Quelle sordide idée l’avait prise aujourd’hui, que de mener son enquête dans les profondeurs de Zaun. Ville maudite si il en est, une ville sans en être une dont l’odeur nauséabonde s’imposait constamment à son esprit déjà irrité. Depuis qu’elle avait rejoint les sentinelles, Vayne n’avait pas arrêté une seule seconde de chercher des infos sur la brume et les immondices que celle ci pouvait créer. Ça ne l’empêchait pas de continuer sa quète éperdue consistant à purger Runeterra de tout ce qui pouvait être démoniaque, surtout si cela consistait en une démone à corne se repaissant d’agonie. Et si elle était perturbée par cette démone qu’elle avait croisée plus tot à Noxus, cette démone qui avait proposée de l’aider en échange d’amusement peut être, cette démone dont les objectifs allaient clairement contre son propre camps. Vayne en avait déterminé que la démone se repaissant de l’agonie méritait d’être privée de repas. La trouver néanmoins n’était guère une mince affaire, et chaque piste menant à des démons finissait par la mort de certaines créatures mineures qui n’avaient finalement aucun lien avec celle ci.
Un soupir s’échappa des lèvres de la sentinelle dont le bas du visage restait caché derrière une grande écharpe rouge, la protégeant de la plupart des odeurs qui émanaient des bidonvilles. Si elle se demandait comment Piltover et Zaun pouvaient être les miroirs déformés l’une de l’autre, offrant vertus et vices dans un amalgame de haine, elle ne voulait néanmoins pas se focaliser la dessus. Elle n’était ni une historienne, ni la pour tracer les conflits politiques ou guerriers qui aient pu frapper les deux environnements. Non, elle était dans Zaun aujourd’hui, s’enfonçant dans l’Entresol, esquivant quelques soulards qui ne réaliserent même qu’elle était passée, parce qu’elle avait entendu parler d’un démon, et plus encore d’un endroit où elle pourrait en apprendre davantage sur lui. C’est ce qui la poussa à ne pas faire attention davantage quand elle arriva devant une batisse moins délabrée que les autres. C’est ce qui la poussa peut être - cette force de détermination, cette soif de vengeance contre l’entièreté démoniaque qui peuplait Runeterra - à ne pas faire attention à l’état à demi vétu des personnes qui se trouvaient devant l’enseigne plus claire que les autres de ce qu’elle supposait être un bar. Un hotel peut être, dont les éclairages ressortaient plus propres que l’ensemble des autres bâtisses qui peuplaient l’entresol.
Lunettes rouges sur le nez, et air on ne peut plus vaillant de ceux qui connaissent leurs capacités, Vayne rentra, l’arbalète toujours accrochée à son dos, et d’autres armes cachées sur toutes les couches de ses vetements et de son corps. La chaleur de l’endroit fut la première chose qui la frappa. Le style fut la seconde, et quelques instants elle se demanda si elle n’était pas de retour à Piltover dans un hotel de luxe réservé aux membres du conseil et aux voyageurs éminents. Puis elle remarqua une femme dénudée qui se rapprochait d’elle. Une autre. Quelques hommes. Vastayas. Creatures. Buvant, riant, profitant des plaisirs de la chair et des plaisirs de la vie.
Alors elle comprit. Alors elle figea. Mais faire demi tour n’était plus une option, et la sentinelle resta immobile à quelques pas du comptoir, non loin de la scène où se produisait une danse particulière. Dans quelle galère s’était elle fourrée ? Le démon serait il ici, au milieu de ce lieu de luxure et de dépravation ?
Sam 19 Nov - 22:00
Razan
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À ce même comptoir était posté un homme.
Plutôt grand, jeune, à la tignasse ébène masquant l’un de ses yeux. Il était habillé contrairement à beaucoup ici. Bien habillé. Aucun pli n’était visiblement sur sa chemise ou sur son pantalon, mais il s’était permis de desserrer légèrement sa cravate. Quelques bagues en argent sertissaient ses doigts. Particulièrement ses annulaires et ses index. Son regard était rivé sur cette scène où une danseuse aguichée ses messieurs dames à l’aide de ses déhanchés dénudées. Sa poitrine était décorée d’un très fin filet de strass et de paillettes, semblable à un filet d’étoile sur sa peau pêche. Une voie lactée jusqu’à ses yeux tracées aux crayons noirs, mettant en valeur ses yeux perles bleues. Elle avait bien attaché sa chevelure brune, mais elle semblait s’être très vite lassée, puisqu’elle s’était débarrassée de son lien pour la laisser tomber sur ses épaules. Cela lui donnait un côté sauvage, à cette danseuse sur scène, qui se complaisait de mettre ses spectateurs à ses pieds.
Son regard croise celui de “Monsieur” et taquine, elle l’invite à la rejoindre. Elle se baisse légèrement, offrant une vue imprenable sur de belles collines qui fit rougir les plus près de l’artiste débauchée. Le jeune homme plutôt grand, jeune et à la tignasse noire hirsute ne put retenir un rictus, mais il accepte. Il se détache du comptoir et revêtit ses gants rouges. Sa main rabat ses cheveux sombres en arrière, mais c’est peine perdue. Ils reviennent très vite devant, rebelles, avant qu’il ne monte sur scène. Une force tranquille, calme et sage vient saisir la main de la demoiselle. Une chorégraphie se met en place, comme si ce n’était pas tout à fait une décision hasardeuse. Un coup de tête. La demoiselle danse autour de lui, comme une strip-teaseuse danserait sur un bien maigre espace. Son partenaire n’est pas statique et froid. Il joue avec elle. La repousse. La ramène. La taquine. La serre contre lui. La charrie. La laisse faire. Elle s’amuse tout autant, souriante, heureuse de jouer au chat et à la sourie au rythme de la musique.
« Allez. Cessons de jouer. Je suis certain que Madame ici présente à très envie de prendre ma place. » Son regard glisse. “Monsieur” l’avait vu, cette femme perdue dans son humble demeure, figé non loin du comptoir et ce, avant-même qu’il quitte celui-ci pour danser avec l’une de ses employées. « Tu penses ? » - « C’était une plaisanterie. Si tu veux bien m’excuser. » Il pince son menton en élargissant son sourire, puis redescend de scène. « Bonsoir. Quelque chose me dit que vous vous êtes perdues. Votre attirail peut-être. Est-il possible que vous le laissiez à l’entrée ? Les agents de sécurité vont pâlir à voir de telles armes dans mon établissement. » “Monsieur” retire ses gants et retourne derrière le comptoir. À côté de son barman torse-nu, il faisait très pudique. Pourtant, la précédente démonstration prouvait totalement le contraire.
« Vous devriez vous rafraichir. Qu’est-ce que je peux vous servir ? » demande-t-il sans se présenter, comme il avait l’habitude de le faire pour laisser place aux devinettes. Il aimait beaucoup cela.
Dim 20 Nov - 9:23
Shauna Vayne
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Figée au milieu de cette salle emplie de dépravation, Vayne ne pouvait faire autrement que regarder une danseuse se trémousser devant un homme qui quelques instants plus tot était au comptoir. Elle n’était pas ignorante des plaisirs de la chair Vayne bien entendu, même si ceux ci ne l’intéressaient que peu, elle savait que l’ensemble de l’humanité avait besoin de réconfort et que celui ci quelque fois se trouvait dans des plaisirs plus charnels. Mais jamais elle ne s’était imaginée finir dans une maison close, ou quelque chose s’y apparentant. Ou du moins jamais sans y avoir été préparée. Elle aurait peut être du se renseigner avant, elle aurait peut être du questionner quelques uns des ivrognes qui avaient jonché son chemin jusqu’a cet hotel qui finalement n’était pas un simple établissement de boisson.
C’était trop tard maintenant. Maintenant elle était ici, au milieu de cette salle où la luxure s’en donnait à coeur joie, et elle le savait, elle n’avait rien du client normal. Elle le savait, elle allait finir par attirer l’attention avec son trop grand nombre de vêtements, et l’arbalète géante sur son dos, avec son air un rien coincé, et son visage trop rêche. Se sermonnant interieurement, elle secoua sa tête, et concentra ses yeux pales sur tout ce qui l’entourait. Les démons pouvaient être partout, créatures maléfiques qui trouveraient certainement du plaisir dans ce lieu qui invitait à la débauche. Elle n’était pas ici par hasard, elle était ici avec un but, une quète à accomplir, quelque chose à réaliser. Elle ne se laisserait pas dérouter par quelques bruits de coïts et la vision de quelques paires de seins se dandinant au gré d’une musique entrainante.
Alors finalement elle essaya de se fondre dans la masse. Elle essaya de prendre un air plus léger, d’apaiser la dureté de ses épaules, de dé-froncer ses sourcils et de laisser ses mains un rien plus ballantes sur les cotés de son corps. Elle y était presque. Qui se souciait d’une personne de plus au milieu de cet amas de clients aprés tout ?
Quelqu’un. Elle le vit bouger dans sa direction et ses yeux se plissaient à nouveau. Ses mains néanmoins n’allèrent pas chercher une âme, elle n’était pas ici entourée d’ennemis mais d’alliés potentiels et elle devait se le rappeler.
L’homme semblait poli, bien éduqué et doté d’une capacité de parole presque agréable. Tout ce qu’elle n’attendait pas d’une personne dans les tréfonds de Zaun. Et cette fois plus que jamais elle réalisait à quel point les cultures en Runeterra étaient différentes de région en région. De la tenue à la façon de se tenir, à la façon de faire. Ses yeux clairs resterent fixés sur l’homme qui quelques instants plus tot se déhanchait devant et avec la femme aux seins opulents, et puis finalement elle hocha la tête. « Bonsoir. » C’était un début aprés tout. Et si la voix de sa conscience lui criait de partir, il y’avait cette voix la voix de la vengeance qui lui soufflait de ne pas abandonner sa quète pour une petite complication.
« En effet, je ne m’attendais pas à rentrer dans un établissement semblable à celui ci. » Un regard habitué sur les personnes autour d’elle lui montrait que très peu étaient armés, aprés tout où auraient ils pu cacher leurs armes. Alors elle accepta, et en gage de bonne foi, elle enleva son arbalète de son dos, cherchant du coin de l’oeil un endroit où la poser, avant de reporter toute son attention sur l’homme qui ne s’était pas présenté mais qui agissait ici en maitre de cérémonie. Personne d’importance, trés certainement.
«Puis-je vous faire confiance pour me servir quelque chose de frais fruité, non chargé en alcool ? » Serait-ce un défi dans un tel établissement ? « Et votre nom aussi probablement, si je peux me permettre. » Et Vayne n’était pas le genre de personne trop subtile qui attendait qu’on lui donne des indices, elle était plutot ce genre de personnes qui fonçait droit devant pour regler ses problèmes. « Je présume que vous voyez beaucoup de personnes différentes passer cette porte ? » Les affaires, toujours les affaires. Prendre quelques instants de repos n’était pas pour elle. Mais qui sait, les choses pouvaient toujours changer un jour.
Dim 20 Nov - 13:11
Razan
ZAUN
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Malgré une forme d’hostilité, il n’avait pas été envoyé sur les roses. Ce qui ne faisait que raviver ce sourire aimable sur son visage et cette expression de plénitude dans ses yeux. « Autant que vous pouvez me faire confiance concernant la garde de vos armes. » dit-il en faisant signe à un agent vêtu de noir de la tête aux pieds, jusqu’aux lunettes, pour qu’il s’approche et prenne en charge l’équipement de cette dame. « Ils vous les rendront dès que vous souhaiterez sortir. Je vous remercie de votre compréhension. » Au-delà d’une compréhension, c’était une question d’équité. Difficile de dissimuler des armes chez le personnel et donc, le patron de l’établissement veillait à ce que les clients ne soient pas plus armés pour écarter tout risque d’incident. Ils n’ont pas lieu d’être, mais on n’est jamais trop prudent.
Pendant ce temps de remerciement, le jeune homme s’était exécuté docilement. Si c’était un défi, il l’accepte. Devant les yeux de sa nouvelle cliente, il commence à découper des grenades et du citron. Il garde néanmoins une moitié de chaque pour plus tard, afin d’assurer sa présentation. Le jus extrait rejoint le shaker, dans lequel il avait déjà mis de l’eau de rose et de la glace. Tout en remuant tout cela, il suit la conversation et y participe, attentif à tout ce qu’elle disait. « Oups ! Si pressé de vous servir que j’en ai oublié de me présenter ; Mon nom est Razan, mais tout le monde m’appelle “Monsieur” sous ce toit. » Ce “oups” sonnait faux, puisqu’il l’avait fait exprès. Il profite néanmoins que les présentations soient lancées pour rebondir sur la question et la retourner. « Et vous ? Comment devons-nous vous appeler ? » Razan se retient de faire une plaisanterie. Ce n’était pas le bon moment. Il était suffisamment habitué à tisser des relations pour savoir que celle-ci demandait d’attendre un peu. Au moins qu’un climat de confiance s’installe.
« Je vois beaucoup de personnes et j’en entends tout autant, oui. Dans l’enceinte de l’établissement, ils savent qu’il n’y a aucun secret à avoir. À contrario, même si ce n’est pas la plus sainte des églises, ils savent que leurs confessions seront très bien gardées. La confiance est une valeur importante. Autant que le respect. C’est pour cela que les personnes autour de vous sont aussi détendues. Ils savent qu’ils sont comme chez eux ici et qu’ils peuvent venir quand ils veulent pour se vider l’esprit. »
Parfois Razan quittait du regard cette femme austère, dont l’attitude ne semblait pas l’atteindre ou le déstabiliser. Il regardait ce verre, qu’il était en train de dresser en ajoutant des feuilles de menthe, une tranche de citron et quelques grains de grenade sous les glaçons entassés. « Chose qui est valable pour vous aussi, puisque vous avez franchi les portes de mon établissement. » Pour ponctuer cette phrase, il fait glisser le verre devant le nez de l’arbalétière une fois qu’une paille avait été ajoutée en touche finale, terminant ainsi autant sa commande que sa réponse à la question posée. « Mais dites-moi... » Razan s’arrête et toujours avec ce sourire bienveillant, il se penche pour s’accouder au comptoir, calant sa tête dans le creux de sa main. Il semblait insouciant, plié en deux ainsi. Ses jambes croisées derrière le comptoir lui donnaient un équilibre précaire, mais il semblait parfaitement sûr de ses appuis, puisqu’il savait qu’à côté, l’un de ses employés le rattraperait en cas de chute. Celui-ci semblait le surveillait, puisqu’il jetait des regards furtifs sur le côté parfois pour le reluquer. La faute à Razan : il faisait exprès de provoquer. D’où le fait qu’il n’y prêtait pas plus que cela attention, tant cela semblait la norme ici. « Pourquoi cette question ? Une de vos connaissances serait l’un de nos clients ? »
Ce que “Monsieur” n’avait pas précisé dans sa réponse précédente, c’est que la confession était donnant-donnant. Un échange de bon procédé. Cela lui était sorti de l’esprit, puisque c’était quelque chose qui lui paraissait naturel.
Dim 11 Déc - 10:58
Shauna Vayne
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Laisser ses armes n’était pas spécialement ce à quoi elle s’était attendue, mais Shauna n’était pas non plus une personne manquant de civisme, ainsi elle comprenait que les règles de cet établissement étaient différentes que ce à quoi elle était habituée. Ou du moins que ce a quoi elle pensait quand elle parcourait les rues sales de Zaun. C’était étrange, mais l’homme étant poli et assez patient méritait au moins qu’elle ne cherche pas à se battre, et toute sa bonne education revenait a toute vitesse. Alors elle hocha la tête, laissant ses armes partir avec un des hommes de noir vétu, adressant un simple regard à cette arbalète qui était toute sa vie.
Le silence restait son meilleur allié tandis qu’elle regardait l’homme aux mains expertes preparer une boisson qui n’enivrerait pas - du moins elle l’espérait - ses sens tout entier. Elle ne voulait pas succomber aux plaisirs de l’alcool et laisser le contrôle s’en aller, surtout dans un lieu aussi particulier. Quelques mots furent échangés tout de même et elle le fixa longuement alors qu’il semblait faussement contrit de ne s’être présenté. « Vous pouvez m’appeler Vayne. » Depuis quelques années maintenant, elle avait oublié l’idée même de se presenter par son prénom, il n’était plus rien qu’une relique du passé qu’elle n’utilisait plus vraiment. Elle était Vayne, la flèche de la vengeance, la personne qui plus que tout débarrasserait le monde de tous les démons qui pouvaient le peupler.
Les présentations étaient faites néanmoins, et le regard sombre de la chasseuse nocturne vagabondait un peu dans la pièce, essayant d’esquiver l’outrance de débauche qui s’y déroulait. D’autres mots étaient echangés, et elle comprit le genre de lieu dans le quel elle se trouvait, un lieu de débauche mais aussi de confession, l’endroit idéal peut être où un démon pourrait frapper, au milieu des rires et des bruits provoqués par des ébats divers. Une question bien entendu à la quelle elle avait pu s’attendre, tandis que le verre arrivait devant elle. Doigts fins et agiles qui se glisserent sur le verre froid, admirant l’esthetique, remerciant d’un mouvement de tête.
« On peut dire ça. » « Monsieur » comme il s’était appelé lui même semblait attendre davantage de détails, et la chasseuse nocturne le fixa quelques instants derrière ses lunettes aux verres rouges, avant de prendre la parole. « Je n’irais pas jusqu’a la nommer « connaissance » mais des rumeurs quant à la présence d’un démon en ces lieux sont parvenus à mes oreilles, et je ne peux que supposer que quelqu’un d’aussi honnête que vous ne le cacherait pas volontairement. » Les mots étaient dit. Une question suggérée.
Mer 14 Déc - 20:34
Razan
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Il n’avait rien changé à sa posture depuis son service. Si ce n’est peut-être qu’il s’était accoudé, afin d’assurer un appui confortable pour son menton. Cette esquisse fine, mais remplie de malice, demeurait sans être insistante. Elle était naturelle, à l’image de ces présentations dorénavant faites. Vayne. Ce nom lui parle, il en a déjà entendu parler quelque part. Une conversation entre deux hommes, peut-être. À moins que cela soit à Noxus ou une mention faite dans l’un des courriers de son père. Impossible à dire, puisque cela ne lui revient pas.
Enfin, ce n’est pas l’actuel sujet. Plus tard, peut-être.
« “La” ? Dois-je comprendre que c’est une femme que vous cherchez ? Ou plutôt devrais-je dire ; une démone ? » “Monsieur” essaye d’apporter de la légèreté à la conversation, car forcé d’admettre que son vis-à-vis n’est pas des plus chaleureux. Qu’à cela tienne. Chacun est comme il est et il ne compte pas s’improviser grand ténébreux pour être à niveau. « Un démon ici ? Dans cet établissement ? Voilà une question complexe. “Démon” est relatif en fonction des points de vue. » Razan se redresse avec souplesse. Son regard n’a cessé de dévisager Vayne. Il n’a jamais décroché celui-ci de cette nouvelle cliente. La bouche entrouverte, l’air faussement perplexe, il a davantage l’air de retenir ses mots. Il se tâte entre dire la vérité immédiatement ou jouer. L’arbalète en dit long sur les compétences de la demoiselle. Une réflexion qui le pousse à se demander s’il est bon de jouer avec une telle personne.
« Les anges des uns font les démons des autres. Je suis certain que quelques-uns n’appréciant guère ma philosophie et ma vision du “commerce” ne manquent pas de me traiter moi-même de démon, mais rassurez-vous. Je n’ai ni cornes, ni appendices et je suis prêt à retirer la chemise pour vous le prouver. » Alors que ses doigts miment lesdites cornes, il ricane de sa propre plaisanterie. Un écart espiègle, très vite tût par son calme.
« Cela étant… » “Monsieur” remet sa cravate convenablement et laisse son explication en suspens durant ce geste. « Il y a bien un démon à Zaun. C’est l’un des rares clients qui n’a pas sa place dans cet établissement. Une créature pernicieuse, façonnée par l’homme et sa quête de puissance, tirant sa force des vies qu’il assassine lentement. » Moins malin, un cran de sérieux venait d’être atteint et le patron de cette maison close semblait ; Déçu. Voir amer. Sa main tente de rabattre sa tignasse noire en arrière, mais celle-ci est indomptable. Elle retombe sur l’un de ses yeux, alors que son geste lui a permis de masquer un soupir dépité. « Je suis dans le regret de vous annoncer que vous n’êtes pas au bon endroit pour débusquer le véritable démon de cette ville, qui mériterait d’avoir une chasseuse à ses trousses. Un malheur n’arrivant jamais seul, quand bien même vous le trouvez, vous vous rendrez compte que les carreaux de votre arbalète ne pourront rien faire, sauf si vous voulez passer à votre tour pour une assassine. Les plus doués d’entre eux sont devenus eux-mêmes les démons à chasser. »
Son regard retrouve cette étincelle de satisfaction. Il joue avec le feu, mais il adore cela. Il ne sent jamais autant vivant que lorsque son sablier est menacé d’être brisé. « Un destin que je ne vous souhaite pas, bien entendu, Vayne. »
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