Ce soir c'est beaucoup du clodo, mais c'est pas ceux là de votre équipe.

L’empire reprenait petit-à-petit ses forces d’antan, les tribus nomades retournaient à Shurima et les villes, Nashramae la première se sont rangés du côté d’Azir, il reste encore tant d’obstacles pour redonner aux shurimiens leur grandeur d’antan. Or, pour ça, il fallait que les cités du nord décident de rejoindre l’empereur ressortis des sables mais ce dernier savait pertinemment que Noxus ne les laisserait jamais faire alors il son regard perçant s’était naturellement porté sur Bel’Zhun ; la rumeur selon laquelle un groupe important d’insurgé cherchait à se débarrasser du joug noxien avait poussé Azir à envoyer quelqu’un sur place. Quelqu’un de compétent en qui il pouvait avoir confiance, une chose rare car il fallait du temps pour prouver sa loyauté et ses capacités mais Thelkid l’avait fait en un temps record. Qui d’autre pouvait se vanter de s’être jeté au milieu d’un duel entre Nasus et Renekton et d’en être sortis vivant ?

Ce fut aux côtés de bergers et leurs mwatis qu’il passa par les portes de la ville et le moins qu’on aurait pu dire, c’était qu’il se fondait dans son environnement : en lieu et place de son casque de la garde d’or, il était tête nue ; son armure rutilante était remplacée par du cuir, de mwatis justement, une cape de tissus léger s’enroulait autour de ses épaules, il se souvenait qu’elle fut blanche fut un temps mais l’usure, le soleil implacable et ses activités dangereuse l’avait grisé et déchiré par endroit ; son pantalon beige, ample, presque bouffant, se terminaient sur des sandales montantes jusqu’aux mollets qui laissaient ses doigts de pied à l’air libre. Il échangeait des plaisanteries avec les bergers, il se gratta le menton, sa barbe proprement taillée, et fraîchement huilée, avait bien attiré le regard d’un des noxiens en faction mais ça ne l’avait pas perturbé plus que ça, après tout il n’était pas le seul à en avoir une similaire bien qu’il semblait être le seul à y apporter autant de soin. Une fois en ville il remercia ses compagnons de voyage et se dirigea dans une taverne pour se désaltérer, il commanda du lait de mwatis, autant pour ne pas abandonner sa fausse identité trop rapidement que parce qu’il avait fini par y prendre goût durant le voyage.

Il passa la journée à ne rien faire, à boire en terrasse, à profiter de la brise marine qui allégeait l’air lourd et alors que le soleil commençait à laisser sa place à la lune dans le ciel son estomac lui rappela qu’il apprécierait volontiers quelque chose de consistent. Il s’en alla vers le port et s’arrêta dans un établissement aux couleurs vives, une jeune femme à la carnation particulièrement foncée, qui lui laissait penser qu’elle venait davantage de l’intérieur du désert plutôt que de la côte, l’accueillit chaleureusement derrière son comptoir en forme de L. Il en sortit avec un petit bol de terre cuite rempli d’elmark séché trempant dans une sauce de légumes. En croquant dans un morceau de viande il s’approcha d’un mendiant et lui lança une pièce. Malheureusement toute bonne chose avait une fin, il n’était pas là pour faire du tourisme.

« Que Jan'ahrem vous bénisse. » La pièce disparu dans les robes de l’homme qui offrit un sourire édenté à Thelkid.
« Pour ça il faudrait qu’elle quitte Kha'zhun. » Un sourire amusé naquit sur ses lèvres alors que ses bras retournaient sous sa cape.
« Je suis certain qu’elle vous récompensera pour votre générosité. Elle ou... Nasus? »
« Je l’espère mais en attendant vous pouvez m’aider. Je cherche quelqu’un qui pourrait me vendre des armes piltoviennes. »
« Je ne suis qu’un humble mendiant, comment pourrais-je le savoir ? »
« Oui, oui, j’en doutes pas mais mon temps est précieux alors si tu pouvais garder ton petit tour pour les noxiens ça m’arrangerait. » Sa main droite revint à l’air libre avec trois pièces de plus. Le mendiant regarda l’argent qu’on lui proposait puis il inspecta Thelkid avant de regarder autour de lui, cherchant visiblement quelqu’un avant d’abandonner.
« Les Soleils de Bel’Zhun contrôlent le marché-noir, c’est eux qu’il faut aller voir. »
« Et comment puis-je les trouver ? » Devant l’hésitation du mendiant, la main gauche de Thelkid sortit de sous sa cape avec trois autres pièces.

Une dizaine de minutes plus tard il arriva devant une taverne dont l’intérieur semblait aussi animé que bondé, à plus ou moins une quinzaine de mètres il s’arrêta net en voyant une vingtaine de soldats noxiens approcher au pas de course. Thelkid se fondit dans les ombres d’une ruelle alors que les forces d’occupation enfoncèrent la porte de ladite taverne à grands coups d’épaules en aboyant des ordres qui furent rapidement couverts par les cris des occupants. Le garde impérial observait les gens tenter de s’enfuir sans pouvoir les aider jusqu’à ce qu’un shurimien se mit à courir dans sa direction, poursuivit par une poignée de guerriers portant le rouge caractéristique de ces barbares du nord. Il allait le laisser passer lorsqu’il remarqua un petit cercle doré qui pendait au bout d’un collier sortant à moitié de sa poche. Il sortit de la ruelle, imitant les habitants curieux du quartier, bien que la majorité avait le bon sens d’observer la scène depuis leur fenêtre. Se mettant légèrement sur le chemin du fuyard, celui-ci poussa Thelkid de son chemin qui en profita pour attraper la ficelle du collier et le tirer de la poche qui l’abritait.

Le choc contre le mur derrière lui expulsa l’air des poumons du garde impérial qui se laissa glisser jusqu’au sol alors que la course poursuite suivait son cours. Elle fut brève, le shurimien fut plaqué au sol par ses poursuivants tandis que Thelkid se relevait péniblement.

« J’ai rien fait ! »
« Dorrik décider. » Répondit en grognant le noxien dans un shurimien approximatif.

Il attrapa le fugitif par le col et le releva d’un coup sec avant de le jeter à ses subordonnés qui ne manquèrent pas de le passer à tabac pour être certain qu’il ne tenterait pas une nouvelle fuite. Le chef de la bande se tourna alors vers le garde impérial qui s’empressa de plonger le collier dans sa poche.

« Hé, toi ! » Thelkid n’attendit pas la suite pour se mettre à courir dans la direction opposée.

Le noxien s’élança à sa poursuite ce qui amusa le garde impérial : il avait échappé à Renekton, ça n’était pas cet imbécile d’étranger qui l’attraperait. Toutefois Thelkid ne connaissait pas la ville mais l’imbécile d’étranger, lui, oui et après quelques minutes de course effrénée à pousser les passants, à sauter par-dessus des charrettes ou des caisses, ils se retrouvèrent tous deux dans une impasse et pour la deuxième fois ce soir, Thelkid se retrouva dos au mur ce qui ne lui plaisait pas tant que ça.

La dextre de Thelkid s’approcha de la poignée d’une de ses épées courtes sous le couvert de son manteau lorsqu’il vit une femme se jeter aux pieds du noxien en criant. Ça il devait admettre qu’il ne s’y était pas attendu. Ses instincts lui disait de se battre, d’aider celle qui s’était mise à la merci du soldat ; elle n’avait pas vraiment l’air d’une shurimienne mais après tout des gens à la carnation claire il y en avait bien sur la côte. Ses phalanges blanchirent sur la poignée de son arme mais il se ravisa. Il pouvait peut-être faire quelque chose pour elle mais son devoir avait la préséance sur ses sentiments. Son attention se reporta sur le petit sifflement à son attention et surtout sur la corde qui lui fut déroulé. Il l’attrapa pendant que le noxien tentait de se débarrasser de l’importune en secouant sa jambe, accompagnant les mouvements saccadés d’injures dans sa langue natale.

Du moins le garde impérial supposait qu’il s’agissait d’insultes, au vu de la prononciation acerbe et du ton peu enjoué, cassant, il imaginait mal ce que ça pouvait être d’autre. Mais ça n’était pas vraiment son problème. Attrapant ferment la corde, il planta ses deux pieds sur le mur et entreprit de se hisser à la force des bras, courant presque, la diversion n’allait sûrement pas durer bien longtemps alors autant en profiter le plus possible. Lorsqu’il fut presque au sommet il attrapa le bras de l’étranger et en alliant un dernier coup de talon avec un peu d’huile de coude il se hissa sur le toit. Une fois les deux pieds sur une surface plane, du moins une qui n’était pas perpendiculaire au sol, Thelkid lança un coup d’œil au bras de son sauveur. Il lui avait semblé voir, et un peu lu, du shurimien ancien sur son gantelet. Un gantelet qui lui disait quelque chose. Un gantelet qu’il était presque certain d’avoir vu une représentation sur un haut-relief du palais d’Azir.

La voix de l’étranger lui fit relever les yeux et le sortit de ses pensées avant qu’il n’ait pu discerner les détails qu’il cherchait.

« Eau et ombre. » Il s’inclina pour finir de saluer et remercier son sauveur avant d’hocher la tête mais il ne pouvait pas s’élancer sur les toits de Bel’Zhun. Pas tout de suite. Il sortit le pendentif de sa pocher et le secoua vers le noxien qui commençait à perdre patience et allait devenir violent avec la mère qui n’avait, de toute évidence, pas envie de lui lâcher la jambe. « Hé, c’est ça que tu cherches? »

Il attendit que le soldat lève la tête et qu’un rayon du soleil couchant de se reflète pour aller droit dans l’œil de sa cible avant de se mettre à courir en faisant signe au jeune homme de le suivre. Si le noxien était une brute qu’il n’avait pas spécialement envie d’affronter il l’imaginait assez mal être un expert en acrobatie. Avec l’avance qu’il avait gagnée il décida de faire un pari. Il descendit de l’autre côté et attendit dans une ruelle, signalant à son compagnon d’infortune de ne pas faire un bruit, pendant une poignée de minutes avant d’en sortir et de retourner sur ses pas pour retrouver la taverne qu’il voulait visiter avant toute cette affaire ; comptant sur le fait qu’il avait un peu de temps devant lui avant que les noxiens ne décident d’y retourner pour une raison ou une autre.

Ladite taverne était dans un état peu enviable mais elle fut rapidement nettoyée, la porte, ou du moins ce qu’il en restait, était encore sur le côté, en miettes. Les clients avaient déserté l’endroit et Thelkid se dirigea vers l’une des tables encore en état et s’assit, désignant une chaise à l’étranger.

« Patron! » Un homme aussi long qu’il était fin sortit la tête de l’arrière-boutique et bien qu’il fut surpris de voir de nouveaux clients malgré l’état de son établissement, et la récente descente noxienne, n’allait pas se plaindre. « Votre meilleur flasque de Nellim! »
« Tout de suite ! » Lança-t-il aux deux hommes avant de repartir dans sa réserve.
« Puis-je savoir comment vous vous appelez? » Le garde impérial s’était retourné vers l’étranger. « Et comment vous remercier. »

Le tavernier arriva avec deux gobelets en terre cuite et une bouteille couverte d’un osier protecteur qui avait visiblement vu des jours meilleurs. Il servit ses deux clients, versant un liquide noirâtre qui semblait assez épais, il posa ensuite le récipient et retourna à ses occupations.

« Ça a meilleur gout que ça en a l’air. » Thelkid tenta de rassurer l’étranger en attrapant son gobelet et de le lever. « A votre santé. »

Il trempa alors les lèvres dans l’alcool de kmiros et laissa la boisson forte lui brûler les papilles et la gorge pour laisser un arrière-goût amer entêtant.

Il releva les yeux de son gobelet en entendant la douce voix de celle qui s’était jeté aux pieds du noxien et en l’écoutant davantage il eu la confirmation qu’elle n’était effectivement pas shurimienne et ses sourcils se froncèrent. Certes elle n’avait pas la diction âpre et tranchante d’une noxienne mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne travaillait pas pour eux. Toutefois le fait qu’elle se soit jetée en travers du capitaine contredisait son raisonnement.

« Je… oui mais qu’en est-il de votre... » le reste de sa phrase mourut dans sa gorge. Il secoua lentement la tête en se rendant compte qu’il s’était davantage fait avoir que son poursuivant. Il se leva alors pour aller chercher une des chaises renversées et l’ajouta à celles autour de la table pour permettre à la jeune femme de s’asseoir, ou de le faire lui-même si elle lui avait pris sa place pendant qu’il s’était levé. « Vous devriez faire examiner votre blessure. »

Il n’était pas médecin, certes, mais il pouvait facilement voir que le coup qu’elle avait reçu n’avait pas l’air d’être amusant. Il se retourna alors vers Ezreal. Il aurait dû s’attendre à cette question et pourtant elle le pris de cours. Il sortit ce qu’il avait volé et le déposa sur la table, le cordon de cuir toujours enroulé autour de sa main. Il s’agissait d’un cercle d’or, d’une version miniature du disque solaire qu’Azir avait relevé des sables, il accrochait la lumière des torches et les transcendait, produisant bien plus de lumière que de simples reflets n’aurait dû le lui permettre. Lorsqu’il le retourna des inscriptions était visibles, dessinées pour suivre les bords, il n’avait aucune idée de ce que ça disait mais il savait que l’objet était important.

« Je n’en suis pas certain mais je pense que c’est le sceau impérial de l’ancien gouverneur de Bel’Zhun. » Et s’il avait raison ça voulait dire que l’objet était vieux de plusieurs millénaires bien que son état ne le laisse absolument pas penser ; il donnait l’impression d’être sortis de l’atelier d’un joaillier hier. Son index suivit le pourtour, passant sur les lettres en bas-relief. « Je ne lis pas le shurimien antique mais je connais quelqu’un qui en est capable, quelqu’un qui n’est pas bien loin, à moins d’une semaine d’ici. Quelqu’un qui saura sûrement pourquoi les locaux et les noxiens se battent pour récupérer le sceau. »

Et puis il se tourna vers la jeune femme, récupérant son gobelet pour en finir le contenu et le remplir à nouveau, le laissant cette fois entre eux deux au cas où elle voudrait à nouveau boire.

« Mais où sont mes manières ? Je ne vous ai pas demandé comment vous vous appeliez et comment vous remercier. » Se souvenant également qu’il ne s’était pas présenté, il décida de régler le problème. « Je appelle Thelkid, pour vous server chers camarades. »

Il hocha la tête, laissant le médaillon passer entre les mains de la jeune femme, bien qu’il avait quelques réticences à s’en séparer, même de si peu. Il avait bien du mal à trouver une raison de refuser, surtout pour Sofia qui avait souffert davantage que lui pour l’obtenir. Pour ce qui était de la magie présente dans le médaillon, il n’y avait pas de surprises, il s’y était attendu, l’écrasante majorité des artéfacts datant d’avant la trahison l’étaient, comme sa ken’sai, sa planche du désert, par exemple. Pour ce qui était de l’interprétation, il ne pouvait qu’être d’accord sauf indication du contraire par quelqu’un qui en savait plus sur le sujet. La demande, de ses deux compagnons, le surprit. Il était tenté de refuser, après tout vu qu’eux n’avaient pas un moyen de transport qui les faisaient flotter au-dessus du sable, marcher risquait d’attirer les xer’sais ; si les pillards et autres bandits du désert ne le dérangeaient pas tant que ça il devait admettre que les créatures du néant étaient une toute autre histoire. Toutefois ils l’avaient déjà sauvé une fois et il ne dirait pas non à une seconde si l’occasion devait se présenter. Et puis il n’aimait pas voyager seul.

« Très bien. » Il hocha vigoureusement la tête et prit son gobelet, suivant l’exemple d’Ezreal. « A un voyage paisible. »

Il trempa ses lèvres dans l’alcool de kmiros, lorsqu’il reposa le contenant sur la table un frisson lui remonta la colonne vertébrale et encore une fois il hocha la tête.

« Oui, je dois aller récupérer mes affaires, j’en profiterais pour nous prendre des vivres. Nous pourrons partir dans une heure, plus nous profitons de la nuit et mieux ce sera. » Quant aux noxiens il espérait qu’ils ne verraient pas en lui l’étranger qu’il était et ne tenterait pas de bloquer les portes de la ville. Cela dit il y avait peu de chances qu’ils ne devinent sa réelle allégeance. Mais partir sans finir ce qu’ils avaient commandé aurait été un crime, ce qui donna une idée au shurimien, qui, avec un sourire espiègle, leva à nouveau son gobelet. « A Shurima on a un diction qui va avec une tradition lorsque l’on s’apprête à faire un voyage potentiellement dangereux. »

Etant donné que tout voyage était potentiellement dangereux, autant dire que ladite tradition était particulièrement respectée, et probablement née à partir d’une excuse pour boire copieusement. Cependant ce n’était pas un détail qu’il se sentait de partager avec ses camarades de boisson, du moins pas avant d’avoir fini son verre.

« En finissant d’une traite le gobelet on s’attire les faveurs du protecteur de Shurima et rien ne nous arrivera ; peut-être même qu’il nous rendra visite sur le chemin. Comme on dit : ozos nos mho’kaa kez nhi’gos nas dirayih, finis ta boisson si tu veux finir ton voyage. » Il ne connaissait pas beaucoup de mots en shurimien antique mais ceux-là, il les avaient gravé dans sa mémoire. Il montra l’exemple en buvant d’un coup d’un seul l’alcool fort, grimaçant alors qu’il reposait vivement son gobelet sur la table, le bois de cette dernière grondant autant que Thelkid alors que la chaleur d’un millier de soleils faisait fondre son cœur et lui brûlait la gorge. Attendant que les deux étrangers fassent de même ou déclinent l’invitation, il appela le patron, demandant à acheter la bouteille, laissant le prix demandé sur la table. « Et on ne part pas sans la bouteille, il nous faut une offrande au cas où Rammus daignerait nous honorer de sa présence. Bon, retrouvons-nous vers la porte sud dans une heure. Je vais m’occuper des provisions, si vous avez des affaires à régler avant de partir c’est maintenant. »

Il se leva et disparut dans les rues de Bel’Zhun, se mêlant aux ombres, il chercha le groupe de bergers avec qui il était arrivé. Ça ne lui prit pas longtemps, en le voyant on l’invita à manger mais il dû poliment refuser, expliquant sa nouvelle situation. Après avoir payé pour les provisions dont il aurait besoin et rassemblé ses affaires il partit à la porte sud accompagné d’une poignée de bergers, leur chef en tête. Une fois arrivé il se tourna vers eux.

« Je crois que nos routes se séparent ici, merci pour tout. »
« Ce n’est rien. » Lui répondit un homme aux cheveux poivres et sels au visage buriné par le soleil du désert. Il forma un cercle avec ses mains et s’inclina. « Mek’zoth enis... »
« Sed’vith anot. » Termina Thelkid en imitant son interlocuteur. « Merci encore Ellid. »
« Est-ce que je peux te demander une faveur? » Le garde impérial fut surpris de voir de la gêne sur le visage du berger.
« Tout ce que tu voudras. »

Ellid se tourna alors vers sa fille, une enfant qui n’avait même pas dix ans, une main accrochée aux robes de son père et Thelkid mit un genoux en terre devant lui pour se mettre à sa hauteur. L’enfant lui tendit une figurine représentant un oiseau, un ibis pour être plus précis, fait de pierre brune, aisément trouvable dans les montagnes au sud de Bel’Zhun.

« Aller, dis lui ce que c’est. » L’encouragement du père poussa l’enfant à prendre la parole bien que sa voix n’était pas assurée.
« C’est l’empereur. » Thelkid le tourna pour l’observer plus attentivement et fut impressionné.
« Tu t’es vraiment améliorée Sidavah, attends toi à ce qu’il t’appelle pour le servir bientôt, on a besoin de géomanciens talentueux pour reconstruire Shurima. » Il passa une main dans les cheveux de la fillette pour la décoiffer avant de se relever et de se tourner vers le père de Sidavah.
« Est-ce que tu pourrais lui donner ? »
« Avec plaisir. »
« Et si tu pouvais lui dire que s’il passe dans la région nous serons honoré de le recevoir. »
« Je n’y manquerais pas. »
« Une dernière chose, si vous vous dépêchez vous pourrez peut-être trouver un nageur qui part vers Kenetheh. »

Il hocha la tête, ça pourrait leur faire économiser des jours ensuite il  remercia chaleureusement le berger. N’étant pas très bon pour les aurevoirs, Thelkid prit Ellid dans ses bras et s’éloigna pour retrouver ses compagnons de voyage. Son sac était chargé de victuailles tandis que des outres d’eau pendaient à sa ceinture, c’était loin d’être optimal pour se battre mais c’était au contraire très bien pour partir dans le désert. Sous son sac, accroché en bandoulière, sa ken’sai dépassait de son dos, visible au-dessus de son épaule. Tirant sur son manteau, l’air commençait à se rafraîchir, il lança un coup d’œil à la poignée de noxiens qui montaient la garde à la porte de la ville.

« Vous êtes prêts ? »

 Il dû admettre que lorsque vint le temps de passer les porte de la ville, Thelkid était un peu nerveux, certes ils n’étaient pas les seuls à quitter Bel’Zhun ce soir mais il était à peu près certains que parmi la poignée de caravanes se préparant au départ, aucune ne contenait le sceau du gouverneur que tant de monde cherchait. Ils profitèrent du départ de l’une d’elles pour paraître un peu moins suspect mais ne restèrent pas longtemps dans son sillage, à peine le temps d’être plus difficile à voir une fois un peu de distance prise.

Et puis le garde impérial se mit à fermer les yeux, profitant de la fraîcheur qui commençait à s’installer alors que le soleil n’éclairait plus le monde que d’un ou deux rayons timides. Il rajusta sa cape, et sa ken’sai, avant de rouvrir les yeux pour être certains qu’il menait toujours le groupe dans la même direction. La question d’Ezreal le fit sursauter, concentré qu’il était sur les quelques étoiles qui commençaient à apparaître mais malheureusement celles qu’il cherchait n’étaient pas encore visibles.

« On peut dire que je suis un... » il chercha un temps le mot qui conviendrait le mieux à sa situation, qu’il avait sur le bout de la langue. « Une sorte d’émissaire, d’ambassadeur, peu ou prou. »

Il se tourna alors vers Sofia, attendant de voir si elle comptait répondre ou bien esquiver d’une façon ou d’une autre la question mais il se rappela bien vite que parmi les mots d’Ellid et qu’ils feraient mieux de se presser s’ils ne voulaient pas avoir à marcher plus que de raison ; plus Thelkid restait hors du désert et mieux il se portait. Ce qui pouvait paraître un peu étrange pour un shurimien mais depuis que la Mère de la Vie s’était remise à couler il en était tombé amoureux.

« Je suis désolé de vous interrompre mais si nous nous dépêchons je devrais être en mesure de vous faire découvrir un des sports extrêmes les plus appréciés de Shurima : le surf de nageur. On m’a dit qu’il y en avait un pas loin et si on pouvait arriver avant son départ ça serait toujours ça de pris. » Il accéléra ensuite le pas pour donner l’exemple. Il ne fallut pas longtemps à un rythme soutenu pour que Thelkid ne s’exclame. « Le voilà ! »

A une centaine de mètres tout au plus un éperon rocheux sortait du sable, haut comme trois hommes, il ressemblait à une petite île, la base était suffisamment grande pour qu’une famille s’y tienne.  Ils arrivèrent par derrière la bête. Le garde impérial posa un pied timide sur le sable juste au-dessus de la queue de l’animal et lorsque se dernier ne sembla pas faire signe d’agacement il fit un pas en avant, doucement, faisant signe à ses comparses de l’imiter il attrapa son sac dans son dos. Il en sortit de la corde qu’il leur lança.

« Allez vous accrocher à sa crête et faites un nœud bien solide, ça va vite ces bestioles, je vous rejoins dans cinq minutes. » Il parlait lentement, prenant soin de ne pas hausser la voix alors qu’il sortit un carnet un crayon, griffonnant quelques symboles il se mit à faire de rapides calculs en observant le ciel, les nuages s’étant déplacés ils permettaient de les observer plus aisément. Lorsqu’il eut terminé il rangea ses affaires et s’en alla vers ses compagnons de voyage la bouteille de kmiros à la main. « Vous êtes prêts ? »

Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres alors qu’il s’attachait au nageur des sables d’une main tandis qu’il débouchait la bouteille de l’autre. Une fois attaché il ressortit son carnet qu’il avait mit à sa ceinture pour vérifier une dernière fois qu’il ne s’était pas trompé puis, lançant un dernier coup d’œil à la boussole posée sur la page opposée à celle qu’il lisait, reliée au carnet par une cordelette, il prit une gorgée avant d’en lancer dans la direction opposée à celle qui l’intéressait. Il eut à peine le temps de ranger la bouteille dans son sac et d’attraper ce dernier d’une main et l’éperon de la créature de l’autre avant que celle-ci ne se mette à remuer ses nageoirs avec une force qui lui indiquait qu’il préférait éviter de s’en prendre un coup. Le nageur se mit à rapidement prendre de la vitesse, fendant les dunes comme d’autres des roseaux. Thelkid ne put s’empêcher de pousser un cri amusé alors que l’adrénaline faisait battre son cœur plus vite, tendait ses muscles et qu’une peur irrationnelle de tomber s’emparait de lui ; il avait beau être certain d’être bien attaché il craignait toujours que quelque chose aille de travers. C'était en partis à cause du vent, le vent qui se mit à lui claquer au visage alors que la créature allait toujours plus vite, le vent qui emporta en partie son cri, le vent qui l’empêchait de respirer s’il ne tournait pas la tête sur le côté.

« Y’a pas ça à Piltover hein?! » Cria-t-il à nouveau, à l’adresse d’Ezreal, espérant qu’il fut entendu.

Les cheveux au vent, il profitait de la sensation grisante provoquée par l’adrénaline qui courait dans ses veines. Il lutait contre l’envie de se détacher pour s’éloigner de la crète du nageur et de se tenir droit face à l’horizon étoilé. Il savait que c’était une mauvaise idée, une idée bien trop dangereuse pour qu’il n’y cède, mais son corps demandait toujours plus de sensations fortes. C’était aussi parce qu’en ne s’attachant pas il pouvait vivre d’un peu plus près ce que ressentait l’animal et qu’il pouvait toucher du doigt ce que ça pouvait faire de voler. Mais la partie la partie rationnelle de son esprit lui rappela que ça n’en valait pas le risque. Ce fut à ce moment qu’il lui sembla entendre quelque chose, quelque chose qui ressemblait à s’y méprendre à son prénom. Une main accroché à la corde il se retourna pour voir Ezreal se glisser contre la crête à laquelle ils étaient tous attachés, il le suivit du regard, se demandant pourquoi il prenait le risque de desserrer la corde jusqu’à ce que ses yeux ne tombent sur Sofia et le visage pâlit d’une teinte. Il tendit son bras vers son sac pour y chercher la bouteille de kmiros mais il était trop court, ses ongles ne faisait que gratter contre l’osier de la hanse au lieu de l’attraper. Il tendit davantage son bras, sentant la peau rugueuse, presque rocheuse, du nageur lui rentrer dans les côtes au point d’en devenir particulièrement douloureux.

Lorsqu’il l’attrapa enfin ce fut avec un soupir de soulagement que personne, pas même lui, n’aurait pu entendre puis il l’ouvrit et en vida une partie en direction de la tête de l’animal dans l’espoir de l’arrêter, ou au moins de le ralentir mais ce n’eut pas l’effet escompté. Loin de là étant donné que l’alcool fut emporté par le vent, comme l’eut été la voix du piltovien quelques instants auparavant. Dans d’autres circonstances il se serait demandé s’il n’avait pas arrosé ses compagnons de route mais en l’occurrence il pensait surtout à un moyen d’arrêter le nageur, se maudissant d’y être allé aussi fort pour le faire démarrer ; au moins Thelkid pouvait se consoler en se disant qu’ils allaient dans la bonne direction.

Il ne remarqua le mouvement d’abord qu’en périphérie de son champ de vision, une tâche sombre, indistincte, amorphe mais qui se précisa bien vite alors qu’il levait la tête. Sa tentative d’arrêter le nageur avait échouée mais il ne fut pas le seul à essayer.

Bloquant le passage de la créature, l’empereur de Shurima descendait au ras du sol sur une estrade de sable. Elle se désagrégea lentement, à son tour emportée par le vent tel un mirage alors que l’animal ralentissait pour éviter la collision jusqu’à s’arrêter lorsqu’Azir posa pied à terre. Le sable s’enroula autour des nageoirs du nageur, se solidifiant pour éviter que la peur ne le fasse repartir dans une autre direction. Thelkid se détacha rapidement, ses mouvements enfiévrés par une diligence rare tandis que le transfiguré lui lança un regard indéchiffrable.

« Je ne m’attendais pas à te revoir de sitôt. » La voix grave et puissante d’Azir fit échos dans les dunes alentours tandis que le garde impérial descendit le dos du nageur pour s’agenouiller. « Et encore moins accompagné. »

Ses yeux de rapaces passèrent sur Sofia et Ezreal comme un prédateurs cherchant la faiblesse d'une proie.

D’un geste de la main Azir invité Thelkid à se relever, ce qu’il fit vivement en prenant une inspiration salutaire.

« Je suis revenu pour vous annoncer que ma mission est… en partie réussite. »[/color] Il se mit de profil pour désigner ses compagnons de voyage, laissant Ezreal saluer l’empereur de façon cavalièr, ce qui fit frissonner l’humain. « Je n’ai pas pu contacter directement les Soleils de Bel’Zhun mais j’ai réussi à empêcher que l’un de leurs artéfacts ne tomber entre les mains des envahisseurs. »[/color]

Il sortit le collier et le tendit à deux mains à son maître qui attrapa la ficelle à laquelle pendait le pendentif, l’observant une seconde avant d’hocher lentement la tête.

« Je n’ai pas réussir que grâce à l’aide de ces deux étrangers. » Son regard passa sur le piltovien et… l’autre. Il ne savait pas d’où elle venait. « Ezreal et Sofia. »

Le transfiguré releva la tête pour voir qui lui était présenté et la pencha légèrement sur le côté, se demandant bien comment ils avaient pu être, de toute évidence, d’une grande aide. Surtout pour le garde impérial.

« Ezreal, Sofia, je vous présente sa sérénissime et exaltée majesté impériale, Azir premier du nom, de la très grande, immortelle, et unique dynastie à avoir régné sur l’empire de Shurima : Omah. Empereur-Dieu, l’Immortel, le maître de Shurima, le roi des rois, celui qui ouvre la voie, le porteur du Sceptre, le punisseur des nomades, le grand unificateur. » Après s’être arrêté pour reprendre son souffle, lui qui n’avait pas l’entraînement des hérauts au service d’Azir, il allait se lancer dans la suite mais fut arrêté par l’intéressé.
« Où l’as-tu trouvé? » Demanda-t-il en levant le pendentif au niveau des yeux du mortel.
« Sur l’un des rebelles. »
« Ta mission a changé: retourne à Bel’Zhun et trouves l’entrée des catacombes du palais du gouverneur. » Thelkid hocha la tête, bombant le torse.
« Dois-je chercher quelque chose à l’intérieur ? »
« Peut-être, tu verras une fois à l’intérieur. » Le shurimien se tourna alors vers les deux âmes charitables qui l’avaient sauvés, un air un peu contrit mouvèrent ses traits. « Tes compagnons peuvent t’aider si tu le désires. »

Le regard perçant du transfiguré se posèrent sur la seule femme du groupe tandis que ses serres se refermèrent encore davantage sur le médaillon. S’il avait pu sourire il l’aurait fait, elle pouvait sentir la magie.

« Il plus de trois millénaires, oui. » Confirma-t-il en reportant son attention sur l’objet qui, toujours, pulsait d’une magie presque vivifiante dans sa poigne. « Il appartenait à Tevath, je lui ai donné pour son exil à Bel’Zhun. »

A l’instar des souvenirs d’Azir qui remontèrent des tréfonds de sa mémoire, l’effigie de son cousin sortit du sable sous son impulsion. C’était un homme qui ressemblait beaucoup à l’empereur lorsqu’il était encore humain : une peau d’ébène, de longs cheveux noirs, un port aliter qui trahissait sa haute naissance, des yeux en amande qui brûlait d’une ambition dévorante et une barbe impeccablement taillée qui était peinte de motifs dorés ; en vérité il ne lui manquait que le diadème impérial.

« C’était un bon administrateur et un excellent général. On commença à l’appeler l’Autre Azir, pour la ressemblance et parce qu’une partie de ses proches souhaitaient le voir prendre ma place sur le trône. » Les serres de l’empereur s’ouvrirent légèrement en se demandant si, toutes ces années auparavant, il n’avait pas fait une erreur. « Xerath m’a conseillé de l’éloigner après les conquêtes septentrionales, certains de ses soutiens en ont eu vent et ont tentés de se débarrasser de moi et ils étaient à rien de réussir, malheureusement pour eux j’avais fait demander Renekton qui entra dans mes quartiers quelques secondes après les assassins. Ils n’eurent pas l’occasion de finir le travail avant que mon protecteur ne repeigne la pièce. J’ai nommé Tevath gouverneur de Bel’Zhun en lui disant devant témoins que s’il remettait les pieds à Shurima il serait exécuté puis je suis rentré à la capitale et j’ai ordonné à Xerath de le surveiller. »

Ce qui n’avait peut-être pas été la meilleure idée qu’il ait jamais eu mais en même temps comment avait-il pu le savoir, à l’époque ? Plus il y pensait et plus il se sentait stupide de s’être fait avoir par son ancien frère, d’avoir été aussi aveugle. Il secoua lentement la tête avant de laisser tomber le médaillon dans les mains de Thelkid.

« Icathia n’a pas été la seule cite à se rebeller, ce fut aussi le cas de Bel’Zhun et quand je suis arrivé avec le peu de troupes que j’avais à disposition je suis tombé sur une ville fantôme. Aucune trace de ses habitants ni de Tevath sauf pour deux mots gravés dans la porte des catacombes palatiales : Segd’nak Az. » Il se souvenait que ça l’énervait particulièrement que Tevath ou son épouse diminue son prénom déjà bien court mais maintenant Azir aurait tant donné pour les entendre le faire une dernière fois. D’un geste d’une de ses serres il fit se désagréger le clone de son cousin. « Je n’ai pas ouvert la porte quand j’en avais l’occasion, je comptes sur toi Thelkid. Si tu trouves quoi que ce soit à propos de mon cousin, rapportes le moi. Ça vaut aussi pour vous deux. »
Azir tourna alors son regard vers le blondinet et la brune. Il ne savait pas trop pourquoi il leur avait dit ça, peut-être parce qu’après trois mille ans il avait besoin de se décharger d’au moins un fardeau. Dans tous les cas ça le résultat était le même, il espérait qu’il n’aurait pas de raison de le regretter.

« Ton enthousiasme te fais honneur. » Lança-t-il au piltovien avec une pointe d’humour dans sa voix grave et il anima le désert une fois de plus, le sable tourbillonna devant les deux étrangers pour former deux ken’sai, comme celle que le garde impérial avait dans le dos, qui flottaient tranquillement à une vingtaine de centimètres au-dessus du sol. Le nageur des sables sentit ses grandes pates doucement se libérer de ses entraves et il ne demanda pas son reste, repartant avec une vitesse née d’une profonde frustration causée par son emprisonnement temporaire. « Maintenant partez. »

Lança l’empereur alors que l’estrade sableuse sur laquelle il était arrivé se reforma sous ses pieds pour le soulever dans les airs.

« Majesté! » Appela-t-il alors qu’il cherchait dans ses affaires la figurine que Sidavah lui avait confié et vint s’agenouiller au pied de l’estrade alors qu’elle allait élevé son maître, tendant l’offrande. « C’est un don d’une fille de Bel’Zhun. »

L’empereur redescendit au niveau du sol et la prit pour l’observer un instant avant que la question d’Ezreal n’attire son attention. Relevant la tête il regarda les silhouettes les encercler alors que Thelkid se releva brusquement, lames en mains avant d’être complétement redressé. Ce qui ne fut pas vraiment nécessaire. Le sable s’anima et un cercle de guerriers enferma les deux étrangers, le transfiguré et le garde impérial, leurs imposants boucliers tournés vers l’extérieur. L’un des brigands, se trouvant trop proche d’une des têtes de lance pour son goût recula par réflexe mais avant qu’il n’ait pu finir son geste s’arrêta en sentant une pointe acérée lui piquer le creux des reins.

Les bandits se trouvèrent encerclés à leur tour et la majorité n’eurent pas l’occasion de se défendre avant de recevoir un coup dans le dos. La poignée qui réussit à esquiver ou, pour les plus habiles ou sur leurs gardes, se retourner pour bloquer l’attaque des soldats de sable n’eurent pas la chance de répliquer car cette fois ce furent les guerriers aux boucliers qui attaquèrent. L’empereur en regarda courir, sa lame abandonnée dans le sable et fit tenté de le laisser partir mais s’il n’avait pas de preuves de ses probables exactions antérieurs, le bandit avait eu la mauvaise idée de menacer le maître de Shurima ce qui, si on en croyait les lois antiques qui régissaient le désert du vivant d’Azir, était punissable de mort. N’ayant nullement envie de s’ennuyer à lui courir après ou à attendre qu’un de ses soldats le rattrape. A la place il fit tourbillonner le sable qui prit la forme d’un taureau de gré au galop

L’humain n'ayant aucune chance de lui échapper il termina sa course d’un coup de glaive qui lui lacéra le dos, lorsqu’il s’effondra sur le sol un coup de sabot suffit à l’achever et la créature disparu en même temps que la vie du brigand. Le sable retourna au désert laissant derrière lui un cercle de cadavres alors qu’Azir reprit son ascension, la figurine fermement dans sa serre droite. Thelkid le regarda s’en aller un moment avant de rengainer ses armes et de sortir sa propre planche.

« Je suppose que vous n’avez jamais utilize de ken’sai. » Lança-t-il en désignant les deux que l’empereur avait donné aux étrangers. Après tout comment auraient-ils pu ? Il s’agissait de reliques de l’ancien empire. Flottant à une cinquantaine de centimètres du sol, Le garde impérial leur montra comment monter dessus. « C’est particulier au début mais on s’y fait vite et puis c’est bien plus rapide que de simplement marcher. »

Ça ne valait sans doute pas le marcheur mais c’était toujours mieux que rien. On pouvait d’ailleurs accélérer le tout avec une voile mais comme il n’en avait qu’une il laissa la sienne dans son sac ; prendre de l’avance sur ses compagnons n’avait que peu d’intérêt.