Après un long moment en mer, à retrouver des fantômes du passé (et un amour inconscient de jeunesse), le petit bateaux de pécheur avait fini par accoster sur l’un des quais de Bilgewater. Il était temps pour Muramasa d’accoster, car la pâleur de son visage en disait long sur son état de santé actuel. C’était comme si sa vitalité lui avait été absorbé et nul ne saura si la chose qui vient de replonger y était pour quelque chose. Ce qui était sûr en revanche, c’est qu’il ne s’était pas fait prier pour quitter le navire, lui qui ne pouvait plus supporter ses ballotement incessants. Ce brave pécheur, à qui il avait donné un bon coup de poing au visage pour le ramener à la raison, reçut de la part de son passager ionien une bourse contenant dix pièces d’or. Il ignore si cela sera d’une grande utilité sur cette île, mais il espère que la compensation sera suffisante pour avoir imposé sa présence, et ses règles soit dit en passant, mais également qu’il garde, malgré leur petite mésaventure en mer, un bon souvenir de son passager.
À peine la semelle de sa chaussure se pose sur le bois du quai que l’odeur nauséabonde du poisson fraichement péché lui fouette le visage et vivifie ses nausées. Un pas. Deux pas. Trois pas, bien que celui-ci fût difficile et impossible d’avancer plus. L’homme tout de noir vêtu, cornu et doté d’écailles dans la nuque s’arrête en prenant appui sur une bite d’amarrage. Son autre main se pose sur son ventre, ballonné, puis remonte bien rapidement devant sa bouche pour retenir et couvrir un premier haut-le-cœur. Comment on peut vivre là-dedans… pense-t-il dans un coin de son esprit, n’ayant pas souvenir que les carcasses découpées et saignantes des gladiateurs vaincus par sa lame avaient une odeur aussi … Frappante. Pensant que cela lui était passé, il se redresse, mais grimace. Il était écœuré et à plusieurs reprises, Muramasa ravalait sa salive en espérant que cela change quelque chose. Son teint affreusement pâle et ses yeux cernés par la fatigue accrue.
« Diète-moi c’drôle d’oiseau qui s’est perdu. Il est blanc comme un cul. Pour peu, v’là qu’il va finir à la flotte, ha ha ! » Un homme assis à ce qui semble être une terrasse de fortune, dont la table et les chaises étaient un ensemble de tonneau plus ou moins petits, le drap un filet de pêche, ventripotent et tenant une chope à la main, semblait s’amuser de son sort. Il était accompagné d’un autre homme, tout aussi gras et barbue, mais chauve celui-ci. « Allons mon gars ! Viens donc t’rincer l’gosier avec nous. Ça fait toujours c’t’effet là, l’odeur de la poiscaille, chez les bleus d’ton genre. »
Est-ce qu’il avait vraiment envie de perdre son temps à se rendre ivre mort pour oublier ? Non.
Muramasa se redresse du mieux qu’il peut, toujours avec cet écœurement stagnant dans l’œsophage et il s’efforce de garder une certaine prestance pour leur répondre poliment : « La proposition est intéressante, Messieurs, mais j’ai … J’ai à faire. » coupé par un nouveau haut-le-cœur, cette fois-ci en les regardant mieux, eux et leurs tenus avec quelques restes d’entrailles de poisson, le demi-démon se dépêche de s’éloigner deux.
Cela dit, l’image lui trotte en tête et entre ça, l’odeur, le manque de force, le dépaysement total, ce qui devait arriver arriva ; Il se dépêcha d’aller dans un coin pour rendre ce qu’il avait dans l’estomac, c’est-à-dire pas grand-chose depuis trois jours, derrière une pile de tonneau. “Je t’avais dit que ça n’allait pas être une partie de plaisir chez ces crasseux.” - « J’me passerais de tes com- ! » Deuxième service et une phrase qui ne sera pas terminée. Son démon s’en fiche un peu à vrai dire, il connaissait déjà la fin de celle-ci par le biais de ses pensées.
A se balader sur le port on retrouve parfois de droles de choses. Et non Asotz ne parlait pas de lui qui ne ressemblait plus a rien si ce n’est une creature mutilée. Il ne se souvenait même pas de l’epoque ou il avait été un grand esprit heroique un peu immature. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, les griffes et les ongles jaunatres, une peau grise et pale lui donnant un air maladif. Des cernes inquietantes et des enormes cicatrices dans le dos qui l’avaient cloué au sol a jamais. Vetu d’une cape avec une capuche sur la tete, il errait sur le port en se cachant un peu ne voulant pas essayer qui que ce soit avec ces grands crocs et sa tete etrange.
Mais il y avait visiblement encore plus mal en point que lui. Il ne savait pas trop pourquoi il s’aprochait des bruits de deglutissement derriere les tonneaux. Surtout que ca lui donnait envie de vomir lui-même. Le spectacle allait etre degoutant mais c’était machinal tout comme ces mots qu’il prononcait avec ca voix fatiguée.
- Euh ca va la derriere ?
Ce n’était pas le premier mec bourré qu’il croiserait. Et si c’était un type qui ne se controlait plus et qui le tuait ? Oh franchement si ca arrivait ce serait plus une délivrance qu’autre chose. Asotz ne savait même pas pourquoi il cherchait a survivre de toute façon. Peut etre parce qu’il avait une dette envers cette Saerun et qu’il l’appreciait un peu. Ou peut etre que c’était autre chose.
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Dim 19 Fév - 14:39
Muramasa
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Courbé en deux derrière sa cachette de fortune, ce fussent des sons peu mélodieux qui attirèrent l’attention de cette figure familiale, mais méconnaissable sur l’instant. Muramasa ne s’était pas retourné immédiatement et contrarié par sa posture, car sa droiture, dont il était si fier, était ébranlée, il peste un : « Est-ce que j’ai l’air d’aller bien ? Tss ! », agacé plus par lui-même que par la question, même s’il avait la sensation qu’on se moquait de lui et à raison, puisque tout corroborait pour attirer les railleries et la stupidité semblait gravité autour de sa personne. Le plus inquiétant dans cette histoire c’est que, comme dit précédemment, il n’avait rien mangé depuis des jours et donc, cela lui tirait inutilement sur l’estomac. Tout ce qui en ressortait, c’était la bile et du sang, ce qui l’enfermait dans un cercle écœurant et vicieux. Pense à autre chose. Écoute-moi, pour une fois, gamin. Murmure le démon dans sa tête, car dans mansuétude, il essaye d’attirer l’attention de son avatar sur lui, afin qu’il ne se préoccupe plus de son état de santé et de son environnement, l’aidant ainsi à s’arrêter. Son ton était néanmoins plein de dédain et sa simple voix, extrêmement agaçante pour l’ionien. Cela fonctionne en revanche, puisque Muramasa se redresse, son égo titillé par son démon et bien décidé à lui prouver l’exact inverse de ses propos.
Démon qui rit intérieurement, puisque c’est exactement ce à quoi il s’attendait et ce qu’il espérait déclencher. Il y a tout de même un avantage dans ce port ; l’eau ne manque pas. Il s’approche de la surface, méfiant de tout de même comme s’il craignait que quelque chose surgisse de son propre reflet, puis commence à se rincer le visage. C’est d’ailleurs cette même surface aqueuse qui lui permet de constater que l’inconnu l’ayant interpellé est toujours là. « Veuillez m’excuser pour ma réponse précédente. Je manque de sommeil et j’ai du mal à me faire à … l’environnement local, dirons-nous. » La première excuse était tout aussi véridique que la seconde, puisque Muramasa n’avait pas tant eu l’occasion de se reposer.
Une fois à nouveau présentable, il se retourne et dévisage cette ombre plus petite que lui (dorénavant), drapé dans sa cape et dont la capuche lui empêchait de voir le visage de son vis-à-vis.
« Vous m’avez l’air de quelqu’un d’un peu plus sobre que la moyenne. Je cherche la capitaine Fortune. Je suis envoyé pour parler affaire avec celle-ci. » Une potentielle alliance, avec la pègre de Navori, pour enquêter et repousser cette fichue brume. Cela dit, Muramasa n’entre pas dans les détails, car il estime ne pas avoir à le faire. D’autant que cette personne, aussi soucieuse de son état de santé soit-elle, ne s’était pas présenté. « Je m’appelle Muramasa. Juste “Muramasa”. » Il n’y a plus rien d’autres à dire, de toute façon… L’ombre du chagrin a assombri sa voix l’espace d’un court instant, alors que le lieutenant de la pègre navorienne semble se détendre. Son coude s’appuie sur la garde de son katana accroché à sa ceinture, alors que d’une main, il sort une cigarette de la poche de sa veste, puis l’allume simplement en passant cette même main devant.
Ce n’était probablement pas bon pour ce qu’il avait, mais pourquoi pas. Au moins l’odeur du tabac couvrira celle du poisson pourri le temps que son bâtonnet fume encore. « Je cherche également un endroit où loger, si vous connaissez mieux que le capitaine que je cherche, Monsieur… ? » L’interrogation traine sur la longueur, invitant l’ombre capée à se présenter.
Ah ouais bon d’accord ca apprendrait a Asotz d’avoir voulu … Il ne savait même pas quoi en fait. Ce n’était pas comme s’il aidait les gens d’habitude. Alors il était juste la a le fixer avec l’air confus comme ci … Ca n’avait aucun sens non ? Mais il ne s’attendait pas a recevoir des excuses non plus.
- L’environnement local …
Ce mec puait l’alcool a plein nez alors il n’y avait pas que l’environnement a son humble avis. Surtout qu’il en avait passé des soirées a gerber a cause de l’alcool qu’il avait bu pour essayer de dire a son cerveau malade de se taire.
- L’alcool local aussi non ?
Sobre oui il l’était mais est ce qu’il avait des infos sur le capitaine fortune ? Non. Est-ce qu’elle était au moins la Asotz n’en savait rien.
- Je suis peut etre sobre mais je ne suis pas vraiment sociable alors je ne saurait pas vous renseigner.
Pas de chance non. Mais il tiquait un peu au nom. Comme s’il l’avait entendu quelque part. Sans doute lu dans un livre, entendu mentionné par quelqu’un. Mais c’était un peu commesi c’était different d’ailleurs il repetait betement juste …
Ce n’est pas comme ca qu’on parlait aux inconnus en fait. Mais Asotz ne savait pas vraiment comment on faisait donc bon. Dormir quelque part ? Il y avait bien une auberge un peu plus loin ca pouvait faire l’affaire oui.
- Je connais une auberge pas si loin ca doit etre a 15mn de marche d’ici et c’est relativement propre il y a juste un peu de bruit parfois la nuit …
Des marins ou voyageurs qui s’amusent avec des filles de joies bon. Mais a l’age de ce garcon il devrait comprendre. Ah oui les presentations c’est vrai.
- Asotz,c’est mon nom …
Mais est ce que c’était une information importante ? Pas du tout.
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Dim 19 Fév - 18:50
Muramasa
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Les volutes de fumée, aussi toxiques soient-elles, parvenaient à lui redonner quelques couleurs. Elles se reflétaient dans ses écailles noirâtres, bien plus nombreuses qu’il y a des années, sur son front et sa nuque, ainsi que sa corne bien plus protubérante également. À chaque “laissée aller”, le démon prend plus d’espace sur son apparence, gommant ainsi doucement mais surement l’humanité physique de son avatar. À la question de l’alcool local, Muramasa n’avait pas pu s’empêcher d’hausser un sourcil, à la fois interrogé et froissé. « Je ne me souviens pas vous avoir insulté. Je sobre et je n’ai pas touché à une seule goutte d’alcool depuis mon départ de Ionia, si vous voulez tout savoir. » Son regard se fait plus sombre, plus courroucé, tandis qu’il recrache sa fumée de cigarette. Un tel regard en aurait fait trembler plus d’un à Navori, car il faut être stupide pour froisser le “dévoreur de noxien”. Cela dit, il n’a pas l’intention de se faire remarquer à peine débarquer à Bilgewater, alors il se tient tranquille et ce n’est qu’une mise en garde subtile. Une menace à peine voilée. « Tant pis. » souffle-t-il, déçu il est vrai, mais sans plus. C’est plutôt l’idée de retourner cette ville de soulard pour espérer tomber sur une autre personne sobre et apte à lui répondre qui le décourage par avance.
« Chouette ? Pour quelle raison ? Je n’ai pas l’habitude d’une telle réaction. » Plus la conversation avance, plus Muramasa le trouve bizarre. Au point de remettre en question la sobriété de ce garçon, à répondre ainsi à un inconnu. « Si ce n’est que parfois, ça n’est pas dérangeant. Je suppose que ça ressemblera de près ou de loin à la garçonnière qui me sert de foyer. Je peux vous demander de m’y conduire ? Je vous payerais si vous êtes de ces gens à aider les autres avec compensation en retour. »
Un bref amusement apparaît. Muramasa avait troqué un guide pour un autre, mais ce n’était pas plus mal. Ce n’était sûrement pas les deux jovial précédent qui étaient en état de le conduire dans un lieu où se reposer. Il ne serait pas reposé d’ailleurs dès l’instant où il aurait accepté l’offre. Un amusement qui s’efface tout aussi vite qu’il est apparu en entendant le nom de son interlocuteur. Une vague de rage le transperce, comme si une vieille blessure venait d’être rouverte et pourtant, il parvient à la contenir. Sans doute à cause de son humanité, qui était profondément blessé de ne jamais revoir le vastaya revenir le chercher. Il sort avec un geste vif et précis, trop pour être effectué par un homme soul et qui prouve à lui seul sa sobriété, son katana. La lame noire, dotée d’un filigrane en vague, vient soulever la capuche de l’homme pour la retirer sans qu’il n’ait son mot à dire d’un geste précis, mais presque sévère.
Ce qu’il voit calme tristement sa colère et s’il n’avait pas gardé en mémoire le visage de son ami, sans doute ne l’aurait-il pas reconnu. « Dans quel état tu es… » Une part de lui avait envie de le châtier pour ne pas avoir tenu parole. Même si son corps et son esprit ne sont plus que l’ombre de ce qu’il était, l’honneur lui tient toujours à cœur. Cette part était néanmoins étouffée par la pitié. Elle n’efface pas la colère, mais elle remet à plus tard la punition et aide l’humain a gardé maîtrise de ses émotions. « Emmène-moi à cette auberge. » C’était un ordre, alors qu’il rengaine son sabre et que ses deux yeux orangés s’étaient remis à bruler de passion, malgré sa façade de marbre. Illustratrices de ses difficultés à contenir les flammes de son âme et leur destruction.
Wow maintenant le voila qu’il savait sa consommation d’alcool. D’accord mais euh il ne demanderait pas d’où venait cette odeur de biere alors. Peut etre que c’était l’air du port tout simplement. Encore une fois l’homme semblait etre sur la defensive mais Asotz n’était pas la pour chercher le conflit.
- Ce n’était pas une insulte c’est plutôt commun ici les gens ivre et puis l’alcool ce n’est pas si mal.
Il disait ca en connaissance de cause … M’enfin ok si etre saoul était une insulte ca n’en rajoutait qu’une de plus sur ce qu’on pouvait utiliser comme mot pour décrire le résidu de Vastaya qu’il était. Bref il ne pouvait pas le renseigner et en plus passait pour un idiot avec cette reaction. Voila c’était exactement pour ca qu’il ne parlait plus aux gens.
- Euh eh bien car c’est un chouette nom ?
Quoi il voulait le payer pour … Ouais bon il n’allait pas demander de l’argent. Pour quoi faire. Ce n’était pas comme s’il s’en servirait pour acheter des choses qui le passionnaient car il n’y avait rien qui le passionait. Quand a la nourriture il avait tout ce qu’il fallait sur le Kraken. Peut etre pour de l’alcool … ? Oh non non stop.
- Euh eh bien pas besoin d’argent je peux vous montrer.
Woooow attendez pourquoi est ce que le type avait l’air enragé d’un coup en entendant son nom ? Il n’était pas si connu que ca et il ne ressemblait a personne qu’il avait tué, il sursautait alors que sa capuche tombait a cause de sa lame.
- Quoi ? Euh … ? On se connais ?
Avant ? C’était avant c’est ca ? Il remit rapidement sa capuche ne voulant pas plus de regards sur lui.
- Si c’était avant je suis désolé je ne me souviens plus de rien avant de … Hum je ne sais plus. Le bateau peut etre ou … L’explosion ou … Muramasa. Je me souviens de ce nom. Hmph …
L’auberge oui. De toute facon ce ne serait qu’une personne de plus qu’il decevrait ou degouterait. Ca ne changeait pas. Ca ne changerait jamais hein ?
- L’auberge oui je crois que ca vaut mieux.
Il se mit a marcher rapidement vers l’auberge.
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Dim 19 Fév - 21:46
Muramasa
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« C’est bien ça, le problème. » souffle-t-il de dépit, alors que cet individu lui annonce que ce n’est pas tant une insulte, puisque c’est la norme ici. Muramasa n’avait pas envie de débattre éternellement sur l’alcool et puis, il n’était pas non plus de ces défenseurs de la sobriété, estimant qu’un homme était libre de se mettre minable s’il le voulait, tant qu’il ne l’embarquait pas de force dans son euphorie forcée.
D’autant que l’atmosphère avait pris une tout autre tournure. L’agacement et la rage étaient montés d’un cran, alors qu’il peinait à garder son self-contrôle. Il semblait même l’avoir terrorisé ou surpris, qu’importe. Ce n’était pas le but premier de son geste, mais ce n’était pas non plus décevant de le voir tressaillir. Ses muscles se détendent en entendant Asotz lui avouer qu’il était amnésique. Qu’il ne se souvenait de rien, si ce n’est son prénom, un bateau et une explosion. Ce serait inutile de lui demander ce qui s’est passé. Comment pourrait-il lui raconter sans aucun souvenir ? Alors s’il avait réussi à ne pas boire une goutte d’alcool depuis son départ de Ionia, il y a fort à parier que sa première commande dans cet auberge jusqu’où il le guidait serait un verre pour oublier ce qu’il vient d’entendre et apaiser cette blessure au cœur affligée. « Oui. Cela remonte à longtemps. Tu t’es battu à mes côtés et tu m’as protégé mainte fois. Nous étions amis, même si certains prétendaient que c’était plus qu’une amitié. On a été capturé et j’ai perdu mon humanité ce jour-là. Les noxiens nous ont traité comme du bétail. Toi parce que tu étais un Vastaya. Moi parce que je n’étais plus un humain. Mais tu m’as promis de revenir me chercher, alors que je crépissais dans ma cellule et que j’étais au fond du trou. Je t’ai attendu, mais tu n’es jamais revenu. »
Muramasa lui répond d’un ton froid et solennel. Il ne lui adresse pas un regard, il se contente de suivre sa silhouette jusqu’à cette auberge et répondre à ses questions de la manière la plus formelle et claire qui soit. La dernière phrase est remplie de rancune. Quelque part, il lui envie son amnésie, car il aurait aimé qu’on lui efface de sa mémoire la solitude et les cris de ses camarades ioniens qui périssaient sous sa propre lame pour le “spectacle”. Il aurait aimé oublier n’avoir été plus qu’une bête lâchée dans l’arène, rendue fou par l’isolement et la torture.
Les portes de l’auberge finissent par être vus et sans plus attendre, le lieutenant s’engouffre à l’intérieur. C’est en effet plus propre qu’il ne l’imaginait et c’est sans plus attendre qu’il se dirige vers ce qui semble être le gérant pour demander le logis et le couvert pour cette nuit. Il dépose sur son comptoir une bourse remplie de pièce d’or et compte tenu du prix qu’il venait de m’être, il s’était attiré plus que la sympathie du gérant, qui se mit à le traiter comme un roi. Muramasa était loin de se douter qu’il venait de donner dix fois plus que le prix classique d’une chambre et le gérant ne comptait pas le lui dire. Encore moins lui rendre la monnaie. Il lui assurait cependant qu’il était ici chez lui et qu’il pouvait demander n’importe quoi. Ne suivant que son élan de mélancolie, il demanda : « Un spiritueux. Le plus fort que vous ayez. Ainsi que le plat du jour. Pour deux. » La bouteille était mise sur le comptoir et Muramasa l’avait saisi, avec les deux verres. On lui assura que son assiette allait arriver et qu’il n’avait plus qu’à s’installer à cette table plus loin.
Ce qu’il fit sans trop chercher, trop épuisé et assommé par son voyage et ces retrouvailles décevantes.
L’alcool n’était pas le plus gros probleme a l’heure actuelle de toute façon. Non le plus gros probleme était que Asotz connaissait ce type et reciproquement. Mais il ne s’en souvenait pas. Une deception supplementaire. C’est une habitude qu’il avait prit en plus des gens qui le regardaient comme s’ils se demandaient comment un truc comme lui pouvait vivre. Mais il ecoutait Muramasa conter ce qui ressemblait a un mythe. Il se battait maintenant mais ce n'etait pas pour sauver ou proteger. Enfin il essayait de defendre les gens du Kraken mais ca semblait bien moins heroique.
- Je vois … Je suis désolé pour toi. Si je ne suis jamais revenu c’est parce que le Asotz que tu as connu est mort ce jour la.
Il ne meritait même pas un regard de cet homme. Il pouvait comprendre … Apres tout il lui avait fait une promesse qu’il n’avait même pas tenu. Et il était pathétique vraiment. Il n’hesiterait pas a s’eclipser et a laisser Muramasa en paix une fois qu’ils seraient a destination, mais une fois passé les portes de l’auberge la situation etrange l’empechait totalement de prendre les devant pour suivre. Il fixait la bourse qu’avait donné Muramasa a l’aubergiste avec la bouche a moitié ouverte. Ah bon sang s’il avait encore autant d’argent, il serait vraiment une proie de choix pour des pirates.
- Euh ….
En plus il venait de se faire inviter. Les yeux jaunes d’Asotz clignaient betement derriere la capuche qu’il avait bien vite remit pour eviter les regards insistant. Il suivit donc Muramasa avec l’air un peu perdu avant de s’asseoir.
- M … Merci pour ce repas et ca mais … Il ne fallait pas mettre autant pour une chambre dans un endroit comme celle la tu sais ? En plus tu pourrais te faire attaquer.
Il regardait le verre, oh il allait avoir besoin de beaucoup d’alcool c’était sur.
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Dim 5 Mar - 23:23
Muramasa
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Durant les secondes qui suivirent, Muramasa n’avait prononcé aucun mot et adressé aucun regard à celui qui fusse jadis son ami. Son calme était sur le fil du rasoir, près à tomber dans l’oubli d’un moment à l’autre pour laisser place à un vent de colère. C’était au nom de cette amitié qu’il s’évertuait de ne pas céder, mais rien n’allait depuis qu’il était arrivé dans cette ville et il se demandait si tout cela n’avait pas été un mauvais tour du destin. « Je m’en fous de tes excuses. Si j’ai appris quelque chose au fond de ma cellule, c’est que ce n’est pas en se lamentant qu’on parvient à avancer et puis, je suis passé à autre chose depuis. » dit-il d’un ton ferme, bien qu’avec un peu de lassitude et de déception au fond de sa voix, comme s’il cherchait à se convaincre lui-même de ce qu’il avançait à haute-voix, alors qu’il jette sa cigarette avant d’entrer dans l’établissement.
En effet, la somme qu’il venait de poser sur le comptoir avait attiré la convoitise de certains, la curiosité d’autres et avait peint une cible sur son front cornu. Il fallait être aveugle pour ne pas voir ces visages patibulaires le dévisageaient avec mépris et intentions peu louables, pourtant ce n’est pas ce qui allait troubler son repas et son repos.
« De rien. Prend ça comme une manière de te remercier de m’avoir guidé jusqu’ici. Pour ce qui est de l’argent, je sais, mais ; qu’ils essayent. Ça fera de l’animation et une remise en forme. » dit-il, alors qu’il vient de s’enfiler le tord-boyaux, alors que celui-ci venait juste d’être posé sur la table. Ce qui ne manque pas de faire rire le tenancier, qui appréciait déjà l’étranger. Entre sa générosité et sa descente, il avait tout pour plaire. Muramasa fait signe à ce dernier de le resservir et il s’exécute. Il laisse la bouteille sur la table et ordonne à l’ionien de faire signe quand celle-ci sera à sec, s’il en a besoin d’une autre. Les assiettes sont apportées et pour peu que l’on soit exigeant, la présentation ne fait pas rêver. Une soupe de “poisson”, avec quelques tentacules qui débordent du potage et du bol. Des légumes accompagnent dans un bain de bouillon les divers morceaux, mais une fois l’apparence ragoutante surpassées, ce n’était pas si mauvais en bouche. Si ce n’est que ça manquait de poivre.
Le repas se fait en silence. S’en est malaisant. Il faut dire que le demi-démon n’avait pas grand-chose à dire, hormis une farandole de reproches. Il était trop occupé à regarder les alentours, à être sur ses gardes et à manger. Il avait tellement faim en vérité, qu’il s’en fichait bien de savoir ce qu’il avait dans son assiette. Muramasa engloutissait celle-ci en espérant se remplir suffisamment l’estomac pour ne plus l’entendre râler à chacun de ses pas.
Ce qui devait arriver arriva. Un caïd s’approche, suivi de quelques autres pirates. Tous étaient armés, mais le chef vraisemblablement de cette petite troupe se démarquait grâce à un pistolet à poudre dans sa main. Le canon de celui-ci était pointé vers la tempe de l’étranger, qui ne bougeait plus. La demande était plutôt simple ; son argent ou sa vie. « Je le dirais qu’une seule fois : baisses ton arme ou je te tranche la main. » L’équipement de Muramasa était un bon indice pour comprendre que ce n’étaient pas des menaces en l’air. Malgré cela, l’homme se mit à rire à plein poumon, ne prenant pas du tout les menaces au sérieux. Presque autant que l’étranger qui ne le prenait au sérieux non plus, parce que voilà qu’il gobait le bouillon pour finir son assiette, comme si cette arme n’était pas sur sa tête.
Ah s’il s’en foutait de ses excuses Asotz ne savait pas trop pourquoi il c’était excusé. Il poussait un soupir ne sachant pas comment réagir. De toute façon il ne pouvait pas changer le passé sinon il aurait formellement évité d’etre aussi pathetique qu’actuellement. Mais heureusement l’ambiance c’était un peu detendu avec l’arrivé du repas ainsi que des boissons alcoolisé, ils en auraient bien besoin.
- Pour etre honnete je ne suis pas du genre a aider les gens d’habitude alors … Je ne sais pas je me suis dis que je devais le faire.
Peut etre que c’était comme des bribes de ce qu’il avait été. Il n’était pas tout a fait d’accord pour l’animation mais … Au pire il se battrait. Ce ne serait pas la premiere fois qu’il ferait ca dans une auberge. Il n’était plus trop civilisé a rai dire. Mais par contre il allait quand même l’etre en mangeant. Le repas venait d’arriver et non il ne retirait pas sa capuche. Il mangeait en silence, Asotz se disait que ca ne servait a rien de l’ouvrir car il ne serait que plus decevant. Mais soudait du coin de l’œil il vit un groupe se approcher d’eux.
- Oh non.
Il grognait un peu alors que la menace avait déjà été proférée par Muramasa qui continuait de manger comme si ne rien était. C’était … Déroutant. Mais Asotz se levait d’un coup prenant le verre qu’il avait vidé précedement pour le casser sur la tete du « chef » qui rigolait. Ouais non il ne l’aurait jamais fait s’il y avait eu encore du vin dedans.
- Dégage le dechet ! Laisse le tranquille !
Il venait de rugir ces mots. Il n’avait plus vraiment la patience ni la sagesse qu’il avait eu par le passé. Et puis qu’il devait se battre contre ces pirates de bas etage il le ferait.
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Mar 21 Mar - 20:06
Muramasa
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Le silence était reposant et bienvenu, bien qu’un peu malaisant. Muramasa n’avait pas pipé un mot pour, ne serait-ce que, tenter de le combler. Il s’était contenté de manger sa soupe, boire sa boisson et de temps à autre, fixer Asotz du regard, comme s’il cherchait à lui faire comprendre sa colère bien enfoui à travers.
Cela aurait pu durer longtemps, si seulement une tierce personne aux intentions peu scrupuleuses ne s’était pas manifester avec toute sa bande. L’étranger n’avait fait que proférer une menace, mais n’avait pas bougé de son siège, persuadé que cela suffirait. C’était sans compter sur l’intervention inattendue de son voisin de table, qui a bondi de sa chaise pour fracasser son verre sur celui qui le menacer avec son revolver. De quoi faire réagir Muramasa avec stupeur, puisque celui-ci venait d’avancer que ce n’était pas dans ses habitudes d’aider les autres. De quoi provoquer un arrêt sur image pour tout le monde. Autant l’agresseur et sa bande, que la victime avec son verre à ses lèvres. Ledit agresseur s’était tourné vers Asotz, son revolver a suivi le mouvement et voilà qu’il se met à fulminer. Des questions classiques ; qu’est-ce qu’il lui veut ? Pour qui il se prend ? Pourquoi le déranger ?
Il était prêt à lui tirer dessus, il venait d’enclencher le cran de sureté, et cela avait fait réagir Muramasa au quart de tour. Sans que personne n’ait le temps de voir quoi que ce soit, son pouce venait d’être découpé et l’ionien était debout, sa lame hors de son fourreau. Il rangeait d’ailleurs celle-ci paisiblement à l’intérieur tout en terminant son verre. « Ce n’est pas ton genre, hein ? » lance-t-il à l’intention d’Asotz, rempli de sous-entendu. Si ce n’était vraiment pas son genre ; pourquoi venait-il de prendre sa défense ? Juste après l’avoir guidé, qui plus est. C’est la deuxième fois en moins d’une heure, mais ce n’est pas son genre.
L’exclamation de l’homme, dont le pouce gisait dorénavant au sol alors que son revolver pendouiller autour de son doigt restant, se mit à beugler et à attirer l’attention des habitués. Des bagarres, ce n’est pas ce qui manquait dans le coin et puis, cela faisait longtemps que l’une d’entre elle n’avait pas éclaté dans ce trou. C’était donc un drôle de mélange entre une liesse collective, une montée soudaine en violence et un sorte d’atmosphère bon enfant, alors que la première victime de Muramasa ne plaisantait pas du tout. Il ordonna à ses molosses de l’attraper, ce qui déclencha un drôle de ballet. Fort heureusement, ils ne possédaient pas de pistolet, mais des bras bien musclés et peu de réflexion. « J’peux me débrouiller. » dit-il, alors qu’il donne un coup de pied dans la main de son agresseur pour le désarmer et dans le même temps, lui voler son arme.
Il serait dommage de gâcher une munition chargée, alors il tire. La balle qui était destinée à sa cervelle finit sa course dans la cuisse d’un des seconds, se débarrasse de l’arme à feu et attrape l’épaule de l’autre pour désordonner sa course et qu’il se vautre le menton contre le comptoir du gérant. Un gérant qui regardait avec un soupir, tout en continuant d’essuyer ses verres. Il ne disait rien. On pouvait même deviner un maigre sourire amusé aux coins de ses lèvres. Bien qu’il ait mis hors-jeu ses seconds, cela avait laissé le temps nécessaire au premier pour se remettre de ses émotions. Il avait attrapé la bouteille de tord-boyaux sur leur table et avait brisé celle-ci pour l’attaquer dans le dos.
Cependant sa cible, Muramasa, venait de volatiliser d’un coup. Il n’avait fait que lever le pied et finalement, en un clignement d’œil le revoilà derrière l’homme, à qui il venait de donner un coup de sabre, encore dans son fourreau, pour qu’il tombe sur la table voisine, occupée par des joueurs de carte. Les cartes se mirent à voler, la table avec et l’absence de cette dernière dévoila que le plus âgé triché. Il n’en fallu pas plus pour que ces joueurs apportent leur contribution à ce joyeux bordel.
Note importante : les musiciens, présents au fond de la salle, décident d’apporter un tout autre rythme pour apporter leur contribution à la scène et s’amusent tout autant de leur côté.