Marché des ombres - Camille

Port d'Argilapolis - Côtes d'Ixtal

Les ombres de la nuit s'abattent déjà sur les battîssent de pierre d'Argilapolis, un sourire qui s'étire pour révéler les dents carnassières alors que la queue de poisson frappe à nouveau les flots, la barque camouflée dans une crique quelques kilomètres plus loin. Un sourire qui se nourrit des cris étouffés du fardeau qu'il traîne dans les flots. Délice cruel alors que sur la plage déserte il émerge des flots dans un éclatement de magie, queue de poisson disparaissant au profit de jambes musclées où trônent ci et là les écailles azurées dans leur plus pure nudité. Une apparition de charme inquiétant, sourire carnassier qu'il adresse à l'homme qu'il jette au sol comme un vulgaire objet, homme haletant pour recracher l'eau salée que le parcours maritime l'a forcé à avaler, au bord de l’asphyxie alors que Le Charmeur se baisse vers lui pour murmurer d'un rauque envoutant.

" Je sens qu'on va bien s'amuser mon joli "

L'homme le fixe d'un air étrange, d'abord effrayé puis comme complétement soumis alors qu'il se met à sourire bêtement en regardant son ravisseur.

" Tout ce que vous voudrez "

Un rictus cruel alors que sa magie irradie depuis des semaines le pauvre sous-fifre du clan Ferros.

Un mois plus tôt

Dans la baie le charmeur erre, silhouette fondue dans les flots en traque, en recherche de ce met si particulier, prédateur en chasse alors qu'il les navires estampillés du sceau de la reine de Bilgwater lui étaient refusés. Une traque dans les eaux sombres qui trouve son but en un petit bateau pénétrant dans les eaux de la baie, certainement une escale pour leur prochaine destination. Un sourire carnassier qui se dessine sur les lèvres alors que le drapeau affiché n'est pas celui interdit. Un festin qui se dessine alors que sa voix commence un jaillir en un chant sur la surface des mers. Un chant déversant sa magie alors que prédateur il s'approche du navire, un geste du doigt à un marin scrutant par dessus bord en recherche de l'auteur de cette si douce mélodie, une mélodie qui réchauffe le coeur, désir naissant alors que marin se précipite pour lancer l'échelle au Charmeur, inconscient qui scelle son propre destin alors qu'à peine à bord la créature révèle sa gueule de dents de requins aiguisés pour se jeter à la gorge du pauvre malheureux dans des hurlements de douleur. Un festin dans un flash, celui d'un visage dur, femme aux yeux d'un gris acéré dans une tenue n'ayant rien de commun ici. Un festin qui devient jeu alors que chantant et souriant il exerce son emprise sur les marins, en dévorant certains et gardant les autres en cas de besoin. Un besoin qui devient vif intérêt alors qu'il se renseigne sur la cargaison, une cargaison tout sauf normale alors qu'elle se résumait à une fiole remplie d'eau dégageant une puissante magie et quelques anciennes tablettes de pierre. Des tablettes qu'il finit par reconnaître en les observant un moment, Fae'lor. Fae'lor était l'histoire qu'elles racontaient.
Un intérêt suscité en un instant alors qu'il sourit à l'un des marins ligoté à ses pieds.

" Eh bien mon joli, je sens que toi et moi on va bien s'amuser. "


Port d'Argilapolis - Côtes d'Ixtal

Les deux silhouettes pénètrent dans la ville, des habits locaux volés à une ferme alentour, une ferme dont le pauvre propriétaire était mort prématurément dans une tragique attaque d'animal sauvage. Un goût délicieux dans le souvenir de sa femme. Une excitation grandissante alors qu'il a hâte, le visage de la dénommée Camille Ferros hantant son esprit. Une femme tout sauf normale à n'en point douter alors qu'il avait gardé deux survivants, l'un chargé de retourner auprès de sa supérieure pour délivrer un message.

Chère Dame,
Je crains malheureusement que votre équipage se soit égaré dans les eaux de Bilgwater et que la plupart d'entre eux est malheureusement péris dans de tragiques circonstances.
Mais je n'ai pu que constater l'étrangeté de votre cargaison, une cargaison qui a suscité un vif intérêt et dont je souhaiterai m'entretenir avec la commanditaire de vive voix pour un possible échange de bons procédés.
Je vous propose donc de se retrouver dans un mois sur la ville côtière D'Argilapolis en territoire neutre, je serai mal à l'aise de convier une femme de votre rang dans les terres malfamées de Bilgwater.
Bien à vous,
Votre humble prétendant.

PS : Je vous attendrai à 21h à la taverne du caméléon chantant.

The Charmer

Une excitation sur le point d'exploser alors que la devanture de la taverne apparaît à la lueur des torches de la rue, un caméléon peint sur le bois alors que les deux hommes rentrent dans la taverne, Le charmeur retirant sa capuche pour révéler son visage, sourire charmant et envoutant alors que ses yeux scrutent la salle de leur bleu céruléen.

" Va nous chercher à boire. "

Un sourire alors que sans aucune volonté de discrétion il s'assoit à une table de l'auberge et que l'homme revient apporter trois boissons.

" Gentil chien. "

Alors qu'il lui tapote la tête avec un sourire amusé.

" Je vais peut-être te garder finalement. "

Marché des Ombres

Il n'est pas dans les habitudes de Camille de se préoccuper des affaires officielles du clan. Le commerce, la perte d'agents, les détournements de ressources ne la touchent que de très loin. Depuis un certain moment, le clan est tourmenté par une certaine histoire de produits précieux venant des Îles de Ionia et n'étant jamais arrivés dans les docks de Piltover. S'il ne s'agissait que de Camille, cette affaire ne se serait pas poursuivi, la cargaison de ce navire la laissant de marbre.

Néanmoins, une lettre est parvenu aux agents du clan Ferros, une lettre qui lui est arrivée en mains propres. Une fois les informations enregistrées, la cyborg a instantanément brûlé la lettre et pris au col l'agent qui le lui a apportée.

Comment se fait-il que ce brigand sache qui je suis ?

Le pauvre homme soulevé de plusieurs dizaines de centimètres par la grande femme, n'a pas pu lui expliquer quoique ce soit. Suite à une discussion avec les grosse têtes du clan, la cargaison était vraiment importante pour les innovations du Clan Ferros et pourrait devenir une source de richesse pour des dizaines d'années à venir. Pour le bien du clan, l'agent d'élite doit faire tout ce qu'elle déteste. Se charger d'affaires commerciales, se montrer à des inconnus et voyager loin de Piltover.

Encapuchonnée pour l'occasion, ne laissant que peu de place pour ses lumières hextech de se laisser voir vue de l'extérieur, Camille arrive au lieu de rendez-vous, après des dizaines de minutes à rechercher où pouvait bien se situer cette taverne du caméléon chantant. Ne pouvant se résilier à passer par la porte, Camille revêt son rôle d'agent d'élite et use de ses grappins à l'abri de regards indiscrets pour se hisser à une fenêtre du premier étage. Le long couloir au sol boisé est vide de toute vie, permettant à la cyborg de se poser, ses lames frappant le bois, y mêlant le son métallique de ses jambes. Elle descend l'escalier et scrute le peu de personnes présentes dans la taverne...

Un charmeur. Son regard se pose sur un humain à l'allure on ne peut plus animale. En sa compagnie, un homme habillé à la manière piltovienne. Ce doit être lui. La femme de plus de deux mètres avance vers sa table.

C'est bien à vous que je dois ce voyage des plus désagréable ?

Port d'Argilapolis - Côtes d'Ixtal

Un temps devenant presque un peu long alors que le jeune homme à la peau matte fait glisser nonchalamment son doigt sur le rebord de la chope fraichement rapporté, comme un jeu dont lui seul connait les règles, un jeu rompu par une présence d'imposant de toute sa hauteur, une voix rude et féminine pour s'imposer alors que la sature du visage aperçu lors de son festin s'impose à lui. Un sourire des plus amusé, impressionné il est vrai, une femme n'ayant pas grand chose d'humain du haut de ses plus de deux mètres se terminant en des jambes des plus particulière, sans pieds pour la porter. Un visage intransigeant et rude alors que le sourire du Vastaya s'étire plus encore, Makara dont il n'a pas usurpé le nom alors qu'il répond d'une voix joyeuse.

" Je plaide coupable gente dame "

Une malice à son paroxysme alors qu'il lui indique le siège où se trouve le Piltovien.

" Prenez place je vous en prie "

Une simple phrase au son de laquelle l'homme se lève pour lui tirer la chaise tel un gentleman avant de prendre place aux cotés de celui qui était devenu son maître pendant ce mois écoulé, sous emprise total de la magie émanant du Vastaya, une magie de désir et d'attraction dans laquelle il avait sombrer totalement.

Un quelque chose d'inhumain alors que déjà son attraction émerge, qu'à la table d'à coté deux hommes vous scrutent avec une insistance certaine. Un jeu duquel le charmeur s'amuse bien plus que de raison, cruel envouteur qui envisage déjà son prochain repas, venant se glisser sur le visage du sous-fifre Piltoverien avec douceur.

" Vous reconnaissez peut-être Miles, je suis vraiment navré de vous annoncer qu'il ne reste que lui, mais sachez que vous teniez une place particulière dans le coeur de l'un de ses camarades, votre visage s'est imposé à moi alors qu'il quittait ce monde, tragique, mais c'est ainsi."

Un sourire qui ne se dévisse pas de son visage, un sourire d'un charmant trompeur alors qu'il extirpe la petite fiole de cristal de sa poche, une fiole remplie d'une eau des plus particulière pour la poser sur la table.

" Et même si vous m'intriguez fort gente dame, c'est pour cette petite chose que je souhaitais vous rencontrer, une petite chose qui je me demande ce qu'elle pouvait bien faire dans la cargaison d'un bateau Piltovien."

Une question qui n'a plus rien d'un jeu alors que son regard céruléen se fige dans celui de la géante de fer pour déverser sa magie, un désir pour s'influer, bien inconscient de la nature de celle qui lui faisait face, aussi inhumaine que lui.

Marché des Ombres

La taverne n'est guère bien différente des endroits lugubres que l'on peut trouver dans les rues de Zaun. À la seule différence, elle n'est pas entourée de toxines ou de drogués. Il va de soit que dès sont arrivée, Camille scrute tous les dangers pouvant se présenter à elle. Nul besoin de se prémunir de ses sbires dans un endroit si reculé, car alors chaque regard et intention se remarque bien avant de passer à l'acte. Là où Zaun est une ville où les bandits se marchent les uns sur les autres, il n'en est pas de même sur les côtes d'Ixtal, vide de toute mégalopole. Camille s'assied à la présentation de la chaise qui lui est présentée par le sous-fifre de ce qui semble être un vastaya. Un ancien marchand du clan Ferros, alors. Les yeux illuminés de Camille ne posent tour à tour entre le vastaya et ce qui est devenu son sous-fifre, sur qui elle fait totalement l'impasse. Là où n'importe qui pourrait ressentir de la crainte ou de l'angoisse, il n'en est rien pour Camille. Elle a depuis longtemps abandonné toute idée de sentiments.

Vous semblez me connaître, à vous de vous présenter à présent. Vous n'avez pas l'air d'un simple mortel, étant assez coriace pour vous attaquer seul à des navires piltoviens.

La main de Camille se lève, les deux doigts levés pour appeler le tavernier, qui se présente, lourd de sa grosse bedaine et de son tablier sale. Elle n'est pas ici de gaieté de cœur, mais la femme de fer tient tout de même à se faire un minimum plaisir. Que serait un bon rendez-vous sans une tasse de thé ?

Un thé noir je vous prie.

Assise, les jambes-lames croisées, les coudes sur la table ronde, les mains entrecroisées, l'attention de Camille est reportée sur le vastaya. Il n'est pas rare d'en croiser à Piltover. Toutes les races se croisent et échangent ensemble. Celui-ci lui fera bien le plaisir de sa compagnie.

Port d'Argilapolis - Côtes d'Ixtal

Imperturbable, un imperturbable des plus inhabituels alors que la femme qui se dresse face à lui semble complétement imperméable, aucun changement dans son comportement, aucune note discordante dans sa manière de le regarder ou de se comporter. Une pointe de colère pour attiser l'intrigue alors que son sourire s'efface devant le constat d'une magie inefficace, pour la première fois en des siècles. Un jeu dangereux qui prend tout sa teneur alors que le thé est déposé dans un soupire lasse et moqueur du tavernier.

" Il est probable que ce breuvage soit infâme vous savez ? "

Une simple remarque glissée là alors qu'il jauge son interlocutrice avec minutie. Un sourire qui renait finalement, doux et enjôleur sur le visage humain du Vastaya.

" Dans les eaux de Bilgewater on m'appelle le Charmeur "

Une simple information, sans réel ton, juste ce sourire étrange vissé sur ses lèvres, de ceux qui camouflent leurs pensées, trickster invétéré. Une gorgée avant de venir caresser doucement la tête de son humain, sa voix retentissant comme si de rien était son regard porté sur le marin alors qu'il s'adresse à la géante de fer.

" Il semble que je ne sois pas le seul à ne pas avoir grand chose d'un simple mortel "

Une caresse se terminant alors que ses doigts glissent doucement sur le visage du marin, un bref instant, quelques secondes seulement alors que le sang se met à suinter de sa joue, une légère griffure apparue sous une impulsion de magie, celle de la métamorphose fugace de ses doigts avant de complétement délaissé son intérêt du marin qui semble plongé en extase, ne réagissant même pas à la blessure créée sur son visage. Une intimidation voilée alors que le Charmeur refixe son entière attention sur son interlocutrice, ses doigts venant saisir le flacon présentait plus haut.

" Mais vous n'avez pas répondu à ma question, qu'est-ce que Piltover peut bien avoir en tête pour prélever de l'eau de Dael'eh Ahira."

Une eau dont la magie crépite alors qu'il la ressent nettement, bien plus forte que celles des terres d'Ixtal pourtant gorgée, une eau emplie de magie ancienne et puissante, une eau liée aux mondes spirituelles, une eau qu'il ne comptait pas laisser filer sans obtenir ce qu'il était venu chercher et des réponses à ses questions.

Marché des Ombres

Le visage fermé de la femme d'acier contraste avec celui parfaitement décontracté du vastaya. Un modèle aquatique, quoi d'autres dans les environs de Bilgewater de plus optimal qu'une adaptation au milieu aquatique ? Il s'agit de la parfaite évolution. Une évolution qui met des siècles à se mettre en forme. En cela, les deux protagonistes ne sont pas si différents l'un de l'autre. À la simple différence, Camille a... accéléré le processus d'évolution pour s'adapter à son environnement. Ses yeux illuminés font face à ceux du vastaya. Deux lumières issues de deux sources différentes, une magique, une technologique.

Le thé de Camille arrive sur la table en bois humidifié par des jours de négligence. Le breuvage semble d'être un mélange d'eau et de boue. Quoi de plus normal pour un endroit si éloigné de toute présence civilisée ? Le boire ne sera pas une option. Cependant, une discussion digne de ce nom ne peut se dérouler convenablement sans tourner une cuillère dans une tasse. Camille apprécie ses moments où une partie de son attention est dirigée pleinement sur son travail, liant son geste à ses pensées.

Je reste humaine, j'ai simplement... donné une intervention à la nature.

Et quoi de plus optimal ? L'humain sous sa forme basique n'est que trop peu adapté aux missions de la vie qui lui sont imposés... Retour au travail, la cyborg n'est pas ici pour parler d'elle, il y en aurait beaucoup à dire et elle n'a jamais apprécié parler de cela.

Je ne travaille pas pour Piltover. Les marchandises que vous vous êtes permis de confisquer sont la propriété du clan Ferros. Et à l'image de notre glorieuse cité, notre but n'est que l'innovation et le progrès. Mais il ne m'est pas habituel de faire tant de distance pour discuter des intérêts de mon clan. Que faisons-nous donc ici ?

Les jambes-lames croisées, cuillère en main, la voix monotone et mi-robotique de Camille ne laisse paraître aucune émotion. Son mécanisme l'empêche de ressentir la moindre once d'émotion, ce qui est ici bénéfique. Qui pourrait garde son sang-froid devant une... chose si prétentieuse ?

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Et sur le visage charmeur le sourire s'efface aux mots prononcés, contient sa fureur sous le blasphème énoncé, affront que qu'il doit accepter, pour l'instant du moins, alors qu'impassible le vastaya la fixe longuement de iris aux couleurs de l'océan. Une fixation mêlée de frustration alors que sa magie se déverse toujours, aucune réaction malgré l'augmentation de son impulsion, une emprise s'affirmant dans la pièce alors que de plus en plus de regards se tournent vers eux, un éclatement inconscient qu'il doit stopper net alors qu'il se reprend, fermant les vannes avant que la situation ne tourne à quelque chose de contre-productif, prend sur lui alors que de nouveau il sourit, imperturbable que les siècles ont forgé, trickster aux multiples intérêts.

" Je vois qu'il mal aisé de vous perturber peut importe le moyen employé "

Un constat avec lequel il doit composer alors qu'il retient la fureur grondante que cette femme génère en cet instant dans son intériorité, l'envie de la percer, de dévorer ce qui reste de cherche pour percer ses désirs secrets, contre-productif à souhait alors qu'il reprend, change de stratégie, adaptation que sa nature même, que ses congénères incarnent depuis des milliers d'années.

" Je vais donc jouer carte sur table. Cette eau n'as rien de standard, une magie puissante l’imprègne, tout comme le lieu dont il est issu."

Un silence alors que les doigts habiles font tourner le flacon comme un magicien jouerai avec des pièces, nonchalance et désinvolture qui camouflent la vérité des pensées.

" Je peux vous la rendre, mais pas sans contrepartie, vous n'avez qu'à voir cela comme un accord commercial, un échange de bon procédé bénéfique aux deux parties. "

Un nouveau silence alors qu'il dépose la fiole sur la table à mi distance entre lui et la géante impassible.  

" Le puit dont elle provient recèle nombre de secrets et l'un d'eux m'intéresse particulièrement, celui d'une présence qui y est retenue prisonnière par magie, si je vous remets cette fiole et que je vous aide à en percer les secrets en échange je vous propose de m'aider à libérer ce que le puit retient. Un pas considérable vers le progrès à n'en point douter, doublé d'un service rendu aux Vastayas dont je saurai me rappeler."

Les mots sont glissants et assurés, un accord clair proposé d'une stratégie adaptée, quand au clan Ferros et celle qui lui faisait face, un accident pouvait si vite arriver une fois son souhait réalisé, après tout Fael'nor et Ionia sont remplis de danger n'est-ce pas ?

Marché des Ombres

Ce Vastaya a bien quelque chose de spécial. Pour la plupart, ils disposent de capacités bien à eux. Mais celui-ci à une facilité à se faire livrer certaines informations. La physionomie semi-mécanique de Camille l'empêche de se laisser totalement transportée par cette magie, mais elle le ressent tout de même. Son cœur l'empêche de ressentir la moindre émotion qui irait à l'encontre de son travail. Et visiblement, c'est une chose que ce charmeur a bien essayé de faire, alors que la seule réponse obtenu à son affirmation n'est qu'un sourcil relevé. La cuillère toujours en main mélangeant le liquide visqueux, les propositions de cet escroc filent à toute vitesse. Il dispose à l'en croire d'une connaissance sur la magie d'Ionia servant aux recherches du clan Ferros.

D'abord, il s'attaque à la cargaison, tuant la compagnie embauchée par le clan, s'empare de l'eau du puit de Fae'lor et ose se présenter à l'agent exécutif du clan avec une proposition pour le moins incongrue. Une attaque pour mener à un partenariat, voici une bien étrange façon de gagner la confiance d'un potentiel partenaire.

Vous auriez à apprendre sur les façons de vous faire des amis. Je pourrais aussi vous trancher la gorge et rapporter cette fiole à nos brillants chercheurs. Néanmoins, vous nous avez fait économisés une belle quantité d'or en vous débarrassant de cette compagnie. Et comment nous assurer que vous n'allez pas tenter de nous doubler ?

Auquel cas, c'est elle qui sera chargée de régler l'affront. Et elle ne tient pas à se jeter à la poursuite d'un rat dans les contrées de Bilgewater ou d'Ixtal une seconde fois. Les jambes croisées, sa posture toujours aussi rigide, rien ne bouge, comme fixé dans le temps, seule sa main tourne et tourne encore la cuillère, la permettant de créer un métronome de sensations à ses oreilles.

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Et aux mots de la femme à la posture si rigide, mécanique à l'image de ses longues jambes croisées n'ayant rien à envier aux armes des plus terribles pirates, c'est une inhumanité grandissante qui se dégage de cette Ferros si singulière. Une incompréhension pour bercer le Vastaya, celle d'un trouble face à quelque chose qu'il ne connait pas, trop mal, limite de ses connaissances alors qu'elle incarnait tout un pan du monde qui lui était bien inconnu en dehors des rumeurs et des ont dit traversant les mers, celle d'une nation aux antipodes de ce qu'il était, un être de magie et de légendes traversant les siècles. Un risque qu'il encourt et pourtant il se pare d'un sourire enjôleur, Makara bien incapable d'aller à l'encontre de cette particularité. Une phrase assurée alors qu'il se redresse doucement, prédateur même sous forme humaine alors que les mots glissent de ses lèvres d'habitude si envoutantes.

" Vous pouvez toujours essayer. "

Une provocation qui n'en est pas vraiment une, plus un jeu qui se dégage de cette rencontre au sommet, d'un potentiel partenariat source de danger pour les deux parties s'apprêtant à le signer alors qu'il pousse doucement la fiole de verre en direction de la cyborg, le bruit du métronome de la cuillère s'imposant pour rythme la conversation malgré le brouhaha ambiant.

" Vous n'avez aucun moyen de le savoir."

Une vérité lâché sans une once de malignité, pour cette fois tout du moins alors que le métamorphe enchaîne.

" Je suppose que vous le savez, mais l'île de Fae'lor abritait une école monastique envahie par les noxiens lors de la guerre. C'est en son sein que situe Dael'eh Ahira, le bassin des rêves comme on l'appelle communément. Transformé en fort par les barbares de Noxus, leur présence a libéré une terrible chose emprisonnée depuis longtemps au sein de ce même bassin, c'est une magie ancienne et dangereuse qui imprègne cette eau, une magie en lien aux royaumes spirituelles qui habitent nos terres, une magie dont je doute pas de votre capacité à pouvoir utiliser l'énergie dans votre quête du progrès, mais je vous déconseille néanmoins de perturber les autres royaumes, vous risqueriez de le payer très cher. "

Un silence alors qu'il vient doucement glisser son verre à ses lèvres pour en terminer le contenu avant de venir poser sa main sur la tête du pauvre marin silencieux depuis le début de leur échange.  

" Quand au gentil Miles il nous servira d'émissaire, si bien évidemment vous acceptez mon offre."

Le marché était lancé, un accord en suspend ne demandant plus qu'à être scellé alors que les yeux aux couleurs de l'océan se braquent dans ceux métalliques de l'agent du clan Ferros.

Marché des Ombres

Une affaire, et un moyen d'accélérer la course du progrès pour le clan de la dame de fer. S'il en est que le plan initial était de faire travailler les chercheurs sur cette eaux aux propriétés encore inconnues à Piltover, ce marché servirait à faire avancer cette étape bien plus rapidement qu'elle ne le devrait. Bien entendu, tout ceci est à condition que ce jeune bandit aient les connaissances nécessaires dont il se vante. La rencontre de ce genre d'énergumènes est monnaie courant à la cité progrès, puisqu'elle est voisine de la basse-ville de Zaun, où les personnes de paroles ne sont pas légions. Tout l'art de la négociation consiste à s'assurer de la loyauté d'un tiers et, le cas échéant, lui faire payer sa trahison à la hauteur de la perte qu'elle pourra occasionner. Tant qu'il n'a rien à proposer en échange de sa bonne foi, nul accord ne sera passé tant que les informations promises ne seront pas en possessions du clan.

Si vos informations s'avèrent exacts, alors nous pourrons aboutir à cet accord. Le sort de terres si éloignées ne m'importent pas, seul le progrès et la prospérité de Piltover m'intéressent. Et soyez assurés que les accords commerciaux ont valeur d'or pour nous autres. À vous de nous prouver votre bonne foi.

Les lointaines îles de Ionia sont pour beaucoup de continentaux que de vulgaires histoires dont aucun ne se sent concerné. Camille ne se préoccupe que peu de ses proches voisins, donc ce ne sont pas des autochtones éloignés qui la préoccuperont.
Quant au sort de ce misérable s'étant fait capturé et n'ayant pas réussi à protégé une simple cargaison pour le compte de son clan, la peine de mort aurait bien été à l'agent exécuteur des Ferros. Néanmoins, s'il peut encore servir à quelque chose, la sentence attendra. Les yeux brillants de Camille sont fixes, tandis que les doigts fins de sa mains tapotent la table en bois en un tempo parfait.

Vous devrez donc rencontrer nos chercheurs, je suppose que la traversée jusqu'à Piltover ne sera qu'une formalité pour quelqu'un de votre... genre ?

Port d'Argilapolis - Côtes d'Ixtal

Un étau qui se resserre, proche d'une conclusion et pourtant s'en éloigne au fur et à mesure d'une négociation implacable. Se rendre à Piltover lui-même ? Un léger frisson de dégout à cette simple d'idée alors que cela ne faisait nullement parti de ses projets. Néanmoins c'est un sourire qui vient finalement se dresser sur ses lèvres ayant que trop gouté le gout du sang humain.

" En effet, néanmoins je suis pas homme à me jeter dans la gueule du loup sans assurance. "

Quand au désintérêt pour ce monde qui l'entoure, le Makara n'en éprouve qu'une certaine satisfaction alors qu'il ajoute simplement.

" Nous sommes d'accord sur ce point, vous ne vous mêlez pas des affaires de nos terres et nous ne mêlerons pas des votre, je n'ai que faire de votre cité, tant que son existence ne vient pas mettre en péril l'harmonie des terres premières. Les bases d'un accord on ne peut plus sain entre les deux parties. "

Sourire toujours figé sur ses lèvres il se lève finalement, laissant la fiole à son interlocutrice.

" Gardez la fiole comme gage de bonne foi et d'un accord prometteur. Pour le reste je vous recontacterai, Miles sait se montrer aussi efficace que serviable pour répondre à mes exigences. "

Pointe de moquerie en vers la race humaine alors qu'il se lève finalement, s'inclinant doucement.  

" Je vous recontacterai."

Promesse que la magie Vastaya imprègne subtilement alors qu'il se détourne, Miles sur les talons, pour quitter la petite auberge côtière, une nouvelle corde à son arc et si il n'était aucune assurance qu'elle lui apporte ce qu'il cherchait, il fallait toujours pouvoir multiplier les cartes et les bases de cette partie étaient désormais en place, peut importe le résultat, car dans le fond, il y'avait peu de chance que de pauvres chercheurs humains en quête de progrès ne lui soit d'une quelconque aide dans son entreprise, mais le destin pouvait parfois s’avérer surprenant.