pandora's box — vi

Ce fut un rêve doux, si doux. Était-ce un rêve ? Vi ne sait plus trop alors qu’elle s’étire sous une lueur bien trop vive et violente lui faisant lâcher un juron alors qu’elle remarque l’absence (pourtant habituelle) de la Piltovienne à ses côtés.

Se redressant, son regard se pose sur l’endroit désert et l’idée que ce soit un rêve devient de plus en plus plausible. Se levant, la Zaunite tente de retracer tout ce qu’il c’est passé, tous les souvenirs qui lui reviennent la font sourire un peu bêtement alors qu’elle tombe finalement sur le mot de la Shérif.

Humpf.    


Ce n’était pas un rêve, pour le plus grand plaisir de Vi comme pour son plus grand désarroi. Un grand nombre de questions traversant son esprit “Est elle partie il y a longtemps?” “Qu’elle heure est il ?” “Pourquoi ne m’as-t-elle pas réveillée?” ou même “Pourquoi n'est-elle pas restée” étaient en boucle. Et la seule question à laquelle elle pouvait répondre était accrochée quelque part dans l’appartement. Se glissant hors des draps et descendant pour voir l’heure, son visage devint blême.

 Oh merde.    

Vi avait dormi comme un loir, sans cauchemars ni rêves, juste bien dormi en ayant contre elle Caitlyn cela n'avait pas paru étrange le moins du monde. Un frisson la parcourut alors qu’elle enfilait à la hâte vêtements, engouffrant un café et quelques biscuits avant de sauter dehors prise par un quelconque démon du retard. L’heure avait tourné, il était facilement plus de midi et si elle avait pris soin de glisser le mot dans sa poche, Vi ne pouvait empêcher les diverses questions qui lui traversaient le cerveau. Une peur au ventre, qu’elle n’admettra pas rendant le tout compliqué à gérer.

 Elle n’est pas là.  

Cette phrase prononcée par l’officier à l'accueil la fit se renfrogner encore plus alors qu’elle parti s’occuper à diverses tâches barbantes. Si des personnes lui parlaient elle ne les entendait pas tant le vacarme qu’elle s’infligeait elle même était intense dans son esprit. Ai-je tout brisé ? . Vi n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir, mais elle n’en était pas moins stupide.  Elle est passée au laboratoire qui s'affairait sur le liquide qu'avait ramené Caitlyn. Elle était donc la.  mais cela ne la fit pas pousser cette porte close devant laquelle elle passa en boucle sous le regard tantôt amusé et perplexe de certains pacifieurs.

Les heures passent, et peu à peu la Zaunite se persuade malgré elle qu’elle a provoqué ce qu’elle redoutait tant. En général, la seule réponse à son stress était d’aller se battre contre quelqu’un, qui que ce soit, quitte à se faire remonter les bretelles par la Shérif. Mais sortir du poste serait rater l’occasion de tomber sur Caitlyn, alors ce fut dans une salle dédiée à l'entraînement qu’elle s’enferma les heures restantes, tranquille pour pester et taper des choses prévues à cet effet, n’en sortant qu’une fois que les lumières furent éteintes par le gardien de nuit. Pestant contre elle-même elle se changea et pris la route de la sortie. C’était foutu pour aujourd’hui, résignée elle passa dans ce couloir une énième fois, se stoppant sur place alors que la porte s’entrouvrit.

 Tu te caches Cupcake ?    

Avait-elle encore le droit de l’appeller de la sorte ? D’être affectueuse ? Devait-elle parler comme les autres à la Kiramman ? Avait elle brisé tout ca ? Elle n’en savais rien, et dans le noir de ce couloir elle n’allait clairement pas laisser son amie partir en courant.  Elle avait compris qu’elle ne voulait pas la croiser, où qu’elle l’évitait. Restait à savoir pourquoi maintenant. Vi espérait seulement que personne n’entendent son cœur tambouriner motivé par la peur.

Ce n’est pas l'accueil qu’espérait l’inconscient de Vi. Ce n’est pas ce qu’aimerais le cœur de Vi non plus. Ce dernier semble pourtant bien être présent, ralentissant avec le stress qui lui creuse l’estomac. Pourtant les mots qui quittent ses lèvres sont le fruit de l’habitude, de leur lien si fort qu’elle pense sur le moment brisé en mille morceaux. Était-ce si grave ce qu’il c’était passé la nuit précédente ? La Zaunite commençait à se demander sérieusement.

Et la porte s’ouvre un peu plus grande alors qu’elle s’avance. Combien de fois était-elle passée devant cette porte dans les dernières heures ? Assez pour avoir l’impression de la connaître par cœur cette porte close.

Son regard se pose sur la Shérif, et le désarroi est total.

 Tu pars tard aujourd’hui.  

Ou bien c’était elle, oui, c’était sûrement elle qui partait tard, trop tard pour dire que cela sois normal, mais la journée ne l’était pas, pour trop de raisons. Elle se redresse soudainement lorsque la voix de Caitlyn sort enfin de ses lèvres pincées, que son visage se retourne vers le bureau laissant la porte ouverte devant elle. Était- ce une réelle invitation ? Pourquoi était-elle si glaciale?

Entrant dans la pièce, l’ambiance est lourde, pesante. Ses pas lui semblent de plomb alors que son esprit et ses pensées, elles, s’envolent sans qu’aucunes paroles ne sorte de sa propre bouche. Parler ? De quoi ? S’était il passé quelque chose ? Le gaz était-il mortel ? Allait-elle mourir ? A cette pensée un voile d’inquiétude envahit son visage alors qu’elle détourne le regard pour scruter la pièce, en quête d’indices qui n’existent pas.

 De quoi veux-tu me parler ?  

Pourquoi avoir attendu d’être pris sur le fait de partir ? Pourquoi être partie ce matin ? Au fond Vi aussi avait un tas de questions à poser, mais elle se sentait comme une enfant qui allait se faire gronder sur le moment, elle se sentait vulnérable sans savoir pourquoi. Attrapant une babiole qui traîne sur un meuble, occupant ses mains à défaut de pouvoir occuper son esprit, elle laissa échapper un soupir. Etait-ce parce qu'elle l’avait encore appelé Cupcake ? Avait-elle eu un geste déplacé ? Etait-ce la brume ? Jayce ? Non. Peut être pire. Posant l’objet qu’elle manipulait ses mains se glisserent dans ses poches, rencontrant le papier froissé qu’elle y avait mis plus tôt en partant. Ne me demande pas de partir d’ici Cupcake.

C’était bien trop vrai, comme remarque, et Vi se sentit un peu bête d’avoir aussi facilement vendu une mèche qui brûlait. Tant pis, ce n’est plus le temps, et elle n’est pas capable de revenir en arrière.

Comme quoi tout arrive un jour.    

Cachant du mieux qu’elle pouvait ses émotions elle se fendit même d’un sourire amusé. Elle se retint de faire la remarque qu’elle était restée longtemps pour la croiser, restée longtemps car elle était arrivée avec un retard considérable. Mais ce n’est pas correct, ce n’est pas le genre de phrase que l’on dit à son supérieur. Et tandis qu’elle ferme la porte derrière elle, un frisson lui parcourt le dos. Comme si cette porte fermée avait érigé un mur que Vi ne pourrait pas détruire.

Et pourtant, alors que la voix de Caitlyn répondait à sa question, elle aurait bien voulu rouvrir cette porte. Fermer la bouche de sa partenaire plutot que ce stupide morceau de bois et de verre.

Pardon ?    

Avait elle vraiment entendu ? Elle aurait préféré que ce soit autre chose peut être, même l’arrivée de la brume lui semblait moins difficile à entendre que ce qu’elle percevait sur l’instant. Secouant la tête, elle ne peut s'empêcher d’ajouter.

Explique moi Caitlyn en quoi tu t’es montrée tout ce que tu as dit ?    

Il se peut que certains mots soient passés à la trappe, il se peut aussi que Vi ne sois pas sûre d’avoir compris le discours. Et pourtant elle écoute la dernière phrase du Shérif avec l'impression que son cœur échoue dans le fond de son estomac. Serrant un peu les dents elle s’approche du bureau qu’elle évitait jusque la.

Je vois.    

Finalement, ce sont ses yeux qui se baissent. Était- ce vraiment ce que voulait la Piltovienne ?

C’est l'échec de la mission hier qui te fait dire ça ?    

La tristesse est difficile à cacher dans sa voix, et peut être qu’au fond elle ne veut pas la cacher. Cependant Vi n’abandonne pas, elle ne veut pas, ne peut pas abandonner d’avoir cette femme comme partenaire. Elle ne supporterait peut-être pas de la voir partir avec d’autres personnes.

Tu parles de ton comportement mais si c’est ce que j’ai fait qui a été inapproprié il suffit de me le dire.    

C’était sûrement sa faute, c’était forcément de sa faute. Vi mettait Caitlyn sur un piédestal plus grand qu’elle n’était pour imaginer un seul moment que tout ce qui c’était passé hier puisse être le problème. Au contraire. Mais Vi restait elle-même, et la phrase qui lui échappa tel un soupire était peut être la moins bonne idée.

Mais si c’est ce que tu veux vraiment.    

Il ne manquait plus que la pluie peut être pour replonger leur situation dans le passé, c’était pourtant les mêmes regards qu’elles avaient les deux. La même attitude qui donnerait à certains l’envie de les frapper aussi.

C’était l’orage dans sa tête, c’était une pluie battante qui lui fis crisper ses poings un instant, brouillant toute seule sa compréhension de l’instant et des mots. Vi se moque bien de passer pour quelqu’un de stupide auprès de Caitlyn ou même d’autres, elle n’est pas la plus bien pensante, mais alors qu’un silence s’installe, quelques secondes lui suffisent pour se dire que les choses on changer.

Je sais. Je suis aller les voir.  

Vi ne lui dira pas que c’était pour savoir si Elle était la. Et pourtant elle avait cette impression d’échec, d’avoir oublié la bas des indices, le piège qui leur avait été tendu par les chems-baron lui donnait envie de taper du poing sur la table. Parce que ce sont des barrières différentes qui sont livrées à l’érosion. Sa peur.

Et c’est pour cela que son regard devient plus perplexe à ce haussement de ton, lui faisant relâcher ses poings et relever la tête qui avait jusqu’à maintenant éviter le regard de la shérif. Pourtant si elle avait regardé, elle aurait compris. Plus vite, plus facilement. Pourquoi avait-elle ce regard si perdu ? Vi voulait la prendre dans ses bras, mais ce n’était clairement pas le moment. Et le contact de la main de Caitlyn dans la sienne la fit quitter ses réflexions.

Caitlyn je…  

Mais sa phrase est vite interrompue. Ses lèvres se scellent en quelques secondes. Son regard, sa mâchoire, l’air grave de celle qu’elle appelle Cupcake lui donnent un frisson. Les mots sont écoutés avec attention alors qu’ils attirent à eux des souvenirs, des images qui lui réchauffent son cœur comme son corps en entier. Mais cela n’efface pas ce qui anime Vi alors qu’elle tente de savoir si c’est bien, mal tant leur notion du mal et du bien semble ne pas toujours être la même.

Tu as fini ?  

Comment savoir si elle avait interrompu son discours ? Elle n’en était pas certaine, mais était-ce vraiment les pensées qu’elle s’était mise en tête ? Vi s’approcha, reprenant les deux pas qui venait d’être fait à reculons par la shérif. Assez proche pour être sûre d’être entendu, assez proche pour rappeler d’autres choses.

Tu n’étais pas dans ton état normal.

Vi mourrait d’envie d’attraper le visage de Caitlyn dans ses mains, et si ses mains en prennent la direction, ses bras retombent bien vite le long de son corps.

Tu n'as rien à te reprocher. Après tout c'est moi qui t'ai ramené chez moi.  

Elle avait apprécié. Apprécié. Ce mot résonna dans son esprit quelques instants, la faisant se taire. L'espoir était-il permis ?

Tu ne m'as forcé à rien. Où alors j'ai oublié et il va falloir me rafraîchir la mémoire.  

Avait-elle oublié des choses ? Elle se demandait réellement sur l’instant. Avait-elle montré des signes contradictoires ? Vi ne bouge pas, continuant de lever son visage vers Caitlyn qui détourne les yeux. Les barrières qu’elles avaient levées au fil des années ne s’étaient ainsi pas remontées en quelques heures, c’était peut être inespéré. Et quoi de mieux que l’humour de la Zaunite pour tenter de briser les dernières vitres ?

C’est pour cela que tu es partie comme une sauvage ce matin ? Parce que tu as apprécié ?  

Plongeant la main dans sa poche pour en sortir le papier froissé, un léger sourire étira les lèvres de Vi. Elle n’allait pas laisser Caitlyn s’en sortir à si bon compte sans avoir enquêter, sans avoir la certitude que ce n’est pas le fruit de son imagination. Pourtant la peur était toujours la, logée au creux de son ventre, rejoint par un coeur prêt à exploser en mille morceaux.

Vi ne voit pas la surprise dans le regard de Caitlyn lorsqu’elle parle d’être aller voir les scientifiques. Elle ne voit pas peut être la détresse, la peur, l’angoisse. Non. C’est trop difficile de percevoir des émotions quand les siennes nous noient.

Parler est presque difficile, faire des phrases claires, qui veulent dire quelque chose alors que les mots se bousculent à ses lèvres. Pourtant cela semble assez clair car la réponse l’est tout autant. Hochant la tête doucement, son coeur semble avoir quitter l’estomac, rassurée ? Non. Ce n’est pas le mot. Mais la peur a disparu, un peu, assez pour qu’elle continue de parler.

Et c’était sûrement le plus raisonnable vu ton état. Tu ne crois pas ?

Aurait-ce été mieux de la ramener chez elle ? De la laisser à ses parents ? Peut être, rien ne se serait passé, il n’y aurait pas eu ces mots, ces gestes et ces moments. Cela aurait peut être éviter cette discussion étrange et désagréable, mais dans le fond, pour rien au monde la Zaunite ne voudrait remonter le temps et changer les choses. Rien.
Caitlyn baisse les yeux, énoncant une vérité de plus à laquelle Vi ne peut que réagir par un léger sourire amusé.

Je refuse des choses, parfois. Mais pourquoi penses tu que je ne refuse pas grand chose. Ton statut de shérif ?

Peut être était ce le moment au fond. D’avouer a demi mot que ce n’est pas pour rien que mpeme lorsqu’elle n’as pas envie de faire quelque chose, elle le fait. Parcequ’elle sais que Caitlyn ne lui voudra jamais de mal, parcequ’elle devient meilleur un peu à chaque fois, parcequ’elle sais aussi, au fond, que ses sentiments lui feraient faire n’importe quoi comme sauter par une fenetre.

Puis il y a ce papier qui se froisse un peu plus encore dans sa main. Il y a cette phrase qui empeche Vi de bouger, qui lui donne de l’espoir. Il y a ce balbutiement qui secoue les lèvres de Caitlyn et qui lui font se mordre la lèvre, amusée ? Un peu. Et s’il n’y a rien de drôle, de la voir ainsi empétré devant cette “accusation”, la Zaunite ne peut s’empecher de la regarder avec intensité. C’était une première depuis longtemps, il était rare que Caitlyn cherche ses mots, devant elle, pour lui parler. Cet inconfort la rendait adorable, la plongeait dans des souvenirs lointains où elle aimait la mettre au pied du mur.

Tu sembles perdue Cupcake. Je te mets mal à l’aise ?

La phrase lui échappe alors qu’elle sens la main de la jeune femme contre la sienne. L’attrapant sans demander, Vi s’approche encore un peu alors que la phrase tombe, alors que le mot Amie la percute un peu. Si elle n’avais écouter qu’à moitié elle aurait été aussi perplexe que la Piltovienne. C’est un énième indice. Une énième phrase qui ne peut que lui faire croire qu’elle ne se trompait pas? qu’elle n’as pas eu tord d’y croire non plus. Son coeur s’emballe, encore, comme toujours. Cette soirée serait la fin peut être de leur amitié si elle ose dire les choses. C’est un risque, un saut dans le vide.

Et donc tu es partie pour ça.

Cette phrase était la corde, le garde corps au bord de la falaise qu'étaient ses sentiments sur l’instant. C’était pathétique, c’était adorable aussi, du moins c’est ce que pense la Zaunite à l’instant alors qu’elle suit le regard fuyant de Caitlyn. Elle veut lui dire tout, qu’elle aimerait ne jamais plus la laisser s’enfuir comme elle l’a fait, lui dire que s’endormir à côté d’elle lui enlève tant de cauchemars, qu’elle en rêve la nuit peut être. Elle voudrait lui dire que le froid de son lit ce matin lui a semblé déchirant.

Tu ne semble pas sûre de toi quand tu dis cette phrase.

Elle a senti l’hésitation à la fin de sa phrase et pourtant elle ne peut retenir sa phrase alors que sa main ne lâche pas celle de la shérif :

Penses-tu vraiment que nous sommes amies ?

Le regard un peu brillant, elle se mord à nouveau la lèvre, baissant finalement les yeux. Que feras-t-elle si elle dit oui ?Si Caitlyn prononce qu’elles ne sont que des amies, Vi serait-elle capable d’accuser cette simple phrase ? si directe à son habitude, la voilà à tourner autour du pot comme une enfant ayant trop peur. Tous les moments de la veille lui reviennent en mémoire, la mission, le gaz, sa perte de conscience et leur retour. Cupcake tu n’es pas mon amie tu es bien plus voilà la phrase qui meurt sur ses lèvres mordues. La Zaunite est loin de se douter, que cette phrase prononcée aurait raccourci sa peur, son envie de partir en courant comme de prendre sa partenaire dans ses bras. Vi est persuadée que leur amitié a volé en éclat, et n’existe plus, elle est persuadée d’une fin qui n’existe pas encore simplement sur l'hésitation du mot amie.

Il y a toujours eu une certaine tension entre les deux jeunes femmes, et si Vi pensais que c’était sa faute, que c’était à cause de son vocabulaire, de sa manière d’être un peu trop aguicheuse avec la shérif elle n’aurait penser en ressentir une si violente comme celle qui alourdissait l’air de la pièce.Et cette fois son humour ne suffisais pas, ne suffira pas. Alors c’est avec un sérieux étrange que Caitlyn répond à sa question, et ce n’était pas la réponse que la Zaunite imaginait.  

Voilà une enquête intéressante. Trouver le pourquoi de cette question. Non ?

Pourtant c’était évident, et finalement peut être que Vi commence à comprendre les bribes de pensées qui traversent le regard de son amie .  Alors la réalité du tempérament de la jeune femme reprends le dessus, ignorant le reste elle laisse seulement echaper une phrase peut être trop simple :

Il n'y a pas de raison sensée. Il y a des choses qu’on ne peut expliquer avec des arguments bien écrits.

La peur revient, son cœur se resserre un peu. C’est trop tard pour faire demi tour et tant pis si les murs tombent et si la poussière recouvre le reste. Il y a trop de tension, et alors qu’elle allait peut être dire une phrase scellant définitivement le moment, l’état de Caitlyn est plus préoccupant.

Reculant un peu à la réponse, à ce “un peu” qui attise un peu la peur au fond de son ventre. Son visage se referme un peu, ne bougeant pas à ce geste affectueux qu’elle aime pourtant en temps normal. Elle mettait la jeune femme mal à l’aise, et c’était peut être trop compliqué à gérer pour Vi qui recule un peu.

Mais Caitlyn a peur, et c’est ce qui fige l’enforceuse dans son geste de recul, la faisant relever les yeux d’un regard mêlant beaucoup trop d’émotions. Pour un peu, elle aimerait remonter le temps, reprendre de ce gaz, remettre le tout sur un ton léger et doux. Mais non.

Tu ne perds rien du tout Caitlyn.

Sa phrase s’essouffle rapidement, ses paroles semblent avoir du mal à sortir de ses lèvres alors que c’est un soupir qui en sort.  Vi ne sais pas ce qui la retient d’attraper Caitlyn dans ses bras, de la secouer, de lui montrer peut être à quel point elle l’aime. Qu’elle est cette dernière barrière invisible qui l'empêche de montrer cela et montre à la place cette façade glaciale et perdue.

J’aurais préféré éviter ce genre de situation. Penses-tu que cela ne m’effraie pas ?

Le sérieux n’est pas sa tasse de thé et finalement son cœur si lourd semble moins lourd.

Ce qu’il c’est passé hier Caitlyn c’était effrayant.

Secouant la tête, elle ne peut plus fermer sa propre bouche.

Ce qu’il c’est passé à l’usine. Lorsque tu as perdu connaissance. J’ai cru que je t’avais perdue.

Rien que d’y repenser, elle ne put s'empêcher de serrer ses poings dans ses mains.

Ce qui m’effraie moi. C’est de te perdre toi. Que ce soit à cause de tout ça ou… je ne sais pas.

Elle a peur de lui faire mal, serrant la main de Caitlyn dans la sienne alors que ses mots lui échappent. Peur de ce qu’elle pourrait dire, faire alors qu’elles sont seules ici. Peut être écoutée par quelqu’un derrière cette porte, mais est ce le plus important. Au fond elle comprend qu’elle soit partie, oui, qui resterait ? Secouant la tête à nouveau, elle venait d’énoncer une vérité qui lui pesait depuis longtemps déjà. Était- ce un aveu de sentiment, était-ce vraiment ce qu’il se passait ? Vi n'était pas familière à ce genre de choses, et c’était peut être à cause de la pression et de la tension que son rire retentit, lui faisant lâcher la main qu’elle tient entre ses doigts fébriles. Elle était la pro pour détruire tout, pour saboter sa propre vie. C’était cette dernière barrière qui existait. Vi pensait être en train de saboter ce qu’elle avait maintenu pendant des années ? Caitlyn était juste en train de mettre un coup de pied dans cette barrière de verre. C'était fini, les lunettes, c’était fini la peur de prendre des phrases pour des réalités.

Gâcher quoi ? C’est mon travail de gâcher les choses.

Je l’espère., son sang ne fit qu’un tour alors qu’elle détourna son regard de la Shérif, lui tournant totalement le dos, avançant d’un pas, fixant cette porte qu’elle pourrait traverser pour mettre fin à ce calvaire alors que son visage traduisait le flot d’émotions. C’était trop, elle ne s’entendais plus penser, elle n’entendais que les battements de son cœur, et la phrase qui peut être fit déborder le vase. Le bruit de verre n’était pas celui d’un cœur qui se brise non. Son cœur s'était arrêté pour une autre raison. C’était fini.

Qu’est ce que tu as dit ?

Tournant la tête pour l’observer par-dessus son épaule, elle se tourna un peu pour observer la Piltovienne. Avait elle bien entendu ? Quelques secondes lui suffisent pour prendre sa partenaire dans ses bras, la serrant contre elle.

Répète. S’il te plait. Ne pars pas.

C’était autant un murmure alors que son cœur affolé tambourinait dans sa poitrine. Quel meilleur indice pour répondre à toutes les questions qui se posent. Elle ne pourra plus jamais nier.  Plus jamais.

Ne pars plus jamais.

Un feu de paille a pris dans l’esprit de la Zaunite. Quoi faire, quoi dire, quoi penser. C’est trop dur, combien de fois lui as t on dit qu’elle n’était qu’une enfant qui fuyait les émotions ? Trop souvent, et comme à chaque fois elle avait envie de fuir, partir taper des choses, mais elle ne pouvait pas. Pas encore.

Non malheureusement.

Était-ce un aveu qu’elle ne voulais pas rester la à vie, avec elle ? Qu’elle la laisserait tomber aussi facilement ? Un brin de panique l’envahit soudain, pas l’esprit assez affuté pour comprendre sa phrase, pour percevoir le sous entendu. Vi avait trop parler, et elle se sentait fatiguée, par la journée, par les coups portés et par les morts qu’elle prononçait elle-même. Repenser à ce qui s’était passé à l’usine était trop dur et ce n’est pas la main de Caitlyn dans la sienne qui décrisperai sa mâchoire serrée. Elle se dit qu’elle aurait dû simplement le dire, qu’elle l’écoutait, la suivait partout parce qu'elle ne pouvait s’enlever son image de son esprit, parce qu'elle l’aimait. Je l'aime

Je ne veux pas te perdre, quelle que soit la façon.  

Au fond, Vi n'a pas compris le sous entendu non. Mais sa réponse est brutale et brûlante, elle ne veut pas perdre Caitlyn. Rien que d’y penser ses yeux lui font mal, son esprit lui fait mal, son coeur se brise et si ce n’est que cela ce ne serait pas si grave.

Et pourtant, si elle avait ouvert les yeux avant elles auraient pu éviter tout cela. Et pourtant le murmure que prononce la shérif semble la clé, une solution. Tenir plus longtemps était impossible pour elle. Et tant pis si elle se trompe, tant pis. Si elle se fait repousser tant pis. Mais ce n’est rien de cela, son visage contre la peau de Caitlyn devient brûlant aussi alors que l’étreinte est rendue, habituellement elle aurait penser que c’était amical, mais elle ne peut pas se résoudre à se le redire maintenant. Pas après tout ce qui a été dit.

Je n’ai jamais eu envie de partir Cupcake.

Elle n’as pas répéter, elle n’as pas voulu répéter, et Vi a peur que ce soit  pour des raisons qu’elle ne veut pas entendre. Le silence est pour une fois doux, pour une fois agréable peut-être. Vi remet ses idées en place, n’arrivant pour autant pas à calmer les battements de son cœur affolé. Était- ce vraiment en train de se passer ? Se redressant un peu, regardant du coin de l'œil le visage de la shérif contre elle, ne pouvant retenir un sourire à sa phrase étrange.

En général tu fais comment pour séduire ?

L’humour et Caitlyn n’était pas un duo aussi détonant que le leur. Attrapant le visage de cette dernière, elle essuie les larmes qu’elle y vit, plongeant son regard dans le bleu de ses yeux.

Montre moi Cupcake.

Un murmure alors que ses mains ne quittent pas les joues trempées de la shérif. C’était réel.

C’est une étreinte chaleureuse, douce, agréable. Un rêve ou la réalité, la Zaunite n’y reflechis même plus. Ce n’est pas son coeur qui c’est brisé non, c’est les dernières barrières qu’elles s’étaient mises avec les années, du moins, celles de Vi. Car au fond d’elle, la zaunite sait que rien n’est gagné, et pourtant quand elle regarde dans le bleu des yeux de la shérif, elle ne peut plus imaginer sa vie autrement. C’était déjà impensable avant, mais maintenant.

Alors peut être que ses mots sont comme à son habitude, avec un fond encore plus explicite. Elle est un phare dans la nuit sombre qu’est l’esprit de Vi. Si elle n’avais pas sourri en retour, peut être l’aurait elle forcé à sourire, mais ses doigts se figent un peu alors que ses lèvres se font effleurées par des doigts habiles. Les joues de Vi devenant écarlates alors qu’elle se mords des lèvres. Impossible de cacher sa gène, son amour débordant et ses sentiments. A quoi cela servirait de les cacher maintenant, surement à rien.

Tu as peur que quelqu’un nous écoute à la porte ?  

Et le silence qui en suis est relaxant alors qu’elle laisse son front contre celui de la Shérif. Une position si agréable, qu’elle en oublierait le temps, qu’elle ne verrait pas ce dernier avancer. Etait ce vraiment ca ? La peur que des gens le sachent ? Pas le lieu pour cela ? Elle va pour riposter, dire autre chose, lorsque les lèvres de Caitlyn effleurent sa joue elle ne laissse échapper aucun mot mais un gargouillement enfantin vite remplacé par un air faussement outré.

Comment oses-tu !

Faire ça, dire ce nom. Ses joues sont en feus, ses mains qui avaient pris place dans le dos de la Shérif se crispent un peu. Si la veille ce genre de comportement lui avait vallu sourire et amusement, il la mettait sous la pale lueur de la lampe un brin réveuse. Détournant les yeux de son vis elle recule doucement, quittant la chaleur pour passer ses mains sur son visage, comme pour en chasser le rouge.

Tu me rends folle.  

Un aveu, pas de demi-mesure. Juste une vérité alors que la pacifieuse se rapproche à nouveau de la shérif, la forcant à reculer par sa propre présence.

Sous-entends tu que je n’ai pas essayé ? Caitlyn.

Un sourire comme il lui était habituel sur son visage, un regard aguicheur alors qu’elle s’amuse à utiliser le prénom de la jeune femme comme elle use du sien. Violet. Personne ne l’appelle plus comme ca que pour lui crier dessus, peu à peu il avait été associé au passé, ou à des moments qui n’étaient pas agréables. Elle ne le sais pas, mais ce prénom sera aussi lié à des émotions plus douces et agréables.

Tu l’as pourtant dit hier. Tu as un faible pour les délinquantes qui te menacent au premier regard.

La forçant à reculer un peu plus, Vi ne laisse pas vraiment la place à une réponse de la part du shérif :

Je peux utiliser tout ce que tu as dit contre toi.  

S’appuyant sur le bureau derrière la jeune femme, elle approcha son visage de celui de Caitlyn en murmurant à son oreille :

Avec un malin plaisir

Elle avait osé dire ça, elle-même n’en était pas certaine. Elle n’aurait jamais osé dire cela, car elle avait peut-être oublié avec les années. Mais les barrières étaient tombées.

Pour te séduire.  

Vi le fera, pour s’approprier ce qu’elle convoite, pour voir chaque jour un sourire aux lèvres de cette femme, pour l’avoir pour elle seule. Parceque cela fait trop longtemps qu’elle a attendu. Elle continua ainsi de murmure à l’oreille de sa partenaire, conservant un sourire salace et fourbe :

Mais tu as dit que ce n’était pas le lieu. Je me dois donc d’arrêter la.  

Elles avaient ouvert une porte, une boite qu'elles avaient longtemps fixées sans toucher, et l'idée de savoir qu'elle est ouverte change la donne.

C’était une réponse acceptable, pour quelqu’un de normal. C’était une réponse totalement logique, pour un esprit différent de celui de la Zaunite. Cependant elle se contentera de cette réponse, et du sourire que la Shérif lui tend. C’est réciproque cette phrase déclenche quelque chose dans le cœur de Vi qui se gonfle un peu alors qu’il n’y a rien de particulier à la situation. Son sourire est taquin, ne se décroche pas vraiment malgré la pique plus que valable. Malgré qu’elle se sente fragile, dans ce moment, dans cette

Il y a d’autres raisons je pense mais…

Sa phrase reste en suspens, la provocation est de mise, un brin de courage et la répétition de phrases qu’elle aurait pu rêver et imaginer tant de fois. Des stylos tombent sur le sol, mais le regard de Vi ne quitte pas celui de Caitlyn. Elle est si proche, et cette fois il n’y a rien  qui l'empêche de profiter de cette étrange situation, cette étrange position. Au fond, elle apprécie avoir l’impression d’avoir la situation en main, même si c’est autre chose qu’elle aimerait au creux de ses mains. Et pourtant elle détourne les yeux amusée par la remarque.

Tu veux que je joue les gentlemen ?

Un frisson parcourt le corps de la Zaunite alors que la main de la shérif se place dans son dos. Elle pouvait devenir tout si la motivation était là. Violet elle secoue la tête, se reculant pour attraper la main qui est dans son dos dans la sienne.

Je suis pourtant un gentleman Caitlyn.

Posant ses lèvres en un baisemain caricatural, elle s’inclina devant la sheriff, la fixant tout en lâchant cette main si douce pour la poser dans le dos de la Shérif :

Quand tu m’appelle comme ça je…

Sa phrase est vite rompue par un baiser qui la fait redevenir écarlate. Un rendez vous ? Une lueur amusée traverse son regard, c’était différent, c’était… officiel ? Combien de fois l'avait-elle suppliée de venir avec elle boire un verre, cherchez quelque chose en ville, elles étaient toutes les deux, mais ce n’était pas un “rendez vous” comme l'entend ce mot.  

Pourquoi donc est ce à moi de t’inviter et pas l’inverse ? Combien de fois as-tu déjà refusé mes invitations ?  

Haussant les épaules, elle recula encore un peu. Rentrer ? Etait-ce cela ? La fin d’une journée abominable. Vi n’avait pas envie non, de rentrer chez elle. Mais ce n’était pas la pire idée qui traversait son cerveau. Son cœur battait toujours la chamade, sa main ne voulait plus lâcher sa partenaire. Est ce réel ?

Ai-je le choix ? Je ne peux pas dormir ici ?

Reculant finalement, laissant l’espace vital qui était généralement recommandé pour chacun, son regard se porta sur la porte close derrière elle. Reculer c’est retrouver un froid particulier, c’est une inspiration qui lui fait remettre ses idées au clair, c’est un coup d'œil que Vi lance pour les stylos échoués au sol, pour Caitlyn contre ce bureau.

Si tu es partie aux aurores, elle a en effet été atrocement longue.

Vi ne s'attendait pas à la question, elle leva les yeux brusquement vers Caitlyn, confuse. Mordant sa lèvre, elle détourne le regard.

Ce n’est pas l’endroit. Ni le moment.

Utilisation facile du l’argument dit précédemment. La Zaunite n’est pas prête à dire qu’elle était persuadée que ses sentiments étaient à sens unique. Que la femme guindée face à elle ne trouvait en elle qu’une amie et partenaire au travail. Persuadée que ses blagues et taquineries étaient prises juste pour de l’humour de bas étage. Non, elle n’est pas capable de tout dire aujourd’hui, pas alors que son cœur à remplacer l’espoir par une forme de joie différente, pas alors que l’espoir est devenu réel, chassant l’illusoire.

Le sujet change, Vi se jette par l’ouverture que la shérif lui laisse. C’était une habitude de sa part, fuir les sujets sérieux, fuir les choses qui font peur ou pourrait blesser oui. Jouer les gentlemen n’était pas le plus dur, et le résultat était ravissant. Le sourire de Caitlyn eut un effet dévastateur sur l’esprit de la zaunite.

Je ne sais pas. Je devrais peut-être demander à de vrais gentlemen de m’expliquer. Mais pas sûr que ce rôle soit parfait pour moi.

Sa main se pose sur la joue de Caitlyn, elle voudrait photographier son visage à cet instant, ce sourire, ses joues vermeilles pour de bonnes raisons, à cause d’elle, à cause de ses sentiments oui. Mais elle est joueuse, taquine, comment ne pas répondre à ses provocations, comment ne pas réagir alors que son prénom entier est prononcé. Un frisson la parcourt, irrépressible.

Je ne sais pas si tu le prononces pour me sermonner ou pour d’autres raisons. C’est… La fin de la phrase est un soupir, un murmure. Un aveu de faiblesse encore alors que Vi se vante tant de sa force Troublant.

Son visage est si proche de celui de la shérif, son sourire est à faire brûler une ville et pourtant elle ne se démonte pas. Injustice alors que la réponse apportée ne lui convient pas vraiment.

Rien ne t'empêchait de me proposer aussi.

Un nouveau frisson à ces doigts qui touchent son nez. Pourquoi chaque contact semblait plus tendre, différent de ceux d’avant. Peut être à cause de cette barrière brisée, de ces non dit enfin exposés. Combien de fois avait-elle dû mentir aux gens sur ce qu’elle ressentait, elle qui ne sait cacher ses sentiments qu’à elle-même.

Mais j’ai compris le message.

Oui. Il était passé, du moins c’est ce qu’elle pense alors que son cœur explose toujours, que son regard se perd dans le sien et sur son visage.

Me surpasser ?

Cela la questionnait un peu alors qu’elle reculait, que la fin de ce moment hors de tout s’approchait à pas de géant. Elle resterait bien ici, dans cette pièce où tant de choses ont été dites, pensées et faites. Je te connais par cœur Caitlyn . Elle connaissait son emploi du temps sur le bout des doigts, elle connaissait ses manières, ses réflexes, et ses habitudes plus ou moins logiques à son point de vue. Et la mention de ce canapé la fit rire un peu, de manière plus habituelle peut être :

Ce ne serait pas la première fois que j’y dors, ni la dernière j’en suis certaine.

Mais ce n’était pas raisonnable, et peut être que la perche tendue par sa partenaire était le moyen de ne pas briser ce moment magique. Comme toujours elle trouvait les mots et c’était une admiration certaine qui traversa son regard :

Penses-tu te débarrasser de moi si facilement ? J’avais bien évidemment l’idée de te raccompagner. Qui sait qui peut traîner dans les rues de cette ville à cette heure tardive.

Elle, y traîne plus que souvent à cette heure la. Mais le prétexte était parfait, la ramener au manoir, vérifier qu’elle rentre chez elle en sécurité, et rentrer. N'était ce pas une activité… normale vis à vis de la situation ? Reculant encore un peu vers la porte elle sourit pourtant :

On y va Cupcake ?

Elle était son cupcake cette parcelle étrange qui lui murmurait qu’elle avait peut être bien fait de ne pas faire sa tête de cochon il y a quelques années. Et elle était prête à tout pour la voir sourire comme elle le faisait la, prête à tout.

Vas-tu me mettre les menottes pour ne pas avoir obtempéré avec les forces de l’ordre ?

Une réponse facile oui, pour cacher d’autres choses, mais ce n’est pas si grave, la phrase est agréable, le regard de la Shérif aussi, Vi sais qu’un jour elle répondra à la questions, elle auront d’autres moments, d’autres situations douces elle n’en doute pas, et pour une fois l’espoir qui se blotissais dans son coeur semble apercevoir la lumière d’une réalité nouvelle.

Fidèle à soi même, la formulation ne fait pas de vagues, la Zaunite le sais au fond d’elle, qu’elle sera toujours lointaine de ces élégants pontes et gentlemens, elle ne saurait tenir longtemps dans ce costume qui lui serrerait la poitrine plus qu’une camisole. Non, elle ne sera jamais un Gentleman, même si elle peut l’imiter.

Tu me préfères, je m’arrête à cette formulation alors.

Si proche, sa peau, son souffle, son odeur. Si proche et pourtant si loin, Vi ne relâche pas son regard, captant chaque détail pour s’en souvenir. Elle saurait tout faire, elle fera tout pour y voir ce sourire à vie, pour ne voir sur son regard que le sourire, et non l’air grave qu’elle portait à son entrée.

Et pourtant son esprit, ses pensées se font balayées encore, télescopée par ce “Violet”. Le dire est un aveu de faiblesse, et la réaction est puérile.

Tu n’oserais pas.

Vi le sais, qu’elle oserait oui. Elle n’en doute pas vraiment, mais son faux air outré est vite attenué par ses gestes. Caitlyn a toujours été tactile avec la Zaunite, pour son plus grand plaisir et désaroi. Mais maintenant que les barrières sont tomber, ces gestes sont différents, on un sens particulier et pourtant elle ne bronche pas. Non en réalité c’est un sacré capharnaum dans sa tête, comment faire pour impressionner la Kiramman ? Comment faire pour ne pas decevoir la femme qui a fait bruler une flamme dans son coeur de mauvaise fille. Elle en cherche la réponse alors que la notion de surprise peut être vague.

Tu ne seras pas décue du voyage Cupcake. Promis.

C’est une étrange promesse, mais la formulation lui échappe un peu, le moment est magique, la raison a décampé pour l’ivresse, ne laissant qu’une nuance de raison, qui sonne faux dans la voix de la pacifieuse :

Je ne sous-entend rien du tout. J’énonce une vérité. Pourquoi ferions-nous ce travail ci ce n’est pour en faire un endroit plus sûr ?

Sourcil levé, elle ne peut s'empêcher de la regarder, si elle en avait le droit, elle ne quitterait jamais sa silhouette des yeux.

Et puis tu peux toujours refuser que je t’aide. Si tu en as envie.

Quel genre de partenaire serait elle de ne pas l’aider ? Repenser à cela fait disparaître le sourire de ses lèvres un instant, leur discussion ayant commencé sur ça, étaient elles encore partenaires ?

Ah je préfère ça.

Veste sur l’épaule, la jeune femme la regarde ranger, presque méthodiquement le bureau pourtant ranger. Les lumières s’éteignent et d’un pas Vi ouvre déjà la porte. il n’y a personne derrière, personne à croiser. Personne pour avoir écouté leurs états d'âme et leurs déclarations. Était-ce une réelle déclaration ? Etait-ce vraiment ça au fond ? Elle était rentrée persuadée qu’elle ne pourrait jamais reparler à Caitlyn, elle en sortait n’imaginant même plus la possibilité de cette idée.

Cotes à cotes, la Zaunite ne voit pas ses joues rosies par le moment étrange, rosies par tout ce qu’il c’est passé. Finalement le rouge à ses joues semble décidé à y rester et tant pis si les lueurs des lampes extérieurs le montre. Son regard se pose sur les doigts baladeurs de la Shérif. Sans vraiment s’en rendre compte, comme un reflexe, ses doigts attrapent les siens. Sans y mettre une force herculéenne, sans chercher quoi que ce soit. Juste encore un contact, alors que le bureau a été quitté, comme pour se convaincre que ce n’était pas un rêve.

Est ce que… Sa voix s’arrête un peu, soucieuse de poser la question qui lui trotte depuis quelques minutes alors que le bruit de leurs pas sur le sol résonne presque, nous sommes toujours partenaires ?

Combien de fois cette route les a-t-elle observées dans des discutions profondes ? Souvent. La route est longue peut être vers le Manoir, pourtant les yeux fermés elle le ferait, alors sans vraiment regarder devant elle, fuyant juste le regard de la Shérif sans pourtant enlever sa main de celle de cette dernière, Vi avance vers l’inconnu et dans un sérieux qui lui est un peu étranger.  Elle ne voulais pas que cela change, elle ne saurait faire son travail mieux qu’avec la femme à ses cotés.

qui sait ?

C'était vrai dans le fond. Elle aimerait sûrement la tournure des événements comme elle aime ce moment d'accalmie après la tempête qu'à été son esprit pendants des heures.

La Zaunite expérimente des choses, des réactions et des mots qu'elle ne dis plus sur le ton de l'humour mais bel et bien dans leurs but premier qu'est la séduction.

Rien ne semble traverser le nuage sur lequel elle flotte. Rien. Pas même les taquineries de Caitlyn, et si son prénom prononcé assombri le ciel, ce nuage ne reste pas lui.

C'est un défi, que nombreux sont ceux pensant l'impossibilité de réussir pour Vi. Séduire la Kiramman, la surprendre. Était ce seulement possible de faire les deux ?

Son esprit est en marche, réfléchissant déjà à des plans totalement stupides et indécents. Des idées qui mêlait des choses agréable à stupide. Tout fut stoper par un geste. Un geste de Caitlyn qui la fit rougir à nouveau sous les lumières blafardes. Qui la firent se figer un instant. Cacher ou laisser ses émotions êtres vues ? Ce n'était plus vraiment d'actualité et pourtant c'est sa propre lèvre que lenforgeuse mord alors que la phrase qu'elle entends ne la rassure pas pour autant. Elle allait la décevoir, elle décevait tout le monde. Mais Vi n'abandonnera pas, et c'est peut être sa plus grande force.

Une force qui se sens dans ses doigts qui n'avaient voulu que stopper le geste de la Shérif. Une force qui s'évapore sous les doigts de cette dernière. Une main dans la sienne alors qu'elles quittent les bureaux pour le froid de la ville. combien de fois ai je rêvé de tenir sa main .

Trop de fois. Trop de fois perdues, tant de temps perdu. Et si Vi est du genre à regretter les choses, ce n'est pas me regret qui l'envahit sous le ciel de la ville du progrès mais bien l'inquiétude. Sa question est stupide, tout le monde connaît la réponse à sa question et il n'y a que elle pour douter encore de la réponse. Pourtant c'est étrange, la réponse résonne. Pas d'autre qu'elle. C'était comme si la réponse idéale avait été prononcé. Non Vi ne voulait personne d'autre que Caitlyn, pour tout. Alors quand son regard croise le sien, le sourire doux de la shérif a un effet dévastateur.

L'envie de l'embrasser est la, au bout de ses lèvres, mais Caitlyn repars si vite que son envie s'évanouit sur la vision de ses cheveux et sa silhouette.

On ne peut espérer mieux que notre duo pour résoudre les pires problèmes de Piltover et Zaun.

Capable de résoudre des énigmes, mais incapable de s'ouvrir leurs cœurs. C'est un peu ironique mais ses pas tapent sur le pavé sans pour autant lâcher cette main qui la guide. Caitlyn est l'étoile que l'on suis perdus dans la nuit. Oui. VI profite simplement de ce trajet, se taisant finalement. Pour une fois ses lèvres scellés ne laissent pas échapper une énième blague de mauvais goût. Elles ont l'air d'un couple oui, plus que jamais. Elles ont l'air d'un couple et c'est ce que Vi attendait. Aucune âme pour le prouver. Aucune âme dans les rues pour briser ce moment.

Alors quelques minutes passent avec pour seuls bruit leurs pas et les bruits de la ville, tenant toujours la main de Caitlyn dans la sienne. Ils diminuent rapidement alors que ma destination approche. Sans même s'en rendre compte la Zaunite ralenti le pas.

J'ai l'impression que c'est plus long d'habitude.

Un murmure qui lui échappe, ne cachant pas vraiment la raison de cette impression. Plus les grilles approchaient plus le cœur de Vi se serrait. Et si après une nuit, tout disparaîssais. Et si après une nuit, cela ne semblait qu'être une mauvaise idée pour la Shérif ? C'est bel et bien la peur qui la tiraille sur le moment alors qu'elle lâche la main de Caitlyn pour fixer l'entrée de la demeure des Kiramman.

Te voilà chez toi Cupcake.

Son regard echoue sur le visage de cette dernière, ne sachant quoi faire de ses mains qui si elles étaient atteinte d'une volonté propre aurait serrer la jeune femme contre elle.

Je peux te quitter en te sachant en sécurité.

Elle s'approche un peu, car elle murmure, car il y a derrière ces grilles et portes des gens qui ne voient en elle que la Zaunite. Car malgré tous les mots qui ont été dit Vi sais la chance qu'elle a d'avoir une partenaire qui vois plus que ça. Sa main libre se posa quelques secondes sur la joue de la shérif, geste tendre et amoureux qu'elle ne peut restreindre. Qu'était il usage de dire, au revoir ? Bonne nuit ? Adieu? Secouant doucement la tête son regard quitta la shérif pour se porter sur le manoir.