il n'a pas l'air d'être d'humeur vindicative d'après les dire de Kai et à en juger par son attitude détaché j'ai l'impression qu'il n'a pas peur de moi non plus alors que j'étais sur le point de le transpercer de part en part avec une de mes flèches.
Je le détaille avec un air curieux, l'étrange harnachement qu'il porte, lui aussi agrémenté de piques d'ailleurs, son visage étrangement expressif ainsi que les immense griffes qu'il à au bout des... pattes ? Dans d'autre circonstance je n'aurais pas réfléchit et lui aurait fait son affaire avant de reprendre ma route mais quelque chose m'intrigue. Ca doit venir de ces deux parasite d'âmes humaines, je sens leur curiosité vis à vis de l'étonnante créature et cette curiosité vient s'étendre jusqu'à moi. Il me regarde, me dévisage comme je l'ai dévisagé, tout ça dans ce genre de silence gênant qui s'installe entre deux individus qui ne se connaissent pas. Lorsque je m'adresse à lui pour lui demander d'où il vient il se contente de me répondre par une sorte d'onomatopée qui ne répond absolument pas à ma question avant de s'installer dans le sable à quelques pas de distance. Peut être qu'il ne comprend pas le Ionien. J'ai tellement eu l'habitude d'entendre Kai et Val ainsi que tous les autres habitant de Ionia parler cette langue lorsque je me trouvait encore là bas que c'est devenu une sorte d'automatisme. Je réessaie donc de m'adresser à lui mais en Shurimien cette fois. En fait il s'agit même d'ancien Shurimien. Quand j'y pense ça fait près de trois milles ans que je n'ai plus parlé cette langue.
« Alors... est-ce que tu me comprends cette fois ? »
Au fond de moi je peux sentir la perplexité des deux tourtereaux qui n'ont probablement jamais entendu cette langue et pourtant je ne serais pas étonné qu'ils aient tout de même saisit le sens de mes mots, tout de moins leurs intentions, nous partageons le même corps après tout, je sais ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent, l'inverse doit également être possible.
J'hésite avant de m'approcher encore un peu pour m'accroupir et me retrouver à son niveau avant de lancer avec un air détaché.
Mémoire d'une vagabonde ▬ “Rêve étrange, étrange de la voir se faire conter par des nomades. Qui était ce, camouflé dans cette brume de sable. Un jour je la voyais et l’autre elle disparut. Perdu à courir dans le désert, le sable filer entre mes orteils, je n’avais qu’une question en tête et l’infini devant moi. Je voulais la fuir absolument, elle me voyait au travers de cet épais rideau. Mes muscles se crispaient à chaque foulée, souhaitant abandonner ma destinée au sort de cette créature.” Je pris la parole : ”Serait-ce une créature du néant égaré ?” Le timbre de ma voix n’avait rien d’habituel et le regard que pose Ash’ sur moi n’avait rien de rassurant. J’avais encore fait ce rêve, ce rêve d’être suivi…
Depuis toute petite mes rêves me semblaient bien plus réels, comme si j’entrais dans une nouvelle dimension, comme si tout devait avoir un sens autour de moi. Mes rêves avaient un goût étrange, un goût de déjà vu. Je le vivais, je le sentais. Obahaï me l’avait dit : ”Lorsque tes yeux se ferment mon enfant, ils s’ouvrent sur une autre réalité, bien plus dangereuse que celle que tu connais déjà. Ne sous estime pas ce que tu vois, ils seront toujours la clé du monde des vivants.” Je n’avais que 9 ans lorsqu’elle m’avait soufflé ces mots… Qui par ailleurs n’ont jamais été prononcés dans mes souvenirs éveillés.
It’Shraf acquiesça à ma remarque, il avait entendu certaines rumeurs sur quelques créatures qui rôdaient dans les parages, non par égarement, mais motivé par des envies qui dépassent nos entendements : “Tes paroles nous cause du tort, elles finissent toujours par être une vérité.” Il lança un regard aux trois autres protecteurs de la flèche, qui comprirent immédiatement la consigne. Nos trois seules armes hextech étaient de sorties, prêtes à faire feu à la moindre menace. [...]
Désert Sud de Shurima ▬ Rammus venait caresser la surface ardente du sable shurimien, ses griffes venaient marquer les stries naturelle formé par le vent. De légère ondulation se dessinait au passage de sa patte, comme si le sable se soulevait très légèrement vers lui. Le darkin semblait investit dans sa tentative de prise de contact avec lui, les mots qu'il lui adressait venaient d'un temps qu'une poignée d'individu se remémore. Il redressa l'échine et l'observa de nouveau. Rammus semblait familier avec cet individu, comme si cette rencontre n'en n'était pas la première. Il pointa de sa patte le darkin : "Mmh... Ok ?" Il se releva, avança de deux pas vers lui et dessina trois marques sur le sol semblant à des bâtons : "Rammus".
Le sable cessa de retomber du ciel laissant de nouveau place au grand soleil qui avait le pouvoir de donner et d'ôter la vie de toutes choses sur ces terres arides. Le vent, léger mais chaud, s'éteignait sur les corps des deux individus.
Sam 26 Nov - 14:48
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Pour quelles raisons n'ai-je pas simplement planté cette créature d'une flèche bien placé quand j'en avais l'occasion ? Est-ce que c'est parce qu'il avait littéralement l'air de ne faire qu'un avec le désert alors qu'il fonçait sur nous, amenant avec lui cette tempête de sable impressionnante qui c'était arrêté à peu près au même moment que lui ? Sa carapace blindée qui à l'air de pouvoir résister à n'importe quel assaut ? La curiosité de Kai et de Val au sujet de ce qu'il ou elle pourrait-être ? Ou bien... encore autre chose ?
C'est assez curieux comme sentiment. Au fond de moi, le brasier brulant et fumant de la vengeance n'a jamais cessé de bruler, ma haine envers les humains et mon désir de retrouver les miens sont le seul et unique but qui me pousse à avancer, et bien que la présence parasite des deux humains en moi ne ralentissent parfois mon avancée, je ne suis pas du genre à me laisser distraire, mais cet... animal ? Cette chose qui se tien devant moi, je ne ressent aucune animosité à son égard. Il y a quelque chose qui se dégage d'elle. Il à tout d'une créature paisible. Redoutable certes, j'imagine qu'il doit en dissuader plus un de s'en prendre à lui, avec cet attirail de piques et ces griffes impressionnantes, mais pas vindicative. Comme si elle n'avait aucune raison d'être agressive alors que je me présente comme un individu armé. Peut-être est-ce parce qu'elle n'a aucune raison de se sentir en danger ? Cette façon qu'il a de me pointer avec sa patte l'air interrogatif me fait arquer un sourcil.
« Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'ai déjà donné mon nom, alors quelque chose t'intrigue chez moi ? »
Lorsque je lui demande le sien, sa réaction me laisse une nouvelle fois perplexe alors qu'il n'a toujours pas l'air de me comprendre, ou bien est-il simplement incapable d'articuler des mots complexes ? Je me penche légèrement en avant alors que l'individu trace des lignes dans le sable qui me font bien vite ouvrir les yeux en grand lorsque j'interprète leur signification. Une vague de souvenirs vient m'engloutir alors que le nom de Rammus résonne dans mon esprit comme un écho lointain. Très lointain. Un écho de plusieurs millénaires.
Et soudain tout devient limpide, je me souviens de dessins sur les murs des temples, je me souviens d'histoires, de nombreuses histoires, toutes plus différentes les unes que les autres au sujet de cette étrange créature nommée Rammus qui serait, tantôt une divinité protectrice Shurimiène, tantôt un simple animal dont il représenterait le dernier individu sur cette terre. Pourtant la plupart des histoires s'accordaient à donner à Rammus une dimension... mystique.
« Eh bien, si on m'avait dit un jour que je rencontrerai Rammus alors que cela fait près de trois mille ans que je n'ai plus mis les pieds à Shurima... »
Les rumeurs divergent à son sujet, mais une bonne partie des racontars s'accordent sur le fait que croiser Rammus serait plutôt un synonyme de chance. Dommage que ces concepts humains me passent désormais au dessus la tête.
« Je ne fais que passer rassure-toi. Je dois me rendre à l'Est du désert. Il y a un temple là bas que je dois visiter. »
Ou plutôt ses ruines à mon avis. Je doute que mon temple soit resté debout après autant de temps.