Burn baby burn • Sherikan

Le vent mordait les joues des marins comme un monstre affamé. Les cordes claquaient, sinistre cacophonie que venaient compléter les pas pressés des matelots sur le pont humide de l'eau de mer qui venait lécher les planches. On hurlait un jargon sculpté par les rues de Bilgewater, injonctions pressées devant une menace imminente. Un navire ondulait sur l'horizon, canons levés.

─ Mais où est passée cette foutue sorcière quand on a besoin d'elle ?! tonne la voix du capitaine, agrippé d'une main au bastingage alors que la seconde maintient tant bien que mal son imposant tricorne orné de plumes colorées.

Il hèle un mousse avec brutalité, qui déguerpille en direction des cabines. L'enfant slalome avec la force de l'habitude entre les marins affairés, manque de glisser sur une toile de jute, se rattrape de justesse et déboule enfin dans le couloir qui mène aux cabines de plaisance. Un joli nom pour désigner le seul endroit un peu près sec et un peu moins sale du navire. Arrivé devant la porte espérée, il lève le bras. Hésite. La situation est urgente, mais c'est plus fort que lui. Il se souvient du dernier gars qui a réveillé la Sorcière. Ses cendres avaient été balayées avec les arrêtes de poisson le matin même. Alors, il prend le temps d'essuyer sa chemise crasseuse, attend un instant de plus et toque le plus respectueusement possible au bois sombre.

─ Un navire hostile est en vu, il commence, avant d'ajouter le plus poliment possible : m'dame. Le cap'taine vous d'mande sur le pont.

Il envisage un instant de déguerpir, songeant qu'une raclée du capitaine serait sans doute moins douloureuse que ce que pourrait lui faire la Sorcière si elle se trouvait être de mauvaise humeur. Alors que cette possibilité devient de plus en plus attrayante, la porte s'ouvre brutalement.

Deux yeux jaunes inhumains le scrutent dans l'obscurité, fixes. Leurs pupilles verticales le transpercent. Il ne bouge pas, rat de quais devant un tigre affamé. Une voix profonde interrompt sa prière mentale à la Grande Barbue.

─ Si le capitaine réclame, il serait bien mal venu de le faire attendre.

Les yeux incandescents se plissent d'une émotion que le mousse ne parvient pas à déterminer. La nuance de sarcasme, par contre, il l'a bien compris, alors il s'empresse de filer pendant qu'il est encore temps. Sherikan regarde le gamin prendre les jambes à son cou, mi-amusée mi-agacée. Le vacarme environnant ne faisait vraisemblablement pas de bien à sa terrible gueule de bois. Elle pousse d'un de ses pieds nus une bouteille -vide- qui avait l'audace de se mettre sur sa route. Autant en finir rapidement.

La pluie était venue compléter le décors apocalyptique du pont. Les vagues roulaient contre la coque du navire, éclaboussant les moins prudents. Personne ne faisait attention à la sorcière alors qu'elle s'aventurait à l'extérieur, prenant le temps d'habituer ses yeux sensibles à la lumière du ciel. Tous, blêmes, observaient le gigantesque galion qui s'apprêtait à les aborder. Cela faisait quelques mois qu'ils étaient en mer, lents des richesses accumulées au profit de marchands de nations diverses. Il était hors de question qu'ils se fassent doubler maintenant. Au moins pouvaient-ils peut être espérer s'en sortir avec la vie sauve ?

Malheureusement, un dicton assez célèbre chez les pirates disait qu'une concurrence morte était une bonne concurrence. Pas d'alliés en mer pour les pavillons noirs, et ça, le capitaine de la Larme du Serpent le savait. Son ambition l'avait poussé à chasser sur le territoire d'un grand nom de Bilgewater, et il en payait désormais les frais. Heureusement pour lui, cependant, ce n'était pas la seule chose qu'il avait payé. Ses yeux s'agrandissent à la vue de la sorcière au regard d'or qui grimace sous le ciel orageux.

─ Fais ton office, sorcière ! s'égosille l'homme en pointant du doigt le galion aux couleurs de son adversaire.

Ils étaient bientôt à portée de canons. Sherikan fut saisit d'un long bâillement. Elle porte son regard félin sur son employeur, un sourire faussement navré aux lèvres.

─ Ce n'était pas ce qui était convenu, finit-elle par déclarer nonchalamment. Pas d'enfants, fit-elle en levant un premier doigt, pas de shurimiens, deuxième doigt, et pas d'employeur potentiel, termina-t-elle en faisant un geste de la main vers le galion. C'est mauvais pour les affaires, conclue-t-elle avec un clin d’œil.

Son sourire était désormais celui d'un requin.
Le capitaine la toisa, bouche bée.

─ Par la queue visqueuse de la Mère Serpent, femme, tu veux ma mort !
─ Pas nécessairement capitaine. J'accepte également un tribu en or.

Le langage coloré du marin ne parvint sans doute pas à exprimer à la perfection toute la haine qu'il ressentait envers elle à ce moment là. Mais il n'avait pas le choix, et elle le savait, ce qui rendait les choses encore plus frustrantes pour lui.

─ Très bien, tu l'auras ton or, maintenant débarrasse nous d'eux !
─ C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous.

Elle s'éloigna de l'homme qui continuait de jurer dans sa barbe. Assez d'amusement, place au travail.

Beaucoup pensent que le pire ennemi des navires étaient les monstres marins, les tempêtes, ou encore les récifs trompeurs. Ils avaient tords.

Sherikan ramena ses paumes sur son cœur, fermant un instant ses yeux incandescents. Le pouvoir s'écoula en elle, chatoyant et joueur, affamé. Cela faisait longtemps, il murmurait à son oreille, à son cœur, à son sang, longtemps, longtemps que nous n'avions pas goûté au bois-qui-flotte. La chaleur l'enveloppe. L'eau sous ses pieds nus s'évapore, l'enveloppant d'une brume aqueuse qui s'étend petit à petit sur le pont. Longtemps, longtemps continuait de chantonner le pouvoir en écho dans ses veines alors qu'il réchauffait son corps d'une étreinte familière et réconfortante.

Elle sent un instant le sable sous ses pieds, devine le scintillement des dunes et le soleil qui caresse sa chevelure d'ébène. Elle était de nouveau chez elle.

Le bois craque brutalement sous le boulet de canon qui ébranle le navire tout entier. Les hommes crient, la pluie bat de son plein. Des échardes volent alors qu'une odeur de poudre se répand.

─ SORCIÈRE POUR L'AMOUR DE TOUT CE QUI EST CHER A CETTE PAUVRE MER, FAIS QUELQUE CHOSE !

Longtemps, longtemps...
La voix, les dunes, le soleil et sa mélancolie s'étaient dissipés.
Ne restaient plus que la colère, la frustration et l'irritation.
Ô combien elle détestait cette vie.

Sur cette pensée, l'air autour d'elle s'embrase alors qu'elle s'élevait, provoquant de nouveaux hurlements. Ses yeux brillaient de la magie qu'elle maniait.

Saviez-vous ce qui était le plus dangereux sur un navire ?
Le feu.

naissance d'une légende
Sherikan est née à Shurima, d'une mère aux mêmes yeux jaunes perçants que les siens. Lorsqu'elle était petite, elle lui contait longtemps les histoires des vastayas, de sa mère avant elle qui en était un membre au sang pur, de leur honneur, de leurs aventures, de leurs chasses sans fin. Quant à son père, elle ne le connu jamais.

Lorsqu'elle se découvrit sensible à la magie et capable de la canaliser, elle se fit rapidement remarquer par le discret Ordre du Feu Éternel, un groupe shurimien secret dédié à l'oiseau de feu et à la purification de ses terres. Avide d'une communauté à laquelle se lier, Sherikan suivit un apprentissage rigoureux à leur côté, apprenant à dompter son pouvoir intérieur jusqu'à pouvoir lui donner la forme d'une flamme purificatrice.

Ce fut lors de son ultime épreuve nécessitant un long pèlerinage dans le désert que sa vie prit un tournant inattendu : elle fut kidnappé par des marchands d'esclaves, bien conscients qu'un mage -vivant- pouvait se vendre à un prix défiant la raison sur les bons marchés. Ils la séquestrèrent et prirent la mer vers une destination inconnue de l'enfant.

Qui aurait pu prédire cependant que les marchands d'esclaves croiseraient la route du terrible Death Pool, le navire d'un pirate tout aussi fameux : Gangplank ? Nouvelle vie, nouvelles règles. Si son état d'esclave ne manquait pas à Sherikan, celui de marchandise de pirate n'était guère plus enviable. Les choses changèrent lorsqu'elle lui montra -malgré lui- ce dont elle était capable et, bon gré mal gré, elle se retrouva enrôlée.

Quelques années, il avait promis. Ça l'endurcirait. Et un jour, il la ramènerait dans son foyer. Mais le temps change les gens, et ce que Sherikan du accomplir au nom du pirate la rendirent méconnaissable à ses propres yeux. Elle enferma son foyer d'enfance dans un coffre enserré de chaînes, en même temps que sa culpabilité écrasante, et fini par tout jeter à l'océan. Quelques années plus tard, elle était devenue indépendante. Elle était devenue forte. Elle n'appartenait à plus personne d'autre qu'elle-même. Et en même temps, elle n'était plus libre, enchaînée comme elle l'était à cette cité de forbans, seul endroit au monde où elle avait encore sa place à ses propres yeux.

Alors elle se fit une réputation. Elle se faisait appeler la Sorcière. Et elle faisait son oeuvre, inlassablement, embrassant l'image de ce que la vie avait fait d'elle.

la patrie est la où se trouve le coeur
Une cité de bandits, faite sur mesure pour des bandits, gouvernée par des bandits. Sherikan méprise et aime profondément tout à la fois Bilgewater. Elle en connait chacune des planches usées par l'océan, écoute discrètement les histoires Buhru et les mythes que rapportent les marins de leurs voyages. La cité de l'or, des trésors, et de ce que rien ne peut acheter : la liberté.

Si elle se souvient encore du scintillement des dunes avec une mélancolie déchirante, Bilgewater est désormais son unique foyer.

les pouvoirs
Difficile de se faire appeler sorcière sans pouvoirs ! Pour Sherikan, ceux-ci sont tout ce qu'il lui reste des souvenirs passés à Shurima et de son enfance dans l'Ordre du Feu Éternelle. Elle sait, cependant, qu'elle en a perverti l'essence en l’utilisant comme arme contre les humains et que ses anciens mentors la renieraient sans doute pour cela.

En mettant de côté son importance symbolique, la sorcière voit ses pouvoirs comme ce qu'ils sont : un outil d'intimidation et un très bon argument de négociation.

la brume noire
Les Nuits de l'Horreur sont particulièrement intenses à Bilgewater. Sherikan n'aime pas cette brume surnaturelle. Ça ne lui inspire rien de bon. Elle a un très mauvais pressentiment par rapport à tout ça, et avec le temps, elle a apprit à s'y fier.

relations

Illaoi • Elle l'évite autant que possible depuis que la Grand Prêtresse l'a taxé d'hérétique. Sherikan n'est que guère tentée de subir le jugement de Nagakabouros et fait profil bas dans les zones où elle serait susceptible de la croiser. L'eau et le feu ne font pas souvent bon ménage. En attendant, la sorcière est bien contente que la présence de la Buhru les protègent tous.

Miss Fortune • La nouvelle reine de Bilgewater. Une opportuniste parmi les opportunistes. Sherikan admire son culot, mais n'a que peu de respect à lui prêter. La jeune femme doit faire ses preuves avant de le gagner.

Gangplank • L'ancien tyran de la cité des pirates, et une légende parmi ses pairs... avant qu'il ne se fasse descendre par Sarah Fortune. Pas de chance. Est-ce qu'il manque à Sherikan alors que c'est l'homme qui, finalement, lui a permis de devenir ce qu'elle est aujourd'hui ? Pas le moins du monde. Elle le renverrait elle-même dans l'obscurité si elle le pouvait.

Armes : Aucunes, si ce n'est un bon crochet du droit et un regard assassin.

Pouvoirs :
Sang ancien • en tant que descendante vastaya de la tribu des Kiilash, Sherikan possède une certaine sensibilité à la magie et aux influences naturelle. Si son sang est trop dilué pour lui offrir une capacité de métamorphose, il lui a cependant octroyé une pair d'yeux incandescents bien plus performants que ceux des simples humains, traquant les mouvements avec autant de facilité que les griffes de ses ancêtres.

Élue du Feu Éternel • Si sa peau tannée se souvient encore du soleil de Shurima, c'est également le cas de sa magie, sculptée dans son essence même par son apprentissage au sein de l'Ordre du Feu Éternel. Ainsi, Sherikan mimique la pyrokinésie du symbole de son ancienne famille évoluant entre les dunes scintillantes : le phénix. Majoritairement utilisé à but offensif, son feu magique possède également des vertus purificatrices capables de soigner de la corruption et du poison.

Sherikan n'a cependant pas possibilité de maîtriser autre feu que le sien : elle brûle comme tout autre être vivant. Sa magie prend simplement la forme de flammes dévorantes, car elle a apprit à l'utiliser comme telles.

BONJOUR ! JE SUIS AMOUREUSE DE TON PERSONNAGE IL EST PARFAIT ! <3 Te voila donc officiellement validé.e sur le forum ! On espère que tu te plairas parmi nous ! Avant de commencer la grande aventure RP, voici quelques petites choses à faire. Tout d'abord merci d'aller te recenser dans le bottin des avatars puis dans le bottin des metiers & regions. Si tu ne le fais pas, tu prends le risque que ton avatar et ton métier ne soient pas recensés et te soient volés !

De plus nous t'encourageons à aller poster une fiche de liens et rps pour étoffer tes relations si tu le désires (cette étape est bien entendu facultative).

Pour un peu plus d'immersion dans le monde de Runeterra je t'invite à aller lire le sujet des poros d'or, la boutique et les missions (et ou rp aléatoires).

Nous te rappelons si ce n'est pas déja fait que tu peux rejoindre le DISCORD à cette adresse.