- Rp potentiellement sanglant, âmes sensibles s'abstenir. -
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Les Quais-abattoirs possèdent depuis quelques mois déjà, si ce n'est plus, une légende bien tenace, celle-ci s'échange dans les tavernes entre les ivrognes et marins en quêtes de chaud. Bien plus que des rumeurs venant d'homme souvent trop ivres pour paraître conscient, nombreux sont ceux qui lui accordent un certain crédit malgré leur scepticisme. Après tout, quel conte à la chance de voir une affiche au nom de son protagoniste, placardée parmi les avis de recherches, à mille Krakens d'or ? Ce ne serait pas la première fois ici, que les légendes les plus extravagantes soient bien plus proches de la réalité que l'on ne pourrait le croire. Et jusqu'à présent, j'ai échappé à la majorité d'entre elles.
Entre les ruelles reliant les bâtisses liées à la mort de créatures abyssales et des employés bien trop quelconques pour être vite remplacés sans éloges funèbres dignes de ce nom, se terrent des bâtisses aux devantures faites de mâchoires de monstre grandes ouvertes ou de simples poutres en bois, gravées et ornementées de tentacules et autres attributs de monstres marins pouvant ressembler ou avoir un lien avec la Grand Barbue elle-même. Ces lieux attractifs pour les âmes dont le travail est éreintant, permettent à chacune d'elle de trouver un semblant de repos et de plaisir, pour de modiques sommes, bien entendu.
Ainsi, de nombreuses personnes se perdent dans ces endroits suite à une longue journée de travail, et au prix de leur maigre salaire. Partageant des moments conviviaux avec des collègues ou de parfaits inconnus à qui la boisson offre réconfort, reflux gastriques et parfois même des chaudes pisses, bien qu'elle n'en soit pas toujours la cause direct. Mais il n'est pas rare que des conflits éclatent jusqu'à déclencher des bastons générales. De quoi pimenter les soirées de beuverie et amuser certains spectateurs. Peu en importe la cause tant qu'une partie peut se rentrer dedans et se défouler, malgré l'alcool consommé qui rend ces échanges parfois pathétiques. Assister à un combat entre deux ivrognes trop soûls pour se rendre compte qu'ils frappent une poutre en bois, c'est assez affligeant. Généralement, un coup dans la nuque, ça les calme. Enfin, autant écouter le musicien dont les notes peinent à rester en accord avec les précédentes, tout en l'observant se mélanger dans ses pas de danse et se vautrer magistralement de la scène sur laquelle il se tient.
Le Vieux Kraken (ou ''The Old Kraken''), fait partie de ces tavernes possédant des prix plus excessifs afin d'éviter le bas-peuple et les problèmes qu'ils engendrent plus facilement, selon certains tout du moins. Je n'y ai pas passé assez de temps pour m'en assurer et je n'ai pas que ça à faire. L'endroit est plus grand que la devanture ne laisse le croire, assez pour accueillir plus d'une trentaine d'individus. La décoration, sommaire, se fait à partir du bordel ambiant à l'image de la cité pirate : des planches et piles de caisses en bois, des trappes, des filets de pêche, divers tonneaux couchés sous des étagères contenant des bouteilles d'alcool prête à être servie, ainsi que des barres à roue de navigation accrochées au plafond, auxquelles pendent des lanternes attachées à des chaînes en fer, en guise de lustre. Une scène surélevée est à l'entrée, accueillant un artiste qui joue du luth, enfin, en principe. Face à elle, un pan de mur est réservé aux annonces et avis de recherche que l'établissement veut bien exposer, fiche que j'ai déjà contemplé à mon arrivée. Le comptoir, quant à lui, est situé au fond de la salle.
L'alcool et la sueur sont les principaux effluves qui empreignent le bois, la pierre et les narines de chacun alors que le ton hausse soudainement. Sans avoir besoin de me retourner pour le voir, je me doute que la cause de ce trouble échappe aux êtres présents jusqu'aux principaux concernés, trop occupés à se refaire la gueule à coup-de-poing. Jolie spectacle pour ma cible qui ne semble pas le quitter des yeux. Un homme en particulier, oui, le genre à se vêtir plus que nécessaire afin de montrer certains signes de richesse. Celui-ci n’a donc pas peur des légendes ? Ou se pense-t-il supérieur à ces dernières ? Quoi qu'il en soit, il faut croire que l'affrontement fini par l'ennuyer. L'individu se lève de sa chaise, quitte la table à laquelle il avait passé sa soirée et se dirige en direction de la sortie, franchissant la porte en compagnie de deux autres personnes. Bien. Assise sur un haut tabouret et les avant-bras posé sur le comptoir, je sors un serpent d'argent de ma bourse, sommes que je dois au tavernier pour la boisson et pièce que je pose face contre le bois. Je salue le gérant d'un signe de tête afin de me dérober à cette scène digne d'une querelle entre deux gamins, l'alcool dans le sang et les poings en plus.
La porte franchie laisse place à l'air extérieur et à la pluie qui l'accompagne. Cette nuit est donc une nuit sans lune et sans étoile, ces dernières étant jalousement gardées à l’abri des regards par les nuages desquels le déluge s'abat sur la cité, laissant comme unique guide aux âmes nocturnes : les nombreuses lanternes malmenées par les bourrasques peu clémentes. La fraîcheur offerte m'est apaisante, là où l'averse m'est revigorante, me sortant ainsi de la torpeur dans laquelle l'alcool et l’ennuie m'ont bercé. De quoi me réveiller pour la suite de cette traque. Respirant l'air marin et les effluves sanglants des monstres débités chaque jour, que la pluie atténue, je me mets en marche, poursuivant ma cible dont la trajectoire et la destination ne me sont pas inconnues. M'éloignant ainsi de l'animation offerte par Le Vieux Karken que l'averse finira d'étouffer pour moi.
La course sur la roche et le bois trempé n'est pas des plus évidente, casse gueule au possible, elle est responsable de quelques disparitions d'individus qui dans leur tentative de fuite, ou de chasse, se sont retrouvés la gueule encastrée dans le sol, dans un mur ou même encore dans l'un des cours d'eau salées traversant la région, dont certains poissons à l'appétit vorace n'éprouvent aucun remord à dévorer le moindre morceaux de chair baignant dans leurs eaux, après être passé à travers un pont un peu trop abîmé, ou après avoir loupé un virage qu'ils n'ont pas pu prendre ni même anticipé. L'on ne peut pas dire que l'on ne nourri pas la faune ici. Pour avoir arpenté ces ruelles labyrinthiques depuis ma plus tendre enfance, que ce soit en tant que chasseuse, proie, ou en simple usagère, je suis à même de pouvoir appréhender le terrain, même trempé, de tel manière à rattraper tous ceux qui souhaitent me fausser compagnie, ou de perdre mes ravisseurs.
Par ailleurs, l'homme que je chasse n'est rien de plus qu'un capitaine, le genre que les légendes environnantes souhaitent voir mourir. Or, avant que cela ne se produise, je compte bien lui soutirer des informations en ce qui concerne l'une de ses principales cibles : Fortune. Cela fait plusieurs jours déjà, si ce n'est semaines que je le traque. L'observant lorsqu'il est à quai afin de m'enquérir des données qu'il peut m'offrir, mais l'ordure, jusqu'à présent, n'était pas très accessible. Toujours entouré d'homme ou dans les hauteurs de la ville. Cependant, mon calme naturel et ma rancœur m'ont donné la patience nécessaire pour l'étudier. Je sais désormais où et quand, frapper.
Cette course me pousse à m'enfoncer toujours plus dans les quais-abattoirs, la direction prise est claire, l'homme veut atteindre les hauteurs. Sans surprise, il passe par toutes les petites ruelles labyrinthiques du coin qui évitent de s'exposer à même les quais. Je ne me demande même pas pourquoi, à dire vrai, je ne me suis jamais posé la question. Il faut dire que je connais également les légendes qui tournent et il faut croire que l'homme ne joue pas tant que ça avec ces dernières. Quel dommage, encore un prétentieux qui ne porte pas ses couilles jusqu'au bout, mais si je peux avoir les informations sur la folle aux cheveux de braise avant qu'il ne crève, ce sera tout à son honneur. En espérant que les contes nous laisse tranquilles le temps de cette soirée. Bien que d'autres menaces pourraient s'en prendre à nous.
Connaissant leur trajectoire distordue, j'emprunte un chemin plus direct tout en me faisant la plus silencieuse possible, ce qui n'est pas compliqué ainsi accompagnée par la pluie. Courant sur des planches ou la roche qui servent de toit aux bâtisses plus ou moins achevé sous mes pieds, alors qu'à côté d'autres maisons défilent, j'emprunte divers ponts qui relient d'autres habitations, grimpant des échelles ou la roche en cas de besoin, j'atteins rapidement l'endroit où je souhaite les coincer. Une ruelle assez grande pour dégainer, mais remplis d'obstacles empêchant de fuir convenablement. Surplombant cette dernière, mon regard scrute l'endroit sans en perdre une miette, restant à l’affût du moindre mouvement sans donner l'impression de subir le déluge qui a l'air d'offrir une légère accalmie. Tel un traqueur attendant sa proie, l'adrénaline monte, mais surtout... ces pulsions qui pour moi, me font défaut. Ce désir que de les voir prendre peur, que de les entendre hurler, que de les voir paniquer... Mon cœur s’emballe, mes poings se serrent. Ce n'est pas le moment.
Les plus grands Capitaines ne portent ce nom qu'en guise de satisfaction personnelle, tous ne sont que des brigands ayant réussi par miracle ou par dévotion perfide à s'élever jusqu'à ce rang. Un titre bien pompeux, dont la plupart ne se rendent pas compte de leur immense responsabilité ensuite. Si certains sont peut-être plus cléments ou avisés que d'autres, la grande majorité ne sont que de vulgaire sac de viande arrogant, prêt à risquer la vie d'un équipage tout entier pour leur propre profit. Parce que les Capitaines ne sont que fourberies, mensonges et luxures. Tous ne sont là que pour se servir des plus démunis afin de s'engraisser eux-mêmes. Tous ne méritent que la mort, aussi douloureuse que possible. Cet aspect restera ancré à jamais dans l'esprit du chasseur de Capitaine, lui aussi ayant vécu ce que beaucoup de pauvres marins ont subi par le passé. Leur vie méprisante n'est possible que grâce aux faibles manants à la recherche de quelques piécettes afin de survivre. La dure loi de Bilgewater, servir ou mourir, tuer ou crever.
Cependant, et depuis quelques mois déjà, les traques habituelles du fantôme de l'île se font de plus en plus rares, plus compliquées et plus longues. Au fur et à mesure des agissements de ce dernier, et les habitants réalisant peu à peu que cette légende bien tenace se découvre être bien réelle, les dits Capitaines se terres plus en profondeur. Ils ne se risquent plus à traîner sur les docks, encore moins du côté des docks sanglants.. Sauf pour quelques insolents dont leurs cadavres encastrés dans la coque de leur propre navire sont restés pourrir toute la nuit jusqu'à leur découverte. Un bien beau tableau, en guise d'avertissement.
Un avertissement qui a fait mouche, donc. Ces rats se cachent tels de petits poissons apeurés, fuyant toute confrontation avec cette légende sortie de la bouche d'un quelconque ivrogne, certainement. Les traques sont plus longues et plus éreintantes, tandis que la faim du chasseur ne fait que s'amplifier. Parce que les proies sont plus compliquées à coincer, et surtout parce que Pyke n'est pas là pour préparer un plan d'attaque ou s'informer sur les habitudes de ces amuse-gueules. La plupart du temps, c'est en scrutant du regard les voiliers débarquant sur le quai qu'il repère ses futures victimes, qu'il pourchasse par la suite. Or, les commandants ont commencé à prendre de bien mauvaises habitudes : là où certains s'éclipsent dès qu'ils le peuvent, entourés de plusieurs marins armés afin de les protéger, d'autres plus sournois se dévêtissent de leur attribues de Capitaine lors de l'amarrage, afin de passer inaperçu lors du déchargement. Ces techniques ont tendance à fonctionner, l'Éventreur n'étant pas là pour s'attaquer à un équipage tout entier, bien que cela lui soit arrivé plusieurs fois.
C'est lors d'une énième soirée de traque que le chasseur trouva enfin de quoi étancher sa soif. Ces derniers jours étant plus décevants que d'habitude, et Pyke devant satisfaire les abysses par de piètres offrandes à la mer afin de faire taire les monstres qui hantent son esprit, cette chasse-là se devait d'être mémorable. Au moins pour quelques heures. La cible, il l'avait repérée depuis l'arrivée de son modeste bateau : des voiles nacrées déchiquetées, une coque en bois sombre ornementée d'entailles gigantesque, une proue représentant une femme-méduse à tentacule. Sans aucun doute, un grand navire de chasse de monstres marins. De plus, le Capitaine faisait partie des plus arrogants de ce monde, au vu de son accoutrement plus qu'élogieux comparé à son équipage. Avide, il l'était certainement, mais il ne semblait pas si idiot que ça. Après tout, se montrer ainsi à la vue de tous était un signe de puissance, lui ayant survécu au mal et aux dangers que les docks représentent alors qu'il s'expose à tous. Il ne sortait qu'en compagnie rapprochée, et surtout bien armée. Mais ça ne suffit pas pour décourager l'assassin qui rôde non loin.
La nuit était tombée bien vite, accompagnée de nuage noir déversant des torrents de pluie. L'Eventreur s'organisa un peu plus que d'habitude, malgré la haine et l'impatience qui le rongeait. Il ne devait pas se rater. Il se devait d'être minutieux et attentif, de ne pas sauter sur la moindre occasion, même si c'était son habitude. Il ne voulait pas que ce Capitaine s'échappe. Pas celui-là.
De longues minutes à attendre sous la pluie, l'assassin étant accroupi sur un toit non loin de la taverne où le Capitaine s'était enfoui pour la soirée. La pluie est rafraichissante, bien que la brise marine vienne fouetter le visage et les vêtements du chasseur, et la vue est imprenable sur les cieux et les quais non loin de là. Pourtant, Pyke gronde son agacement ainsi que son impatience à travers le bandana rouge surplombant ses lèvres. Il sait qu'il doit se contrôler et attendre le bon moment, sans aucun doute.. Mais les abysses ne cessent de le rappeler à l'ordre. Le ciel se couvre, les lumières des habitations s'éteignent petit à petit. Bientôt, seuls les vulgaires lampadaires des tavernes aux alentours éclairent les lieux, laissant de nombreuses rues sans le moindre éclairage. L'ambiance dans cette taverne a l'air festive, dans un sens, bien plus passionnant que de fixer une porte en tout cas. Cette dernière finit par s'ouvrir et dévoiler, enfin, le Capitaine tant recherché. Si celui-ci savait à quel point il était attendu, il en serait certainement ravi. Ha.
L'homme est accompagné par deux individus, certainement armés. La lumière et la distance ne permettent pas au chasseur de s'enquérir de ces informations, mais cela l'importe peu. Ce rat est là, très peu protégé, sous son regard azuré. La soirée s'annonce sanglante.
Le Capitaine prend la direction des hauteurs, au vu du chemin qu'il arpente avec méfiance. Son regard jongle autour de lui, il ne semble pas si serein que ça. Quant à Pyke, il suit de très près le petit groupe, seulement quelques mètres derrière eux, sur les toits de mauvaise qualité. La pluie a le mérite d'étouffer le son des planches pourries qui grincent et craquent sous son poids, en plus de brouiller le peu de vision disponible. Mais ce temps est à double tranchant : si les autres auront du mal à le voir, lui aussi aura du mal à distinguer de potentiels ennemis supplémentaires. Et c'est le cas, en plus de la météo brouillant son ouïe et sa vision, son regard reste fixé sur sa cible, ne voyant pas qu'il n'est pas le seul sur cette traque.
Une large ruelle s'offre à lui, surplombant la scène. L'Eventreur, sur les hauteurs d'un bâtiment, marche lentement, scrutant les environs afin de trouver le meilleur endroit pour attaquer. Il a l'avantage de la surprise et d'être en surplomb, mais pourtant, il s'arrête un instant. Quelque chose ne va pas. Quelqu'un est là, avant lui qui plus est. A fond de la ruelle chargée de caisses et talus en tout genre, un bien bel endroit pour tendre une embuscade, se trouve une personne. Pyke ne semble pas être repéré, mais s'énerve en voyant qu'il n'est pas seul sur ce maudit Capitaine. Son regard d'un bleu perçant observe, jauge, et lorgne sur cette nouvelle silhouette floutée par l'averse. Peu importe. Cet individu fera partie de la boucherie, s'il reste planté là. Avec un peu de chance, son nom sera peut-être sur la liste.
Ses pas avancent lentement afin de rejoindre le même niveau que le groupe et son Capitaine. L'averse s'arrête un court instant, une bourrasque de vent marin vient heurter les bâtiments grinçants. Le harpon d'os est dégainé aussi sec, la main sombre serre ses doigts sur le manche. Les pupilles d'un bleu surnaturel se fixent sur un point.
Les voiles nacrées déchiquetées, la coque du navire parsemée d'entailles, l'odeur de la pluie et les bourrasques maritimes fouettant la proue.
Les jambes du chasseur le propulsent d'un coup, bondissant depuis le toit où l'assassin se trouvait. Arme en main, la pointe dirigée vers le sol. De la même manière qu'il chassait les bêtes des profondeurs. Un écho se fait entendre, presque antique, alors que l'Eventreur atterrit sur un des subordonnés du Capitaine. La lame transperce en deux le pauvre homme, passant du haut de l'épaule jusqu'à la hanche. L'homme hurle, un cri strident qui résonne tout le long de l'allée. Il n'a pas souffert longtemps, la douleur et la force de l'attaque l'ayant au mieux assommé, sinon tué sur le coup. Il s'effondre quelques instants après son dernier hurlement. Le fantôme déloge sa lame incrustée entre les muscles et les os, déracinant les côtes lors de son passage et laissant une mare de sang à ses pieds. Le regard azuré se fixe sur les deux abasourdis, avant qu'ils ne prennent la fuite dans la direction opposée. Si l'autre individu est encore présent, il pourrait leur faire face et les empêcher de s'échapper trop facilement. De toute manière, le chasseur n'a aucunement l'intention de laisser partir aussi vite ses proies. Leur peur ne fait qu'amplifier son désir de tuer. Bientôt. Les abysses auront leur dû.
Mer 9 Fév - 16:58
Valh
BILGEWATER
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Une chasse hors du commun. [Privé : Pyke]
- Rp potentiellement sanglant, âmes sensibles s'abstenir. -
Navrée, pour le changement de temps et de pronom, je modifierai celui du premier post un peu plus tard, promis.~
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À travers ce déluge, l'accalmie qui s'offrait à l’île fut de courte durée, pourtant elle fut suffisante pour permettre à Valh de constater qu'elle ne fut pas la seule à arpenter les hauteurs. Le vent revint sans grande tendresse, faisant grincer les bâtiments de la côte qui n'étaient pourtant pas prêts de s'effondrer aussi facilement. Les habitants ici, possédaient énormément de ressource pour ce qu'ils avaient à leur disposition niveau matériel, parfait. Alors que ses envies de meurtre voulaient la faire sombrer dans une démence certaine, un cri, accompagné du doux son d'os et de chair se brisant et se déchirant d'un unique coup, la coupèrent dans sa lutte interne face à ce désir bien trop primaire. Son corps réagissait à ces sons, frissonnant longuement d'un plaisir malsain sans que cela ne la surprenne. Or, l'humaine n'eut pas vraiment le temps de l'apprécier que le tonnerre se fit entendre par une arme à feu, balayant en elle toute cette satisfaction vicieuse et montante à entendre un homme mourir dans une certaine violence.
Une autre personne avait attaqué le groupe que la sublimée convoitait. Cet imbécile avait foncé tête baissée sans se soucier des potentiels acolytes qui furent postés un peu partout sur le chemin, dans l'unique but de protéger ce capitaine. Quel gâchis... Non, au contraire, c'était une aubaine. Sans attendre, la jeune femme s'élança dans la direction du coup de feu tiré, malgré l’écho provoqué par les bâtisses et amplifié par la pluie, son ouïe était assez fine pour savoir d'où la balle fut tirée, ainsi que pour pâtir de la puissance du bruit qui résonnait encore dans son crâne. Dans son élan, elle dégaina son sabre, sauta sur un des rebords branlants du ponton qui reliait deux toits, et sauta de nouveau afin d'atteindre le niveau supérieur. Ses mains s'accrochèrent à son bord, la hissant malgré la flotte tombée, la native d'ailleurs perçue l'homme qui était en train de recharger son arme. Elle n'eut pas besoin de réfléchir une seconde de plus et fonça sur lui, sa lame en main gauche et tendue vers l'arrière, son but n'était pas de le tuer, seulement de le neutraliser. L'individu la vit arriver bien trop tard, il laissa tomber son arme afin de récupérer son épée, mais fut percuté par l'une des épaules de son assaillante, suivi d'un coup de poing sous la mâchoire. L'homme n'était pas très grand et d'une constitution à peine moyenne, ce dernier recula alors au premier impacte et tomba en arrière au second.
Avant de le quitter, la femme au regard turquoise s'assura de lui prendre son sabre afin de le jeter loin d'ici, quant à son arme à feu, elle la fit quitter le toit d'un geste du pied. Dos à l'inconscient, Valh observa rapidement les lieux qui servaient de guet-apens. Quelques secondes à peine s'étaient écoulées depuis le premier coup de feu sonné, cependant, la pluie ne lui laissa pas voir précisément ce qu'il advenait de l'étranger et de leur proie. Un mouvement sur sa gauche l'interpella. Un second tireur ? Ça ne l'étonnait guère. La sublimée s'empressa d'aller à sa rencontre, seul quelques pas la séparaient de lui, pourtant le déluge ne semblait pas lui avoir fait entendre l'infime altercation qu'elle avait pu avoir avec son collègue, parfait. Discrètement et sans ralentir ses pas, elle descendit pour le rejoindre, son arme pointait la zone de conflit, et pourtant, il ne tira pas.
-Où es-tu..?
C'est donc ça qu'il attendait. Comme pour son collègue, la jeune femme se rua sur lui.
-Là !
La native de Freljord comprit à ce simple mot qu’elle l'atteindrait trop tard si elle ne se servait que de mes mains ou de ses épaules. Donc, elle mit son arme en avant, exécutant un coup d'estoc dans son élan afin d'avoir une plus grande portée. Hélas, le coup de feu était parti, accompagné d'un cri de douleur. De nouveaux, un fin frisson parcourra son échine alors qu'elle réprima un mince râlement, cette lutte n'était clairement pas des plus évidente. Retirant la lame des côtes dans lesquelles l'acier s'était logée, l'humaine s'en voulait que d'avoir grièvement blessé un homme qui faisait son boulot. Sachant pertinemment qu'il ne survivrait pas à une telle plaie, elle l'acheva d'un unique coup. La givrée espérait être arrivée assez tôt pour faire dévier la balle. Bien qu'elle ne connaissait pas le second intervenant, elle voulait ce capitaine, vu qu'il représentait pour elle la seule piste viable qui pouvait la conduire à Fortune en cet instant précis, et si cet étranger pouvait l'aider à mettre la main sur ce Orvin Moren, alors il lui paraissait évident de lui venir en aide. En revanche, cela ne voulait pas dire qu'elle lui faisait confiance, loin de là.
Son regard cherchait hâtivement s'il y avait d'autres tireurs nichés sur les toits, avec cet individu, elle n'était pas à l’abri d'autres surprises. L'absence de coup de feu retentissant dans la nuit mouvementée lui assura qu'il n'y en avait plus, tout du moins, plus aucun dans cette zone. Ainsi, ses yeux se détournèrent sur la ruelle qui avait connu l'assaut de la tête brûlée. Bien que son intervention eût duré quelques dizaines de secondes, la sublimée voulait savoir où ils en étaient, et surtout, s'enquérir de son propre positionnement afin de ne pas avantager ses proies. D'après ce qu'elle pouvait percevoir, un homme était au sol, deux autre plutôt proche l'un de l'autre, tandis que le quatrième, commençait à prendre la fuite sans regarder derrière lui, avant d'être interrompu par un corps sans vie qui venait d'être balancé au sol. Profitant de la confusion qu'elle venait de créer envers l'être isolé, elle sauta du toit afin d'arriver dans son dos. Son sabre en main, elle l'éleva au niveau de son visage, les jambes fléchis, elle était prête à l'attaquer.
-Tu te crois malin ? La voix légèrement grave fut accompagnée d'une touche d'ironie.
Orvin sortit quelque chose de sa poche, un objet que Valh ne put deviner et encore moins reconnaître pour ne pas l'avoir devant ses yeux. Pensant dans un premier temps et à tort, que c'était une arme à feu, elle recula de deux pas. Oui, au contraire des lames, la sublimée n'aimait pas ces morceaux de ferrailles cracheur de plomb, la preuve étant qu'elle n'en possédait pas malgré les nombreuses fois où elle aurait pu en faire l'acquisition. Dans ces armes, il n'y avait pour elle, aucun plaisir, ni aucun honneur à subir leurs balles ardentes. Effaçant la proximité des combats à l'épée qui exposaient le corps des deux combattants aux morsures acérées de la lame adverse. Ah, les bonnes choses se perdaient. Bref, la demi-seconde perdue dans ses pensées lui fit rater ce détail important, des cliquetis mécaniques accompagnés de bruit plus puissant et insistant qu'elle ne comprenait pas, une lueur bleutée sorti de l'objet. La native d'ailleurs avait déjà vu ce phénomène et si elle le laissait faire, elle devra de nouveau passer des semaines voir des mois à l'étudier. Refusant cela, l'humaine s'élança sur lui, son arme vers l'arrière, elle fit une attaque simple, en diagonale, partant de sa gauche à sa droite. De son coup elle ne sentit aucune résistance, là où sa hanche droite pu goûter à la morsure de l'acier.
-Bouges pas, ce serait con de crever ainsi, non ?
La voix trahissait un sourire camouflé qu'elle ne put constater à cause de la lumière provoqué par l'objet. Oui, le capitaine avait pris la peine de se retourner pour la planter, et alors que cette même lumière s'intensifia davantage, elle sentit un violent coup de pied percuter son abdomen, la projetant en arrière, jusqu'à percuter quelque chose ou quelqu'un. L'arrêt fut plutôt brutal, assez pour la déstabiliser quelques secondes.
Retenant d'éventuels râlements quant à la raclée qu'elle venait de se prendre sans avoir pu réagir, elle se leva sans perdre une seconde. Son geste brusque réveilla en elle la blessure qu'avait engendré la lame que le capitaine dut garder. La douleur n'étant pas un problème, elle se hâta d'observer rapidement les lieux avant de se remettre en route. Bien qu'il s'était enfui, Valh savait où Moren se cachait. Peut-être avait-elle encore une chance de le rattraper.