You feel it ? - Akali

Une brise qui vient se fracasser sur tes joues humides, une inspiration qui se libère dans la pulsation environnante. Un sentiment qui se propage, qui se diffuse depuis ton retour en ces terres qui t'avaient jadis tant transportées. Celle d'une vibration, pulsation d'un quelque chose qui vivifie l'âme et le coeur, autour de toi ton lien à tes précieux plus fort que jamais alors qu'ils évoluent en toute liberté, naturels et visibles pour la plupart les croisant, tangibles et vivants alors que tu te perds dans l'âme des terres de Ionia.

Un besoin grandissant, un besoin de plus en plus insistant alors que cela faisait des mois que tu n'avais pas quitté Piltover, un besoin qui s'était imposé alors que tu avais finalement décider de te rendre là où la tragédie avait jadis frappé. Zhyun. Une province marquée par la guerre contre Noxus et par les méfaits du terrible Jhin ayant fait tremblé jusqu'à Piltover... Psychopathe avide de meurtre et de sang. Des terres où le trouble régnait, les royaumes spirituels vraisemblablement impactés par la nuisance Noxienne et de leur guerre.

Une terre qui avait vu périr Darian, celui qui avait changé ta vie, celui qui t'avais permis de t'ouvrir à ta destinée et à ta nature. Presque shooté, toi souvent paumé dans cette spiritualité que Piltover renie, shooté à l'énergie spirituelle à laquelle tu es reliée, hantant ces terres comme l'eau nourrissant la sève des arbres centenaires. Des histoires que tu avais entendues, des histoires que tu décidais de suivre, une nouvelle exploration en ces temps troublés, en ces temps où les rumeurs de la brume puantes se répendant au Nord se propagent dans des murmures.

Celle d'un équilibre au bord du chaos, une pensée qui te percute alors que l'ancien temple Kinkou se dessine devant toi, temple de ceux qui avaient refusé la guerre, marqué par la violence injustifiée d'un massacre à jamais gravé. Une puissance te saisissant dans l'instant alors que tes précieux se stoppent dans leurs mouvements, leurs terres se tournant vers quelque chose que tu ne distingue pas déjà alors que tes mais basanées poussent la porte d'entrée de la lourde porte de bois. Ton torse à nue dans ta cape blanche typique du désert, tes jambes couverts d'un sarwel noir alors que le dorée de tes yeux rappelant étrangement ceux d'un félin se perd pour découvrir l'obscurité du temple abandonné.

Revenir sur les lieux d’un massacre n’était guère la façon de faire de la plupart des membres du Kinkou, et pourtant quelque chose s’eveillait dans la ninja, comme l’intuition qu’elle devait venir ici, qu’il y’avait encore des choses à sauver, qu’elle pourrait aider cet ordre avec le quel elle n’était pas toujours en adequation mais qu’elle appréciait tout de même. Nombre de ses amis étaient morts, mais d’autres étaient encore dans les rangs de cet ordre sur le déclin, menés par un maitre qu’elle respectait et à qui elle s’opposait à la fois. Elle voulait aider au fond, peut être pas de la meilleure des manières, mais autant qu’elle le puisse, et si il y’avait quelque chose pour quoi elle était particulierement douée, c’était l’élimination rapide et discrète.  

Ce n’était pas la raison de sa présence aujourd’hui. Dans la province de Zhyun où la terre pouvait encore s’entendre pleurer, se dressait l’ancien temple de Rashai. Un temple où quelques fois elle avait passé des heures et des jours, un temple où son père avait vécu lui aussi. Un temple, du quel elle s’approchait désormais, mue par un instinct, par l’intuition que quelque chose allait se passer aujourd’hui. Et peut être que l’information qu’elle avait eu, l’idée de venir chercher quelques vieilles babioles qui puissent être utiles, le fait qu’elle ait recu une légere blessure lors d’un combat recent et simplement l’envie de se reposer quelque part où on ne la chercherait pas. C’était un mix, un mélange de raisons qui la poussaient à franchir les derniers metres vers le temple.

Ses sens en alerte elle réalisa soudain qu’elle n’était pas seule. Il y’avait quelqu’un d’autre. Se fondant dans les ombres qui étaient sa demeure, elle se rapprocha, glissant contre un arbre, sautant dans celui ci pour une meilleure vue sur les ruines en face d’elle. Il était la, étranger d’un ailleurs qu’elle n’aurait su deviner, - peut être un Shuriman, il en avait la peau - assez bien vétu dans une tenue qui semblait typique d’une autre région, qu’elle n’avait jamais vraiment croisée.  Et si il ne semblait guère néfaste à ce monde, si Ionia dans son entier ne le repoussait pas, il y’avait toujours cette méfiance incrustée au plus profond d’elle même.

Sans prevenir elle sauta derrière lui, le menacant d’un Kama qu’elle posa dans le bas de son dos.  ━ Qui es tu ? Et que fais tu ici ? Le ton n'était pas agressif, simple curiosité d'une méfiante jeune femme entrainée pour tuer.

Et alors que l'intérieur de la bâtisse s'impose à tes yeux dorés tes précieux feulent à l'unisson depuis le royaume des esprits, te stoppant en plein mouvement alors que la voix retentit derrière toi accompagné de la pointe d'un objet venant se poser sur le bas de ton dos. Une situation des plus inconfortables alors que tu pars dans tes réflexions, un kinkou ? Une possibilité malgré le fait que ce temple soit abandonné l'ordre existait encore, mais si contrairement à Darian tes connaissances en la matière était très limitées. Tu restes calmes néanmoins, pas de mouvement brusque ou réaction stupide alors que le ton de la femme n'avait rien d'agressif, en tout cas pour le moment, une chance en réalité alors que tu décides de simplement répondre sans provoquer ta chance.

"J'explore. Je suis venu dans cette région il y'a quelques années déjà, mais de tragiques circonstances avaient interrompues mon périple."

Un calme étrange alors que tu te trouves pourtant sans défense, sans défense et pourtant plus galvaniser et consistant que jamais, ta connexion capable de librement s'exprimer alors qu'à tes pieds les trois félins au bleu si particuliers se rassemblent, commencer à former une ronde autour de vous, vous tournant autour et si la jeune femme s'avère incapable de les voir, elle les entendra alors que tu peux les sentir puiser en toi pour se manifester en une vibration, l'énergie spirituelle augmentant autour de vous d'un coup net.

"Je m'appelle Zaïvan, je suis un érudit du clan Medarda de la cité de Piltover."

Les feulements de chat retentissent autour de vous alors qu'ils continuent leur ronde intrépide, un quelque chose qui ne te rassure pas le moins du monde alors que le Kama est toujours posé sur le bas de ton dos, pointé sur la colonne.

"Je crois qu'ils n'apprécient pas que vous me menaciez physiquement."

Une phrase sortie le plus naturellement du monde alors que pourtant elle n'avait rien d'une évidence en cet instant.

Ses sourcils se froncerent alors que l’homme finit par répondre d’un ton plus calme qu’elle ne l’aurait pensé. Il semblait sans défense mais pourtant il ne provoquait pas. Elle avait vu nombre de laches dans sa vie mais ils avaient tous crié pour avoir la vie sauve, s’inventant des pretextes et des fausses justification. Lui, il ne disait rien de tout cela, au contraire, il donnait naturellement la réponse à cette question qu’elle posait, et il ne dit rien de plus. Elle hocha la tête. Devait elle le laisser partir ? Baisser son arme ? Le bruit autour d’elle se fit plus fort, et des feulements se firent entendre alors, il y’avait des choses dans les fourrés et elle serra les dents, la main libre posée sur ses bombes fumigènes.

— Il ne s’agit pas de chats normaux n’est ce pas ? Elle était beaucoup de choses Akali, mais elle n’était pas bête, et finalement elle rangea son Kama en un mouvement habile.  — Si tu ne veux de mal ni à ce lieu, ni à ceux qui viennent quelques fois s’y reposer je n’ai aucune raison de continuer à te tenir en joug. Spontanéité qui ne changerait jamais, elle était peut être méfiante de la plupart des personnes, mais elle avait aussi appris que parfois faire confiance était suffisant. D’autant plus qu’en toute honnêteté l’homme avait évoqué plusieurs choses qui la rendait curieuse.

Bougeant autour de lui elle finit par arriver devant lui, elle n’était pas trés grande, et ses armes avaient retrouvées leur place à sa taille et dans son dos, mais elle restait sur ses gardes toujours. — Ce temple n’existe plus depuis longtemps, il ne s’agit que de ruines sur les quelles certains viennent encore se receuillir. Soupçon de lassitude dans ses paroles, elle désigna finalement les buissons autour d’eux. — Qui sont ils ? Est ce qu’elle voulait voir les chats ? Oui.

Un sourire qui s'étire sur tes lèvres à la question alors que ton agresseur révèle enfin son visage, plus petite que toi, cheveux d'un noir de jais, fluette qu'il ne te viendrai pourtant pas à l'idée de sous-estimer alors que vous vous retrouvez face à face et que les feulements cessent, les esprits félins stoppant leur ronde étrange.

"En effet."

Une simple confirmation alors qu'ils puisent davantage dans ta connexion aux mondes spirituels renforcée en ces terres pour se manifester, apparaissant du néant autour de vous deux de leur teinte bleuté.

"Il semble qu'ils vous apprécient malgré tout"

Un fait qui ne trompait que rarement même si beaucoup l'ignoraient, alors que leurs réactions aux personnes était un indicateur pour toi de comment te comporter et un gage de confiance ou pas que tu pouvais donné. Une cruelle réalité en Piltover alors que peu faisaient partie des ces élus auxquels les trois esprits accordaient crédit. Tes yeux dorés viennent à nouveau parcourir le temple alors que tu demandes simplement.

"Cet endroit est magnifique, c'est une tragédie ce qu'il s'est produit ici..."

Des flots de tristesse pour t'envahir alors que tu peux le sentir, ce bouillonnement spirituel, ce bouillonnement traces de l'immondice perpétré en ces lieux. Une simple question que tu lui poses avec naturel.

"Vous êtes une Kinkou ?"

Tes connaissances de Ionia parfaites par ton instruction et tes voyages aux cotés de Darian mobilisées aujourd'hui dans cette rencontre tout sauf atypique. A tes pieds Vayan fixe de ses yeux dorés la jeune femme alors que Bast et Ramses jouent dans le hall désert comme si ils n'étaient rien d'autres que de véritables chats.

Et puis soudain dans ce hall désert qui ne l’était plus vraiment, les trois félins se manifesterent, sortis d’un néant étrange, fascinant Akali par leur simple présence. Ils étaient magnifiques. Elle avait l’habitude des spiritualistes, on ne vivait pas aussi longtemps à Ionia sans en croiser, quand la terre elle même était emplie de spiritualité. C’était ainsi. Mais néanmoins elle n’avait jamais croisé de spiritualiste venu d’autre pays, et l’homme, de sa tenue à sa posture ne criait rien de Ionien, effectivement. Ca ne faisait alors qu’aggraver sa curiosité, la rendre plus intéressée qu’elle ne l’était encore. Et peut être qu’une envie la prenait de se pencher et de jouer avec les chatons, mais elle se retint néanmoins, ça ne se faisait pas, pas comme ça, pas avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas encore.

— Ils ont bon gout. C’était plus fort qu’elle, plaisanter un peu comme ça avec cette personne alors qu’elle l’avait menacé des minutes auparavant. Mais c’était oublié n’est ce pas ? Il ne voulait pas de mal à ce lieu et quelque chose la poussait à lui faire confiance. Autour d’eux une certaine énergie crépitait encore, traces de cette ancienne tragédie que seul Kennen avait réussi à dissiper, elle sentir son corps entier se serrer aux traces d’energie encore un brin nefastes qui voletaient par ici.

La question la fit sourire, elle était légitime aprés tout, et passant une main à l’arriere de sa tête, dans un geste assez desinvolte elle haussa les épaules. — Plus ou moins. Maitre Shen et moi avons nos… Différents. Mais au fond de son coeur elle le restait tout de même un peu.

Deux yeux jaunes devant elle la firent sourie et finalement elle se pencha pour offrir au chaton qui restait devant elle, une caresse sur le haut de la tête. — Vous cherchiez l’Ordre Kinkou ? Au vu de sa question précedente, celle ci semblait légitime.

Un léger rire que tu laisses échapper à la remarque, une confiance étrange qui s'installe pour toi d'habitude si méfiant, la présence de tes alliés participant grandement à cet état de fait. Une conversation qui née avec une facilité presque inhabituelle alors que les barrières de la méfiance tombent comme rarement en Piltover. Un sourire auquel se succède ton léger rire avant que la tristesse ne vienne voiler ton regard et ton visage, perdu dans des souvenirs qui ne s'effaceraient jamais et dont pourtant le temps altéré la saveur et la précision au fur et à mesure des années.

"Pas vraiment..."

Une réponse pensive alors que la jeune femme et Vayan semblent sympathiser se dernier la laissant faire alors que la main vient le frôler, un sentiment certainement étrange de pouvoir toucher quelque chose sans réellement de matière, comme une sorte de crépitement ronronnant.

"Quelqu'un qui m'était cher est mort en ces terres il y a quelques années, je n'étais pas revenu depuis mais j'avais besoin de me reconnecter à lui, à ce que nous avons partager, il vouait une fascination pour Ionia qui dépassait l'entendement, je pense que même là où il est cette terre enlace son coeur."

Profonde nostalgie des êtres disparus qui t'enveloppe alors que la présence visible des trois chats s'effacent, ces derniers choisissant de se retirer pour ne pas pomper plus d'énergie que nécessaire même si leur présence reste visible à tes yeux.

"Je suppose que je n'ai jamais fais mon deuil..."

Un faible sourire de tes yeux humides alors que tu reviens dans ce monde pour fixer la jeune femme de toute ton attention.

"Vous étiez venu rendre hommage ?"

Une question et pourtant si légitime à ton sens alors qu'elle brise cette solitude que tu ressens par sa simple suggestion.

C’était etrange de caresser cette créature qui semblait faire d’energie pure, de magie un peu peut être, et Akali passa quelques instants a jouer avec, oubliant qu’il y’avait un monde qui existait autour d’elle. Mais la voix de l’homme finit par venir à ses oreilles une nouvelle fois, et se redressant, non sans offrir une dernière caresse au chat qui n’en était pas réellement un, elle fixa l’étranger qui semblait empli d’une mélancolie sans fond. Les mots même qu’il disait faisaient naitre en elle quelque chose de cruel et douloureux à la fois. Il lui faisait de la peine, et c’était une douleur qu’elle ne comprenait que trop.

— Le deuil n’est jamais si facile à faire. Les chats disparurent, et elle plongea son regard dans le sien. Il y’avait tant de questions qui pouvaient passer dans sa tête, tant d’hypothèses qu’elle pouvait faire, tant de choses qu’elle avait envie de savoir, mais elle se retint, parce qu’elle avait tout de même un certain respect qui lui avait été inculquée, avec des années de maitrise sur elle même.

— Non. Une réponse simple Je ne faisais que passer, tenter de sauver ce qui pouvait l’être, retrouver des souvenirs que certains pensaient perdus. Mais en lieu et place de quelques babioles, c’est vous que j’ai trouvé. Le sourire se fit, plus léger que précedement. Une sorte de receuillement si l’on peut dire en réalité. Son père avait vécu ici, Maitre Kusho egalement, et leurs esprits planaient toujours sur le vieux temple.

— Comment est il mort ? Votre mentor. Et la curiosité finalement quittait ses levres fines alors qu’elle plongeait encore une fois son regard dans le sien. La question lui semblait légitime encore. Comme d’autres viendraient.

C'est un léger sourire, fugace que vient faire naître la réponse de ton interlocutrice alors que ton regard vient balayer l'endroit en réaction à ses paroles.

"Un temps nécessaire"

Une proximité qui s'installe dans ce fait alors que le temps était primordiale, prendre le temps d'honorer, prendre le temps de recueillir et de guérir au travers des années, le temps de penser ses plaies après les drames successifs qui avaient frappé ces terres sacrés, une tristesse mélancolique planant dans l'air alors que la question tombe, te prenant légèrement au dépourvu alors que tu soupire finalement.

"Notre clan est réputé pour les savoirs qu'il collecte à travers les siècles, aventuriers et explorateurs s'y succèdent pour ajouter leur pierre à l'édifice de la renommée de notre clan... Il ne faisait pas exception, toujours avide de découverte, la guerre ayant grandement freiné les possibilités d'incursion il y'a cinq ans nous sommes revenus pour explorer les ruines dans la forêt d'Olgathee... Malheureusement nous n'étions pas préparé aux conséquences que la guerre avait laissé, le désordre spirituel ayant bouleverser jusqu'à la terre... Un désordre contre lequel il n'a pas pu lutter, perdant l'esprit, sombrant dans l'insomnie et la paranoïa, des jours durant avant qu'il ne finisse par s’ôter la vie..."

Des mots rudes à prononcer, dureté alors qu'au coin de tes iris dorés une larme perle au rythme de l'histoire que tu comptes, le coeur lourd d'une peine que cinq ans n'avaient toujours pas effacé.

— Un temps nécessaire oui. Le murmure quitta ses levres quelques instants, alors qu’elle regardait autour d’eux ce que les affres du temps avaient causées à ces ruines. Un moment de silence presque religieux entre eux, le vent de quelques changements historiques tombant sur leurs épaules. Doucement, elle le fixa de ses grands yeux sombres alors qu’il parlait de son clan, et de ce mentor qui avait fini par s’oter la vie. Les mots étaient rude, et la ninja finit alors par hocher la tête, d’une manière lente.

— Les terres premières ont été souillées par des ennemis assoifés de sang et de pouvoir, et pourtant leur vengeance ne tombe pas toujours sur ceux qui la méritent. L’empathie, la tendresse dans ses mots, alors qu’elle venait poser une main assurée sur l’épaule de l’homme.   Je suis navrée pour vous et pour votre mentor. Des mots doux encore, alors qu’elle le regardait, ses yeux dorés semblant sur le point de lacher quelques larmes comme un torrent de peine.

— Ces lieux sont dangereux, les forêts se reveillent, et les esprits ne s’apaisent plus jamais maintenant. Nos propres spiritualistes semblent avoir du mal à gerer cette terre, alors je n’imagine pas ce que cela doit être pour des personnes venues d’ailleurs. Comme vous. Et ce n’était clairement pas par xénophobie (ELLE AU MOINS) qu’elle disait ça, non, elle avait toujours été intéressé par les peuples exterieurs, par l’idée d’un jour aller les découvrir.

Un silence la prit aprés ça, quelques secondes de répit peut être, alors qu’elle reprenait une respiration plus calme. — Ce temple abritait autrefois des guerriers, des alliés du kinkou. J’ai souvenir de mon père m’y racontant quelques vieilles légendes en me faisant promener dans ces jardin. Un vide qui s’insinuait en elle. — Parlez moi plus de votre clan, si vous le voulez bien ? Un rappel à la réalité, un rappel qu’ils étaient deux ames perdues en ces lieux.

C'est une légère surprise qui vient te frapper, non préparé à ce geste pourtant empreint de douceur et venu te rassurer, te replongeant dans l'ici et maintenant au contact sur ton épaule. Une simple réponse pour franchir tes lèvres alors que tu chasses les larmes naissantes d'un revers de main.

"Merci"

Quelques instants de silences, temps nécessaire pour sortir ta mélancolie avant de reprendre.

"Et qui pourrait leur en vouloir alors qu'on a souillé et détruit leurs terres... D'où je viens on parle peu de la guerre, de cette guerre et pour ne pas mentir elle n'intéresse que peu de monde, après tout pourquoi ? Elle est lointaine et n'atteint pas leur petit nombril que le progrès guide aveuglément jusqu'à la folie et l'égocentrisme... Je n'y étais pas, je serai donc mal placé pour parler... Mais ce qu'ils ont infligé, ce qu'ils ont fait... C'est inqualifiable et ils se sont servi de la misère et de la putrescence qui nous habite déjà pour parvenir à leurs fins... Les produits qu'ils ont déversé ici sont ceux-même qui ont causé la division et toute la misère de là d'où je viens... A quel point l'humain peut-il être aussi inhumain ? "

Une question jeté au vent, n'attendant pas réelle réponse alors que ton regard vient se perdre sur les ruines, écoutant en tentant d'imaginer ce que l'endroit fut jadis, grouillant de vie et de puissance, de force spirituel et de quiétude, tout ça réduit à néant dans une guerre sans but, dans une chasse au pouvoir et aux territoires sans fondement. Un haut le coeur pour te frapper, comme si les lieux eux-même suivaient le rythme de tes pensées alors que tu as la nausée. Une question pour te ramener, pour te générer un sourire au coin des lèvres, alors que ton clan était l'une des rares choses à laquelle revenait ton allégeance et ta gratitude.

" Le clan Merdarda est l'un des clans majeurs de Piltover. Ce sont ces clans qui dirigent la cité, plus ou moins à leur niveau avec leur domaine d'attribution et d'expertise. Pour ne pas vous mentir, la plupart sont avides et prêts à tout pour s'imposer, gagner plus de pouvoir et d'influence, s'enrichir et toujours viser le progrès qui je suis persuadé nous détruira un jour, comme il a détruit Zaun. Dans cette lutte intestine et politique, les Medarda ont bien évidemment leur part de responsabilité, ils sont d'ailleurs responsable de la construction des portes du soleil séparant les deux cités, néanmoins, à la différence des autres, ils ont tiré des leçons et appris de ces dernières, tous ne sont pas pour autant des gens bons ou animés de bonnes intentions, mais aujourd'hui les Medarda ont dédié leur vie et leur existence à la recherche et l'érudition. On y trouve des savants, des explorateurs, non pas tournés vers le progrès et l'hextech à tout prix, mais vers le passé, vers la connaissance de ce qui fut et a été, ils étudient les civilisations anciennes, recherches des artefacts et à en apprendre plus sur la magie et tout ce qui dépasse notre simple réalité. Pour la plupart des autres clans nous ne sommes plus qu'une bande d'excentriques affamés de choses poussiéreuse en décalage avec les aspirations de la cité. Je pense que tout a commencé avec Mel, Mel Medarda fut la chef du clan et sa représentante au conseil dans l'une des pires périodes qu'on jamais connu Zaun et Piltover, elle a tenter de jouer la politique, d'imposer son influence, de faire se répandre l'hextech à tous, même si encore une fois Zaun en a fait les frais, sa volonté a été déformée et elle est finalement morte assassinée. Je pense que ces événements ont conditionnés que les Medarda sont aujourd'hui, comme elles nous avons été trop loin et nous cherchons aujourd'hui à apprendre, collecter, avant que tout ne soit détruit, un moyen de racheter les erreurs du passé quitte à devenir le clan dont tout les autres se rient en secret."

Un léger sourire qui vient trouver tes lèvres alors que ton regard vient à nouveau se perdre dans celui de la jeune femme.

" Cet endroit devait être d'une beauté stupéfiante. "

Alors qu’il parlait, Akali fut frappée de la realisation que l’homme comprenait il sortait peut être des grands laïus que d’autres auraient pu dire, mais il y’avait quelque chose en lui qui montrait à quel point il appréhendait les choses qui s’étaient déroulées ici et qui se déroulait a differentes echelles partout dans le monde. Et bien sur elle était un peu Ionia-centrée Akali, comment ne pas l’être en même temps quand on avait été formée toute sa vie pour proteger l’équilibre des terres premières en faisant les sacrifices utiles, et que l’on découvrait que l’ordre pour le quel elle aurait donné sa vie et son temps preferait l’inaction. Comment les choses auraient elles pu être differentes ?  Elle le laissa parler bien sur, il était parti dans une réthorique qui avait un petit coté captivant, et elle ne voulait pas l’interompre. C’était criant de verité et de douleur en tout cas, Noxus était la base de bien des mots, et les détruire menerait à quelque chose de mieux , un renouveau pour Runeterra et plus que tout une vengeance. A la quelle elle avait été entrainée pour ne pas aspirer, mais qu’elle voulait tout de même.

Elle se contenta alors de hocher la tête, avant de se fendre de quelques mots. « Parce qu’il recherche toujours plus, toujours plus grand, et que peu sont ceux qui au fond n’arrivent à se contenter de ce qu’ils ont. Les gens a Ionia étaient ainsi avant Noxus, avant les invasions. » Bien sur ils avaient leurs problèmes, La sorcière noire en avait été un, mais personne n’avait autant souillé les terres que les envahisseurs.

Parler du clan de l’homme était néanmoins bien plus interessant et elle le laissa parler un long moment une nouvelle fois. Elle n’était pas la plus bavarde des personnes, mais elle était interessée et c’était tout ce qui comptait. « Ça devait être une grande personne. Je n’y connais pas grand chose en politique, mais tant que vous faites ce qui est important qu’importe si les autres rient de vous. Je me suis separée de mon ordre parce que ce qu’ils faisaient ne me convenait pas. » Juste une indication sur elle, elle n’epilogua pas, et au contraire elle se fendit d’un leger sourire.

« Il l’était oui, comme l’entiereté de Ionia, avant l’invasion, avant les mauvaises choses que Noxus a emmené. J’etais trop jeune pour me souvenir de tout. » Un regard un peu las se posa sur les marbrages du temps.

Ta bouche se ferme et tes yeux balaient le décor à ses mots, les invasions... Calvaire et horreur, marquées dans la terre alors que tu peux sentir les stigmates qu'elles ont laissé dans leur sillage par les pores de ta peau, bien loin de la faiblesse de Piltover et Zaun dans cette connexion que tu possèdes aux royaumes... Les terres premières.

"Les kinkou c'est ça ?"

Une question n'attendant pas réellement de confirmation alors que tu acquiesces.

"Parfois ne pas se souvenir est une bonne chose... Surtout en temps de guerre, nul adulte et encore moins enfant ne devrait assister à ce genre de scènes... A ces événements... "

Peut-être facile et sotte comme constatation, mais réellement pensée alors que tu souris faiblement à la jeune femme, baissant légèrement la tête.

" Merci beaucoup pour cette rencontre... Elle fut très instructive, j'espère que nous nous recroiserons, je dois rejoindre le placidium, il est temps que je rentre auprès de mon clan. Le savoir n'attend pas parait-il"

Un dernier sourire alors que tu la salut respectueusement avant de te détourner.

"A bientôt, Akali. "