Eshaan | Wind Caller - I have a hurricane in me

○ La patrie est là où se trouve le coeur

« Ionia est gravée en moi. »

Né au sein d’une famille où régnait une forte transmission générationnelle, Eshaan a toujours été en phase avec sa culture et ses origines. Si le métissage qui caractérise son passé a créé de la confusion en lui à une certaine époque, aujourd’hui le brouillard s’est dissipé. Ionia lui apparait comme une seconde mère : elle lui a transmis des valeurs, l’a protégé et l’a vu grandir. A présent, c’est à lui de la protéger, quoi qu’il lui en coûte, quels que soient le nombre et la nature de ses ennemis. Il donnerait volontiers sa vie pour sa terre natale.

Le passé shurimien de la maison Abadi, lointain mais assumé, n’a jamais fait l’objet d’un secret, et les ancêtres qui foulaient de leur vivant le pays des sables dorés ont toujours été honorés. Bien qu’il n’ait passé que peu de temps là-bas, Eshaan voue une certaine affection à Shurima, un pays qui, à l’instar de Ionia, est menacé par l’appétit de l’empire noxien. Il ne fait point d’amalgame entre les situations de ces deux régions, en revanche il estime que toutes deux devraient s’unir contre leur ennemi commun pour retrouver leur stabilité et leur splendeur d’antan.

Actuellement, Eshaan fait partie d'une organisation de chercheurs – il ignore qu'il ne s'agit que d'une extension de plus des racines de la Rose Noire. Son département s'intéresse à la magie élémentaire, et c'est dans le cadre de leurs recherches qu'ils ont expérimenté le pouvoir des runes sur lui. Il prétend avoir embrassé les valeurs noxiennes et vouloir l'avancée du pays, mais ce n'est qu'une couverture.

○ La magie

« A quoi sert le pouvoir si ce n’est pour protéger ceux qu’on aime ? »

La magie est ce que son utilisateur en fait. Eshaan est convaincu qu’elle vient des dieux, mais la classer définitivement comme bonne ou mauvaise est impossible : son alignement est aléatoire selon la nature des intentions qui la guident. Il condamne l’idée largement répandue dans certains pays que le monde serait meilleur sans elle, car elle ne fait que refléter ce que sont les Hommes.

Il ne voue pas un respect particulier à ceux qui peuvent la manier, en revanche il estime qu’ils doivent s’en montrer dignes et la réserver à des causes justes. Ce positionnement est en accord avec son usage de ses pouvoirs – une illustration fidèle de ses principes. Il regrette le temps où sa magie n’était qu’un art et aurait aimé ne pas avoir eu besoin de tant la centrer autour du combat. Avec le recul, il réalise que divertir et ravir les yeux de ses proches lui aurait suffi, dans un monde meilleur. Il aurait aimé revivre ces années préservées, mais ce sont des plaisirs révolus et désormais, il est trop tard pour faire marche arrière. A l’instar des runes gravées en lui, le sang qu’il se destine à avoir sur les mains est écrit ; il ne peut pas être effacé.  

○ La brume noire

« On ne chérit jamais autant le présent que lorsqu’il devient notre passé. »

Avant de la voir de ses propres yeux, Eshaan a entendu de nombreuses rumeurs sur la brume noire. Bien qu’inquiété, il n’a réalisé la profondeur du danger qu’elle représente qu’au moment où il y a été confronté quand ses ténèbres spectrales ont envahi Noxus. Cela ne fait aucun doute : c’est une menace dont le sombre halo plane sur toutes les nations, voire peut-être la source d’une crise comme le monde entier n’en a pas vécu depuis longtemps. Si jusque-là aucune manière de la contrer n’a été trouvée par les royaumes puissants de Runeterra, seul un effort commun réussira, d’une manière ou d’une autre, à vaincre la menace. Il ne doute pas que cela arrivera, tôt ou tard. En revanche, il ne se fait aucune illusion : une fois la brume écartée, les conflits et les jeux de pouvoir reprendront là où ils auront été laissés.

○ Descriptions

« Si seulement le bonheur pouvait durer. »

Psychologie
Né dans une famille où les valeurs traditionnelles de Ionia ont toujours occupé une grande place, Eshaan a grandi avec les rudiments d’une culture qui aurait dû faire de lui un homme pacifiste et inébranlable. Ses années dans l’une des grandes écoles de magie de Ionia l’orientaient également dans cette voie : la vie est une recherche d’ataraxie, et si l’être traverse maintes épreuves dans le monde physique, ce n’est que pour mieux lui apprendre à se détacher de l’emprise matérielle de la réalité. Cela, il l’a toujours entendu, d’abord dans la voix de sa mère, puis dans celles de ses anciens professeurs.

Pourtant, à vingt-six ans, il est assez loin de l’idéal qu’on voulait lui faire atteindre. A l’instar de plusieurs de ses compatriotes, le jeune mage a intégré les violences guerrières qui ont bouleversé son pays. Il ne rejette pas les principes ancestraux qui lui ont été transmis, ni n’a renoncé à les appliquer un jour ; en revanche, il est convaincu de leur incompatibilité avec la situation que connait l’archipel ionien. Il aimerait que le monde soit meilleur et les Hommes plus bons, mais cela ne sera sûrement jamais plus qu’un rêve. Alors comment suivre les fondements d’une philosophie quand celle-là même est en voie de disparaître, non, d’être éradiquée ? Si la violence alimente un conflit avant de le résoudre, la passivité ne se présente pas à ses yeux comme une solution. Le sorcier aime sa patrie, et à sa manière, il lui a déjà donné sa vie : il s’est engagé dans un combat qu’il ne remportera peut-être pas. Il en a conscience et cela ne l’arrête pas, car pour ramener la paix, il ne faut pas craindre de rendre son dernier souffle à la guerre. Ses ambitions feront peut-être sonner le glas de son aventure, mais il se convainc qu’il trouvera la paix grâce à la noblesse de son projet.  

Néanmoins, un tel engagement ne s’est pas ancré en lui sans la peur constante qui vient avec. La peur de ne pas atteindre son but qui, en définitive, ne se dissipe jamais véritablement ; la peur de ne pas avoir eu assez de temps, de devoir affronter la mort, de souffrir quand cela arrivera ; la peur d’avoir emprunté un chemin sans retour ou de s’être laissé corrompre à jamais par le mal qu’il combat. A tout heure, il peut lui arriver de regretter ses « belles années », d’être en proie à une nostalgie accablante où il revoie sa famille unifiée, sa mère sereine, son père confiant, et ses sœurs radieuses. A tout heure, il peut être en proie à de violentes anxiétés, car c’est lorsque les choses vont bien qu’il craint qu’elles aillent mal. La méditation qu’il pratique régulièrement lui permet de pallier les affres de l’inquiétude, mais jamais assez pour qu’il soit durablement heureux et apaisé. Alors, il a appris à se distancier de ses émotions : rejeter ses sentiments, refuser de les affronter, s’élever pour les laisser au fond de lui-même, une manière fallacieuse et certaine d’en être maître.

Cette altitude, elle lui permet de par-être plus fort, de ne pas faiblir en société, de ne jamais ployer en imaginant les atrocités qu’il devra commettre. Mariée à son art du langage, elle lui assure une crédibilité indubitable parmi ceux qui ne sont pas les siens. Converser avec habileté, se faire valoir tout en paraissant humble, plaire pour s’attirer quelques faveurs, ce sont les forces qu’il a construites en refaisant sa vie à l’empire. Nul besoin d’une houle de paroles et d’éloges, il suffit d’écouter pour susurrer les mots qui seront bien accueillis.

Bien qu’il s’offenserait de l’entendre, manipulateur est bien l’un des termes qu’on pourrait employer pour le décrire. S’il n’a qu’un faible intérêt pour les jeux de la politique et les comédies mondaines, il s’applique à scrupuleusement les observer. Il l’a compris : seuls le pouvoir et la force lui permettront d’asseoir la sûreté de sa nation. Quant à ceux qui lui sont chers, il se doit d’être puissant pour les protéger. Le pouvoir a un prix mais il s’est résolu depuis longtemps à le payer.

« Ma passion est un tourbillon qui ne laissera aucun ennemi après mon passage. »

Physique
Le soleil ardent de Shurima resplendit dans ses yeux, se lit sur sa peau. Les origines étrangères de sa généalogie se révèlent en lui comme s’il était né et avait toujours vécu au pays des mers dorées. Son ascendance ionienne se devine à peine, si ce n’est dans sa manière de se mouvoir et dans les danses millénaires que son cœur n’a pas oubliées. Il faut porter attention aux détails subtils pour la percevoir : sa silhouette élancée et la légèreté de ses pas viennent de ses grands-parents maternels ; son sens de l’habillement et l’aspect naturellement raffiné de son apparence sont un héritage laissé par sa mère.

Son teint basané, ses lèvres charnues et son attrait pour les bijoux exotiques font qu’on lui demande souvent : Vous êtes de Shurima ? Une question à laquelle il répond toujours avec un rictus habitué : Non, mais certains de mes aïeux, oui. Sa chevelure d’albe, à force de temps passé en sa compagnie, suscite une curiosité similaire : il déclare, sans lassitude aucune, qu’il a vu le jour avec elle. Puisqu’il a toujours partagé ce trait avec ses sœurs, il ne se pose pas vraiment la question de ses origines. Enfin, peut-être celles-ci sont-elles purement magiques, puisque ce caractère n’a pas été observé dans les branches de leur généalogie depuis très longtemps.

De son père, il a gardé une morphologie en triangle inversé et des muscles qui se sont révélés à l’aube de son adolescence. Quelques dessins se sont déclarés avec l’âge, mais ce sont surtout des années d’entraînement qui ont permis à son corps de se renforcer et s’épanouir. Peut-être est-ce aussi son rêve patriotique qui a amené sa carrure à se développer d’une façon qu’elle n’aurait jamais pu, eût sa vie été celle qu’elle aurait dû.

Vestige d’une maison dont l’amour pour la guerre a presque entraîné l’extinction, l’allure brute et combative de la famille du Guesclain a du mal à trouver sa place en lui : elle lutte avec l’aura douce et pacifiante d’une bienveillance ancienne. Là où les cousins du mage sont sculptés en guerriers massifs, lui présente les airs d’un intellectuel sophistiqué qu’on ne projetterait pas sur un champ de bataille. Ses doigts effilés et son goût informulé pour les habits somptueux font qu’on le sous-estime souvent de prime abord. Rien de ce qui émane de lui n’est menaçant, ni ne trahit ses engagements : son aptitude à se battre ne se révèle que lorsqu’elle est nécessaire.

Sa préférence pour les tons lumineux l’installe en contraste dans le paysage familial. Tandis que les enseignes de la maison reposent sur un alliage entre le rouge, le violet et le noir, Eshaan préfère les palettes qu’offrent le jaune, l’orange et le blanc. Son père a abandonné la quête de lui faire arborer leurs couleurs, mais certaines fois, pour le rassurer sur sa loyauté – et surtout lorsqu’ils doivent apparaître ensemble, Eshaan consent à les revêtir. Il faut cependant le reconnaître, ce n’est jamais pour bien longtemps : le nom du Guesclain le dégoûte et ces insignes ne sont qu’un accessoire dont il se débarrasse dès que les yeux sont tournés. De toute manière, il leur ressemble trop peu pour que l’illusion soit durablement possible.


○ Naissance d'une légende

« Les vérités cachées deviennent des poisons. »

Ma très chère Farah,

Dans treize jours nous aurons vingt-six ans. Peut-être seras-tu tentée de lire cette lettre dont j’aime à penser que les lignes te seront portées par le vent qui courbe les roses de saphirs… Tous nos rêves, tous nos espoirs et toutes nos illusions danseront, je l’espère, nuit et jour à côté de nos souvenirs enfouis. Je ne serai sans doute plus là quand mes mots te parviendront enfin.

Je me souviens encore du jour où nous nous sommes quittés. Tu proférais que tu me haïssais et que j’étais un lâche. Tu disais que mon départ achèverait ce qu’il restait de notre famille, pourtant, ma très chère sœur, c’est pour elle que je suis parti. Certes, j’ai gardé secrètes les réelles motivations qui m’ont mené vers cette décision, mais tu me connais, Farah. Tu me connais mieux que quiconque : penses-tu sincèrement que j’eusse été capable de vous tourner le dos, à toi et à notre mère ? Penses-tu sincèrement que j’eusse été capable de bafouer ainsi la mémoire de notre sœur défunte ?

Nous avons ouvert les yeux pour la première fois au printemps 971, à Oma, un petit village situé au sud de Ralin. Notre famille n’avait pas eu de triplets depuis des décennies. Tu naquis la première, j’arrivai en deuxième, et notre petite sœur, Aliyah, vint en troisième.

Notre maison était connue de tous : génération après génération, les nôtres venaient au monde avec le devoir d’assurer la protection de nos traditions ainsi que la sûreté de tous. En cinq cents ans, rares étaient les menaces venues frapper à nos frontières, et pourtant, le nom Abadi n’avait pas connu une seule année de répit.

Notre mère tenait à ce que nous soyons très tôt initiés aux fondements de notre culte, tandis que notre père, un étranger que les villageois avaient fini par accueillir comme l’un des leurs, insistait pour que nous soyons capables de nous battre dès notre plus jeune âge. Notre mère désapprouvait cette nécessité, et nous nous rangions de son côté, ne saisissant pas l’intérêt du maniement des armes. Or, un événement qui me fit changer d’avis se produisit.  

Un jour, je trouvai Aliyah pleurant au pied d’un arbre. Je m’approchai pour lui demander ce qui lui était arrivé. Elle me répondit que des enfants de notre âge se moquaient d’elle depuis longtemps, mais qu’elle n’avait jamais osé nous l’avouer, par honte. Ce fut la première fois que je ressentis de la colère. Aliyah était si bienveillante, si vulnérable… Comment pouvait-on lui vouloir du mal ?

Je décidai de l’accompagner partout où elle se rendrait pour la protéger, sans en faire part à nos parents. Pendant quelques semaines cela lui apporta la paix. Mais un jour où je ne fus pas avec elle, on l’attaqua à nouveau. J’arrivai trop tard : un groupe de garçons dansaient autour d’elle en riant ; certains osèrent lui lancer des mottes de terre au visage.

Je ne pus pas contrôler ma rage.      

Je hurlai et la nature hurla avec moi. Une bourrasque s’éleva et projeta nos ennemis comme s’ils n’avaient pas été plus lourds que des feuilles mortes. Les uns finirent dans les branchages, les autres dans la rivière. Nos parents eurent ainsi vent de toute cette histoire, et notre mère fut partagée entre la stupéfaction de mes pouvoirs qui s’étaient déclarés et la déception que je m’en sois servi pour la première fois dans un but violent. Notre père ne partagea pas sa vision, trouvant ce que j’avais fait « très noble ». Ainsi, ils se disputèrent pendant longtemps. Ce que j’en retins, c’est que plus personne ne chercha à s’en prendre à Aliyah.

Les mois suivants furent calmes. Vos pouvoirs se déclarèrent tranquillement. Toi, Farah, tu pouvais maîtriser les sons présents dans la nature, tandis qu’Aliyah percevait et comprenait les émotions de ceux qui nous entouraient. Vous me rejoignîtes durant ces heures où les Sages tentaient de m’apprendre à maîtriser mes dons, mais cette période ne dura pas longtemps. Notre mère savait que je questionnais ce que me répétaient incessamment nos professeurs, et elle craignait que vous ne prissiez la même voie que moi. Alors, sans requérir l’accord de notre père, elle nous envoya au Monastère d’Hirana. Là-bas, on nous purgerait de nos pulsions destructrices. Là-bas, on nous transmettrait l’équilibre dont nous avions besoin.    

Pendant quelques années, cela fonctionna. Les moines nous éduquèrent aux principes de la spiritualité tout en nous permettant d’explorer de nouvelles choses à travers nos magies respectives. Bientôt, Farah, tu pus percevoir la vie à travers les symphonies de la nature, et notre petite sœur, Aliyah, ne fut plus submergée par sa perception synesthésique du monde. Quant à moi, je fus émerveillé par la relation que je nouai avec mon élément. Mais cet émoi ne pouvait me satisfaire éternellement.

Rapidement, j’eus soif de nouvelles techniques – ce que les moines ne m’apportèrent pas. Au contraire, au lieu de m’accompagner jusqu’aux confins de mon potentiel, je circulais journellement autour des mêmes savoirs. Ma frustration devint de plus en plus grande.

Pour attirer l’attention de mes mentors, je feignis de m’en prendre à l’un de nos camarades. Cela ne devait être qu’une mise en scène… et personne n’aurait dû être blessé. Or, les Vents furent imprévisibles et je finis par en perdre le contrôle. Je fus expulsé du Monastère le jour-même. T’en souviens-tu aussi bien que moi, Farah ? Tu ne pus même pas me regarder quand on vint me ramener.  

Une fois que je fus de retour au village, nos parents se disputèrent de plus belle. Notre mère ne comprenait pas pourquoi une telle violence habitait mon sang, mais notre père répliquait qu’elle était naturelle et devait être canalisée plutôt que neutralisée. Je ne compris que bien trop tard pourquoi il tenait si ardemment ce positionnement. Ils finirent par se mettre d’accord : Père pourrait m’enseigner les arts martiaux si cela me permettait enfin de me contrôler. Je ne demandais pas plus que cela…

Les saisons passèrent. Vous finîtes vos années au Monastère. Quand nous nous retrouvâmes, j’eus l’impression que nous venions de mondes différents. Enfin, cela ne diminua pas l’amour que j’avais pour vous, bien au contraire. Nous laissâmes au passé ce qui était au passé, et nous concentrâmes sur le bel avenir qui se profilait devant nous trois.

Mais un jour, la guerre arriva à nos portes. De la veille au lendemain, une violence sans précédent s’abattit sur notre village. Les habitations s’effondrèrent, les allées fleuries brûlèrent, et des familles entières disparurent… Ce fut le pire soir de nos vies.    

Nos parents étaient sortis les premiers : ils voulaient se rendre pour notre sécurité. Nous les suivîmes dehors malgré leurs interdictions. Horrifiée par ce qu’elle vit en passant le seuil de la porte, notre mère s’écroula et perdit la parole. Notre père ne la soutint pas et montra enfin ses véritables couleurs. D’un geste, il nous introduisit aux soldats qui avaient tout détruit sur leur passage. Je vous présente mes enfants : voici Eshaan, Farah et Aliyah. Tous trois sont de puissants mages qui feront des atouts d’exception pour notre nation. Avec… les enseignements adéquats, bien entendu.

J’entendis exploser au même moment le temple des Sages qui avoisinait notre maison. Je ne sais pas ce qui me choqua le plus : voir notre havre être mis à feu et à sang ou le fait que notre propre père nous trahisse et nous offre à un empire étranger comme des trésors de guerre. Tu fus aussi dévastée que moi, mais ta colère t’emporta la première. Quand les soldats tentèrent de nous emmener, tes pouvoirs se déchaînèrent sur eux. Le son de chaque explosion devint une arme entre tes mains. Ébahi, je te suivis dans cet effort désespéré, appelant des vents tumultueux pour nous soutenir. Les officiers tombèrent et notre père ne put rien pour nous arrêter. T’en souviens-tu, Farah ? Nos pouvoirs s’étaient unis dans une harmonie exceptionnelle. Nous pensâmes que nous pouvions gagner. Comme nous nous trompions…

Peu importe que nous fussions les enfants prodiges du lieutenant du Guesclain, nous ne valions pas la perte des troupes qui avaient été déployées. Nous devions être abattus. Alors, les tirs déferlèrent. Notre père tenta de s’interposer : ses ordres se perdirent sous les rafales de vents et de balles. Puis, un cri s’éleva et fit taire tous les autres. Aliyah avait été touchée. Sa douleur se répandit comme une onde de choc qui nous transperça tous. Nous nous précipitâmes vers elle, mais il était déjà trop tard. Tu voulus rester avec elle, l’accompagner dans ses derniers moments. Or, nous n’eûmes que deux options : fuir ou mourir nous aussi.

Laisser Aliyah derrière nous fut un traumatisme. Nous portâmes pendant longtemps le poids de sa mort sur nos épaules. Nous revivions sans cesse ce moment sans pouvoir en changer l’issu. Nous ne parvenions pas à donner du sens à sa disparition, et c’est ce qui me dévastait le plus.

Rejoindre la résistance et remporter la guerre ne m’apaisèrent pas. Noxus a laissé une souillure ineffaçable sur nos terres, nos familles et notre patrimoine. Ils doivent payer ; ils doivent connaître une douleur aussi profonde que celle qu’ils ont laissée dans nos mémoires blessées. Ils ont beau avoir quitté notre pays, la guerre est encore là, refusant de dire son nom. Et notre peuple en paie le prix. Je ne pouvais pas rester sans agir, Farah.

Je suis parti vivre avec notre père, non pas car je l’admire comme je le prétends, non pas car je veux être au service de l’empire comme je le fais croire, mais parce que je veux être la cause de leur chute. Je veux qu’ils tombent tous : nos oncles, nos tantes, nos cousins, nos cousines, les puissants, les faibles. Ils nous ont détruits : aujourd’hui c’est à eux de connaître le même sort.

Ma sœur bien-aimée, je t’en fais la promesse au nom d’Aliyah : je nous vengerai de tous ceux qui ont damné notre famille.

Ton frère bien-aimé,
Eshaan

Il releva sa plume et la laissa reposer dans son encrier. Il se leva et commença à se relire, faisant les quatre-cents pas dans le séjour de sa nouvelle demeure. C’était une certitude : grâce aux études qu’il avait menées jusqu’ici, il maniait bien mieux les langues qu’auparavant. Mais cela l’aidait-il vraiment à réengager le dialogue avec Farah ? Cela faisait si longtemps qu’ils ne communiquaient plus… Il avait considéré toutes les options possibles pour renouer avec elle, hélas se rendre à Ionia n’était pas encore l’une d’elles. Il n’était pas prêt… Il ne se sentait pas de taille à affronter son regard.  

Ses yeux errèrent jusqu’à la fenêtre et contemplèrent pensivement le quartier d’ivoire. Puis, il reporta son attention sur son écrit. Quelle garantie avait-il qu’il ne termine pas entre de mauvaises mains ? Il suffisait d’un seul faux pas pour que son mensonge soit révélé. Une simple erreur pouvait tout faire échouer.

…

Non, le risque était trop grand.  

Se résolvant à trouver une autre façon de restaurer les liens brisés, Eshaan déchira la lettre en morceaux. Son souffle magique porta ce qu’il en resta jusqu’au feu frémissant de sa cheminée. Là, les cendres de ses confessions fusionnèrent bientôt avec l’air du soir.


○ Relations

« La solitude consume. »

Farah Abadi – Sa sœur bien-aimée. Leurs rapports sont tendus depuis qu’Eshaan a quitté Ionia. Puisqu’il n’a pas partagé ses plans avec elle afin de la protéger, Farah est persuadée qu’il n’est rien d'autre qu’un traître de la nation. Pourtant, malgré la véhémence des dernières paroles qu’elle a proférées à son égard, elle ne peut se résoudre à réellement haïr son frère.

Taheera Abadi – Autrefois forte et dévouée à sa famille, Taheera n’est plus que l’ombre d’elle-même. Après avoir assisté à la destruction de son village natal et au déclin de sa famille, elle a sombré dans la folie. Quand elle ne revit pas la mort de sa fille, elle voit son fantôme et pense communiquer avec elle. Eshaan regrette de ne pas être à Ionia pour pouvoir prendre soin d’elle comme le fait Farah.

Xan Irelia – Eshaan éprouve un grand respect pour la danseuse des lames. Elle a mené la résistance avec une détermination de fer jusqu’à la libération du pays. S'ils venaient à se recroiser, Eshaan ne lui cacherait pas sa loyauté, et si la situation le requérait, malgré l'ombre d'une hésitation, il se battrait à nouveau à ses côtés.

Maria Athoris – La gardienne de l’occulte et l’enchanteur des vents se sont rencontrés lors d’une excursion à Shurima. Tous deux étaient à la recherche du même artefact, toutefois dans des intentions bien différentes. Eshaan voulait l’exploiter dans le cadre de ses recherches sur la magie élémentaire tandis que pour Maria il s’agissait toujours de mieux comprendre les magies occultes. Le mage lui a donc proposé un marché : lui laisser l’artefact en échange de son aide dans le reste de ses travaux.    

Magie : Aéromancie

« Ils ne peuvent pas lutter contre l’invisible. »

Eshaan est un aéromancien. Grâce à la magie qu’il possède et cisèle depuis son plus jeune âge, il peut manipuler l’air à sa guise. En agissant sur les particules gazeuses, il crée de l’énergie cinétique qu’il manie pour réaliser divers sorts élémentaires. Sa volonté, sa créativité et son degré de contrôle durant l’entreprise menée sont les uniques limites que rencontrent ses possibilités. Son apprentissage s’est effectué sur des années, parfois autonome, parfois encadré par une figure experte. Aujourd’hui, ses talents se sont suffisamment développés pour traduire une appropriation presque totale de son élément.

A l’origine, ses dons s’appuient sur une conception spirituelle de l’être et la magie : à la recherche d’une libération de soi et d’un équilibre intérieur, Eshaan a d’abord appris à employer ses pouvoirs élémentaires pour se défendre, s’adapter aux situations, et jouir d’une liberté quasi absolue. Pendant plusieurs années, ceux-ci se sont plus apparentés à un art naissant et révélateur d’une philosophie qu’à l’exploitation d’une force de la nature. Assainir l’air d’une zone polluée ou manipuler le vent autour de son corps pour défier la gravité sont les premières techniques qu’il a apprises. Cependant, celles-ci n’ont pas gardé bien longtemps le monopole de son répertoire et ont cédé leur place à des sorts plus agressifs.

A la suite de son implication dans la guerre et de ses expérimentations, Eshaan a cultivé une magie plus létale. Si les fruits de ses premières leçons au Monastère d’Hirana n’ont pas entièrement été perdus, il est clair que ceux-ci s’effacent derrière une orientation pragmatique et un style peaufiné pour les performances de combat.

Les rafales à grande vitesse, les vents violents ou encore les bombes d’air constituent des techniques récurrentes de sa palette de capacités. Leur invocation rapide en font des moyens de choix pour mener une confrontation. Quelques tactiques, plus couteuses en énergie mais aussi plus élaborées, ne sont toutefois pas à négliger. Au prix d’un effort plus intense et d’une concentration ininterrompue, Eshaan peut créer des lames d'air et des vortex qui, selon leur taille et leur vélocité, se révéleront plus ou moins destructeurs. Ces techniques étant largement plus efficaces pour des luttes à grande échelle, le sorcier des vents les privilégie quand il doit gérer des adversaires multiples plutôt qu’une cible unique.  

S’il doit terrasser un opposant lors d’un duel, il préfère des techniques plus affûtées et précises où s’affirme librement la fusion entre sa magie et sa maîtrise remarquable des arts martiaux. Pour des combats rapprochés, il aime faire appel à des constructions d’air solidifiées. Les plus récurrentes prennent la forme de larges éventails de guerre qui, bien qu’éphémères, font de considérables dégâts grâce à leur tranchant et leur rapidité.  

La dernière technique qu’il a apprise consiste à arracher son souffle à un individu. Bien que ce sort n’occasionne pas une destruction massive, il nécessite une focalisation d’idées particulièrement intense et prend du temps à se mettre en place. Pour faciliter sa mise à bien, il peut recourir à ses runes, mais son utilisation fait tout de même appel à une certaine prudence.  

Tatouages runiques

« Transcender les contraintes, effacer les menaces, balayer les obstacles. »

Les runes gravées sur le dos, les bras et les jambes d’Eshaan ont grandement contribué au développement de sa magie. Toutes n’ont pour autant pas le même mode de fonctionnement.

Celles qui se situent au niveau de ses omoplates augmentent passivement ses pouvoirs, tandis que celles qui lui ornent les bras et les jambes ne peuvent produire cette amélioration qu’en s’activant préalablement. Leur emploi rassemble deux conditions : un éclat de volonté et un contact avec l’air. Une concentration brisée ou un choc important les désactivera.

Dans la mesure où ces tatouages occasionnent une perte d’énergie proportionnelle à leur utilisation, Eshaan n’y recoure que si une situation l’impose.

Armes

« Rien n’arrête les souffles du renouveau. »

Eshaan n’utilise pas vraiment d’armes. Bien qu’il ait reçu des leçons dans le maniement de certains instruments comme l’épée ou encore la lance, il fait le choix de focaliser ses aptitudes sur sa magie et son habileté au corps à corps. S’il est vrai que le refus d’user d’un équipement spécifique fait de lui une cible plus vulnérable, son dynamisme et la versatilité de son élément lui permettent de le compenser. Sa vitesse d’attaque et son imprévisibilité lui donnent souvent l’avantage.    

Limites & contraintes :

« Nous menons tous un combat, que ce soit sur le champ de bataille ou à l’intérieur de nous-mêmes. »

⁃ Mouvements : La manière dont Eshaan contrôle le vent s’appuie sur des mouvements dynamiques inspirés par les danses ancestrales ioniennes et shurimiennes. Ses aptitudes sont réduites s’il est incapable de bouger.
⁃ Clarté intérieure : Utiliser ses pouvoirs requière une rigoureuse clarté spirituelle et émotionnelle. C’est la raison pour laquelle il s’adonne à des séances de méditation régulières. Cela lui permet de gérer son anxiété.
⁃ Impact émotionnel : La magie génère en lui un sentiment de force et d’invincibilité. Quand ses tatouages runiques s’activent, cela s’accentue tant que sa sensibilité passe au second plan. Or, quand l’apogée s’estompe, ses émotions reviennent et le submergent. En conséquence, après un usage trop soutenu, Eshaan traverse souvent une phase d’effondrement intérieur.
- Contrainte des runes : Certaines de ses runes ont besoin d’un contact avec l'air pour que leur pouvoir s’opère. Cela contraint Eshaan à privilégier des tenues qui n'habillent que modérément les zones concernées ou bien des tissus assez fluides pour qu’elles ne soient pas gênées.

Hello !
Maelane, 22 ans, Il.
J'ai découvert le forum grâce aux top-sites et j'ai pensé que ce serait sympa d'essayer l'univers League of Legends. Avant de travailler sur ma fiche, je ne connaissais le lore que de loin, et je n'ai jamais joué. En revanche, j'ai beaucoup aimé Arcane, et la façon dont la série transpose les choses m'a rendu encore plus intéressé.

Et te voila officiellement validé sur le forum ! Puisse Eshaan venger son peuple. On espère que tu te plairas parmi nous ! Avant de commencer la grande aventure RP, voici quelques petites choses à faire. Tout d'abord merci d'aller te recenser dans le bottin des avatars puis dans le bottin des metiers & regions. Si tu ne le fais pas, tu prends le risque que ton avatar et ton métier ne soient pas recensés et te soient volés !

De plus nous t'encourageons à aller poster une fiche de liens et rps pour étoffer tes relations si tu le désires (cette étape est bien entendu facultative).

Pour un peu plus d'immersion dans le monde de Runeterra je t'invite à aller lire le sujet des poros d'or, la boutique et les missions (et ou rp aléatoires).

Nous te rappelons si ce n'est pas déja fait que tu peux rejoindre le DISCORD à cette adresse.