INCURSION DE BRUME - BILGEWATER [Mini-Event]

Son regard lorgnait sur le liquide sirupeux qui remplissait sa chope. D’une couleur sombre collant à la noirceur d’une nuit sans lune et sans étoile, il reflétait sans mal les quelques lumières offertes par les diverses bougies posées sur les tables, celles-ci, unique source d’éclairage, offraient une ambiance tamisée, laissant ainsi place à une intimité particulière malgré le fait que les tavernes étaient des lieux d’échanges et de convivialité quelque peu particulières. Le regard turquoise, caché par le tricorne orné d’une longue plume blanche, démontrait une mélancolie grandissante, cernée d’une fatigue écrasante dont les iris reflétaient l’alcool sombre à l’odeur de mélasse ligneuse. Ce soir, elle avait opté pour quelque chose de costaud, le genre de Rhum que les marins s’envoyaient avant de partir au grand large afin d’échanger avec la Mère Serpent : le Myron’s Murderhole.

Un groupe d’une dizaine d’hommes installés plus au centre de la bâtisse, venaient de hausser le ton afin de trinquer à une nouvelle chasse accomplie, ne manquant pas de déverser le savoureux liquide sur la table, le sol, voir sur eux-mêmes. Apportant ainsi une ambiance festive. Tous chantonnaient un hymne bien connu des lieux, celui qui réchauffait les esprits et les cœurs, rappelant que la camaraderie existait bel et bien lors des temps compliqués et malgré les nombreux coups de putes dont étaient capable les ordures vivantes qui peuplaient la région. Leur chant entraînant, attirait les autres âmes qui buvaient en ces lieux, et même certaines qui comme Valh, étaient esseulées.

Or, l’esprit de la sublimée était ailleurs. Son regard plongé dans sa boisson depuis de longues minutes maintenant, était happé par ses profondes ténèbres. Sur le liquide noir, le reflet de la flamme éclairant sa table s’y tordait de douleur. Offrant diverses formes totalement indescriptibles. À force de se mouvoir, elle y voyait un homme transpercé d’une armes qui fut retenue par une sorte de chaînes. L’auteur de l’acte se dessinant avait une carrure imposante, une longue veste déchirée par le temps, un crâne flottant à la place de la tête. Le visage de Weynn lui revenait, comme la blessure ensanglantée provoqué par le crochet de ce maudit spectre. Cette lueur sortant de la cage thoracique de celui qu’elle aimait, alors que son corps perdait jusqu’à la moindre petite parcelle de vie. Ce rire dément. 

La vision de cette scène lui revint en tête encore et encore depuis quelques jours maintenant, se modifiant à chaque passage afin d’offrir des visions toujours plus sanglantes et sordides. Parfois, ces dernières lui offraient l’espoir d’atteindre le temple accompagnée de son homme avant que l’oubli ne le reprenne sous ses yeux. D’autres fois encore, elle voyait le spectre arracher chacun de ses membres, un à un, accompagné de cris déchirants. Des organes que le tortionnaire tirait sans retenue du ventre de son amant. Sa tête exploser sous sa force de frappe..  Tant de visions aussi vicieuses que malsaines s’offraient à elle depuis quelques jours, à chaque fois que la jeune femme osait fermer les yeux. Inutile de préciser que dormir lui était alors impossible. Il fallait que ces cauchemars cessent.

Pour y remédier, deux solutions s’offraient à elle : tomber d’épuisement ou finir saoule au point de ne plus savoir qui elle était. Autant dire que le Myron’s Murderhole n’était pas là pour rien.

Les chants poursuivaient, s’amplifiant même par la joie générale installée par ces marins qui beuglèrent afin de célébrer leur butin ramené. L’un deux, perçu l’âme esseulée dont le regard se noyait dans sa chope. Dans un élan de convivialité, il quitta la table sans passer inaperçu.

-Les gars, j’reviens ! Trinquez l’Grande Barbue sans moi ! J’reviendrais pour une aut’tournée !

Tous répondirent en cœur d’un cri de joie peu harmonieux. L’homme déjà en partie éméché arriva au niveau de la sublimée, posant une main sur la table et la seconde contre la poutre collé à la table qui faisait face à celle qui y était assise. Le contact sans douceur contre le bois fit trembler le liquide sirupeux dans lequel le regard de la jeune femme s’était noyé, brouillant ainsi toutes les visions qu’elle lui avait offert. Une odeur de sueur, plus forte que celle des autres vint chatouiller ses narines, dissonait avec celle de la boisson, celle-ci lui fit comprendre que quelqu’un s’était approché, lorsqu’une voix masculine vint lui confirmer cette pensée.

-Pourquoi t’viens pas chanter avec’nous ? Reste pas à broyer d’noir. L’Grande Barbue n’serait pas pour !

La Grande Barbue, oui. La divinité des Buhru qui avait offert aux habitants de Bilgewater l’espoir qui lui manquait, avec son concept de mouvement. Cela lui rappelait qu’elle n’avait toujours pas réussi à remercier son Apôtre qui les avait sauvés de la brume à plusieurs reprises déjà. Ceux chassant les spectres qui venaient envahir les lieux chaque année. Par ailleurs, la nuit de l’horreur annuelle n’avait pas encore eu lieu, ce n’était pas vraiment la période, mais cette dernière approchait dangereusement et personne ne s’y préparait, l’ignorant tout bonnement, tout du moins, c’est ce qu’ils laissaient penser.

Sans que l’homme ne bouge, entendant certainement une réponse de la jeune femme, le rhum dans sa chope se mit à onduler, seul.

-Ça ira, merci.

-Comment ça ? Viens, ça t’f’ras pas d’mal !

L’homme à moitié ivre leva les bras vers le ciel, toujours de bonne humeur et semblants bien tenir les verres bus jusqu’à présent. D’un coup, il se pencha pour voir la boisson de son interlocutrice.

-Sacrée choix d’boisson qu’t’as là. T’veux embrasser la Mère Kraken ?

À peine ses mots furent prononcés que le liquide noirâtre venait à trembler une nouvelle fois, pourtant, personne n’avait agit de telle sorte à pouvoir provoquer une réaction comme celle-ci. Les chants poursuivaient de bons entrains, chacun s’affairant à sa boisson à chaque refrain fredonné, tous en chœur, tout du moins dans leurs pensées, laissant place à une dissonance presque constante pour les âmes bien moins ivre d’alcool. Mais à travers ses voix fortes, un son attirait son attention. Buvant une gorgée de son Rhum accompagnée d’eau chaude, elle se leva en ignorant le marin alcoolisé, ce dernier ne lui en voulait pas, saluant l’initiative qu’elle avait pris en se levant. D'un dernier geste, il l’encouragea à les rejoindre, bien qu’elle ne le fit pas. La voyant disparaître il alla rejoindre ses camarades.

-Et qu’la Mère Serpent nous garde ! Sa voix s’imposa entre deux refrains, souleva de nouveaux les cris enchantés des ivrognes qui l’accompagnaient.

Sortie de la taverne, l’air frais de la mer en ses heures nocturnes aurait dû lui offrir un sentiment de bien-être, cependant, ce fut autre chose qui accabla sont esprit. Le son des cloches sonnait un hymne qui lui hérissa les poils. L’air qu’elle diffusait à travers la Baie des Pirates ne lui était pas inconnu, loin de là, et ce dernier était d’un funeste présage.

Une impulsion, pulsation alors que dans les profondeurs la silhouette humanoïde rôde, prédateur en chasse, vigie qui ne fait qu'un avec son élément dans les effluves abyssales des eaux inhospitalières, guette et veille dans les ombres profondeurs d'une mer anormalement calme. Queue ondulant au rythme des vagues alors qu'il arpente les flots dans la naissance d'une faim qui grouille, faim centenaire que la magie habite, source et finalité d'un être qui ne vit qu'à travers elle.

Nul voiles pour attirer son appétit à l'horizon alors que par moment le visage matte émerge des flots pour s'y engouffrer à nouveau. Guette et rôde jusqu'à l'impulsion, malaise naissant d'une vibration qui se répand, aussi puissante que nauséabonde, putrescence qui vient souiller la peau et les écailles de ses émanations lointaine. Un sentiment, sensation qu'il ne connaître que trop bien alors que le Vastaya se fige dans sa nage. Yeux qui se ferment dans l'immensité marine alors qu'il cherche la source, laisse sa nature guider ses perceptions, calme d'une colère centenaire alors que le prédateur perd ses attraits, que ses étiquettes s'échangent en quelques instants, légendes s’entremêlant alors que malgré la fin c'est le monstre protecteur qui reprend le pas sur la sirène des légendes. Un quelque chose qui ne colle, pas, une chose qui ne va pas alors qu'il localise l'origine de son malaise, anomalie grandissante dans les eaux dont il prend la direction d'un coup de queue puissant, fuse dans les eaux.

Ce n'est pas normal, une chose qui ne devrait pas alors que la "nuit de l'horreur" comme l'appelle les habitants de Bilgewater est encore loin, trop tôt, trop vite. Et la crainte devient confirmation alors que le malaise s'accentue, vient se faire vibrer les écailles et la peau de son froid morbide, elle est là, là devant lui, le séparant de la baie alors que la brume se dessine, putrescence qui avance au rythme d'un quelque chose de bien plus important et sous la vision de la créature le coeur du Charmeur ne peut que rater un battement alors qu'il se fige, emprise d'une brume qui se répand, d'une brume qu'il ne connait que très bien alors que rassemblant toute la puissance de la magie il s'élance dans les ténèbres aqueuses. La sensation d'un quelque chose qui souille, tente de agripper par tout les moyens à son être, à sa nature alors qu'il se concentre, tente de ne pas se laisser distraire par le contact poisseux, dans les eaux ils sont là, formes monstrueuses qui ne vivent que dans la brume, le spectre d'une main griffue pour tenter de agripper, violent coup se dégager alors que qu'il feule pour révéler ses dents acérées. Puissance de ses membres marins pour se dégager alors qu'il continue dans le malaise d'une souillure tentant de s'infiltrer dans tout son être, sa magie vibrant pour la repousser de toute la force de sa volonté alors qu'il s'extirpe enfin du smog vicié pour s'approcher de la baie, baie dont le danger n'est qu'à quelques pas désormais alors que la créature des profondeurs se dessine et que les alarmes retentissent. Une profonde rage pour l'animée, colère de la vision qu'on lui inflige d'une nature pervertie par la plus noire des magies qui lui ai été donné de côtoyer, de sentir et ressentir vibrer. Un sentiment de nausée pour le submerger alors qu'il rassemble ses esprits.

Du temps.

Il a besoin de temps, ils ont besoin de plus de temps alors le vastaya d'habitude fléau d'humanité ne réfléchit pas, il s'élance vers un coin plus reculée de la baie où trônent les récifs acérés. Une puissance pour vibrer alors que son torse émerge des flots, rassemble l'intégralité des ressources qu'il est capable de mobiliser alors que sa voix jaillie, que dans la baie le chant légendaire retentit pour déverser sa magie, tentative de diversion pour un seul but, gagner du temps, ils ont besoin de plus de temps. Voix s'amplifiant des désirs envoutant alors que les écailles du Vastayas se mettent un luire d'un bleu iridescent, phare dans la nuit pour tenter d'attirer la putrescence d'une monstruosité millénaire...
Fléau et Protecteur.
Les deux faces d'une nature dont le sens et la vie ne sont dicter que par un fait.
Maintenir l'équilibre d'un monde en sursit.

HRP : Yaavi sent la présence familière de la brume, il plonge en son sein pour se diriger vers la baie, voyant la créature et la brume noire s'en approcher il se diriger vers des récifs un peu plus loin et se met à chanter magie puissance maximale pour tenter d'attirer la créature et donner du répit aux habitants.

C’était une chose bien étrange que ce destin qui avait conduit l’ex poing des ombres à se retrouver sur un port de Bilgewater, partageant un énorme plateau de nourriture composé de tentacules de poulpes, de créatures marines, et d’autres choses qu’elle n’avait jamais vu à Ionia, avec nul autre qu’un membre - l’enfant chéri d’ailleurs - du clan des ombres. C’était un rien amusant peut être ou du moins ça le serait pour des conteurs plus tard, que de se dire que les deux enfants fétiches de deux ordres dont le passif était sanglant se retrouvaient tous les deux, dans un voyage particulierement saugrenu et pourtant néanmoins interessant, dans un lieu qui ne les attendait clairement pas. Akali et Kayn s’étaient retrouvés sur le bateau qui partait de Weh’le pour Bilgewater, et si en tant que personne ils n’avaient pas de raison de se haïr, il n’avait finalement guère était surprenant qu’ils finissent par parler davantage l’un avec l’autre. Ils se connaissaient aprés tout, et les idées de leurs clans - ou de leurs anciens clans dans le cas d’Akali - avaient beau être différentes, il y’avait cette nécessité de proteger Ionia. D’ailleurs la poing des ombres n’était elle pas finalement plus proche des idées de Zed dans une certaine mesure ? Nah. Elle penserait à cela plus tard.  Pour l’heure, il y’avait plus important.

— C’est quand même différent que les nouiles que l’on trouve à Ionia City, ce n’est pas qu’elles me manquent, je pense que l’on pourrait essayer de ramener ces especes de tentacules pour faire un mélange. La boisson par contre ça n’a rien à voir avec notre sake, bon, trouver des verres propres tu n’imagines pas comment ça a eu l’air d’être compliqué par contre. Et okay, peut être que la chose la plus importante c’était qu’avant de se lancer dans leurs missions respectives, il fallait profiter de cette première visite - pour elle du moins - loin des côtes Ioniennes - dans un endroit où la culture était totalement différente.

Le tentacule était a moitié avalé quand le son des cloches retentit, et ce n’est que grace à ses reflexes hors du commun qu’elle rattrapa son bol avant qu’il ne tombe à l’eau. Serieusement ? On avait pas idée de déranger les gens comme ça, surtout deux ninjas ou assassins qui avaient l’habitude d’être alerte sur tout.  Sourcils froncés, elle se releva néanmoins, consciente que toute cette agitation n’était pas vraiment usuelle, ou du moins, que la ville était plus agitée que jamais et que … — Waw, ça en fait des tentacules la créature dans le lointain n’était carrément pas naturelle ou du moins pas habituelle ici. Si elle en jugeait par la façon dont quelques marins hurlaient comme des poissonniers ivres que la fin était proche et qu’une vieille Barbue allait tous les punir.

— On devrait aller voir ça. Marmonna t’elle à son camarade, jetant un oeil vers sa faux qui restait bien calme pour le moment, — et elle esperait que ça dure — avant de finalement poser son bol sur un tonneau non loin. Une douce mélopée semblait venir de la baie un peu plus loin, et elle se demandait si il s’agissait de l’invocateur du démon, ou bien d’une créature qui tentait de l’apaiser. — Tu entends ça ? La question était pour Kayn, mais n’importe quel marin passant à coté d’elle aurait pu faire l’affaire.

HRP • Akali & Kayn se sont retrouvés sur un bateau en partance de Bilge pour X raisons liées à leurs ordres - Ils partagent un repas sur le port en regardant la mer quand soudain le monstre arrive - Akali se met sur ses gardes et s’interroge sur le chant qu'ils peuvent entendre (celui de Yaavi)  

« Wahou et donc vous appelez ça comment ?? Alcool ? » C'est drôlement bon leur truc là mais tu te sens un peu bizarre après en avoir vidé la bouteille. Tu essayes de te souvenir de comment tu es arrivé ici et tu forces ta mémoire, louchant et fermant parfois les yeux pour empêcher la terre de tourner. Ça fait quelques temps que tu traines à Bilgewater et les eaux alentours mais ce n'est pas la première fois que tu y mets les pieds évidemment. Durant tes deux mille ans d'existence, la ville pirate a forcément fait partie de tes explorations terrestre mais jusqu'à présent tu n'avais pas trop cherché à sociabiliser. Et voilà que tu t'enfiles ta première bouteille de vin, la bourse que tu as dérobé sur le cadavre au fond du port t'aura au moins servi à te désaltérer.

Visiblement, tu résistes plutôt bien aux effets secondaires, et si tes idées ne sont pas très claires et que tu as l'impression de tanguer, tu lutes contre cette envie de vomir qui te prend les tripes. Ta fierté est en jeu. Un regard au tavernier qui te dévisage pendant de longues minutes et tu finis par te lever pour te diriger vers la sortie. « Merci pour votre hospitalité ! »

« Hey petit, pense à mettre des fringues la prochaine fois ! »

« Hum... vraiment ? » Tu regardes ton corps nu sans trop comprendre. De ton apparence de vastaya, il ne reste que tes oreilles en pointes, tes crocs et tes yeux brillants mais il n'y a rien de dérangeant non sur ce corps plus humain que tu t'es attribué ?

Tu remarques les regards des passants alors que tu rejoins le port. Tout ça parce que tu n'as pas de vêtements donc ? Cela te servira pour la prochaine fois, mais alors que tu t'apprêtes a enjamber une bite, voilà que l'alerte est lancée. Alors d'accord c'est pas super bien vu de se promener nu mais de là à alerter toute la ville c'est un peu limite. Tu bougonnes dans ton coin, attendant avec patience l'arrivée de la garde. Mais ce n'est pas la garde qui semble venir à ta rencontre, mais une énorme créature des profondeurs. La corruption, tu ne la connais que trop bien, tu as longtemps luté contre les nuits de brume mais tu ne pensais pas qu'elle atteindrait les tréfonds de l'océan. Cette fois ça ne rigole pas. Un monstre comme celui là tu n'en as jamais vu jusqu'à présent et tu en reste bouche bée.

« Va falloir que je trouve une culotte... »

HRP : Ström se promène tout nu en ville, il s'enfile une bouteille et revient sur le port, un peu bourré au moment où les sirènes sonnent. Il aperçoit le monstre marin au loin qui se rapproche.

L’air marin s’engouffre dans ses poumons, l’emplit d’une quiétude toute neuve alors qu’il dévore sans aucune grâce le contenu de son bol. « Les tentacules. Ils bougent encore. » remarque-t-il sans paraître s’en soucier outre mesure. Le regard porté vers le large, il écoute sereinement sa voisine, hoche la tête en guise de confirmation avant de se faire interrompre grossièrement par le darkin logé dans sa faux.

« Quelque chose vient. » Surpris, l’assassin laisse échapper son récipient, lequel cavalcade gaiement jusqu’à chuter dans l’eau saumâtre du port. « Rhaast, tais-toi ! » siffle-t-il, agacé mais aussitôt réduit au silence par les cloches qui se mettent à sonner. Il se redresse brusquement, jette un coup d’œil plein de regret aux restes de leur repas, et époussette vivement ses vêtements en relevant le visage.

La vision du monstre en approche n’est pas pour le réjouir, et sa faux vibre soudain d’une énergie meurtrière. « Calme-toi l’illuminé, celui-ci est trop gros pour toi. » chuchote Kayn à l’intention de son arme, avant d’acquiescer en direction d’Akali. « Oui, allons voir, je n’ai pas la moindre idée de ce que ça peut être, mais ça n’augure rien de bon. On dirait presque… » La phrase reste en suspens alors qu’il réfléchit, passe en revue les rares informations qu’ils ont glanées sur Bilgewater en arrivant. Oui, il y’a quelque chose de familier dans la venue du monstre, d’attendu, et pourtant, pourtant, quelque chose cloche.

« Dire que je pensais faire le tour des tavernes pour découvrir un peu les mœurs de la cité. Tu parles d’une diversion. Rhaast est intrigué. » reprend-t-il en calant sa faux contre son épaule. Le chant résonne toujours, vibrant, lancinant, et le Ionien ferme les yeux un instant, comme envouté. Il se reprend vite néanmoins, raffermit sa prise sur son arme avant de jeter un coup d’œil vers Akali, accompagné d’un sourire en coin « Prête pour le combat ? On va quand même pas laisser cette chose bouffer la cité, ce serait une perte culinaire irréparable. »  Un ricanement vient clore sa phrase alors qu’il s’avance de quelques pas vers l’eau en contrebas. Les rides profondes qui agitent l’onde lui font froncer les sourcils, et il se recule bien vite, peu désireux de rejoindre son plat dans les abysses. Intrigué, mais pas inquiet, l’assassin se retourne vers sa compagne, son assurance légendaire prenant le pas sur toute envie de prudence. « Ce serait un sacrément beau trophée, tu ne crois pas ? J’aimerais bien ramener sa tête, ou ce qui s’en rapproche, à Ionia. » souffle-t-il en désignant l’ombre gigantesque qui progresse.

HRP • Kayn mange sagement son bol de tentacules quand Rhaast le prévient que quelque chose arrive, lui faisant lâcher son bol qui tombe à la flotte. Pas franchement effrayé par la créature, il s'accorde avec Akali sur le fait d'aller voir ce qui se passe, la bestiole promettant un sacré bel affrontement et un trophée en béton  

Nouvelle soirée, nouveaux visages, nouveaux problèmes.

Bilgewater était un lieu pour le moins hétéroclite, où il était possible de croiser beaucoup de voyageurs aux origines diverses et variées. Pas de frontière pour l'avarice. La cité de la liberté était-elle pour autant tendre avec ses nombreux curieux venus de tous horizons ? Il n'y avait rien de plus faux. Telle une bête insatiable, la cité dévorait les ambitieux et les âmes en quête de grandeur. Bien rares étaient ceux qui avaient réussi à marquer au fer rouge la coque de la monstrueuse ville aquatique, mais nombreux ceux qui essayaient à tous prix. Et lorsqu'il s'agissait de parler or et trésor...

— Pas d'enfants. Pas de shurimiens. Pas de clients potentiels, citait la sorcière aux yeux félins comme une litanie trop longtemps répétée. Son interlocuteur, une grande femme aux muscles saillants et aux tatouages impressionnants, leva un sourcil curieux. — Pourquoi les shurimiens ? Sherikan fit claquer sa langue sans prendre la peine d'éteindre la lueur d'agacement qui avait traversé son regard. — Et pas de questions. Ça c'est spécialement pour vous ma jolie.

S'il y avait une chose que la pirate n'appréciait guère, c'était bien qu'on s'amuse à fouiller dans sa tête. En réalité, il y avait beaucoup de chose qu'elle n'appréciait que très peu : les mauvais clients, les tempêtes en mer, la panure de crabe et les manquements de parole. Ceux des autres. Pas les siens. Oh, et les chants libidineux des marins, aussi. Pas de chance, la taverne où se déroulant son entrevue en était remplie.

Bilgewater restait Bilgewater.

Sherikan s'enfonça un peu plus dans son siège, toute son attitude en rupture totale avec l'ambiance festive du lieu, tant et si bien que son interlocutrice n'avait eu aucun mal à la trouver. Si on lorgnait parfois sur ses nombreux bijoux qui scintillaient à la lueur des lanternes vives, son regard furieux avait eu tôt fait de faire déguerpir les plus ignares. Cela faisait un moment qu'elle traînait dans le coin. Les locaux avaient appris à la connaitre. Quant aux autres...

— Vous êtes tout de même drôlement chère, même pour une magicienne, commenta la femme tatouée avec désinvolture. Ses yeux cependant brillaient d'un éclat rusé, témoignant certainement d'une envie de négoce.

Sherikan n'aimait pas vraiment négocier non plus.

—Le prix du succès, elle répond du tac au tac avec un sourire qui ne montait pas jusqu'à son regard d'or. Toute cette rencontre commençait à réellement l'impatienter. Si sa potentielle cliente n'était pas désagréable à regarder, elle avait cependant l'esprit trop vif et la langue trop aiguisée. Sherikan les préférait bourrés d'ambition ou bourrés tout court. Plus faciles à convaincre.

L'alarme retentissante permit à la sorcière d'esquiver la prochaine remarque de la grande femme tandis qu'elle se pressait d'un pas curieux vers l'extérieur.

En fait, l'apparition du monstre marin dans le lointain fut quasiment une délivrance, même si Sherikan n'aimait pas spécialement les monstres marins. En réalité, il n'y avait pas grand chose que Sherikan aimait, s'il fallait être vraiment honnête.

Elle poussa un long soupir.
Nouvelle soirée, nouveaux visages.
Nouveaux problèmes.

Le son des cloches, mélodie funeste d’une soirée meurtrie par une brume qui n’était jamais la bienvenue. Un froid surnaturel qui ne touchait pas ces lieux habituellement, arrivait à la sublimée qui affectionnait ces températures proches du négatif, tout du moins, si l’origine de celle-ci n’était pas aussi malsaine, lui offrant ainsi un lent et désagréable frisson qui parcourait son échine. Son regard se perdit alors à l’horizon avant même d’observer quoi que ce soit d’autre, constatant que le ciel comme la mer, se fondaient parfaitement dans une obscurité presque unie. Aucun signe de la moindre étoile ni de la lune, seule une immense silhouette corrompue par ce miasme verdâtre semblait se démarquer de ces ténèbres, dont la brume enveloppait peu à peu, chacune des lanternes qui éclairaient le quai sur lequel donnait la taverne qui l’avait accueilli plus tôt.

Malgré la cacophonie alarmante, l’ouïe de la jeune femme entendit les nombreux cris de terreur, réveillant en elle un agacement certain. Bien qu’elle n’eût pas fini son verre, le Myron’s Murderhole restait un alcool fort, et elle n’avait rien consommé d’autre depuis longtemps, autant dire que tout ce bordel ne faisait que donner naissance à un mal de crâne quelque peu malvenue, continuant de le nourrir un peu plus à chaque écho que les cloches offraient et à chaque cri de malheureux ne s’étant pas préparé à faire face aux horreurs qui les attendaient chaque année. Pourtant, ce n’était pas la période propice aux spectres. Mhh.. Comme s’il y avait déjà eu un contrat rédigé entre les Îles obscures et celles de la Flamme bleue pour indiquer à quelle date ils pourraient récupérer les âmes désirées. Quelle bonne blague.

Un éclair déchira les ténèbres, offrant une vision sinistre de la silhouette qui était bien plus proche qu’elle ne l’avait cru. Une créature plus grande encore que celles ramenées par les équipages à la soif d’or inextinguible, et aux formes corrompues qui la faisait douter quant au monstre qu’il était. L’observer plus longtemps ne servirait pas à grand-chose, qui plus est, un immense tentacule menaçait de l’aplatir ainsi que tout ce qui était dans son sillage. Le coup, puissant, fut esquivé d’un plongeon sur sa droite. Ceux de la taverne n’eurent pas la même chance, trop occupés à se saouler pour fêter la chasse du jour accompli avec succès que les voilà déjà entre les bras de la Grande Barbue. Au sol, Valh évita de nombreux projectiles qui auraient pu la blesser gravement. Elle se releva alors, sans trahir la moindre douleur si ce n’était celle que sa tête subissait, entre la réception suite au saut et le vacarme assourdissant dut à l’impact, indéniablement, ce dernier fut accentué. Maintenant au plus proche de l’étendue d’eau salée gargouillant, elle épousseta sa tenue.

Le son des cloches cessa enfin, ne laissant plus que les cris d’effroi, les navires se bousculant par l’eau tumultueuse, ainsi que le grondement du ciel. De la mer semblant bouillonnante, elle vit quatre tentacules spectraux en sortir. Son regard ne trahissait aucune surprise, ou presque, mais plutôt du dégoût dut à l’effluve qu’avait relevé cette monstruosité, tout aussi prenante et odorante que celles des quais-abattoirs. La mort avait vraiment de quoi faire soulever les estomacs. Comment cette ville se débrouillerait face à cette chose ? Des capitaines et harponneurs expérimentés auraient pu intercepter cette créature, si la brume n’était pas en jeu. La brume, oui… cela voulait-il dire qu’il était dans le coin ? Un cri déchirant interrompit la moindre de ses pensées, frappant davantage son crâne endolori. Celui-ci achevé, la jeune femme fit un appel silencieux à son don, diminuant davantage sa chaleur corporelle, elle se préparait à pouvoir en user dans la seconde qui suivait en cas de nécessité.

Bien que la créature fût une menace imposante, Valh savait pertinemment qu’elle n’y pouvait pas grand-chose, ne possédant pas assez de puissance pour geler cette chose, ni même l’un de ses tentacules. Pensant d’abord laisser d’autres personnes s’en charger, elle prit sa lame, la passant entièrement dans sa paume de la main droite et la planta dans le tentacule qui avait détruit l’auberge. Elle savait que des armes sans propriété magique n’affectaient pas ses créatures, mais elle espérait qu’en la frottant à son givre qu’il en serait autrement, même si frapper une si maigre zone ne changerait rien à la donne. Sans attendre une quelconque réaction de la créature, elle retira son sabre du membre spectral, s’éloignant de ce dernier d’un pas rapide.

Pourquoi essayer quelque chose de si futile ? Autant laisser cela à quiconque serait plus efficace qu’elle. Ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’une telle chose attaquait la cité pirate et en général, la fuite était favorisée de tous. À vrai dire, c’est ce qu’elle envisageait à l’heure actuelle, ignorant les quelques personnes happées par la scène et le monstre difforme. Après tout, ces abominations finissaient par disparaître à chaque fois. Alors pourquoi se risquer à cette chose et perdre connement la vie ? Pour la native de Freljord, ces nuits étaient des périodes aussi dangereuses que précieuses afin de repérer le faucheur à la lanterne verte, cible bien plus intéressante que cette chose.

D’un pas déterminé et sa lame toujours en main, Valh s’en alla des quais, voulant prendre du recul afin de connaître l’avancer de la brume que le Kraken mal foutu l’empêchait d’observer et ainsi, repérer le spectre qu’elle cherchait. Cependant, avant de pouvoir aller bien loin, quelque chose percuta le sol devant elle, l’impact la poussa en arrière, lui faisant comprendre qu’elle ne pourrait pas aller bien loin. Dans la situation d’urgence, elle se releva alors rapidement, trop rapidement, le mal de crâne couplé à l’alcool lui offrit une sensation de vertige qui la rendit incapable de bouger lors de quelques secondes. Secondes pendant lesquels elle pensait à toutes ses âmes qui risquaient de crever à cause de cette chose. Un long soupir s’échappa de ses lèvres alors que son attention se tourna vers cette créature. La sublimée n’était pas seule ici et quelque chose voulait qu’elle les aide, ou voulait la voir crever ici.

Vaine. Un mot qui vient s'infiltrer dans l'esprit du Vastaya, vaine et futile tentative alors qu'il accentue, force sur cette voix inhumaine, porteuse de sa magie déjà engloutie et mêlée au son des cloches et cris alertant la baie. Force et effort de volonté alors qu'il force toujours plus sans que la créature corrompue ne semble y prêter plus d'attention. Ce qu'il croyait alors que finalement l'un de ses nombreux tentacules fusent dans sa direction, ses lèvres se fermant nette alors qu'il plonge en avant afin d'esquiver de justesse le coup puissant que son corps, aussi magique soit-il aurait été bien incapable d'encaisser sans en sortir grièvement blessé, les récifs derrière lui prêt à le mettre en pièce si il y était projeté. Vaine et pourtant non loin des marins sont là, un sifflement étouffé dans l'étendue marine alors qu'il décharge sa force dans ses membres puissants, créature marine dans son élément mais dont déjà, les réserves en magie sont affaiblies, un fait qu'il se doit de combler, urgemment alors qu'il s'enfonce dans les profondeurs pour rejoindre la baie.

Un hurlement de terreur pour déchirer la nuit, aucune pointe d'amusement pour venir le soutenir sur le visage de la sirène ayant perdu tout sourire, une simple constatation, prédateur fonçant sur le pauvre bougre déjà condamné, entraînant son cadavre par le fond pour le dévorer, un acte de miséricorde s'il en est alors qu'il se nourrie de ses désirs et de sa chaire pour se renforcer, épargnant par la même occasion la corruption au marin condamné. Un sang froid qu'il se doit de garder, alors que repu son corps remonte à la surface, la brume n'est déjà plus très loin alors que les tentacules s'abattent sur la baie, broyant les corps de ceux n'ayant pas leur temps de leur échapper. Un sifflement agacé, anormalité d'une situation dont il n'était guère la saison, peste et se décide enfin alors que d'un coup de queue battant les flots il rejoint le port pour se hisser sur la terre prêt d'une figure familière. Un contact pour l'aider à se concentrer alors qu'il peut sentir cette empreinte magique qu'elle laisse échapper et que deux autres s'imposent à ses sens Vastayas déployés pour lutter. L'une inconnue et l'autre familière, celle de l'un des siens qu'il avait déjà croisé par le passé, une donnée pour peut-être tout changer alors qu'il se hisse sur le quai à la force de ses bras, déversant sa magie pour troquer sa queue contre une paire de jambes lui permettant de se déplacer, son corps encore couverts des vestiges aquatiques, branchies, griffes et crocs acérés alors qu’entièrement nue sa présence s'impose sur les quais.

HRP : Yaavi tente d'amplifier sa magie et son chant pour attirer la créature, mais est forcé de renoncer par l'attaque du tentacule. Plongeant il s'éloigne des récifs pour rejoindre la baie en profitant pour dévorer le marin tomber à l'eau afin de refaire un peu le pleins d'énergie, mais aussi pour lui éviter de sombrer dans la corruption de la brume qui approche. Une fois fait il se dirige vers les quais, se laissant aller à son sens permettant de trouver la magie et sentir les présences familières de Valh et Strom. Il troque sa queue contre des jambes pour rejoindre la zone où ils sont conscient que seul il est complétement impuissant.

Loin des personnes se promenant nues non loin de la brume, et des phares érigés en défense au froid, elle continuait de manger ses tentacules épicées, en bonne compagnie. Kayn quelques fois agissait comme un enfant, et elle ne pu s’empêcher de rire un peu, en le voyant lutter avec un tentacule à l’air encore totalement vivant. Bilgewater était une cité on ne peut plus originale, aux coutumes pour le moins complexes.  Et pourtant, en l’espace de quelques instants, tout tourna mal, le bol de nourriture rejoint la grande mer, et Kayn se redressa, visiblement en proie à quelque chose de compliqué à l’intérieur de lui, ou a l’intérieur de sa faux.

Les cloches déja sonnaient autour d’eux, et c’est droite comme un piquet - semblable à la posture que prenait quelques fois Maitre Kennen quand il regardait l’horizon moustaches au vent - qu’elle fixait l’horizon, ne se souciant sur le moment que des frémissements à la surface de l’eau, et de l’ombre gigantesque se rapprochant du port, et d’eux par conséquent. — Tu sais que je suis toujours prête, surtout à défendre la bonne cuisine. Le rire qui quitta ses lèvres fut un ricanement léger, alors que déja elle attrapait son Kama, prête à en découdre avec la créature qui semblait se rapprocher à toute allure.

— Ne fais rien de trop risqué et tu pourras prétendre à ramener un trophée. Je récupèrerais un tentacule, je suis sure que Akito à Weh’le pourra en faire un plat délicieux. est ce qu’elle pensait avec son estomac ? Non, pas toujours, mais ça rendait les combats plus légers que de se dire qu’elle combattait pour quelque chose d’aussi futile, plutot que combattre pour le bien du monde, ou un objectif beaucoup plus serieux. Même si c’était le cas. C’était toujours le cas.

Le bruit sonore d’un tentacule s’abatant sur la jetée la fit pousser un grognement alors qu’elle fixa Kayn quelques instants. — Celui la par exemple. Mais l’heure n’était plus à la plaisanterie, que déja le bol revenait devant eux, completement vide, suivit de 3 tentacules particulierement aggressifs. Un cri. Un mort. D’autres personnes en présence. Elle fronca les sourcils en respirant l’air salé avant de remonter son masque verdatre. Nous ne sommes pas seuls à combattre. Et fort heureusement, car aussi puissants étaient ils, ils n’y parviendraient pas en solitaire, contrairement à leurs habitudes.

Reflechissant vite, l’ex kinkou oubliant l’idée des fumigènes, à quoi bon aveugler une créature qui n’avait pas réellement d’yeux, ou dont pour le moment ils ne pouvaient voir que les extension. — Tranchons ça. Comme pour se donner du courage, la ninja déja fort habile encouragea son camarade ombrageux, avant de lancer trois kunais en direction des trois tentacules agités qui remuaient devant eux. Il faudrait pouvoir atteindre les yeux de la vrai bête, pas perdre de temps avec les tentacules spectraux. Et pourtant ils étaient devant eux, alors autant les battre.

HRP • Akali & Kayn sont derangés dans leur repas - Ils continuent leur agréable banter - et puis c'est le début de la guerre, Akali lance 1 kunai sur chaque tentacule et veut aller vers la tête (mais l'eau est sale)  

Rien de trop risqué. L’idée l’amuse, lui arrache même un demi-sourire aussitôt chassé par la concentration. Ses airs enfantins s’effacent devant le sérieux du combat à venir, et, déjà, il brandit sa faux, prêt à l’abattre sur le tentacule qui s’agite devant eux.  « C’est le risque qui m’amuse. » souffle-t-il en levant un sourcil devant le retour de son bol… vide.

Les embruns lui fouettent le visage, et le cri qui retenti brise son immobilisme. Dans le même élan que sa camarade, il abat son arme sur l’un des tentacules, le manque de peu avant de bondir en arrière pour se mettre hors de portée.

« Pas loin. Il est trop mobile, mais Aka, j’me demande un truc. » Il s’interrompt pour observer les mouvements nerveux de la créature, reporte ensuite son regard vers sa collègue. « Si on le tranche, est-ce qu’on ne prend pas le risque qu’un nouveau repousse aussitôt ? On se retrouverait vite submergés. » Il n’a pas la moindre idée de la nature de cette corruption qui semble enlacer le monstre, mais n’a pas la moindre envie de s’attarder pour la question, pour le moment du moins. De nouveau, la faux fend l’air, mais s’arrête au niveau de l’épaule de Kayn.

« Frappe gamin, tu ne mérites pas ma puissance. » Le grondement de Rhaast trouble l’air vicié du port, et le sourire du Ionien s’élargit. « Silence l’objet. » rétorque-t-il en longeant lentement le quai, comme pour trouver une ouverture.

Son regard tombe sur le bol que la créature leur a renvoyé, et il pousse l’objet du pied pour le rendre aux eaux noires et glacées. « Un p’tit présent pour la bestiole ? Sa majesté des krakens appréciera sûrement cette humble offrande ? » murmure-t-il en direction des flots, les yeux rivés sur la forme sombre qui s’en prend maintenant aux bateaux.

« Il a pas l’air petit. » constate-t-il pour lui-même alors que l’eau vient lui lécher les pieds, projetée par les vagues que la danse funeste des navires provoque. « On s’en sortira pas sans aide. » Sa voix n’est pas défaitiste, porte au contraire sa résolution jusqu’à sa compagne. Parce qu’au-delà d’une insolence crasse qu’il déploie sans se gêner chaque fois que l’occasion se présente, Kayn reste doté d’un pragmatisme à toute épreuve.

« J’espère que la ville sait se défendre, ou on la rayera bientôt des cartes. » souffle-t-il encore en observant le carnage.  

HRP Kayn tente de trancher un tentacule et le rate de peu, avant de se faire la réflexion que ce n'est pas forcément une bonne idée. Il se contente donc d'observer les alentours, se demande si la ville sortira entière de l'assaut.

Le son de la cascade entraînait son esprit, l’apaisait. Assise en tailleur, la prophétesse de la Mère Serpent méditait depuis déjà plusieurs heures. Force paisible et immobile du corps, introspection et élévation de l’âme. Voilà déjà plusieurs mois que sa divinité lui offrait des visions qui avaient de quoi l’inquiéter. La brume noire se rapprochait, dans ses rêves l’avertissement de la stagnation se faisait de plus en plus présent. Contrairement à ce que certains pouvaient croire, Illaoi n’était pas sans peur, elle ne cessait de douter. Elle avait besoin d'apaiser son esprit, de trouver la voie à emprunter. Et pour cela, elle ne pouvait espérer de Nagakabouros de simplement guider ses pas. En tant qu’apôtre elle devait se frayer elle-même un chemin. Attendre pouvait aussi bien mener à la stagnation qu’au mouvement. Alors elle méditait, non pas en quête de réponse mais, car il n’était nullement question de se précipiter, car il était important de ne pas se hâter inutilement.

Soudain, elle sentit les esprits s’agiter. Ses yeux s’ouvrirent, son regard émeraude, calme et déterminé, elle se redressa, saisissant l'œil de son dieu. Célébrez Nagakabouros mes frères et soeurs, l’heure est venue. Et sans hésitation, Illaoi se dirigea en direction de la sortie de la grotte buhru tandis que tous commençaient à se mettre en mouvement. L’heure n’était plus à l’attente, le porteuse de vérité entrait en mouvement. Calme et puissance. Était-ce une nouvelle nuit de l’horreur qui s’annonçait?

Marchant d’un pas vif et déterminé en direction du port, les sirènes d’alarme de Bilgewater retentissent. S’il n’est pas encore possible pour la prophétesse de voir de quoi il en retourne, nul doute n’est permis. Elle arrive, parfum putride distant mais pregnant, quelles horreurs doivent  encore se déverser sur la ville? Inutile de se précipiter, quelques secondes ne sauveront pas les fous qui pourraient tenter d’intervenir. Et alors, arrivée au port, il lui est donné de contempler la dévastation. Un monstre marin gigantesque, difforme, corrompu, parodie d’être vivant. Le mouvement n’est que la manifestation d’un cycle. L'accomplissement des désirs n’est que suivre l’ordre naturel. Récitant la sagesse de Nagakabouros, son idole se met à luire, une vapeur aux reflets bleus et verts semblant s'échapper de l’Oeil de Nagakabouros.

Sentant la colère monter en elle, fureur et dégoût se mêlant, l’apôtre se saisit de ses émotions, et plutôt que de tenter de les calmer, les exalte. Elle écouterai ses désirs, obéirai à son besoin viscéral de détruire l'aberration. S'élançant, ses pas se faisant lourds, initialement lents elle pu apercevoir que déjà des paylangi luttaient, séparés par un énorme tentacule en deux groupes. Qui pouvait bien être le maître de cette monstruosité? Qui pouvait bien l’avoir amenée ici? Y aurait-il d’autres serviteurs de la nuit de l’horeur? Son mouvement avait gagné en profondeur, en puissance alors qu’elle accélérait. Cherchait-elle à singer la mère serpent? A la provoquer? Des tentacules spectraux semblaient apparaître, parodies stagnante des symboles de sa divinité.

Illaoi était la Porteuse de Vérité. Elle était celle qui devait combattre la stagnation sans aucune crainte, guider le reste du monde dans le mouvement. La chose n’est ni morte ni vivante! La voix puissante d’Illaoi résonne à travers le port, avertissant ceux qui combattent. Mais disait-elle vrai? La créature n’était-elle pas toujours vivante mais possédée? Peu importait. Qu’elle soit libérée ou meurt le résultat de serait rien de plus qu’un minuscule remous dans le cycle cosmique. Son rythme est à son maximum. La prophétesse bondit.


Que le jugement du Grand Kraken s’abatte! Amplitude. Sa voix est puissante. Coup de tonnerre, éclat de fureur dans la tempête. Ses yeux s’illuminent alors qu’elle en appelle à l’exaltation de sa divinité. La lourde idole dans sa main lui semble plus légère tandis que l’énergie qui s’en dégage semble prendre forme. Tentacules spirituels, lumière naissante et ténèbres mourantes. Maelstrome impitoyable qui s’abat sur l’énorme tentacule putride qui s’est abattu sur le port. L’énergie de Nagakabouros est libérée, répandue à travers le port, frappant l'aberration. Appel au défi les tentacules couvrant l’Oeil du Dieu se répandent, se multiplient, s'opposant à ceux de la monstruosité.

Ton regard balaye les environs à la recherche du précieux sous-vêtement, mais rien ne semble te correspondre. Ce n'est pas cette fois-ci que tu feras preuve de pudeur et à quoi bon y penser maintenant alors qu'une énorme créature tentaculaire semble avoir pris la ville portuaire pour cible. Des tentacules s'écrasent ça et là et par chance tu n'es pas écrasé. Occupé à te boucher les oreilles à cause du vacarme et du bruit que font les défenseurs de la cité. Franchement insupportable, tu ne pensais pas être aussi sensible des bruits, tu as des maux de tête à présent. Serait-ce dû à l'alcool ? « C'est ridicule ça m'a rien fait du tout... »

Les gens crient, les gens meurent et toi dans tout ça que fais-tu ? Tu te contente de rester face à la mer, plissant les yeux pour juger la créature avant de dandiner ton bassin en pointant du doigt ton entre jambe.

« Moi aussi j'en ai une et j'en fais pas tout un plat ! »

Heureusement que tu n'es pas affecté par les effluves de la boisson que tu viens de quitter, cela aurait pu se montrer catastrophique en pareille situation. Tu ignores les gens autour de toi, non par snobisme  mais ta concentration semble bien plus altérée que ce que tu penses. Tu sautes du ponton pour te retrouver dans l'eau, retrouvant ton apparence aquatique. La créature te fait face à présent et tu comptes bien l'affronter, ignorant tes craintes. Tu concentres ta magie et très vite un genre de siphon commence à apparaître devant la créature, prenant de plus en plus d'ampleur. Si cela peut l'empêcher d'avancer encore plus sur la ville c'est déjà une victoire. Mais ce n'est pas suffisant, tu lèves ta main en direction de la créature, ton bracelet d'argent scintille tout comme tes yeux alors que se forme face à toi des piques d'eau que tu projettes sur elle, ne montrant aucune pitié. Tu as suffisamment vécu pour savoir qu'il n'y a pas d'hésitation à avoir face à la corruption.

« Crève Tentacula ! » Tu te doutes que ta magie n'aura peut être pas l'effet escompté mais si cela te permet de la retenir, c'est tout aussi bien, cependant tu n'as jamais affronté quelque chose d'aussi gigantesque lors des nuits de l'horreur précédentes... Te voilà énervé, étrange sentiment que tu connais à peine mais qui semble t'animer depuis que tu as posé les yeux sur Tentacula. Oui tu lui as donné un petit nom, c'est bien plus simple pour toi de te focaliser sur elle à présent.

HRP : Ström s'agite un peu tout nu avant de plonger dans l'eau du port et se change sous sa forme de vastaya. Si il reste près du quai, il tente tout de même d'arrêter la créature. Provoquant un maelström devant la créature, il se sert de l'eau ainsi siphonnée pour former des pieux d'eau et les projette sur le kraken qu'il a décidé de nommer Tentacula.

Si ta capitaine te proposa de l’accompagner boire un verre, tu déclinas son invitation. Tu n’avais pas la tête à la fête aujourd’hui. Parfois tu aimais juste t’isoler dans ta cabine. La solitude, c’était quelque chose que tu appréciais de temps en temps.

Tes camarades te connaissaient bien maintenant. Alors lorsque tu leur disais que tu ne souhaitais pas être dérangée, ils respectaient ce que tu leur demandais. Et si certains avaient rejoint la capitaine pour aller boire avec elle, les autres s’occupèrent par bien d’autres manières sur le Kraken.

Tu t’étais posée sur ce lit qui t’appartenait. Si l’envie de lire un livre était présente, tu préféras fermer les yeux, pour te reposer quelques minutes. Des minutes qui se transformèrent en heures. C’était rare, que tu n’aies pas le sommeil agité et que tu réussisses à réellement dormir. Alors lorsque des bruits te réveillèrent, tu fus agacé. Qu’est-ce qui foutaient sur le pont ? Pour qu’un tel vacarme réussisse à te réveiller, malgré ton sommeil profond.

Le bateau eut des secousses, et si tu t’étais levée, tu te rattrapas à ce qui te servait de bureau. Décidément, il se passait vraiment quelque chose d'anormal.

Tu attrapas ta lance -juste au cas où- et tu montas sur le pont. Des cernes étaient marqués sous tes yeux. Signe que tu n’étais pas tout à fait bien réveillée. Il faisait nuit, et ceux qui étaient restés sur le Kraken, n’étaient pas sur le pont. Où est-ce qu’ils étaient passés ? Tu n’en savais rien, mais la scène que tu voyais au loin, te fit comprendre la gravité des choses.

Il y’avait des combats. Des tentacules. Des sons de sirène qui ne s’arrêtaient pas. Et si le Kraken n’avait pas été encore touché, il le serait probablement bientôt. Du moins, si tu ne faisais rien.

Tu devais prendre une décision rapidement. Soit rester et protéger le Kraken si l’une de ces tentacules visqueuse se décidaient à venir par ici. Soit prêter main forte aux différents groupes qui se battaient déjà. C'était un choix difficile. Sachant que sans ta capitaine pour te dire quoi faire, tu étais un peu perdue.

C’était frustrant. Tu voulais te lancer dans cette bataille. Pourtant, tu te devais de protéger ce navire qui était devenue ta deuxième maison. Alors tu ne bougeas pas, malgré que l’envie fût présente. Tu restas là, sur le pont, ta lance maintenue entre tes doigts, prête à bondir sur la moindre tentacule qui s’approcherait du Kraken.

L'essentiel:

Encore plongée dans les ténèbres, la créature fut uniquement trahie par ses tentacules ainsi que les cris de douleur qu'elle exprimait. Ceux-ci n'avaient rien d'humain, un mélange de grondement gutturaux en provenance direct des abysses, mêlés à l'écho d'outre-tombe, de quoi faire vaciller les esprits les plus téméraires. Ces hurlements accentuèrent davantage le mal de crane de la jeune femme qui essayait tant bien que mal, de passer outre ce dernier détail. Sa main droite se portait à sa tempe, tandis que la seconde pendait le long de son corps, tenant fermement le sabre qu'elle n'avait toujours pas lâché, ni rangé, malgré le recul engendré par la membrane qui lui avait violemment barré le passage. Le serrant davantage face à l'agacement de ce vacarme.

L’appendice -spectral- se relevant, laissa dans son sillon des traînés de matière visqueuse, le genre que personne n'aimerait approcher de son plein gré, mais que les harponneurs et autres graveurs de monstres côtoyaient quotidiennement. Un mouvement non loin attirât son regard, une silhouette familière semblait s'approcher dans sa direction. Un second mouvement, cette fois sur sa droite, fit plonger son regard en direction d'une mer noire, lui faisant remarquer que la bête corrompue avait perdu quelques bras. Que s'était-il passé ? Quelqu'un d'assez puissant était l'affrontait? Était-ce dû à une intervention divine ? Ou à une manifestation de la Grande Barbue ? Quoi qu'il en fût, l'attention de Valh fit happée par autre chose, un son. Ce n'était pas totalement un cri, plus.. un appel à l'aide.

L'homme était de l'autre côté du tentacule qui l'avait repoussé plutôt. Au plus proche de l'eau salée, les planche de bois montantes qui servaient à atteindre le niveau supérieur s'étaient effondrés sous l'impact. Le contexte actuel lui ôta tout doute quant à l'éventualité d'un potentiel traquenard tendu aux âmes naïves ou justicières, qui auraient été susceptibles d'arpenter les lieux. Dans l'urgence de la situation, elle se précipita en direction de l’individu, quitte à mettre les bottes dans la mélasse peu ragoutante offerte par le Kraken quelque peu mécontent, sans non plus foncer tête baissée. La sublimée n’avait pas vraiment envie de piquer une tête dans les bassins de la baie des pirates et encore moins vêtu comme elle l’était. La noyade ne serait plus un risque, mais une certitude.

Vérifiant à peine la solidité des planches en partie brisée sur lesquels elle mettait les pieds, la givrée à la crinière argentée arriva au niveau de l’homme qui s’accrochait d’une main à la poutre instable qui soutenait sa pauvre vie. Rangeant son sabre tout en posant un genou au sol, elle tendit sa main gauche au naufragée, sa panique laissa doucement place à un semblant d’espoir qu’il agrippa aussi fermement qu’il attrapa la main de sa sauveuse dont le calme bien trop grand fit taire l’angoisse qu’il aurait put exprimer à travers des cris, des plaintes, voir des supplications. Remontant l’individu sur les planches abîmées restantes, son attention restait constamment envers la créature qui avait attaqué la ville. Ce serait bête de finir dans la gueule des squales par manque de vigilence.

-Dégagez d’la, vite. Haussant la voix plus qu’habituellement sans pour autant gueuler, la jeune femme invita l'homme à s’éloigner de l’eau et des tentacules pouvant l’atteindre.

Son regard turquoise, assombri par la nuit et la brume, fit face au monstre qui daigna enfin montrer son visage. N’ignorant pas le gigantisme qui affectaient les créatures abyssales, y faire face était toujours impressionnant, surtout qu’elle ne les côtoyait pas vraiment. Enfin, si, quand ils étaient accrochés et pendus aux grues le temps de se faire dépecer. Vision qu'elle n'appréciait pas vraiment. Autant dire qu’ils n’avaient pas la même prestance en vie, que mort.. ou mort-vivant. Il n’empêche que cette chose, quelle qu’elle soit, ne pouvait être maîtrisé par ses soins, déjà qu’elle peinait face à à la vermine humaine. Un fin soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’elle réfléchissait à d'éventuelles solutions tout en constatant sa propre faiblesse.

-Et bien, vois c’que la Grande Barbue nous envoie là. Fit l'homme qui tentait de ne pas trahir son effroi.

-Ce n’est pas d'elle. Sa réponse fut clair, tandis que ses yeux ne quittaient pas l'auteur du vacarme de cette nuit.

-Peu importe, c’est plus qu’un équipage qu’il nous faudrait pour venir à bout de cette chose.

-Bien plus, oui. Mais quel capitaine serait assez fou pour rester face à ça ?

Les spectres n’étaient peut-être pas présents, mais cette créature était semblable à ces derniers et personne n’était assez fou pour rester face à ce genre de chose. Personne ne faisait front aux nuits de l’horreur, si ce n’étaient les Buhru. Cependant, Valh n’en avait jamais vue un se battre contre la brume sur les quais. En général, ils étaient plus dans leurs temples afin de repousser les morts-vivants après les avoir vue ensevelir une partie de la cité. Quoi qu’il en fût, il fallait se dépêcher et faire un choix. La créature ne resterait pas gentiment à attendre qu’on la bombarde, pour détruire ce qu’elle désirait. Des équipages, des Buhrus, des explosifs, les choix semblaient limités tandis que son regard scrutait les environs, finissant par se poser sur un mouvement en particulier, cette silhouette familière aperçue plus tôt s’était rapprochée.

-Yaa.. ?

Un simple mot, un nom plutôt, prononcé d’une voix trop calme pour la situation actuelle, et que l’homme ne put comprendre. Elle se souvint de cet étrange individu rencontré lors d’une de ses remises de traque. La jeune femme s’approcha légèrement de lui afin d’être entendu, ignorant lors de l'instant, celui qu'elle avait aidé.

-Je ne suis toujours pas un Baril de bière fermenté, mais je ne suis pas certaine de pouvoir affronter ce genre de créature.

Une rencontre si récente qu’elle avait pu garder quelques souvenir de cette dernière. Se souvenant d’un homme assez poli pour la cité qu’ils habitaient, la givrée supposait donc qu’il était là pour aider, et c’est sans la moindre hésitation qu’elle lui avait fait part de quelques doutes, du moins en ce qui la concernait, vu qu’elle ne pouvait pas vraiment savoir si d’autres personnes étaient présente non loin, la situation actuelle semblant trop tendue pour faire un quelconque repérage.

-Je doute que des capitaines seraient assez fou pour vouloir chasser cette bête, les nuits de l’horreur en ont marqué plus d’un...

Bien que parfois, en de brefs instants, il lui arrive d’imaginer certains hommes défendre leur navire quoi qu’il pourrait leur en coûter, après tout, c’était leur gagne-pain.

Résumé:

Elle avait beau attaquer les tentacules mouvants de la bête, aucun sang ne s’échappait de leurs visqueuse apparence, et elle ne pouvait s’empecher de grimmacer. Etait elle face à des manifestations de brume intuables ? Non, tout ce qui se mouvait pouvait toucher à sa fin un jour ou l’autre, elle ne le savait que trop la ninja. Mais voila que pendant qu’elle était occupée à lutter contre ces chimères qui n’en étaient pas réellement, Kayn apporta une reflexion pour le moins importante. « Je ne sais pas. On ne perd rien à tester. » Oui, bon, ils gagneraient des assaillants en plus, mais si les tentacules avaient l’avantage numérique, il s’agissait tout de même de deux brillants guerriers venus des meilleurs ordres de Ionia, et il était hors de question qu’ils se laissent battre par ces créatures.

Deux guerriers dont l’un était hanté par une créature plus démoniaque encore que ce qu’ils allaient affronter. Car ils allaient l’affronter n’est ce pas ? Et tandis que les trois tentacules n’étaient plus qu’un lointain souvenir, et qu’un seul revenait à la charge, Akali perdit quelques instants son regard sur la créature au loin. « Et je suis sure qu’on va en avoir ! » De l’aide ? Assurément. Car déja une voix puissante (nda: Illaoi) se faisait entendre invoquant de nouvelles tentacules, attaquant l’immense tentacule entre eux deux et le reste du port.

« Kayn. J’ai un plan. » Montrant l’immense tentacule au milieu des quais, et la créature plus loin, avec ses grands yeux vides, ainsi que quelques barques et pontons, elle essayait d’être claire, montrant ses bombes de fumées, et ses armes au garçon possédé par le Darkin. Elle voulait et devait aller la bas. « Il faut occuper son regard loin de moi. » Murmura t’elle à son ami non loin, puis sans plus attendre, elle s’élanca alors de pontons en pontons, jusqu’a sauter sur la grande tentacule, qu’elle voulait remonter jusqu’au corps principal du monstre. Si elle y arrivait, elle lancerait ses fumigènes une fois devant ses yeux, et tenterait de le planter. Sinon ? Elle finirait probablement dans l’eau. Mais on ne perdait rien à tester n’est ce pas ? Elle était entrainée pour ça. Pour défaire le monde des esprits qui le menacaient.

HRP • Akali essaye de faire comprendre à Kayn d'attirer l'attention de la bête, pendant qu'elle essaye de courir le long du gros tentacule pour aller lui exploser des fumigenes dans les yeux et en crever un. [ Je te laisse voir gentil MDJ, si elle y arrive ou pas toujours ! ] 

Une frustration immense pour enserrer la chaire, sentiment d'impuissance qui vient étreindre l'être à mesure que le constat tombe, accablant, il ne peut rien faire contre cette chose dont les tentacules s'abattent frénétiquement. Là était la limite de sa magie, la limite de sa nature, Vastaya qui ne pouvait lutter contre une chose privée de volonté et de tout désir, sentiments et émotions régissant la source de son pouvoir et si il n'était pas du genre à perdre espoir, si il avait toujours participé à lutter contre les nuits de l'horreur qui s'abattaient chaque années, il n'en restait pas moins un égo bafoué par cette impuissance de devoir remettre son destin dans les mains d'autrui.

L'autre Vastaya, lui, n'est pas sans ressources alors qu'il passe à l'offensive, une bonne chose alors que le makara requin se redresse sur ses jambes, nu comme un ver, mais après tout qui en s'en soucierait en cet instant ? Il y'avait bien plus urgent, une urgence qui prend une tournure des plus intéressante alors qu'un autre personnage bien connu de la baie entre en action, la prêtresse, aussi géante et redoutable qu'elle en avait l'air et l'espace d'une seconde, le Vastaya se posa la question de ce qu'il adviendrait, si une telle force, un tel pouvoir, venait un jour à être victime de la corruption frappant cette créature... Un mouvement de tête, un constat, il ne préfère pas savoir, vraiment pas alors qu'une voix familière l’interpelle. Une nature qui revient au galop, grand sourire pour venir trôner sur son visage et dévoiler ses dents impeccables, une habitude bien trop ancrée.

Dame Valheir !

Un léger rire pour répondre à sa remarque alors que leur échange n'avait rien de vieux et qu'il s'en rappeler à la perfection. Un nouveau sourire, une mini courbette pour la saluer malgré les circonstances, reprenant les airs de ce personnage qu'il avait présenté sur les quais, un rôle de composition, masque qu'on renfile au pied lever.

Quelle plaisir de vous recroiser si ce n'était pas en de tels circonstances... J'espère que vous pardonnerez ma tenue, j'ai été... Pris de court dirons-nous.

HRP : Yaavi se sent impuissant, ça le gonfle beaucoup, mais Valh l’interpelle, donc il fait la causette en reprenant le masque de Yaa un personnage inventé de toute pièce pour leur première rencontre. Bref il sert à rien.

Elle ne prêtait même pas attention à l’ampleur de la désolation. Non, les constructions humaines étaient toujours vouées à être détruites un jour ou l’autre. Tant qu’elle pouvait poser le pied quelque part il n’était pas nécessaire de s’inquiéter. Bilgewater s’était déjà relevée après avoir été ravagée par la brume plus d’une fois après tout. Mais plus depuis qu’elle protégeait la ville. Et aujourd’hui ne changerait pas, tel était son devoir. Lorsqu’elle ne parlait pas au nom de sa divinité, elle agissait en son nom. Généralement avec brutalité. Encore une fois, Bilgewater ne tomberait pas. Aujourd’hui encore, elle défendrait la ville. Difficile de dire que plaisir et fureur ne se mêlaient pas. La fureur que les non-morts provoquaient inévitablement en elle et, le plaisir de pouvoir s’abandonner entièrement sans s’inquiéter pour autrui. Non pas qu’elle ne se soit jamais vraiment inquiétée pour autrui.

Ses assauts avaient eu l’effet escompté, la tentacule monstrueuse ne séparait plus vraiment les individus. Qu’elle semble être furieuse était un détail. Un détail quelque peu gênant. L’idée première de la Porteuse de Vérité avait été de se servir dudit tentacule pour canaliser l’énergie divine à travers la créature. Idée qui avait eu son effet. Et même si elle aurait apprécié que le monstre reste gentiment à souffrir le temps qu’elle l’abreuve de flux vitale qui était son anathème… Il ne s’agissait là que d’un espoir quelconque sans valeur. Mais cela importait peu, elle savait déjà comment agir par la suite. Mais pas immédiatement, il fallait que les autres puissent aussi agir.

Elle ne pouvait être la seule à défendre Bilgewater. Et elle n’était pas la seule, les paylangi entraient eux aussi en action.

Alors pour gagner du temps, elle avait engagé ce qui pouvait ressembler à un duel avec l’énorme tentacule. Repoussant le membre abject à coups d’idole, répondant aux assauts monstrueux par ses propres assauts. Portée par la Mère des Serpents chacuns de ses coups libéraient des vagues d’énergie spirituelle. Plutôt que de tenter d'esquiver, elle profitait de son avantage. Nagakabouros était l’anathème de la monstruosité. Il lui suffisait simplement d’agir au bon moment. Chaque frappe devait être la plus brutale possible mais, nécessitait aussi une précision et un sens du mouvement parfait. Simplement frapper ne suffisait pas, la minutie était vitale.

Un mouvement humain lui arracha un sourire. Quelqu’un avait eu une idée folle. Folle mais similaire à la sienne. Et parfois, la folie pouvait dissimuler le génie. Pour la première fois depuis qu’elle était intervenue, Illaoi esquiva. Un pas sur le côté tandis que le tentacule tentait de s’abattre sur elle, enfonçant une partie du quai à l’endroit où elle se tenait un instant plus tôt. Et elle en profita pour bondir sur l’appendice de l’horreur, rejoignant l’étrangère. Accroches toi, j’arrive après. Et sans attendre de réponse, la Porteuse de Vérité saisit par l’épaule la fille de Ionia, la projetant de toutes ses forces en direction des yeux du monstre. Puis dans un même mouvement elle entama sa course pour la rejoindre, prête à projeter de toutes ses forces l’idole divine, quitte à briser celle-ci si nécessaire. Il ne s’agissait là que d’un objet destiné à servir après tout.

Leur destin était entre les mains de la Grande Barbue.

Spoiler:

Maintenir le maelstrom n'est pas de tout repos mais pour le moment tu tiens le coup. Tu es toi même surpris par la puissance déployée mais tu constates que c'est loin d'être suffisant pour te défaire de Tentacula.

D'autres guerriers se joignent à l'assaut, certains avec plus de réussite que d'autres. Mais toi, tu es là, concentré sous ta forme de vastaya et lorsqu'un tentacule tente de s'emparer de l'un de tes camarades d'infortune, tu tends ta main vers elle en projetant des pieux d'eau concentrée.

Ton regard suit à présent les deux femmes qui tentent d'accéder à la tête de la créature et tu concentre ta puissance pour lancer un jet d'eau vers sa gueule. La distraire, l'aveugler, peut être que cela sera suffisant pour qu'elles puissent en finir rapidement.

Tu maintiens ton jet d'eau quelques secondes alors que tu te transformes à nouveau pour reprendre peu à peu ton apparence humaine.

« Il faut me trouver une culotte à présent. »

Toujours un peu sous l'effet de l'alcool, il semble que ta préoccupation principale n'est pas tant la créature mangeuse d'homme et destructrice qui loge dans le port que les sous-vêtements qui te manquent pour avoir l'air un peu plus décent. Tu bascules la tête vers les personnes qui te font face en poussant un soupir de désespoir.

« Quelqu'un voudra-t-il me passer ses vêtements ? C'est une question de vie ou de mort ! » Pas du tout, il n'y a rien de vrai là dedans mais eux ne le savent pas ! Leur faire pitié, quoi de mieux ! Tu es vraiment diabolique... le pire c'est que tu y crois presque toi-même.

HRP : Strom tente de faire lâcher le tentacule qui attaque Valh en lui tirant des salves d'eau dessus. Il tente d'aider Akali et Illaoi également en aveuglant la créature avec un jet d'eau dans sa tronche. Il tente en même temps de maintenir le maelstrom jusqu'à ce qu'il reprenne forme humaine et que son attention ne se porte sur la recherche de sous-vêtements. Il est un peu bourré...

Elle avait un plan, et elle était bien determinée à le mettre à execution, cependant ça ne voulait pas dire qu’elle n’était pas prête à accepter des détours et des imprévus, bien au contraire. C’est pour ça que lorsque la femme imposante de muscle et de spiritualité - elle pouvait la voir, dans toute sa stature, elle semblait une incarnation divine et Akali pendant quelques instants fut comme transfigurée - atterit sur le tentacule à coté d’elle, la jeune ninja se sentit comme galvanisée. Et comment aurait elle pu refuser la proposition silencieuse qui venait de se faire ? Un hochement de tête fut sa seule réponse, alors qu’elle fut attrapée par les épaules, et projetée en avant comme une etoile de ninja , à toute vitesse vers la tête du monstre. Le vol était exaltant, la mettant presque dans un état euphorique, mais il y’avait plus important.

Et alors qu’elle atterit sur la tête du monstre, elle pu grimacer devant cette sensation gluante et désagréable. « Eurk » malgré tout, quelques fois, elle restait une enfant. Mais les enfants n’avaient pas autant d’armes, et dés qu’elle fut rejoint par la femme imposante et musclée, elle lui montra divers points qui semblaient plutot vitaux. « Je vais crever ses yeux, essaye de l’assomer, par la, ou par la. Je ne m’y connais pas spécialement en poulpe géant et gluants, mais un bon coup sur la tête ça devrait suffir, ou derrière la nuque peut être. » De toute façon, si elle devait être honnête, la femme semblait clairement savoir ce qu’elle faisait, et au moins, Akali allait mener sa mission à bien. Du moins elle l’esperait. Elle n’était pas à l’abri de se retrouver à la flotte, et les mers de Bilgewater ne semblaient pas super accueillantes, pourtant, c’était comme ça… C’était un risque à prendre.

D’un mouvement brutal et rapide, elle se pencha en avant, commencant à bouger sur le crane visqueux - dégueulasse - pour venir planter les lames de ses kamas dans les yeux globuleux de la créature. Yah. Comme ça, ils seraient les héros d’une nouvelle histoire, et … Oui, elle avait définitivement bien fait de venir ici. Elle se demandait où était Maitre Shen, mais ça attendrait probablement.

HRP •  Tente de crever les yeux de la bête, elle est focus la dessus, elle voit pas trop tout ce qui se passe autour.