Des semaines, cela faisait maintenant des semaines que vous vous terriez, vous cachant des intrusions de l'armée et des traqueurs de mages dans l'ombre des arbres millénaires de la forêt des nuages. Un terrain vous permettant de disparaître, regorgeant de cachettes pour échapper à la vigilance de ceux qui vous traquaient sans relâche.
Groupe improvisé de ceux que Démacia conspue, de ceux que Démacia hait pour ce qu'ils sont, leur nature même. Un traumatisme pour le coeur, douleur de l'âme de ceux qui durent tout abandonner... Et dans l'ombre de la forêt, dans la survie rude d'un climat sauvage tu étais là, ombre de toi-même qui se croit responsable du sort de la dizaine de sorciers qui t'avaient suivi, de ceux qui t'avaient octroyer leur confiance pour échapper aux cellules de pétricites.
Les bannis, les monstres que Démacia renie.
Cruel réalité alors que tu te redresses de ta cueillette au croassement strident d'une nuée de corbeaux s'envolant précipitamment. Un quelque chose qui cloche, un quelque chose qui ne va pas alors que la nature semble s'affoler, qu'une nuée de lapins sort brutalement des haies environnantes comme pour fuir quelque chose. Une fuite que les animaux semblent opérer de concert alors que trois biches émergent, comme affolées pour traverser elles-aussi, provoquant un mouvement de recul de ta part pour ne pas chuter. Une fuite qui s'impose alors que tu ne connais que trop bien la direction d'où ils viennent tous, sans exception.
Démacia.
Un vent de panique alors que ton coeur se serre. Une course que tu commences, lâchant ton fardeau de baies et plantes comestibles pour t'élancer, tes jambes partant à contre courant, ton regard dans le lointain alors que ci et là, à travers les hautes cimes tu discernes parfois les parois d’albâtre et de marbre de la capitale. Quelque temps seulement alors les bâtissent disparaissent soudainement dans la brume noire. Quelques instants de silence morbide, terrifiant avant que les premiers cris retentissent dans le lointain, comme l'écho d'un cauchemar porté par le vent, un écho qui te glace le sang alors qu'elle s'impose face à toi, que tu te figes dans ta course alors que la brume avance vers toi, enveloppant tout les arbres de son étau étouffant, te noyant dans l'obscurité totale alors qu'elle atteint ton niveau, qu'elle t'enlace de sa puanteur, un hurlement qui retentit de ta gorge.
Un hurlement de ce quelque chose qui se jette sur ton dos, qui t’agrippe de toute ses forces comme pour te traîner en arrière. Un cri, un crépitement, déflagration de magie que la panique créée alors que dans l'ombre de la forêt des nuages ta magie resplendit, faisceau de lumière émanant de ton corps pour se dégager de l'emprise, une emprise qui prend forme sous tes yeux stupéfaits, terrifiés, celles de silhouettes à peine humaines, morts vivants errants dont la figure te parle, vu dans ces journaux d’exploration que les illuminateurs gardés à propos des îles obscures. Sur ces êtres émergeant de la brume vicière pour tout corrompre. Un répit de courte durée alors qu'ils fondent à nouveau sur toi.
Ton bâton balancé vers l'avant par réflexe pour bloquer la charge de l'une d'elle, son poids t'entraînant vers l'arrière alors que tu tombes brutalement au sol. Une panique grandissante pour stimuler ta magie, un pouvoir qui te déborde alors que ta main vient saisir ton arme, un signal dans la nuit, phare que tu dois créer alors que tu le lève vers le ciel, signale d'alarme pour tout ces autres qui comptent sur toi, pour ceux qui comme toi se cachent dans l'ombre des arbres, irradie, maintenant. Sentiment d'urgence capitale d'où né le faisceau lumineux s'élevant vers le ciel pour dépasser la cime des arbres, transperçant la brume autour de toi, un appel à l'aide alors que tu puises sans réfléchir dans ta magie, cette magie qui jadis t'avais déjà sauvée des loups affamés...
Combats acharnés retentissant dans la capitale et tout les alentours, dans cette sphère noire recouvrant La grande cité de Démacia et ses environs de son épais manteau. Monstrueuse putrescence alors qu'un murmure retentit à tes oreilles, comme un écho lointain.
" Abandonne.... N'es-tu pas lasse de te battre petite sorcière ? ... A mes cotés aucune intolérance ne saurait brider ce que tu es... N'es-tu pas lasse de fuir ? Abandonne petite sorcière et tu gouteras à la réelle liberté... "
Respiration coupée, tu manques d'air alors que la voix s'impose plus forte encore, emprise lancinante pour tenter de dévorer ton humanité, tentante et séduisante alors que la brume s'infiltre dans ta bouche, dans tes narines et dans tes yeux comme un parasite immonde.
Panique. Désespoir. Perdition.
Et dans le lointain les hautes tours de Démacia ne sont plus que brume noire et ténèbres.
Un sursaut de volonté. Un lien pour te sauver alors que le visage de ton frère s'impose comme une évidence et que tu hurles dans un déferlement de magie pour repousser la brume tentant de s'infiltrer dans ton corps et ta chaire.
" ASSEZ !"
Des voix familières dans le lointain alors qu'une boule de feu émerge pour frapper l'une des créatures à ta droite, un soulagement certain, une volonté revigorée alors qu'ils t'ont trouvé, que le combat s'engage de longues minutes durant dans l'ombre de la forêt, magie contre magie, une magie pour transpercer les marcheurs de brumes et tenter de briser la noirceur.
De longues minutes avant que soudainement elle ne recule, que la brume ne reflue pour disparaître en emportant avec elle les créatures grouillant en son sein. Un silence de mort alors que tu restes interdite, la forêt intacte comme si rien ne s'était jamais produit, les arbres laissant apercevoir les hautes tours de la cité entre leurs cimes. Un vent de panique alors que tu t'élances dans sa direction sans même réfléchir.
Un seul nom retentissant dans ton esprit en cet instant dicté par un amour inconditionnel. Un nom lourd de conséquences que tu ne pourrais jamais abandonner à son triste sort. Garen.
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