and the wind came out of a cloud that night — iris

Fallgren, ville insulaire au sud de Noxus gouvernée par elle ne savait trop qui, et célèbre pour son commerce avec Zaun. Voila ce qu’elle avait appris sur la ville en quelques jours tandis que sa piste s’y était fait remarquer. La Brume ? Les sentinelles ? La corruption de tout Runeterra ? Tout cela pouvait attendre, et en toute honnêteté la base des sentinelles et leur système de transport particulièrement brillant était on ne peut plus pratique pour gérer ses petites affaires. La rumeur était venue a elle plus tôt dans la semaine alors qu’elle cherchait des renseignements sur la brume et l’attaque qui avait eu lieu dans les bidonvilles de Noxus. Une démone, dont les descriptions semblaient similaires à celle qui hantait ses nuits depuis l’âge de ses seize ans. Une démone qui aurait laissé de la désolation dans la petite ville ou du moins voila ce que l’on racontait. Les témoins l’avaient ils vraiment vu ? Tout cela n’était il que rumeurs ? Elle n’en avait cure. Voila plus d’une dizaine d’année qu’elle cherchait des pistes et les suivait toujours, quand bien même celles ci ne la menaient à rien, ou a d’autres démons qu’elle se faisait un plaisir d’éradiquer. Alors, même si il ne s’agissait pas de la démone en question, elle trouverait l’objet de ces rumeurs, et elle s’en débarrasserait, ou mieux elle en débarrasserait le monde.

Autour d’elle les bannières rouges de Noxus flottent sur les maisons et dans les rues, grands murs et forteresses ornant le paysage, tandis que des échanges se font dans la rue. Quelques saltimbanques rendent l’endroit plus gai, et la femme continue de marcher vers un lieu un peu à l’écart de la ville. Des bateaux sont à quais, quelques marins parlent fort, des Zauniens semblent échanger quelques biens contre des pièces d’ors tintantes. Elle se fiche de tout cela, les transactions humaines ne l’intéressent pas. Non, ce qui compte c’est la trace de ce démon qu’elle a enfin repérée. Il serait difficile d’expliquer en quoi un démon peut laisser des traces, cependant elle avait passé tant d’années à étudier chacun de leurs faits et gestes, toute la théorie mise en pratique sur des terrains divers. Et désormais était elle vraiment si proche de son but ?

Elle le sent, la démone n’est pas loin, des traces de magie obscure sont perceptibles pour la traqueuse nocturne, et désormais alors que le soleil se couche, Shauna Vayne est plus que décidée à faire payer son existence à la créature. Alors tapie dans l’ombre non loin d’une taverne où on lui a raconté que la démone allait chercher divers repas - vraie rumeur ou faux on dit, elle ne le sait pas - , elle attend, un carreau d’argent chargé sur son arbalète.

Est il possible d’être aussi prêt du but sans l’être réellement ? Depuis plus de dix ans maintenant elle traque cette femme qui a tué ses parents, figure d’ombres violettes dotées de cornes et d’un air plus que démoniaque, se gaussant de l’agonie qu’elle pouvait causer. Vayne ne l’oublie pas. Elle hante ses cauchemars, et quelques fois ses rèves. Elle est sa motivation, raison de vivre, objet d’une vengeance dont elle ne sait se défaire. Elle la veut, désire être celle qui plantera ses carreaux d’argent dans son coeur et la regardera se débattre dans sa propre agonie démoniaque. Vaincue. Battue. Par cette enfant qui est devenue une femme. Par cette jeune fille perdue qui est devenue la plus impitoyable des chasseuses de monstres. Depuis 10 ans elle a suivi chaque piste que l’on pouvait lui donner, depuis 10 ans, elle se retrouve quelques fois dans des affaires fort peu recommandables, et souvent dans des fausses informations. Ca n’a pas d’importance. Tout ce qui importe pour elle, ici, et maintenant c’est la nouvelle piste. Et tant pis si celle ci ne sera pas la bonne, chaque démon tué est un bienfait pour Runeterra. Chaque créature de la nuit qui rencontre sa démise en face de son arbalète est une créature qui ne fera plus de victimes.

Patiente. Elle attend. Elle attend au milieu des ombres qui sont à la fois alliées et ennemies, arbalète en main, prête à tirer à la première vue de la démone si celle ci osait montrer son visage devant le sien. Si celle ci osait respirer dans sa proximité. De la où elle est elle entend les rires des badauds qui partagent quelques verres dans la taverne proche, elle entend les chants d’un troubadour qui fait quelques fausses notes et le cliquetis des épées des soldats qui viennent prendre du bon temps.

Et puis soudain elle sent les ombres avant même que celles ci ne viennent recouvrir la zone où elle se trouve, et elle entend la voix. Défiante, mais pas famillière, causant un trouble à l’interieur d’elle même. Oh, elle n’a pas de pitié, ça n’est pas ce qui importe, si ce n’est pas sa démone ça en sera une autre. Et qui dit que l’objet de sa traque ne peut pas changer ses attributs ? On n’est jamais trop prudents. Elle ne l’a pas été assez. Est - elle face a un démon supérieur ? Est-elle tombée dans un piège ? Les questions passent rapidement dans dans sa tête, et déja ses yeux aguéris derrière ses lunettes cherchent la source de la voix. Une source qu’elle ne trouve pas au milieu des ombres qui s’intensifient.

 « De nous deux qui est la plus mal intentionnée démon ? » La voix ferme, le ton dur, elle n’est pas ce genre de personne à se laisser impressionner par un tour de passe passe. « Ose donc te montrer et assume tes actes. »  Tout bien reflechi, peut être qu’elle était un peu trop brute sur le coup, et que ça lui jouerait des tours, mais l’idée que la démone vienne se jouer d’elle, lui donnait des envies de violences.

Toujours sure d’elle néanmoins, elle bouge un peu de ce pan de mur qui la cachait au monde, et cherche encore l’origine de la voix, l’origine des ombres, cherchant à reperer des traces de magie noire, son arbalète toujours pointée vers le vide, prête à tirer au moindre mouvement.

Elle s’est fait avoir, c’est la sensation qui s’empare d’elle alors que la démone ne se montre toujours pas et que les ombres continuent de bouger comme des clones, comme des illusions sur les murs. Un humain normal serait perdu, apeuré, mais pas Shauna non, elle a déjà survécu à de bien pires démons - ou du moins le pense t’elle - elle a déjà connu de multiples horreurs. Et pourtant la voila, ou du moins la sent elle non loin sans pouvoir la voir. Elle a affronté un dragon, elle a affronté des démons, des changeformes, toutes les puissances occultes qui peuvent s’offrir a elle, alors elle n’a pas peur. Elle sait que ses carreaux sont en véritable argent et que la puissance que cette arbalète que les sentinelles lui ont offert est encore plus forte que jamais, lumineuse, victorieuse. Elle ne mourra pas ce soir - ou bien serait-ce la la fin d’un cycle - mais la démone connaitra ses derniers instants. Ou du moins, c’est ce qu’elle pense. C’est ce qu’elle espère. C’est ce dont elle voudrait être sure.

Mais la voix continue de la provoquer, et elle serre plus fort ses doigts sur la gâchette de son arbalète. La voix si elle prenait quelques instants pour réfléchir — ce qu’elle ne fait pas tout de suite — n’est pas tout a fait la même que celle de LA démone qu’elle traque, pourtant elle est clairement démoniaque et pour le moment, c’est suffisant pour elle. Alors elle se contracte un peu plus, et elle ne répond pas aux multiples provocations qui viennent, pas tout de suite, pas maintenant. Que pourrait elle dire de toute façon quand cette créature critique l’humanité, mais sans une once d’acidité dans sa voix. C’est etrange pour Vayne, elle a l’habitude de la peur et de la haine chez les démons qu’elle affronte, du mépris aussi et même si les mots pourraient le sembler ils semblent plus curieux qu’autre chose.  «  Tu parles beaucoup trop. » Ah de toutes les reparties elle aurait pu trouver mieux, mais c’est vrai, la femme non, la démone, parle beaucoup trop comme si elle adorait s’ecouter parler. Et alors ? Qu’est elle ? Démon de la vanité peut être ?

Et puis soudainement il y’a une forme presque humanoïde qui se crée devant elle, yeux scintillant brillant dans l’ombre, un visage presque beau de ce qu’elle peut en voir, riant d’une chaleur qui glace l’ame de la chasseresse. Elle ne sait pas où elle est. C’est comme si elle était les ombres toute entière et Vayne se demande si elle n’est pas tombée en face de l’un des démons primordiaux.  « Qui es-tu ? »  C’est la curiosité aussi qui s’empare d’elle, mais elle ne lache pas la prise sur son arbalète. Elle est perplexe Vayne. Elle n’a pas le droit de l’être. Alors quand la démone continue de se fondre en questions elle serre les dents et caresse le bois et le métal de son arme comme pour se rassurer. Elle n’a pas peur. Elle n’a pas peur. Elle n’a pas peur.

« Une vengeance. » Et peut être qu’elle comprend finalement qu’elle n’est pas en face de celle qu’elle doit tuer. Alors elle laisser glisser un soupir hors de ses lèvres. « Mais si tu étais celle que je cherche, tu serais déja devant moi dans ta hideur tentatrice et violette, te gaussant de l’enfant que tu as laissée. » Et pourquoi parle t’elle autant ce soir ? Elle qui aime voir les démons souffrir, elle n’est pas ici pour faire la conversation. Et pourtant… Pourtant c’est ce qu’elle offre. «  Tu restes un démon cependant et je suis dans ce monde pour occire ceux de ta race. » Alors pourquoi ne le fait-elle pas ? « Si tu as des renseignements cependant, je pourrais t'offrir une mort plus douce. »

Elle voudrait voir le démon en face, pouvoir avoir la satisfaction de lire la peur en elle, mais elle est expérimenté Vayne, et elle sait ce soir qu’elle n’est pas en face d’une creature aussi facile à abattre que les précédentes. Elle sait que tout ce qu’elle a pu faire pour la conduire jusqu’ici n’est finalement pas grand chose. Parce qu’elle est en face — ou du moins elle est confrontée — a une créature des ombres qui semble défier l’entendement même. Et peut être qu’au fond d’elle il y’a une enfant de 16 ans apeurée, qu’elle ne s’est jamais autorisée à être depuis. Peut être qu’au fond d’elle elle apprécie l’idée que ce soir soit le son de cloche final de sa traque éperdue, quelle que soit la conclusion de cette aventure. Mais finalement la femme - non, le démon. - se présente devant elle, perchée sur une paroi dans un corps humanoïde, le port presque noble, l’air fier. Vayne la regarde et esquisse une grimace de dégout à la vue de ce qui pourrait sembler une femme, mais qui ne l’est pas du tout. Elle rit, cette femme démoniaque, alors qu’elle se présente, et Vayne sait qu’elle est en face de l’une des incarnations de ce que les humains ont de pire. L’ambition ? L’orgueil. C’est quelque chose qu’elle a pu connaitre jadis. Mais ses sourcils se froncent, et son visage reste fermé. « Nous ne sommes pas à Zaun ici. »  Au fond ne sont elles pas loin l’une et l’autre de chez elles. Mais qu’est ce qu’une demeure ? La rencontre est étrange, et Vayne sent ses doigts se desserrer de la prise sur son arbalète. Quelques instants. Elle se ressaisit.

Elle pourrait avoir des questions, mais pourquoi flatterait elle l’égo d’une démone qui semble s’en nourrir ? Jamais elle ne tombera dans de telles machinations. Trop paranoïaque peut être. Trop préparée diraient d’autres. Shauna reste dans ces ombres qui ne lui servent plus à rien, elle garde les doigts sur son arbalète, prête à tirer un carreau d’argent sur la créature. Mais celle ci parle encore, et c’est la curiosité qui se lit dans les traits de la Demacienne. « Tu la connais. » C’est sa première reaction, sa première réponse. Tous les démons se connaissent aprés tout. Probablement. Et se ressemblent, dans leurs laideurs, dans leurs mauvaises actions, dans le fait qu’ils finiraient tous eliminés, par elle, ou quelqu’un d’autre. Tous les démons se ressemblent, mais tous ne semblent clairement pas s’apprécier.

Et puis elle voudrait parler davantage, la provoquer peut être, mais il y’a quelque chose, non, plusieurs choses, chez la demone qui l’empechent encore d’appuyer sur la détente de l’arbalète pourtant si puissante, pourtant si prête. « Tu as été maudite. » C’est une réalisation qui s’echappe de ses lèvres alors qu’elle comprend les mots de la démone qui semble blessée, triste ? Un démon peut il avoir des sentiments autre que le plaisir qu’il récolte dans sa chasse ? Serait-ce aprés tout le moment pour Vayne d’en apprendre plus sur eux, avant de la tuer, avant de l’abattre. Un sourire se glisse sur les lèvres de Shauna, alors qu’elle semble réaliser le sort au quel la démone est confrontée, ce terrible destin. « Tu es maudite et c’est pire pour toi que la mort. » Se satisfait elle de ce point ? Est ce pour cela qu’il y’a un tremblement dans sa main, peut elle tuer quelqu’un doté de sentiments ? Elle l’a déja fait, car elle s’était persuadée que les sentinements étaient faux. Mais ce soir, les choses sont toutes autres.

« Tu ne me fais pas peur. » Elle reste dans sa fierté, elle reste dans sa droiture. Serait-ce une conversation avec quelqu’un de normal elle n’hésiterait pas à lui dire que les mages sont chassés à demacia car ils sont tout aussi dangereux que les gens de son espèce. Elle se retient néanmoins, elle plisse les yeux et fixe la femme, la démone encore. Celle qui semble se rapprocher. « Qui te dit que ces carreaux spéciaux ne parviendraient pas à mettre un terme à ton existence et à cette terrible destinée qui te frappe ? » Le sourire est plus grand finalement, pas heureux non, mais un sourire tout de même, celui de cette femme désespéré qui ne vit que de vengeance et qui se perd un peu. « Pourquoi la detestes-tu ? Cette démone que je cherche. »  Ce n’est pas l’acceptation de sa proposition, mais c’est tout comme peut être.

La fierté est quelque chose de mauvais. Quelque chose de douloureux. La fierté est ce qui peut faire tomber des nations, et perdre sa vie à des personnes qui auraient pourtant du survivre. Elle fait partie de ces gens fiers Vayne, pas jusqu’a en perdre sa vie peut être, mais elle est résolue, et bornée, elle est convaincue que ce qu’elle fait est la meilleure des choses. Alors elle fera tout pour ne pas céder aux mots de la démone qu’elle écoute pourtant. Chaque seconde qui passe est une seconde où elle se demande pourquoi elle ne tire pas. Pourquoi elle ne lui plante pas un carreau d’arbalète dans le front ? Pourquoi elle ne la tue pas. Immédiatement. Peut être qu’elle est assez sensée pour savoir qu’elle ne lui fera que quelques égratignures ? A quoi bon gâcher de belles armes, pour quelqu’un qui ne peut pas mourir ? Mais pourquoi ? Pourquoi est ce que la réciproque existe également ? Pourquoi est ce que la démone ne la tue pas ?

Et surtout… Pourquoi est ce qu’elles se lancent dans une conversation. Une conversation qui certes ressemble davantage à une démone parlant sans cesse et aimant s’écouter parler, se lançant dans des laïus que Vayne n’interrompt même pas. Est elle un démon de l’ennui ? Un démon de la parole ? Peut être qu’elle aurait du faire du théâtre ? Vayne ne sait pas. Elle est la, elle essaye de comprendre et elle est blessée en un sens que la femme semble connaitre les troubles de son coeur. Car oui, si elle ne tire pas, c’est qu’elle sait que ça ne servirait à rien. Mais elle n’a pas peur. Elle n’a pas peur des démons, parce qu’elle ne se permet pas d’avoir peur des démons. De toutes les créatures qui puissent exister ils sont les pires, et si ils auraient pu effrayer l’enfant qu’elle a été, elle n’a pour eux que haine et mépris. Alors elle répète une nouvelle fois. « Tu ne me fais pas peur. » Parce que sur le moment c’est tout ce qu’elle se sent capable de dire.

Elle serre les dents aussi parce que ce que raconte la démone la touche quelque part. Une démone, condamnée à ressentir les émotions de l’humanité. Une démone, condamnée à perdre ce qui la fait réellement. La puissance ? La liberté ? Est ce pour cela au fond qu’elle continue de l’écouter parler ? Par curiosité ? Par intérêt ? Et si il y’avait un moyen dans ce que cette créature ressent, pour entraver les autres démons ? Devrait- elle chercher à retrouver le mage - elle pense le mot avec dégout, qui a causé tout cela ?

Chaque chose en son temps. D’abord la démone de l’agonie, la source de toute sa colère. L’intérêt de Vayne n’est pas feint alors qu’elle écoute la dramatique démone parler et expliquer pourquoi elle la déteste. Une haine qui n’est pas semblable à celle que Shauna ressent pour la cornue violette, mais une haine tout de même. Et dans cette haine Vayne trouve une espèce d’allié d’infortune. Non, elle ne considèrera jamais un démon comme une vraie alliée, mais il y’a une reconnaissance dans l’envie mutuelle de détruire quelque chose de fort. Alors elle reste silencieuse et elle écoute, elle écoute, elle apprend, elle observe chacun des mouvements de la femme.

Une femme qui marque un point d’ailleurs, ce qui la fait grimacer. « Je deteste ceux de votre race. » Et pourtant , elle rajoute d’une voix plus basse, un peu plus douce. « Je vous detestes à cause d’elle. »  Et finalement il y’a comme une résolution dans le regard de Vayne, alors que l’arbalète se baisse, pointe vers le sol. «  Qui te dit que je ne serais pas capable de mentir et d’accepter ton aide, pour mieux te planter un couteau dans le dos ? Ou quoi que ce soit d’ailleurs ? » Parce qu’elle est capable de le faire et elle le sait, le souvenir de Frey passe derrière ses yeux et quelques instants Vayne se sent triste. Elle chasse cette idée, cette pensée stupide.

Elle reflechit un peu au lieu de ça, elle pense à tout ce a quoi la démone à fait allusion, à tout ce qu’elle a dit. L’incapacité des humains à vivre seuls sans societé, quelque chose que Vayne déplore au plus haut. La haine encore, cette haine qui émane d’elle envers la démone que Shauna abhorre plus que tout. « Es-tu capable de la tuer ? Es-tu capable d’en venir à bout ? » Une question simple. Dans ses questions rapides, dans son manque de parole elle est le juste contrepoids aux mots ininterompus de la démone. « Cette malediction qui te frappe, qu’est-elle exactement ? »

Elle aurait juste envie de crier TAIS TOI à l’immonde créature qui lui parle encore. Mais elle aurait envie de se crier à elle même qu’elle n’est qu’une traitre, qu’elle ne devrait même pas l’écouter, qu’elle devrait simplement lui tirer dessus et en être débarrassée. C’est comme ça qu’il faut faire avec les gens de son espèce, c’est comme ça qu’il faut agir. Tuer le mal à la racine. Eradiquer tous les demons. Débarrasser le monde de tout ce qui est mauvais dans celui la. Et pourtant elle ne le fait pas, elle écoute la femme - le monstre - parler, et au fond d’elle il y’a peut être une enfant prise d’empathie. Non. Elle refuse que cela soit ainsi. Elle n’a que de la rancoeur en elle, que de la haine, l’envie d’une vengeance qui ne se terminera jamais. Alors elle grimace, et elle souffle à la phrase de la créature. « Nul doute que sans elle nous ne nous serions jamais croisés et les choses auraient été mieux comme ça. »  Parce qu’elle ne pense pas que c’est son destin de débarrasser le monde des démons, elle était bien à Demacia, elle avait une vie tranquille, posée, elle n’a pas demandé à ce qu’on lui arrache tout. Et pourtant, maintenant elle est la presque prête à faire un marché avec une de ces créatures. Non ? Oui ? Tout se mélange dans sa tête, et elle se demande si la femme use de divers charmes pour la perturber ? Est ce que c’est son mode opératoire ? Est ce qu’elle va la tuer aprés l’avoir assommé de paroles ?

Ses yeux se plissent en tout cas, et elle choisit de ne pas saisir la perche qui lui est tendue. Elle ne veut pas entendre ce qui est suggéré, ses parents n’avaient rien demandé, la démone est venue et les a attaqué pour le plaisir. Ca aurait pu arriver à n’importe qui. Ca aurait pu arriver n’importe quand. « Parfois se méfier n’est pas suffisant. » Et c’est tout ce qu’elle trouve à répondre sur le moment perturbée peut être par le sourire sur les lèvres de la démone. C’est étrange, c’est compliqué. Cette démone à l’air plus humaine que tous les autres non pas par son apparence mais par sa façon d’agir, ou de parler. Est ce normal ? Non. C’est une aberration qu’elle devrait abattre.

Une aberration qui n’a de cesse de parler maintenant, qui se vante, se targue d’être assez puissante pour tuer d’autres démons, et Vayne ne peut que l’écouter, fronçant les sourcils, soucieuse de la suite de cette conversation, soucieuse de savoir comment cette nuit va finir, et consciente qu’elle commet une énorme erreur. « Et pourtant tu as été maudite. » Une simple evocation, un fait. C’est comme si tu remuais un couteau dans la plaie, parce que tu sais faire ça.  Mais peu à peu les explications viennent, et si elle ne peut empêcher ses lèvres de se plisser de manière positive quand le sujet de sa vengeance est rabaissé à l’état d’une vulgaire catin, elle fixe la démone qui parle encore. Fascinée. Intéressée. Soucieuse.

Vient une revelation peut être, ce qu’elle supposait et craignait presque depuis le début, et ses sourcils se plissent. Elle en était sure. Mais avoir l’assurance que la démone a une ame desormais est quand même quelque chose d’assez perturbant. Premièrement parce que c’est la réalisation que les autres démons n’ont réellement pas d’âme, ce qui en fait des créatures qui ne méritent même pas d’exister, et deuxièmement parce qu’elle ne pensait pas qu’une telle chose soit possible.Alors c’est plus fort qu’elle peut être, mais elle ne peut pas s’empêcher de maugréer entre ses dents quand la démone parle du cauchemar de tout ressentir, parce qu’elle aimerait elle, elle aimerait ne plus rien ressentir, toute cette haine qui la dévore, qui la pousse a l’inimaginable parfois. « Tu ne sais pas de quoi tu parles. »   Et elle a raison peut être, Vayne est une boule de haine et de rancoeur, il n’y’a rien d’autre qui la pousse à exister, si ce n’est maintenant proteger Runeterra de cette fichue brume.

Elle hoche la tête alors, et puis finalement le silence se fait quelques instants. « As-tu tué depuis que tu as retrouvé ton âme ? » C’est la première question qui echappe finalement, et c’est comme si il y’avait un interêt sincère. «  Qui te dit qu’avec ce handicap tu seras capable de lui faire face et de me permettre de la tuer. » Parce que les mots ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde, Vayne eut être celle qui en viendra à bout. « Connais-tu ses points faibles? » Et c’est plus ou moins encore sa façon d’accepter. Elle ne la repousse pas. Pas cette fois. Elle l’invite même à parler davantage, ce qui est trés certainement une erreur.  

Il n’est pas trop tard pour tourner les talons Shauna. Il n’est pas trop tard pour attraper son arbalète et tirer en plein dans la poitrine de la démone, ou dans sa gorge peut être, ça faciliterait grandement les choses et ça mettrait un terme à cette soirée perturbante. Mais il y’a de l’intérêt dans ce que dit la démone, et Shauna sait prendre son temps pour arriver à ses fins, pour éradiquer les proies qu’elle désire. Elle sait que la vengeance est meilleure quand elle a pris du temps à être fomentée, elle sait que certains démons ne peuvent pas être tués en solitaires, et elle sait aussi que cette femme violette et cornue trouvera la mort c’est un fait. En ce qui concerne la démone à coté d’elle elle est toujours gênée de lui parler autant — parce que oui, une phrase toutes les trois minutes au milieu d’un laïus sans fin c’est déja beaucoup pour Vayne — et de lui avoir livrée ses envies. Ce qui en soit est déjà un peu bizarre. Pas qu’elle n’ait honte de ses envies Vayne, si elle pouvait se promener avec une pancarte indiquant « Je tue des démons et ça me fait plaisir » elle le ferait. Pas qu’elle n’y trouve particulièrement de joie non plus, mais le fait qu’elle soit une blasée de la vie et de l’existence entière ne changeait rien. Elle tuait des démons, des créatures venues des enfers, et parfois juste de simples créatures, et quelques fois quand elle menait à bien ses taches elle esquissait un sourire. Une vision un peu etrange, certes, elle devait bien l’avouer.

Mais la démone continue de parler et c’est fabuleux en un sens de réaliser que certaines personnes - même si ils sont les pires créatures de l’histoire du monde - s’aiment à ce point. Comment peut on parler autant ? Comment peut on trouver autant de choses à dire ? Vayne a toujours été plutôt recluse, ayant quelques amis mais préférant la compagnie de ses livres et la tranquillité de la nature, elle n’a jamais eu de trop longues conversations avec des gens qui parlaient pour le simple plaisir de parler. Tout doit être utile. Tout doit avoir un sens. Alors elle choisit de ne pas vraiment réagir aux critiques que la démone peut faire sur l’humanité, car peut être bien qu’elle a raison oui, mais Vayne est trop braquée et bornée pour pouvoir l’accepter. Elle est probablement trop braquée aussi pour remarquer que la femme fait une tête décue. Pourquoi y preterait elle attention ? Ce n’est qu’une démone aprés tout. Une démone qui avoue elle même avoir tuée beaucoup, pour se nourrir principalement. « Alors tu justifie tes crimes par le fait qu’ils n’aient été que des «  raclures pécheresses » ? » N’est ce pas hypocrite de poser cette question, quand elle même justifie ses crimes par le fait qu’ils ne soient que des raclures de démons ? Peut être bien oui. C’est quelque chose à quoi elle choisit de ne pas vraiment penser pour le moment.

Non, elle préfère poser d’autres questions dont les réponses l’intéressent même si celles qui viennent sont teintées d’une fausseté qui ne lui plait guère. « Qui sait effectivement. Peut être parviendrais-je à t’occire avant que tu ne me rendes la pareille. » Et si celle d’Iris était fausse, la voix de Vayne elle est on ne peut plus teintée de sarcasme. « Sache que je serais ravie de voir ta chute oui. » Un roulement d’yeux fait probablement comprendre à la démone que Shauna commence à perdre patience, et la suite de leur conversation ne fait que prendre à la chasseresse un air outrée, qu’elle essaye immédiatement de dissimuler. « Tu es probablement la première personne susceptible d’en savoir autant sur elle que je croise. Je ne laisserais pas cette source d’information se dissiper par un trop plein d’arrogance de ma part. » Elle essaye. Elle essaye vraiment de prendre sur elle, d’accepter que la femme est devenue son « alliée de fortune » mais ce n’est pas facile et elle a toujours envie de trouver un couteau d’argent a lui planter dans la gorge, ou quelque chose comme ça. Elle aime son idée en tout cas, ça rejoint l’idée qu’elle avait de base, la capture. « La question est plutot de comment la trouver pour la capturer. Cela fait plus de 10 ans que je suis sur sa piste, et si elle laisse des cadavres de partout dans le monde, elle n’a pas l’air d’avoir un mode d’attaque précis, on dirait une enfant capricieuse qui ne tape qu’a sa guise. » Ses dents se serrent un peu, et elle fixe la démone. «  Nous n’avons pas peur de la magie, je ne nie pas qu’elle puisse être utile, mais comment croire en une force dont on ignore la nature profonde, qui nous dit qu’elle ne soit pas un des dons que les démons ont fait à l’humanité pour mieux nous corrompre. » Et c’est bien quelque chose qui se passe ce soir, car Vayne commence à parler davantage avec cette démone, un peu plus que trois mots par ci par la. Un echange d’idées presque.

« Tu sais, je suis quand même décue que tu ne sois pas elle, mon indicateur semblait tellement sur de lui. » Et oui, c’était bien une émotion sur son visage. La déception.  

C’est une lourde conversation entre elles, c’est comme si Shauna devait mettre toute sa haine de coté et toute cette arrogance qu’elle a pourtant, toute cette determination à éradiquer toute présence démoniaque de Runeterra. Est elle capable de retenir ses mots et ses coups pour une plus grande cause. Est ce qu’elle peut faire équipe avec un démon, avec cette créature qu’elle deteste tant ? Surtout quand celle ci semble totalement hors de ce monde, avec des reflexions qu’une humaine comme Vayne ne peut pas comprendre. C’est différent. C’est une opposition d’opinions, et peut être qu’en temps normal, quelqu’un chercherait à comprendre, mais Shauna n’est pas cette personne la. Elle n’arrive pas à sortir de son carcan humain, déja rien que l’alliance avec les sentinelles est quelque peu etrange pour elle. Comme si elle avait du mal à comprendre, ou du moins à accepter de la magie, des sorts, des choses de ce genre. Et pourtant elle essaye, pour le monde, pour Runeterra, pour elle même.  Alors elle ne commente pas vraiment ce que dit la démone, parce que le débat pourrait être sans fin entre les deux. L’utilité de tuer. Le pragmatisme. La necessité. Elle sait Vayne que les choses ne sont pas roses, que les démons tuent, mais que les humains tuent aussi, elle en est un bon exemple.

Quelque chose la fait tiquer néanmoins dans le discours de la démone. L’inconnu. Ce qui arrive. Elle peut parler d’une generalité, mais parle t’elle de la brume ? Elle garde cette impression pour plus tard, elle est sentinelle avant tout maintenant, elle se doit de poser les bonnes questions. Leurs alliés sont rares, et si quelqu’un peut être au courant sur quelque chose, c’est probablement une démone n’est ce pas ? Parce qu’elle doit être aussi vieille que le monde, parce que des choses sont connues, et tus. Pourra t’elle être capable de poser les bonnes questions ?Elle ne sait pas.

Mais elle sait qu’elle ne tue pas encore la démone, qu’elle n’essaye même pas. «  Je n’ai pas peur de toi. »  Elle devrait pourtant, et elle sait qu’elle ressent un frisson d’exaltation, et de crainte, cependant elle se concentre sur sa mission, sur sa haine, elle se persuade qu’elle n’a pas peur et c’est ce qui fait partir la peur elle même. Elle a l’habitude. Elle en a croisé des gros morceaux. Jamais aussi gros peut être. Ou peut être jamais aussi bavard et aussi tentateurs. C’est peut être etrange un peu. C’est peut être pour ça qu’elle succombe presque à l’envie d’avoir de l’aide. Pas presque. Elle a déja accepté, plus ou moins, à sa manière, et ses yeux maintenant ne lachent plus la démone qui lui donne des explications et qui se passe encore une fois un peu de crème mentale. Elle semble beaucoup s’aimer. Vayne se demande si jouer de sa propre arrogance pourra être sa perte. Une question pour plus tard.

«  Et toi, par quoi es-tu attirée ? Toi qui es condamnée à ressentir de l’empathie, es-tu attirée par des sentiments purement humains ? De la générosité ? De l’altruisme ? Ou peut être simplement de la haine ? »  Elle cherche toujours à comprendre, toujours à lui parler, même si concrètement, elle , elle ne parle pas beaucoup. Juste assez pour poser des questions, et d’une manière un peu monomaniaque offrir quelques menaces. Parce qu’elle aime bien menacer les démons, et ce qu’elle aime encore plus aprés ça, c’est les tuer.

Et puis finalement elle esquisse un petit rire, peut être est-elle devenue folle, souriant à la démone qui reprend une forme qui n’a plus grand chose d’humain. «  Ce serait dommage de gacher un carreau imbu d’une magie ancienne, sur une créature qui serait capable de m’apporter son aide. Même si je dois avouer que l’idée d’en planter un à l’endroit où devrait se trouver ton coeur, va animer mes songes pour les jours à venir. » La machoire serrée, finalement elle reprend sa respiration, et fixe davantage les ombres. « Vas-tu disparaitre maintenant, ou me gracier de ta conversation encore quelques instants ? Si c’est le cas, j’aurais encore des questions. Tu comprendras que ma nature humaine me pousse à toujours vouloir en savoir plus. »

La démone continue de parler et cette fois Vayne doit reconnaitre qu’elle l’aide à le faire. Elle parle elle aussi, posant des questions qu’elle ne devrait peut être pas poser à un démon, et c’est comme si elle s’intéressait davantage à sa malédiction, à ce qu’elle subit. Peut être que dans un coin de sa tête ça lui fait quelque chose. Pas qu’elle ne s’offusque des termes qu’emploi la démone en parlant des êtres humains, car elle sait bien que celle ci a raison. Elle n’est pas un modèle de vertus Shauna, bien loin de la. Et c’est avec un soupçon d’amertume qu’elle se contente d’un simple « Je présume que mon orgueil doit te sembler nourrissant. » Elle le suppose, parce qu’elle se sait plus forte que d’autres, mais elle se sait aussi motivée par une soif de vengeance, et l’arrogance de ceux qui ont réussi à tuer des démons, des créatures. Elle se connait bien. Elle n’est pas de ceux qui prechent valoir mieux que les autres, loin de la. Alors elle se demande oui, si elle a l’air délicieuse, si la démone pourrait se nourrir de ses émotions et comment elle se sentirait une fois cela fait ? Bien sur, elle ne la laisserait pas faire. Elle tue les démons, elle n’est pas la pour leur offrir du plaisir. Ce n’est qu’une simple curiosité.

Une curiosité, un interêt, qui s’abreuve des paroles de la démone. Une démone avec qui elle trouve un point commun sans vouloir l’avouer. Elle approuve ses paroles, d’un simple haussement de tête. Ceux qui se croient le plus humble sont les pires des orgueilleux. Elle ne débattra pas néanmoins la dessus et se contente d’un sourcil relevé et d’une simple question. « Comment comptes tu t’y prendre pour dépasser ta nature ? Tu es la première démone que je croise qui ne soit pas monomaniaque. Mais tu es aussi la première démone que je croise qui ait ce léger problème que tu sembles avoir. » Est ce qu’elle remue le couteau dans la plaie ? Est ce que c’est une façon de faire ? Non c’est juste sa façon de chercher à comprendre. « Je dois bien reconnaitre une chose, tu es différente, c’est un fait. » Elle le reconnait en tout cas et ça lui fait bizarre de parler, réellement parler avec une démone. Parce qu’elle devrait la tuer, et c’est la pensée qui ne la quitte pas. Empathie ou non, différente ou non, la démone reste un monstre qu’elle devrait abatre. Pourtant, elle essaye de voir plus grand Vayne, elle essaye d’appliquer ce que son entrée chez les sentinelles lui a appris, il y’a des menaces plus grandes, plus dangereuses. Si elle a pu resister a l’envie de tuer Shyvana quand celle ci a détruit un coté de Demacia, elle peut réfréner son désir de tuer une démone de plus. Surtout si celle ci peut l’aider. Surtout si celle ci est différente. C’est juste tellement dur, et tout s’accumule dans sa tête.

Alors finalement elle a un leger rire elle aussi, rire qu’elle dissimule bien vite. Depuis quand une chasseuse rit elle de concert avec un démon. « Evidemment. » Elle essaye de répondre, de reprendre son sérieux, et si les quelques mots de la démone font monter à ses joues une nuance de rosée, elle secoue la tête pour se reprendre. Elle ne va pas se laisser troubler par quelques mots et un sentiment de complicité qu’elle n’a pas le droit de ressentir la tout de suite. « Il serait alors dommage pour moi de ne pas profiter d’une telle offre. » Le sourire est trés leger, juste un pincement de lèvres. Et finalement elle s’appuie un peu mieux contre une des caisses derrière les quelles elle était cachée au debut, dans une attitude un peu moins menacante mais toujours un peu coincée. « Je suppose que quelqu’un d’aussi agé et experimenté que toi a entendu parler de cette brume qui arrive. Que sais tu dessus ? » On prend des informations où elles viennent.

Elle est lucide envers elle même Vayne, et elle sait que son orgueuil et sa soif de vengeance finiront par la tuer. Mais entendre Iris, cette démone particulière, lui parler de ces choses la, l’interesse tout autant. Alors elle l’ecoute, et elle hoche la tête, ecarquillant des yeux derrière ses verres rougis. « Tu semble beaucoup l’apprecier ce grand esprit de la peur. Est-ce celui que certains Demacien appellent Fiddlesticks ? » La curiosité est grande à propos de celui dont personne n’a survécu à la rencontre. Cela lui servira t’il ? En fera elle quelque chose de plus que de simples informations ? Elle est juste curieuse, soucieuse de s’interesser à cette démone qui bon gré mal gré devient une alliée de circonstance. Une alliée qu’elle deteste et qu’elle detestera, mais qui n’est qu’un moyen d’arriver à une fin qui la liberera quelle qu’en soit l’issue.

Elle est curieuse aussi Vayne, elle est interessée, par la situation de la demone. Et son orgueuil à celle ci, semble également particulierement immense. « Je ne suis pas sure que ça soit une possibilité. » Et pourtant peut être que l’avenir le lui dira, peut être qu’elle verra avant sa propre mort qu’elle avait tort et que cette démone aura changé les choses. Peut être. Ce ne sont que des possibilités et elle n’est pas sure d’être vraiment interessée ? Parce qu’elle a peur d’avoir tort Vayne, c’est un mal qui la devore de l’interieur quelques fois. Et si elle avait tort ? Non. Elle sait que sa cause est juste, que les démons sont mauvais. Les choses doivent s’arrêter la.

Pourtant il y’a une autre question qui est offerte, et la chasseuse ne reprime pas le grognement en réponse à la plaisanterie, à la taquinerie. Finalement, c’est une forme humanoïde qui s’offre à elle, et une autre conversation se lance. Elle pourrait sourire, peut être qu’au fond d’elle il reste une enfant qui aimerait le faire, mais elle ne le fait pas, elle est toujours cette droite chasseresse perdue dans cette situation, mais trop pragmatique pour faire quoi que ce soit. C’est un accord en tout cas, et elle attend, quelques informations supplémentaires. Sous sa forme humanoïde, dans sa tenue de coton, Iris semble toujours aussi impressionnante, mais beaucoup moins demoniaque. Pourtant Vayne le sait, ce sont quelques fois les démons les bien plus dangereux.



Des informations viennent, pas aussi claire qu’elle n’aurait pu le souhaiter, mais bien plus utile qu’elle ne l’aurait cru, et elle hoche la tête. Les paroles d’Iris - elle doit l’avouer, mais ne l’avouera jamais à voix haute - la fascinent. « L’histoire est cyclique oui. » Simple affirmation de mots offerts. « Je n’y suis jamais allée, mais peut être serais-je amenée à y aller un jour, la où se trouve le mal, je me dois de le combattre. » Determinée. Elle a rejoint un groupe de personnes comme elle, et elle pense à eux, à Senna avec son esprit étrange à l’interieur, à Lucian, a ce type trop arrogant des pays du sud, a l’exilée brisée. Trop de personnalités differentes qui s’allient pour lutter contre cette brume. Quelque chose qui semble résonner en Iris peut être. « Tu veux me dire que toi aussi, tu souhaites la disparition de cette brume qui corrompt les plus puissants dragons et détruit villes et ames ? »  Une question. Elle ne va pas ramener Iris au quartier general des sentinelles, Lucian ferait une syncope, et elle elle ne le supporterait pas non plus. Mais quelques fois, comme vient de le dire la démone, on prend les alliés qu’on n’attendait pas vraiment.