Elle peut entendre les cris, les crépitements tout autour d'elle. Lames frappantes, crissantes. Pas forcés, et trébuchés. le sang filant dans l'air lorsque soudain, une des épées file à l'envolée pour mieux riposter. Le bruit du roulement d'un objet lourd sur le sol et l'odeur de camphre, mêlée à celle du métal. Il fait chaud, étouffant, ses lèvres sèchent sous l'air, et à force de course effrénée. Elle n'arrive pas à voir ce qu'il se passe, dans le flou parcourant ses yeux. Mais c'est la guerre. Pure, dure, ignoble et impitoyable. De nouveaux cris, stridents et déchirants surviennent et avec eux le bruit répugnant du sang versé. Son pas ralentit quand soudain, elle arrive près d'un homme vêtu d'une cape blanche, enfermé dans ce qui semble être un cercle magique. Il relève la tête et la regarde, non ... il la fixe, son visage change et elle le reconnaît. Un tableau, un pinceau, son doux sourire. Mais son image disparaît peu à peu, ne devenant que cendre dispersées au vent. Sa main s'étend, comme pour arrêter ce process tragique. Puis, plus rien. Ahri se réveille, inspire longuement car elle a l'impression que l'on a tenté de la noyer. Ses doigts se portent à ses lèvres, un goût de cendres et de peinture fraîche s'y sont mêlés. Incarnation de ce cauchemar, dont elle ne comprend pas la totalité du sens. Pourquoi est-il ... là. Il n'a pas à être là. Et qu'était cette guerre. Confuse, la Vastaya se lève de son point de repos et s'étire, ses queues s'agitant nerveusement. Cela fait une semaine qu'elle traque sa proie, et elle n'a toujours rien, si ce n'est des sous fifres et des malandrins liés au sujet de ses préoccupations. Les rumeurs disent pourtant qu'après une escale sur l'une des îles de la Flamme bleue, celui-ci s'est rendu à Bilgewater. Le bras droit de ce haut commerçant ionien, serait de ceux trempant dans des affaires louches et aurait de surcroit en sa possession quelque chose qui pourrait bien intéresser la renarde. Mais rien. Il ne vient pas dans cette taverne pourtant réputée pour la vente de ses charmes, et dans laquelle il aime faire des incursions en posant pied sur les quais de la ville. Il ne me reste plus qu'à prendre mon service sous les traits de cette serveuse ... Ahri soupire et laisse le courant de magie spirituelle la parcourir. Dans des crépitements et souffles, son apparence change peu à peu, effaçant ses queues et oreilles, changeant ses cheveux noirs en un roux flamboyant et ses yeux dorés en vert émeraude, et parsemant son visage devenu plus arrondi de tâches de rousseurs. Habillée et lavée, elle file vers son lieu de travail, en espérant que cette fois il apparaîtra.
Le soir arrive, et pas de trace de sa cible. Pourtant, son capitaine et son intendant sont présents. Depuis leur entrée dans l'établissement, Ahri, connue sous le nom de Jeïn, a réussi à les charmer assez pour que leur attention se tourne exclusivement sur sa personne. Quitte ... à ce qu'ils se battent pour obtenir ses faveurs. Elle continue de servir les clients, d'entretenir les conversations en restant cette radieuse et charmante rousse cachée derrière son comptoir, tel un petit bijou enfermé dans sa vitrine. Quelqu'un se pose sur l'une des assises du comptoir alors qu'elle sert les verres aux derniers assoiffés. Comme une fleur, et opiniâtre dans son travail, Jeïn se met face à cette cliente.
Puisqu’elle était à Bilgewater, Akali était certaine d’une chose, elle voulait en savoir davantage sur la région, et ne pas rentrer à Ionia tout de suite. Quelques nouvelles des Terres premières étaient arrivées à ses oreilles quant à différents mouvements la bas, mais elle faisait confiance - malgré toutes les discordances qu’il pouvait y’avoir entre eux - à Shen et au Kinkou, ainsi qu’aux grandes figures de Ionia pour protéger les terres qu’elle portait aussi haut dans son coeur. Et quitte à être ici, dans un port « réputé » pour diverses choses, autant mettre ses talents à l’oeuvre. Elle avait perdu la trace de Kayn — avec le quel elle s’était pourtant étrangement particulièrement bien entendu, qui l’eut cru ? — quelques jours plus tôt, et s’était ainsi retrouvée à effectuer diverses taches pour payer sa nourriture — des morceaux de tentacules épicés, sans nouilles cette fois et sans qu’ils ne finissent à l’eau, et un peu trop d’alcool, ce qui ne lui avait pas forcément bien réussi. Et ainsi, se retrouvant seule dans une ville où la population n’était pas spécialement celle dont elle avait l’habitude, Akali se retrouvait un tant soit peu perdue. Heureusement qu’elle était débrouillarde, et bon, en toute honnêteté la façon dont un grassouillet malandrin qui avait tenté de l’approcher s’était retrouvé avec la lame d’un Kama contre la gorge devant un public effaré, lui avait permis de rester tranquille pendant quelques jours.
C’est le bouche à oreille, et quelques rumeurs sur un haut commerçant Ionien et son bras droit qui la sortirent néanmoins de sa période de « tourisme » si tant est qu’elle ait pu nommer ça ainsi. Affaires louches, et mauvaises actions, suffirent à la faire tiquer, et s’intéresser davantage au sujet, se décidant alors à faire ce qu’elle faisait le mieux. Assassiner les menaces pour Ionia. Se débarrasser des mauvaises personnes. Elaguer l’arbre, comme disaient les vieux dictons du Kinkou. Tel avait toujours été son role - ou pas toujours, mais elle ne s’étendrait pas sur le manque de confiance de sa génitrice envers elle, et sur l’histoire de Faey qui laissait d’ailleurs toujours ce brin d’amertume en elle — et même si ses avis divergeaient quelques fois avec le Kinkou (souvent) elle continuait de le faire à la perfection. (Ou presque.)
De fil en aiguilles elle avait finalement alors trouvé une piste, et si elle ne ressemblait clairement pas à la majeure partie de la population de Bilgewater, elle ne se démarquait plus tant que ça. Elle était une ninja aprés tout, elle savait rester discrète pour faire ce qu’elle devait. La trace l’emmenait dans une taverne, sur la quelle elle s’était un peu renseignée — mais pas trop, elle avait quand même toujours le gout du risque et de l’imprévu — et elle était décidée à agir ce soir. Apprêtée pour l’occasion, avec des lames cachées un peu partout sous sa tenue, elle n’attendit finalement plus, et pénétra dans la taverne. Son objectif était clair, elle allait trouver cet homme, et … elle mettrait fin a ses sordides exactions.
Quelques minutes à peine passées dans la taverne, et assise sur un des tabourets au comptoir elle essayait de discerner les tableaux sur les quels des noms de boissons tous plus sordides les uns que les autres étaient écrit dans une écriture peu conventionnelle - et quasi illisible pour elle - quand une femme se posta devant elle. Cheveux roux comme les flammes et yeux semblables aux beautés de la nature, l’humaine semblait assez sympathique, et Akali avait toujours cet engouement presque candide et enfantin quand elle rencontrait des gens, en opposition avec sa nature profonde, comme si au fond elle était différente de l’assassin sans maitre. — Bonjour, enfin Bonsoir ! Je suppose oui ! Trop d’exaltation dans sa voix, alors qu’elle essayait de regarder quand même autour d’elle si elle ne voyait pas apparaitre l’homme qu’elle cherchait, et dont les descriptions avaient quand même étaient trés claires. — Je vais prendre un alcool, pas trop fort et un peu sucré. Je vous fais confiance. Son sourire était leger, et peut être qu’elle n’était pas vraiment à sa place ici, pourtant elle ne pouvait pas s’empecher d’essayer de tisser une conversation. Aprés tout, si les serveurs de cette taverne faisaient bien leur travail, ils devaient connaitre leurs clients non. —A vrai dire, je cherche quelqu’un ici, vous l’avez peut être vu. Et voila qu’elle commencait à le lui décrire, dans les grandes lignes. Sans se douter au fond qu’elle n’était pas la seule à le chercher. Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite, elle était bonne pour ça sans le savoir.
Dim 17 Avr - 11:42
Ahri
IONIA
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Date d'inscription : 13/03/2022
Feat Akali & Ahri
Do not fear the Reaper.
La nouvelle cliente tranchait avec le reste de la populace habituelle traînant dans ce lieu. Plus chaleureuse, sans doute jouasse et candide, à ses risques et périls. Ou bien n'est-ce là qu'un faciès de circonstances, avant que l'ambiance ne change. Dans tous les cas, l'étrangère ajoute à sa manière une fraicheur dans tout ce fatras cacophonique et brûlant. Ahri sourit de plus belle, posant ses deux mains sur le bois du comptoir, prouvant ainsi son intérêt pour cette singulière personne. Un alcool peu fort et un peu sucré ? Oh. Serait-elle du genre à aimer la marche sur un fil ... car il est de notoriété que ce genre de mélange peuvent être traîtres, et affirmer d'autant plus votre soif, si la chose se dénote comme confortable pour le palais et les papilles. Les iris vertes de Jeïn se mettent à pétiller sous ce nouvel éclat fourni par cette liberté de choix, et de caresses gustatives.
— Très bien, je vous fais ça.
Sachant qu'à Bilgewater, plaque tournante du commerce maritime, des marins soiffards en quête d'oubli après un long et éreintant parcours en mer, l'alcool est roi. Si une échope, un bar, ou même un établissement aux mœurs répréhensibles selon les principes de la haute société n'a pas une dose significative de boissons à proposer, on peut aisément assurer que celui-ci mettra rapidement la clé sous la porte. Jeïn pivote donc sur ses sandales et se met sur la pointe des pieds pour attraper ce qui conviendrait le mieux à sa nouvelle assoiffée. Une bouteille de rhum de bonne qualité, pour commencer. Viendront ensuite les jus à déposer en fond de ce godet qu'elle pose délicatement devant la jeune femme; le tout en fredonnant l'air joué par le barde calé au fond de la salle. Si Ahri avait en cet instant ses oreilles de Vesani à vue, celles-ci se mettraient à légèrement s'agiter. En effet, la question posée par la jeune femme éveille soudain sa curiosité.
— Quelqu'un ? Cela dépend de qui vous cherchez, j'dirai. Jeïn hausse les épaules. C'est vrai après tout. Il y a du monde, et quelqu'un c'est assez vaste. Elle verse un jus jaune à la senteur sucrée et acidulée dans le fond du verre. — Si c'est une femme, la patronne a que de ça à vous proposer, selon vos goûts. Peut-être que la jeune femme s'offusquerait face à une telle proposition mais la nature est ainsi faite. Les goûts et les couleurs, comme on dit. — Pour les hommes, il faudra être un peu plus spécifique, car voyez-vous, j'ai beau être consciencieuse dans ce que je fais et ce que j'vois, m'dame, j'suis pas devineresse.
Peut-être que cela va même lui permettre de confirmer son léger soupçon, à savoir que cette femme, sous ses airs rayonnants, cherche quelque chose de moins lumineux. Quelque chose qui, assurément est si commun dans les ombres des grandes villes comme Bilgewater. En tout cas, durant leur conversation le moral de la clientèle n'est en rien entamé par cette légère ombre qui tente de planer au dessus de leurs têtes. Ça frappe paumes contre paumes en rythme, ça attrape des hanches et boit à tout va. Le capitaine qu'elle cible depuis le début de la soirée commence cependant à s'agiter ... il semble en proie au doute et jette même quelques regards nerveux vers l'entrée de l'établissement. Et si finalement ... la vastaya se retient bel et bien de montrer quelque euphorie pouvant la rendre suspecte, bien que ses doigts tremblent légèrement d'excitation. Elle en est sûre à présent : l'homme ne va pas tarder à arriver.
Elle qui préférait la liberté de la nature, et les grandes terres magiques de Ionia, se retrouvait dans un endroit où elle n’était guère à sa place. Que faisait elle ici déjà ? Pourquoi s’occupait elle de cette traque alors que d’autres personnes auraient peut être pu le faire et beaucoup mieux qu’elle ? Simplement parce qu’elle était la, et au fond, sur qui compter d’autre qu’elle même, quand on savait qu’elle était capable de réussir bien des missions, et qu’au moins, elle ne se laisserait pas perturber par les agréables personnes qui semblaient peupler cet endroit, pas parce que les personnes n’étaient pas à son gout non, mais parce qu’elle n’était pas friande de la plupart des choses que pouvaient amener les plaisirs de la chair. Pas comme ça du moins. Elle était cependant comme une enfant au milieu d’un stand de bonbons, et demander un alcool un peu sucré était peut être le signe de sa jeunesse et de sa naïveté quant au lieu dans le quel elle se trouvait, mais elle ne se voyait pas prendre autre chose. Tant pis. Elle était le genre de personne à vivre dans le moment, elle regretterait peut être les choses plus tard, ou peut être jamais, qui sait ?
Le gobelet posé devant elle elle se perdit quelques instants dans la contemplation de l’aisance avec la quelle la femme devant elle semblait le remplir, c’était quelque chose de fascinant que la création d’alcool, et Akali si elle ne s’y était jamais intéressée restait néanmoins cette jeune femme qu’un rien pouvait captiver. C’était fou peut être de se dire que cette même jeune fille candide par moments et passionnée de toutes les petites joies de la vie, pouvait être un assassin précis et sans remords quand il le fallait ? La vie était faite ainsi. L’enfant qui sautait sur les cochons pour tenter de les attraper, était devenue ce qu’il fallait pour son peuple, et elle le faisait bien. Ça ne l’empêchait pas de profiter d’un moment de calme et de presque joie. — Merci beaucoup, ça a l’air délicieux. bien entendu, ça le serait davantage avec quelques bols de ramens bien épicés comme elle en mangeait souvent chez elle, mais ce fait attendrait, et son estomac ferait avec le manque qu’elle ressentait soudain à la pensée de ce délicieux plat qui était son préféré.
Autour d’elles, l’atmosphère restait sensiblement la même, et Akali ne tarda pas à poser sa question, sure d’elle qu’elle était, d’obtenir une réponse. Elle avait oublié peut être que les choses ici à Bilgewater étaient différentes qu’a Ionia, et quand la serveuse sembla se méprendre sur ses motivations, un léger rouge monta de ses joues à ses oreilles que par malchance sa queue de cheval typiquement Ionnienne ne cachait pas. — Non non ! Je veux dire… Ah elle n’était pas offusquée non, mais elle était on ne peut plus gênée d’avoir été confondue avec un client. Pas parce que cela était choquant, non, chaque personne faisait ainsi qu’il ou elle le voulait, mais tout simplement parce qu’elle n’avait pas l’habitude d’être dans ce genre de situation la. Je ne suis pas ici pour ça, enfin, pas pour payer quelqu’un, pas qu’il n’y’ait de mal à ça ou quoi que ce soit bien sur, mais non, juste un verre, c’est déjà suffisant. et voila une ninja un peu gênée de cette proposition.
Se concentrant dans le verre dans le quel les jus continuaient d’être versés et melangés avec des fleurs, elle secoua un peu la tête, tentant de se reprendre. Heureusement autour d’elles l’ambiance était animée, euphorique, exception faite d’un homme dans un coin de la pièce semblant plus agité que les autres. Voila. En se concentrant sur les choses autour d’elle elle parvenait à se calmer, et finalement elle se reprit, un peu plus sure d’elle. — Non, je cherche un homme. Un Ionien dont les actions passeraient souvent en dessous des radars des autorités. Physiquement je sais qu’il est plus grand que vous et moi, et qu’il dispose de longs cheveux noirs. Une apparence un peu banale, pour un homme qui ne l’est pas vraiment, si vous voyez ce que je veux dire. Ce disant, elle regarde les traits de la femme, cherchant à savoir si il y’a quelque chose de suspect dans ses mouvements, ou ne serait ce que dans son regard qui semble souvent devier vers quelqu’un.
Soudain néanmoins, alors qu’Akali s’apprêtait à parler à nouveau, la porte s’ouvre, sur une silhouette qui semble familière mais qui ne peut pas l’être, et machinalement Akali vérifie que ses armes soient toujours en place la où elle les a cachées dans sa tenue. L’homme semble être arrivé. Il faudra être discrête. Ou rapide.
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