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comme un soleil brulant — azir

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Dim 22 Mai - 10:54
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
Sjaël Gil'Vargen
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SHURIMA
Shurima - abords du disque solaire - un peu avant le mini évent de la ruine

La chaleur accablante te frappe une fois de plus, et pour la énième fois tu portes ta main jusqu’a ton front y épongeant la fine couche de transpiration qui s’y est collée. La chaleur est accablante oui, et Shurima une fois de plus tente d’avoir ta peau. Autour de toi de grandes étendues de sable, laissent finalement apparaitre quelques constructions dans le lointain et tu sais que ta marche n’a pas été vaine. Depuis combien de jours marches tu ? Depuis combien de jours es tu une âme errante croisant des animaux tous plus agressifs les uns que les autres ? Tu ne sais pas. Tout ce que tu sais au fond, c’est que ta rencontre avec la Mercenaire alors que tu étais en route vers Ixtal a changé ta façon de voir les choses, elle t’a rendu curieuse, elle t’a rendu désireuse au fond de venir voir par toi même si la Cité légendaire avait connu des changements.

Quelques runes tracées te permettent de te rapprocher en te téleportant, mais qu’est ce qu’une centaine de kilomètres dans un désert aussi immense ? Tu as alterné en réalité, tu as fait de ton mieux, et finalement c’est presque épuisée que tu arrives dans la périphérie de ce qui jadis a été la grandeur de Shurima. C’est épuisée que tu arrives en vue du disque solaire, resplendissant tout de même dans sa ruine. Et tu te souviens Sjaël de ces moments où tu étais enfant et où tes parents ces exilés de Targon te parlaient de la culture de cette nation où ils s’étaient installés. Tu te souviens d’une vielle conteuse dans le village où vous viviez qui te racontait l’histoire de la dernière ascension ratée, du traitre qu’avait été Xerath, et de la grandeur de ce qu’avait pu être la cité avant. Cette cité qu’aucun être encore vivant - ou du moins pas des êtres humains - n’avait vu de ses propres yeux. Shurima avait été le berceau de tant de mythes, et la naissance de ta construction. C’était quelque chose de beau, quelque chose de grandiose.

En vue du disque solaire et de son état presque pathétique tu t’arrêtas pour respirer. Si dans le passé tes errances t’avaient emmenées vers ces horizons la, tu ne t’y étais finalement jamais vraiment attardée. Oh tu avais déja baroudé autour de ces ruines, pour en marquer l’architecture dans ta tête, pour t’en rappeler et pouvoir broder autour, mais jamais tu n’avais décidé de t’aventurer plus loin vers la cité. Devais-tu le faire maintenant? Etait-ce profane que de penetrer dans un endroit où résidait désormais un empereur revenu à la vie par un coup du destin ? Te ferais-tu tuer ? Punir ? Tu ne voulais rien de mal aprés tout.

T’appuyant quelques instants sur ton baton tu contemple les kilometres accomplis, puis tu regarde cet outil magique, ce lieu de vénération que le soleil recommence à bénir de ses rayons, et finalement tu t’arrêtes un peu et tu laisses la joie de voir le soleil briller à nouveau sur un pays qui n’avait connu que la désolation et les cataclysmes marquer ton visage pendant quelques minutes. Sortant une gourde de métal de ta besace tu bois une longue gorgée, puis tu t’hydrates le visage. Trouver un point d’eau sera appréciable aprés. Et peut être que tu reprendra ta route vers l’Est. Mais avant, tu ne veux que contempler. Et peut être… peut être te décideras tu à aller explorer ces ruines qui sont en phase de ne plus en être.
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Mar 24 Mai - 21:45
Omah Azir
SHURIMA
Omah Azir
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SHURIMA
« Enfin arrivé. » Soupira Tidela en voyant au loin se profiler la capitale.

Ses compagnons de route hochèrent la tête, tout autant soulagée qu’elle. En tout cas aucun d’eux n’étaient déçus du voyage, tous les trois qu’ils étaient, ils avaient bravés tant de dangers, souffert faim et soif, mais tout ça avait valu le coup lorsqu’ils avaient pu poser les yeux sur le disque. Lorsqu’ils étaient encore loin de la ville ils avaient d’abord cru qu’il s’agissait du soleil mais en s’approchant davantage, le soleil s’était élevé de la ligne d’horizon et les deux s’étaient dissociés.

La vieille femme reprit sa marche, ses jambes prises d’une vigueur retrouvée en voyant l’eau de l’oasis s’écouler partout dans la ville comme les tentacules d’une créature du néant s’étirant pour enfermer sa proie dans une étreinte mortelle. Ils n’étaient pas les seuls à venir, de nombreuses caravanes arrivaient jours et nuits, que ce soit pour marchander ou pour s’installer dans les habitations que, si on devait en croire les rumeurs et histoires, l’empereur avait relevées, les faisant surgir du sable, sortant la cité enterrée de l’oubli. Le soleil se faisait brûlant, comme d’habitude, et les trois shurimiens se dirigèrent vers l’une des rives des fleuves que formaient la Mère de la Vie et plongèrent la tête la première dans l’eau fraîche malgré la température extérieure, une eau qui lava la crasse et la transpiration d’un voyage pénible, la fatigue accumulée durant ledit voyage sembla également disparaître dans l’eau. Tidela se sentit renaître. Le petit groupe ne tarda pas, bien qu’ils leur fallu faire un effort surhumain pour décider de mettre un terme à leur baignade.

Ils avaient plus important à faire et ce fut la vieille femme qui mena par l’exemple, revigorée, elle avança d’un pas rapide que les autres eurent bien du mal à suivre. Ils s’en allèrent vers le disque solaire, repère immanquable, jusqu’à ce qu’ils n’arrivent vers le long pont qui menait de l’intérieur de la ville jusqu’à l’île centrale où se tenait le cercle d’ascension sous le disque solaire lui-même, le Chemin de l’Empereur était longée par une haie d’honneur de soldats de sable.

Devant eux se tenaient la raison de tous leurs efforts, la raison pour laquelle ils s’étaient dépêchés d’arriver ce jour précisément : Azir tiendrait audience aux pieds des Escaliers de l’Ascension. Tout suppliant aurait la chance unique et inestimable de travers le Chemin de l’Empereur pour s’entretenir avec le transfiguré. Evidemment la queue était longue, terriblement longue cependant Tidela ne s’inquiétait pas, son nom était au sommet de la liste. Lorsqu’elle s’approcha l’un des clercs impériaux lui demanda son nom et l’autorisa à passer. Elle regarda d’un air inquiet les soldats en approchant d’eux, ils avaient autant l’air de statues que les impressionnantes effigies des transfigurés qui décoraient le Chemin de l’Empereur, mais elle savait que les guerriers de sables étaient bien vivants, contrairement aux statues en question. Des statues devant lesquels s’extasiaient son fils et son petit-fils.

« Regardes, c’est Renekton qui porte Nasus! » Tidela suivit le regard de son petit-fils pour voir ce dont il parlait et ça la fit sourire même si les sculpteurs semblaient avoir pris quelques libertés étant donné que les deux frères avaient déjà leurs formes transfigurées alors qu’à l’époque ils étaient encore humains. L’enfant continua de regarder les statues, nommant les guerriers divins l’un après l’autre, immortalisés qu’ils étaient dans une pose qui rappelait un moment important de leur histoire ; beaucoup étaient représentés en train de triompher d’une gigantesque et monstrueuse créature du néant. « Et ça, c’est qui? »

La vieille femme s’arrêta, les poings sur les hanches.

« Tu ne le reconnais pas? Regarde ses traits nobles, ses grandes ailes déployées, sa grande épée. »
« Aatrox? »Lança-t-il timidement et devant le sourire et l’air approbateur de sa grand-mère gagna en confiance avant qu’ils ne reprirent leur marche.

Ils arrivèrent au bout, devant la magnifique statue de Setaka, la lionne faisait face à une autre silhouette cachée par un grand drap mais ils n’eurent pas l’occasion de se poser de questions quant à son identité car l’empereur attendait en bas des marches. Ils firent ce pourquoi ils étaient venus : jurer allégeance à l’empereur et ramener leur village dans le giron impérial, jurant de sa loyauté et puis ils s’en allèrent, admirant au retour, comme à l’allée, la magnificence du lieu.

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Ven 27 Mai - 10:06
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
Sjaël Gil'Vargen
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C’est en admirant le disque solaire en contrebas que tu les vis. Au départ tu pensais à quelques voyageurs errants, se perdant dans les lieux d’un pèlerinage sans but, et puis plus ils s’approchaient, et plus tu comprenais. Le disque luisait de milles feu au milieu d’une cité qui jadis devait être grandioses et qui le redevenaient et toi, tu ne t’étais pas attendue à ça. Mais tu étais une professionnelle de l’improvisation Sjaël, et ça n’allait pas changer aujourd’hui. La peau halée mais toujours trop pale pour te mêler à un convoi de bons shurimiens, tu dévalas néanmoins une pente, t’arrêtant auprès d’une caravane et échangea quelques mots. Tous étaient clairs la dessus, l’Empereur était de retour, et quelle meilleure histoire au fond pourrait il y’avoir que celle du retour d’un dieu tant attendu par un peuple qui se mourrait. Un vieillard t’échangea de la viande de tatou grillée contre une histoire, et tu la lui offris pendant le délicieux repas. Un calme que tu appréciais, et qui malgré l’atmosphère accablante et pressante n’était pas regretté. Tu étais simplement bien la, au milieu d’un peuple du quel jadis tu aurais pu faire partie, même si tes parents avaient été des réfugiés eux aussi. Tu étais née dans le Nord de Shurima Sjaël, et les histoires de ce peuple avaient été les tiennes avant que tu ne partes découvrir le monde et en faire ton entier foyer.

« Regarde, ça avance. » déja quelques individus partaient dans l’autre sens, le visage heureux, comme béats d’avoir pu enfin rencontrer leur dieu. Et toi, étais-tu la pour ça ? Etais-tu prête à attendre que vienne ton tour ? Et pour quoi ? Pour jurer allegeance à un empereur toi qui n’obéïssais qu’a toi ? Ou simplement peut être pour le rencontrer ? Qui sait, une fois devant lui, quelques mots bien posés viendraient peut être orner votre rencontre. Car quel interet de venir devant un être presque divin si tu ne peux pas le questionner n’est ce pas ?

De nouveau autour de vous les mouvements se faisaient, et la caravane a la quelle tu t’etais greffée se mit à avancer davantage. A chaque statue passées tu racontais des histoires à qui voulait bien les entendre. La guerre des Darkin. Les transfigurés. Les grandes figures mythiques d’un monde qui en avait bien besoin. Quelques enfants s’étaient installés autour de toi, te posant des questions aux quelles tu répondais avec un leger sourire, usant de grandes hyperboles qui les fascinaient alors que tu brodais sur des mythes bien connus. Oh tu aurais pu parler davantage des héros et des conquerants, mais au lieu de ça tu te contentais d’explications fabuleuses. Tu captivais ton auditoire. Tant et si bien Sjaël que tu ne vis pas le temps passer.

L’homme qui t’avait permis de faire route avec lui alla se prosterner devant l’Empereur, et une fois qu’il eut fini il passa à tes cotés te tapant sur l’épaule comme pour t’encourager. Dans quoi t’etais tu engagée Sjaël ? La decouverte d’une nouvelle verité peut être. En apprendre plus sur ce qui allait frapper Shurima a nouveau ? Azir, nouvel espoir ou symbole d’une décheance ?

Pas à pas tu attendis l’autorisation des soldats de sables pour te rapprocher de la silouhette de faucon doré et gardant le silence pour une fois tu t’inclinas.
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Mar 31 Mai - 16:19
Omah Azir
SHURIMA
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Comme il s’en était douté, l’offre avait attiré beaucoup de monde, peut-être beaucoup trop, se disait-il en regardant la foule accumulée de l’autre côté du Chemin de l’Empereur. Il doutait que tous puissent le rencontrer, avec le temps perdu en traversant le pont, sans compter celui perdu en cérémonies ; il y avait aussi ceux qui, en la présence éblouissante d’un dieu, perdaient jusqu’à l’usage de leur langue, incapable de dire quoi que ce soit ou même de se rappeler leur propre nom. Et puis il y avait ceux qui ne voulaient pas partir ; ceux qui le suppliaient de les transformer pour devenir comme lui ; ceux qui n’osaient même pas l’approcher et ne finissaient pas la traversée ; ou au contraire ceux qui refusaient de partir, voulant rester à ses côtés ; ceux qui lui demandaient l’accès à l’Oasis de l’Aube pour eux ou leur famille sans s’en être montré digne et tant, tant d’autres. Tant d’autres qu’Azir commençait à se demander à quel type appartiendrais le prochain suppliant, serait-il de ceux venus lui demander une faveur ? Ou bien était-il venu pour offrir quelque chose ? Alors lorsqu’une femme approcha pour se prosterner à ses pieds, comme tous ceux qui l’ont précédé, l’empereur ne put s’empêcher de se mettre à parier.

Il ne lui donna pas tout de suite l’autorisation de se relever, attendant un moment pour l’observer, pour se faire une idée des raisons de sa présence ici. En penchant la tête sur le côté, il décida qu’elle était venu pour lui demander quelque chose. Probablement pour sa tribu. Une visite peut-être ? Ou bien peut-être le droit d’ériger un temple en son honneur.

« Relèves-toi. »

Il accompagna ses deux mots d’un geste de la main, comme le protocole le demandait. Puis il se tourna vers le disque solaire, l’admirant pour la centième fois aujourd’hui. En réalité il le faisait pour tous ceux qui venaient en face de lui. Si au départ c’était parce qu’il appréciait le regarder, c’était au fil des visites, devenu un prétexte pour permettre à ses sujets de l’admirer de près sans qu’ils ne craignent d’offenser l’empereur en portant leur regard ailleurs que sur sa personne. C’était quelque chose qu’il avait eu du mal à comprendre vu qu’il ne prenait pas offense de choses si triviales mais étant donné qu’un des suppliants lui avait avoué sa crainte il avait fait en sorte que tous aient l’occasion d’admirer le disque solaire. Pour Azir s’en devenait fatigant, il fallait dire qu’il avait tout loisir de l’observer quand il le désirait et puis, comme il avait pu s’en rendre compte, la magnifique structure n’avait pas changé d’un poil au fil des millénaires. Et puis il se retourna enfin vers elle, baissant la tête pour rencontrer son regard.

« Qu’est-ce qui t’amènes, fille de Shurima ? »

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Mar 21 Juin - 10:44
Sjaël Gil'Vargen
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Tu n’avais jamais été la plus dévote de toutes les personnes qui puissent parcourir cette terre, et pourtant alors que tu te retrouvais devant l’empereur dieu tu t’inclinais tout de même, attendant une autorisation de relever ta tête qui tarda a venir. Prenait il un malin plaisir à admirer des mortels agenouillés devant lui ? Prenait il du plaisir à se gausser de ceux qui ne seraient jamais lui ? Tu étais bien loin de telles considérations, et jamais au grand jamais tu n’aurais de toute manière désirée être un dieu. La premiere chose qui te marqua néanmoins fut qu’il était très grand, plus grand qu’un homme, et que son corps animal était recouvert d’or du bec jusqu’aux serres. Tu n’avais malheureusement pas croisé beaucoup de transfigurés pendant tes errances en Shurima, si ce n’était un baccai un peu trop agressif lors d’une excursion dans un tombeau, et quelques aspects lors de tes voyages en Targon. Azir était brillant, par la couleur dorée dont il était paré, reflétant le disque solaire qui le reflétait lui même. Shurima était la cité aux milles ors, et alors qu’il tournait la tête pour admirer le disque, sa protection, son oeuvre peut être, tu esquissas un sourire, admirant quelques instants toi aussi le disque a nouveau brillant.

« Il est agréable de voir la cité de nouveau droite et fière. » S’attendait il à ce que tu fasses partie de ces badauds suppliants qui parlaient avec déférence et patience, demandant quelque chose de tangible ? La divinité peut être ? Des territoires ? Non, tu ne faisais pas partie de cette partie de la plèbe, tu étais différente, car tu étais dans ce monde mais tu ne prenais plaisir à y vivre que par des découvertes et des connaissances.

La question était posée néanmoins et tu admiras quelques instants de plus le dieu solaire qui se dressait devant toi. Que faisais-tu ici ? Tu n’étais ici que par curiosité, en te laissant entrainer par des voyageurs divers et par des coups du destin. « Une simple promenade. L’envie de voir si les rumeurs étaient vraies, si le Disque Solaire brillait une nouvelle fois devant son Empereur ressuscité. Trouver quelques histoires à raconter. » Tes pupilles claires se rivaient un peu partout sur les alentours, les Shurimiens qui étaient probablement des gardes de l’Empereur, les autres plébéiens venus chercher leur miracle ou quémander la pitié.

Quelques instants tu pensas à Sivir, à ce qu’elle t’avait raconté au détour d’une taverne, à ce destin qu’elle continuait à fuir alors qu’elle était probablement l’espoir de Shurima elle aussi. Tes doigts bardés de runes bougerent devant ton visage, arrangeant quelques mèches de tes cheveux épars collés par la chaleur. «  Venue demander peut être, ce que vous aviez prévu de faire contre la menace qui gronde et formente une révolution contre vous. On raconte que des villages tombent sous la colère de Xerath, que d’autres villes sont encore aux mains de Noxus. » Et puis un sourire leger sur tes lèvres. « Comme je l’ai dis, juste de la curiosité. » Etais-tu ici ? En train de questionner un empereur divin ? Oui.
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Jeu 23 Juin - 19:25
Omah Azir
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Il hocha la tête. C’était le cas de le dire, pensa-t-il, mais c’était faux. La mortelle n’avait de toute évidence aucune idée de ce dont elle parlait et comment aurait-elle pu ? Elle n’avait jamais eu l’occasion de voir Shurima comme Azir l’avait vu. Elle n’avait pas grandi dans ses rues comme le prince qu’il avait été il y avait de cela des millénaires ; elle n’avait pas eu l’occasion de s’ébahir devant la splendeur des légions de Shurima défilant avec leurs maîtres transfigurées à leurs têtes ; elle n’avait pas eu la chance de se gorger du savoir de la Grande Bibliothèque de Nasus ou d’arpenter les collections privées des notables de l’empire ou bien encore de s’asseoir dans l’une des salles du Collège Solaire et de profites des leçons des plus grands sages et lettrés venant des quatre coins du monde ; elle n’avait pas nourris de sa main les innombrables espèces d’animaux tous plus incroyables les uns que les autres qu’on pouvait alors trouvé dans les ménageries impériales ; elle n’avait jamais assisté à l’un des débats parfois houleux des guerriers divins, discutant de l’avenir de Shurima, chacun représentant leurs régions d’origines, tentant d’obtenir le meilleur pour leur foyer ; elle n’avait jamais assisté aux merveilles des artificiers de l’empire, mêlant magie et technologie sans que l’on puisse dire où l’un commençait et l’autre se terminait au point de faire passer ce que les piltoviens appelaient hextech pour de vulgaires jouets créés par les plus stupides des barbares des tundras gelées du nord ; elle n’avait jamais eu l’occasion d’admirer Kallad interpréter Noh’mae revai Mhe’Rao dans l’Amphithéâtre de l’Eclipse ; mais surtout : elle n’avait pas assisté à un rituel d’Ascension et il se demanda si qui que ce soit pourraient un jour en revoir un. Il laissa son regard acéré vagabonder sur la cité qui s’étalait devant lui jusqu’à l’horizon bien que maintenant seule une fraction était habitée.

Si l’empereur l’avait ramené des profondeurs de l’abysse dans laquelle elle était tombée, elle était loin, très loin, d’être ce qu’elle fut. Ce que tous voyaient comme un monument du triomphe shurimien sur le reste du monde n’était en réalité qu’une carcasse, une pile d’os qui blanchissait au soleil que des fourmis avaient décidé d’appeler leur foyer. Un peu comme la gigantesque cage thoracique dans laquelle s’était nichée Marrowmark. Il secoua lentement la tête pour renvoyer la mélancholie montante de là où elle venait. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser enserrer par la nostalgie. Il devait aller de l’avant.

« Tu m’as l’air très curieuse, en effet. » Répondit-il avec l’équivalent d’un sourire dans la voix. « Et très courageuse. »

Azir avait dû, pendant l’instant d’un battement de cœur, résister à l’impulsion meurtrière qui remontait en lui tel un tsunami. La dernière personne à lui avoir demandé aussi directement ce qu’il comptait faire, à l’avoir indirectement remis en question ou à avoir douté de lui, c’était Xerath. Mais il n’en fit rien. Pour la même raison qu’il n’avait pas réduite Saikhal en un tas de ruines fumantes pour venger de la destruction de Vekaura. Khari avait eu raison : s’il détruisait le village qui avait vu naître celui qu’il avait un jour considéré comme son frère parce que ce dernier avait rasé la ville d’origine de sa mère alors il s’abaissait au niveau du baccai fou qu’était devenu l’ancien esclave.

« Rien. » Fut sa seule réponse. « Strictement rien. »

Ce qui n’était pas vrai étant donné qu’il avait déjà chargé Thelkid de contacter le mouvement séparatiste de Bel’Zhun mais ça, cette étrangère sortie d’il ne savait trop où, n’avait pas besoin de le savoir. Plus les noxiens mettraient de temps à faire le lien entre l’insurrection qu’il comptait faciliter, ainsi qu’aider, et sa personne et mieux ce serait pour lui. Si une guerre contre un envahisseur quelconque pouvait grandement l’aider à unifier les cités états de disparates de l’ancien empire sous son aile, car mis à part lui qui pourrait les protéger, il ne serait pas prêt pour ça. Enfin, lui, oui, il l’était mais ce n’était pas le cas de ses fidèles sujets. Il leva son sceptre, les lanières pourpres attachées à ses gantelets voletèrent au vent alors qu’il désignait la silhouette drapée juste à la fin du pont, en face de la grande statue de Setaka. Juste devant eux.

« Tu sais ce qui se cache dessous? » Lança-t-il dans une question qui était absolument rhétorique et qu’il n’essaya même pas de cacher. Avant que l’inconnue n’ait pu répondre il reprit la parole. « C’est une statue à mon effigie. »

Il baissa son sceptre qui vint reprendre sa place à ses côtés, à quelques centimètres de toucher le sol sans jamais donner ce privilège à la pierre taillée.

« Sais-tu pourquoi elle est là ? Pourquoi elle a mis tant de temps à être faite alors qu’il me suffirait d’une seconde pour ordonner au sable ? » Cette fois la question n’était pas rhétorique et au lieu d’enchaîner comme il l’avait fait un moment auparavant, il laissa le temps qu’il faudrait à la shurimienne pour réfléchir et lui donner sa réponse.
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Dim 26 Juin - 8:49
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
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SHURIMA
L’empereur semblait peut être pensif aprés ce que tu venais de dire, mais pouvais-tu le juger ? Qui mieux que lui au fond savait la grandeur de Shurima du passé ? Tu n’avais fais que lire à son sujet toi. Toi tu étais née dans un village du Nord que les seigneurs de guerre avaient depuis longtemps rasés, tu avais grandi bercée par des mythes et légendes et tu t’y étais intéressée, mais Shurima n’était pas la seule grandeur qui t’avait fascinée, et tu t’étais intéressée au monde, oubliant quelques fois de revenir ici. Tu y étais pourtant, et dans une désinvolture peut être fracassante tu osais questionner l’empereur. Te tuerait-il pour cette simple question ? Devant des caravanes entières ? Peut être le ferait- il oui ? Cela serait il grave si tu ne faisais que respecter ce que tu étais toi même ?

Sa réponse te fit néanmoins grimacer, et tu secouas la tête. Mais tu ne réagis pas tout de suite. Bien sur, Rien, n’était pas la réponse que le peuple voulait entendre, mais était-elle la vraie réponse ? Azir seul le savait, et si tu n’étais pas genée de marcher au bord d’une corde raide, il ne te laissa pas vraiment le temps de creuser ta propre tombe (de sable) te posant une question en retour.

Lentement tes yeux se tournent en direction de la statue qu’il te montrait, entourée de draps, cachée du grand public. Un sourire se fit sur tes lèvres alors qu’il repondait immédiatement, et si ta première reaction fut de parler de l’orgueuil des empereurs, tu ne le fis néanmoins pas. Si tu n’avais pas peur de la mort, il demeurait du respect en toi, et ce respect tu le portais pour le disque Solaire, pour la grandeur de Shurima, pour cet empereur qui ne pouvait qu’être un homme que Shurima et le soleil avaient reconnus comme leur maitre. Quelqu’un de bien pour ce peuple, malgré les troubles qui avaient grandis en son absence, malgré la terreur qui grondait partout ailleurs qu’autour de ces palais et de ces fastes.

« Une question interessante. » Une question qui pouvait avoir bon nombre de réponses, mais qui surtout te fascinait par le fait qu’il te la pose à toi. Ton respect pour l’Empereur venait de croitre un peu sur le moment. « Quel interêt y aurait il a fabriquer quelque chose en un claquement de doigts ? Pourquoi ne pas donner au peuple l’occasion de démontrer ses talents, leur offrant un but par la même occasion, une lueur d’espoir dans le fait d’honorer leur dieu-empereur ? » Des questions qui n’en étaient pas vraiment, davantage des pistes de réponses sur tes idées, sur ce que tu pensais de tout cela.

« Reconstruire Shurima en un claquement de doigt n’aurait aucun interêt si le peuple n’y participe pas et ne s’y fédère pas. » Azir avait beau être un dieu-roi, il n’en était pas moins seul, et si ses seuls sujets fidèles devenaient ses soldats de sable il perdrait Shurima aussi. Ca n’était pas le cas maintenant néanmoins, de ce que tu voyais de nombreuses personnes se ralliaient à l’empereur, ce qui faisait plaisir à voir.

« Pourquoi l’avez vous fait construire, plutot que de le faire vous même en quelques secondes ? » Une question retournée. Tout en sachant qu’une réponse en cachait certainement d’autres. Tu étais curieuse d’en savoir plus sur l’homme qu’était Azir, mais peut être n’était-ce pas le moment ? Oh, il déclarerait votre conversation finie quand il le désirerait aprés tout.
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Dim 26 Juin - 11:45
Omah Azir
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Il hocha à nouveau la tête. Mais il se demanda si elle comptait le flatter plutôt que de répondre ce qui aurait été dommage après le culot qu’elle avait démontré juste avant. Il se demanda si sa bravade n’avait été que temporaire et que le bon sens avait repris sa place. Azir fut alors surpris de la réponse. Non pas qu’elle était fausse, loin de là, il fut surpris qu’elle arriva si proche de la bonne réponse, de ses raisons.

« Tu as presque raison. »

Faisant étalage de son pouvoir, il leva une serre dans un mouvement impérieux et le sable répondit, le désert se reforma pour se conformer à ses désirs ; devant eux apparurent des statues de l’inconnue. Dans des poses mais surtout des vêtements différents mais tous n’étaient plus portés par les shurimiens modernes. C’était une mode millénaire et tellement plus belle que l’actuelle parce que le soleil prenait une part active dans le vêtement. L’or avait des angles polis jusqu’à les transformer en un réseau de miroirs pour que la lumière aveugles quiconque posait le regard là où le tissus ou le métal s’arrêtait pour exposer la peau nue. Il se souvenait de célébrations où le peuple, et lui aussi il devait bien l’admettre, se couchait en même temps que le soleil. Et puis c’était sans compter sur ses objets qui permettaient aux humains comme aux transfigurés de se moquer de la gravité, transformés en bijoux ils permettaient tout un tas de nouvelles extravagances pour la tenue des hommes et femmes de l’empire.

« Mais ce n’est pas pour le peuple. Le peuple est toujours là et il le sera toujours, ce qu’il faut sauver ce n’est pas une poignée de vie, ce qu’il faut sauver c’est l’empire. C’est l’empire et sa culture qui nous séparent des autres civilisations inférieures, ces barbares comme les noxiens et les autres nordiens. Je l’ai fait pour savoir jusqu’où nous avons chuté et par le soleil que nous sommes tombé bien bas. » Il secoua tristement la tête en regardant à nouveau la capitale et la masse grouillante de ses sujets de l’autre côté du Chemin de l’Empereur. « Si tu es curieuse tu as dû voyager et explorer. Tu as dû te rendre compte que si Shurima était enfouie sous le sable ce n’était pas le reste des cités de l’ancien empire et pour peu que tu aies fait attention tu as pu te rendre compte que les traces de notre glorieuse civilisation se sont estompés. Ce ne sont plus que des enfants avançant à tâtons dans les ténèbres, tentant tant bien que mal de survivre oubliant génération après génération l’architecture splendide de l’empire ; la poésie capable de vous exalter ou de vous anéantir ; la musique et les chansons… inutile d’en dire plus, ce ne sont qu’une bande d’enfants ayant tenté de porter à bout de bras l’œuvre de géants. Et ils ont échoué. »

L’empereur soupira et d’un geste du bras théâtral faisant voler les lanières pourpres à ses poignets, les statues qu’il avait conjuré se désagrégèrent petit à petit, le sable partant un grain après l’autre. Ça lui rappela ce que son père lui avait enseigné des millénaires auparavant et il fut convaincu que la leçon s’appliquait toujours bien qu’il en fût l’exception mais ce n’était pas vraiment quelque chose qu’il se sentait d’enseigner pour le moment. Il lança un coup d’œil à l’inconnu qui venait de perdre l’un des plus grands honneurs qui put être fait à quelqu’un et qui, jusque-là, n’avait été réservé qu’aux guerriers-divins : figurer sur le Chemin de l’Empereur, juste en dessous du Disque Solaire.

« Mais ne t’inquiète pas je ne suis pas aveugle. Je sais que c’est ma faute. Je savais que les humains ne pouvaient maintenir toutes ces merveilles qui avaient fait de l’empire le meilleur endroit sur Runeterra, une utopie. Au final Xerath a fait bien plus de mal à Shurima en une poignée de secondes qu’Icathia aurait pu rêver. D’ailleurs, sais-tu pourquoi j’ai voulu faire le rituel d’Ascension ? Sois honnête, tu ne seras pas punie peu importe ta réponse. »

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Sam 2 Juil - 11:23
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
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SHURIMA
Quand tu repensais à l’enfant que tu avais pu être, t’éloignant trop loin de tes parents par curiosité et avec ta peau trop pâle tentant de te mêler aux enfants Shurimiens dans des jeux qui te laissaient trop vite, les abandonnant eux aussi pour aller ramasser de vieilles pierres, récolter de vieux morceaux de statues, et étudier de vieux livres poussiéreux dont il manquait quelques fois des pages, tu te demandais quelques fois si tu aurais pu imaginer où aurait été ta vie une centaine d’années plus tard ? L’enfant Sjaël, avec ses blessures sur les genoux, ses mains marquées de poussières, ses yeux trop clairs, fatigués par le soleil, aurait elle pu imaginer qu’un jour, Sjaël adulte, affranchie de toute contraintes, se retrouverait en face de cet empereur dont tu avais entendu tant d’histoires ?  Qu’un jour tu te retrouverais à converser avec Azir lui même ? A échanger quelques idées et quelques propos des plus interessants.  Non, tu penses que probablement, même dans tes rêves les plus fou tu n’aurais pas songé à ce moment.

C’est avec fascination en tout cas que tu le regardais désormais bouger une de ses serres, levant du sable avec sa magie fabuleuse, reformant le désert en multiples statues de toi même dans des tenues splendides que tu aurais peut être adoré porter. Combien de fois t’étais tu surprises toi même a réver d’un monde où tu aurais vécu au temps de la grandeur de Shurima ? Toi, la voyageuse, la conteuse, qui croyait au plus profond de ton coeur en la gloire éternelle de cet Empire d’or.  Tes yeux passaient de statues en statues, puis revinrent se poser sur l’Empereur qui étoffa ta réponse de la sienne. Bien sur, si tu pensais au peuple, il pensait à plus grand, et quelques instants durant tu su que tu le comprenais. La mortalité était ephemere, seul comptait ce qui restait aprés la mort. Et que restait il de Shurima ? Pas grand chose malheureusement. Ses mots trouvaient un écho dans ce que tu ressentais, dans ce que tu pensais, et doucement tu hochas la tête.

Quelques instants tu regarda les statues se disloquer en des milliers de grains de sable, comme captivée par les mouvements de ces grains dorés, brillant sous le soleil en le quel vous croyiez tous ici. « D’autres cité s’élevent, d’autres empire emmergent, de partout dans le monde, mais aucune n’a la grandeur de l’Empire Shurimien, et peu à peu, avec les affres des temps, le passage des ages, tous oublient à quel point l’Empire a pu être glorieux. Moi même je ne l’ai pas vécu, et n’en connais que quelques bribes. » Pourtant tu peux l’imaginer. Y’a t’il un but à tes paroles ? Tes sourcils se plissent quelques instants, et tu fixes finalement un point dans le lointain. «  Mais je connais également le pouvoir de la création, le pouvoir que peuvent avoir des mots. Les grandeurs peuvent revenir, si tant est que l’on sache comment orienter des récits. » De la propagande ? En un sens oui. Tu préfères appeler ça de l’espoir. Tu seras honorée de parler de la résurgence de l’Empire devant des auditoires fascinés, de Ionia jusqu’aux hauteurs de Freljord.

Une question te tire de ces pensées, et si tu ne peux qu’approuver ce qu’Azir te dit au sujet de Xerath, tu prends quelques instants pour songer à la réponse que tu peux lui offrir. Tu connais quelques histoires au sujet de l’Empereur, même si la plupart sont oubliés. La façon dont il n’était pas destiné à regner, la façon dont son Ascension s’est mal passée à cause de Xerath. Mais désormais tu as l’impression de mieux connaitre l’homme qu’il avait pu être. «  Il y’a quelques jours j’aurais probablement été tentée de dire que comme tous les autres, pour la grandeur, pour le devoir. Désormais une partie de moi a envie de penser que c’est pour autre chose. Pour bâtir quelque chose, pour le partager. Pour quelque chose de plus grand ? » Un regard vers le transfiguré, une question sous entendu. L’attente d’une réponse.
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Sam 2 Juil - 13:01
Omah Azir
SHURIMA
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Elle avait raison, évidemment, tout le monde pouvait voir la force, la beauté, la grâce du soleil mais seuls ceux qui vivaient sous sa coupe, directement sous ses rayons brûlants, le connaissaient réellement et pouvaient se vanter d’être bénis par sa majesté. Pour ce qui était du retour de l’empire, il était déjà là bien qu’il n’avait en aucun cas la grandeur du passé, comme sa version antique il ne s’était pas bâti en un jour et pour être reconstruit il lui faudrait du temps. Toutefois il avait à sa tête son meilleur empereur, désormais rendu immortel et déifié pour le mener jusqu’à un nouvel âge d’or. Un âge d’or qui ne saurait tarder. Sa réponse à ta question te fait rire.

« Ce que tu appelles la grandeur ou le devoir, d’autres appellent ça de l’arrogance. Et c’est vrai, j’étais mégalomane, j’étais imbu de moi-même ; j’ai entendu parlé d’une princesse d’Ixtal, la puinée, dont l’orgueil n’avait pas de pareil mais le mien était bien plus démesuré. Lorsque j’étais un prince déjà, comme cette ixtali, j’étais persuadé que ma parole était loi, ce qu’elle était, mais qu’en plus de ça elle était démiurge. Si je disais qu’en face de moi se trouvait un second Disque Solaire, il était de la responsabilité de mes sujets de faire en sorte qu’il y en ait un deuxième sinon ç’aurait été m’accuser de mentir, une insulte impardonnable, tu en conviendras ; c’est peut-être pour ça que le Disque Solaire m’a donné le pouvoir de commander au désert : pour pouvoir remodeler le monde à mon souhait. La haute opinion que j’avais de moi-même n’a fait que grandir, bien qu’il semblât que ce fut impossible, lorsque mon père est mort. Dire que j’ai forcé les prêtres à mener mon rituel d’Ascension pour des motifs nobles n’est pas faux mais n’est pas vrai non plus, c’était également par orgueil. Si ma voix avait un pouvoir divin alors ça voulait dire que j’étais aussi un dieu et un dieu ne peut se contenter d’une forme mortelle. Et puis c’était tout naturel pour celui qui repoussa l’invasion du Néant, celui qui sauva le monde sans que le monde ne le sache. » Il rit en repensant à cette époque mais le rire était creux, mêlé de tristesse. « Tu savais que j’avais pensé à envoyer des hérauts au nord pour prévenir tout le monde que je les avaient sauvés ? Mais mes agents n’ont trouvé que des tribus barbares qui n’avaient aucune idée de ce dont mes serviteurs parlaient. Ils étaient incapables de comprendre, d’appréhender, la magnificence du shurimien antique. Et le fait que nous discutions dans une version moderne de cette langue à la noblesse millénaire est une autre preuve de la déchéance de l’empire. »

Cette fois il ne rit pas, il secoua lentement sa tête de faucon en la baissant, ses yeux tombèrent sur sa main ouverte de laquelle tombaient des grains de sable. C’était sa faute, il le savait, et ça rendait son fardeau d’autant plus lourd. Il avait le devoir de ramener l’empire à son zénith pour que tout Runeterra puisse en profiter, pour que les barbares du nord puissent se rendre compte, s’émerveiller, devant la grandeur de Shurima et éventuellement y prendre part, pour qu’enfin le monde soit unifié. Mais il savait également qu’il lui faudrait du temps pour y parvenir, beaucoup de temps et encore plus d’efforts. Si la supériorité de la culture shurimienne était un fait avéré et factuellement démontrable, l’humanité était bornée et capable de s’enfoncer dans un marasme de mensonges qu’elle se forçait à croire pour ne pas avoir à regarder en face l’aveuglante vérité. Il le savait très bien, peut-être mieux que quiconque, vu que c’était ce qui avait causé sa chute.

« Mais, encore une fois, tu n’as pas tort. Je l’ai fait pour éviter une nouvelle Icathia. » Il la regarda une fois de plus, se rappelant qu’elle était humaine, qu’elle n’avait pas vécu en même temps, encore moins au même niveau de vie, que lui et que par conséquent elle n’avait probablement aucune idée de ce qu’il pouvait bien raconter. « Pour t’expliquer pourquoi Icathia s’est rebellé il me faut t’expliquer comment fonctionnait l’empire. Tu vois cet énorme bâtiment là-bas ? »

De son index il désigna un monument qui se détachait des habitations, non loin du palais impérial, il arrivait pourtant à lui faire de l’ombre, presque aussi gigantesque et aussi richement décoré, il irradiait la magnificence d’un âge passé, illuminant la ville avec les reflets du soleil qu’il renvoyait partout. Entièrement fait d’or et de marbre blanc parfait il était impossible pour des yeux mortels de se poser sur lui plus de quelques instants sans risquer de devenir aveugle.

« C’est l’arène des cent. » Il formait la trinité des bâtiments impossiblement merveilleux de la capitale, avec le palais impérial et le Disque Solaire. « Contrairement à ce que le nom peut laisser penser, ce n’est pas un lieu où on se battait pour le plaisir d’une foule avide de violence, au plus grand déplaisir de Renekton d’ailleurs. C’est là que les grandes decisions de l’empire se prenaient. C’est là que tous les transfigurés se réunissaient et les seuls humains à pouvoir fouler son sol sacré étaient ceux qui composaient la famille impériale. Beaucoup de mes ancêtres ont essayé de la déplacer plus loin pour que l’arène arrête de rivaliser avec le palais ou bien de l’intégrer au palais mais les guerriers divins ont toujours refusés. »

Il recréa une version miniature du monument, une sorte de maquette pour éviter que l’inconnue ne s’abime les yeux à tenter d’en cerner les détails. La maquette brillait moins fort mais restait éblouissante alors l’empereur en fit le tour pour bloquer le soleil, plongeant l’arène dans son ombre. L’intérieur, visible de haut parce que le bâtiment était dépourvu de toit, était composé, comme une arène, de gradins qui pouvaient accueillir plus de cinq mille personnes ; en effet la famille impériale était nombreuse et s’agrandissait à chaque génération, avec toutes les concubines que prenaient les empereurs successifs, sans compter les fruits de leur harem, Azir avait pu compter, lors de son ascension au trône, un nombre ridicule de cousins plus ou moins éloignés. La place centrale, assez grande pour qu’on y tienne un marché pouvant accueillir des marchands du monde entier, était longée par des bancs dans lesquels étaient gravés les noms de leurs propriétaires. Les matériaux variaient d’un transfiguré à l’autre et souvent, pour peu qu’on ait connu la personne à qui appartenait un banc, on pouvait voir un clin d’œil, une référence au propriétaire dans le matériau utilisé. Et au milieu se trouvaient deux bancs : l’un était pour la dirigeante de l’ost et le second pour l’empereur en titre. L’empereur en question bougea un doigt et l’arène se peupla, d’abord de ses cousins mort depuis des millénaires puis par les occupants principaux : les guerriers divins eux-mêmes. Au centre se tenait Setaka, présidant la séance et autour de la lionne les transfigurés étaient assis.

« Si aux yeux de ses sujets l’empereur avait tous pouvoirs ce n’était pas vraiment le cas. L’empire fonctionnait comme ça : il s’étendait grâce aux transfigurés et les nouvelles provinces étaient intégrées progressivement. Lorsqu’une personne avait démontré sa loyauté et son dévouement envers Shurima via un haut-fait alors il était jugé digne à la fin de sa vie de participer au rituel d’Ascension et représenter sa région natale dans l’arène et obtenir le meilleur pour elle. Après tout il était hors de question pour un empereur shurimien d’écouter les conseils de rien de moins qu’un dieu pour gouverner l’empire. C’était un système qui fonctionnait plutôt bien, même les régions éloignées de la capitale étaient certaines de pouvoir faire entendre leur voix si elles étaient représentées ici, après tout il est difficile d’ignorer un transfiguré ; les sujets de l’empire étaient écoutés et leur consentement évitait les révoltes qui secouèrent Shurima plus tard. Les problèmes ont commencé lorsque l’empire s’est étendu au-delà du Sai Farai. Mes ancêtres se reposant de plus en plus sur les guerriers divins pour leurs conquêtes leur donnèrent de plus en plus d’influence et un beau jour l’empereur n’était plus le seul à décider qui était digne du rituel d’Ascension. En vérité c’est ce jour-là que l’empire a commencé à s’effondrer. Car, vois-tu, si l’Ascension remodèle leur corps, leur esprit reste le même et gardent leurs travers de mortels or tous n’ont pas la noblesse d’Aatrox. »

A côté de l’arène, deux silhouettes de sable se formèrent, reconnaissables pour les érudits, il s’agissait d’Horok et Ne’Zuk. Usant de sa magie, le second tua le premier et s’empara d’un de ses gantelets. Celui qui avait créé le Monolithe disparu alors pour ne jamais réapparaître. Si l’inconnue était incapable de reconnaître les deux transfigurés qu’il avait conjuré sous forme de sable au moins pouvait-elle comprendre qu’il y avait eu, à un moment, des combats fratricides. Ce qui inquiétait d’ailleurs Azir à ce sujet c’était que d’après ce qu’il avait pu entendre, la tombe de Ne’Zuk était restée vide ce qui laissait supposer que le mage d’Ixtal était encore en vie, quelque part. D’un geste du poignet il fit disparaître les silhouettes.

« Lors de mon règne, le pouvoir décisionnel de l’empereur avait été suffisamment dillué pour n’être plus que consultatif et ça posa problème lorsque j’étendis encore l’empire pour l’amener à son apogée territorial. L’arène recevait sans cesse des requêtes d’Icathia pour que l’un des leurs puisse réaliser le rituel d’Ascension. Il y avait une personne digne de rejoindre les rangs des guerriers divins : Saijax Cail-Rynx Icath’Un. » Les silhouettes à l’intérieur de l’arène disparurent à leur tour pour mieux réapparaître, formant des groupes distincts, leurs bouches se lançant dans des discours muets, des poings fermés brandit dans une démonstration de colère à peine contenue alors que certains dégainaient leurs armes. « Mais pour certains transfigures influents, Icathia n’aurait pas dû être conquis mais plutôt écrasée, détruite et ils refusèrent que n’importe qui de cette cité ne rejoigne leurs rangs. Setaka, si elle était la reine des transfigurés, jouait davantage le rôle d’arbitre dans leurs querelles incessantes plutôt que celui de dirigeante, laissant aux dieux tout loisir de former clans, factions et autres groupes. A l’époque j’étais trop obnubilé par mon projet d’abolition de l’esclavage pour m’en préoccuper, pour voir que le mécontentement de mes sujets, le désespoir d’Icathia, arrivait à un point de non retour. »

Sa voix s’était assombrie au fur et à mesure qu’il racontait ce qui s’était passé, ce passage sombre de l’histoire de Shurima. Un passage dont il était tout sauf fier. Les représentations des transfigurés à l’intérieur de l’arène se divisèrent en groupes encore plus petit, se fragmentant comme était en train de le faire l’empire qu’ils étaient censés protéger. Toutefois la colère dans leurs expression n’avait pas diminué, au contraire même, elle n’avait fait que croître et là où autrefois des débats houleux s’étaient tenus, des guerriers divins de sable croisèrent le fer avant que Setaka ne séparent les fauteurs de trouble.

« Et puis vint la révolte d’Icathia et leur appel au néant. Pendant un bref instant les transfigurés retrouvèrent un semblant d’unité mais c’était trop peu, trop tard. » D’un coup de pied rageur il éclata la maquette de l’arène des cent. « Alors lorsque nous avons enfin maté la révolte il était clair que l’empire ne pouvait se permettre d’avoir plusieurs dirigeants, il n’en fallait qu’un pour assurer son unité, son bienêtre mais comment faire pour que des dieux acceptent l’empereur comme leur supérieur après des siècles d’autonomie presque complète ? C’est en voyant le pic de Targon que l’idée m’est venue : il fallait que je devienne un dieu à mon tour pour devenir ce que Setaka aurait dû être : une figure qui impose sa volonté aux transfigurés. »

Et puis il se tut, regardant la capitale une fois de plus, refusant pourtant de se laisser aller au désespoir.

« La suite tu la connais. Pourtant tout le monde se rappel de mon arrogance et l’attribut à mon échec. Ce n’est pas tout à fait faux, certes, mais personne ne voit que c’était pour le bien de l’empire que j’ai agis. J’ai eu mes torts, j’en conviens, mais me reléguer à un empereur de pacotille seulement mené par son orgueil… » il ne termina pas sa phrase, ses poings se formant sous une colère brûlante comme le soleil à son zénith. Et puis ses serres se relâchèrent, doucement. « Voilà pourquoi ces imbéciles m’ont fait une statue : ils veulent me remercier d’avoir ramener Shurima, l’Oasis de l’Aube et la Mère de la Vie alors ils se sont demandé ce qui me ferait plaisir ; ne connaissant que les histoires à mon sujet ils se sont dit qu’un monument à mon image serait parfait. Et en plus de ça ils l’ont fait juste en face du Disque Solaire, ils m’ont placé en face de Setaka, au pied de mon plus grand échec. »

A nouveau ses poings se formèrent, l’envie de détruire la statue que ses sujets avaient fait à son honneur le démangeait comme jamais auparavant et plus il y pensait et moins il se sentait capable de se contrôler.

« Je n’aurais pas pu m’insulter si gravement même si j’avais esssayé. »
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Dim 24 Juil - 13:58
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
Sjaël Gil'Vargen
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Tout se résumait au fond à la façon dont les choses étaient présentées, aux mots qui étaient employés, et si quelqu’un savait les manier c’était bien toi. Bien sur, te retrouver devant l’Empereur doré tout puissant aurait pu lier ta langue, mais avec les minutes qui passaient les choses devenaient plus faciles, et toi, tu restais fidèle à toi même, alors qu’il riait un peu. Qui d’aurait aurait pu se targuer de faire rire l’Empereur qui s’insultait lui même. Ou du moins, qui trouvait les vrais mots pour se qualifier. Qu’était le respect quand il y’avait une honnêteté dans les paroles. Comme tous ceux qui avaient été empereurs avant lui, il était un mégalomane, une personne avide de pouvoir. Et qui ne le serait-pas quand un Empire entier s’offrait à soi ? La conversation était agréable cela dit, et si il te questionnait tu n’en appréciais que davantage votre echange, parce qu’il visait juste par certains mots, et que quelques fois même si les réponses que tu lui donnais semblaient bonnes, elles tissaient un chemin vers d’autres pistes, vers d’autres revelations. Pourrais-tu raconter tout cela a quelqu’un un jour ? Peut être. Tu en parlerais à ton apprentie mais te croirait-elle ? Elle que tu avais abandonnée dans un avant poste où elle était a l’abri du sable et des seigneurs de guerre ?  Oh, tu lui en parlerais quand même.

Sur le moment néanmoins tu étais captivée par les mots de l’Empereur dont l’armure d’or refletait le soleil. L’empereur qui par le sable creait des statues presque dorées pour raconter une histoire. L’idée que par le sable il raconte des legendes te fit doucement sourire, c’était agréable, toi qui usais de certains tracés de ta magie pour reproduire des scènettes illustrant les contes que tu offrais parfois dans des auberges. C’était plaisant. Et tu trouvais un certain plaisir à assister à cela. Bien sur, les quantités de sable qu’il faisait se mouvoir étaient exceptionnelles, et dans tout cela tu n’en étais que plus fascinée par ses mots et ses actes. Tes yeux passaient entre les statues vétues dans une mode étrange et sa silouhette determinée, presque bercée par sa voix. Un sourire glissa sur tes lèvres a nouveau alors qu’il parlait de la grandeur de l’Empire, et toi même était-si bien placée pour savoir qu’il avait tout le talent d’un merveilleux orateur. Sa question était réthorique, il n’attendait pas de réponse, il n’y’avait que des faits aux quels tu hochas la tête Sjaël. L’Empire. Ce même Empire en le quel tu avais toujours cru par les légendes et les histoires que tu avais lu a son sujet. Ce même empire qui t’avait motivé a parcourir le monde pour essayer de voir comment les choses étaient ailleurs aussi. Toi, toujours motivée par ta curiosité et ta soif d’aventure, ta soif d’inconnue.

Son histoire, un laïus puissant et captivant - ou devrais-tu dire Eblouissant au vue de sa nature solaire -, ses réponses, tout te fascinais oui. Et tu appréciais la façon dont il se voyait lui même, dont il avait conscience de ce qu’il était, de ce qu’il avait fait, de la façon dont il avait pu traiter son peuple par le passé. L’orgueuil était un défaut Sjaël, que tu ne connaissais que trop toi aussi. C’est ce qui te perdrait tu le savais bien.  Le sujet était grave néanmoins et tu hochais doucement la tête à ce qu’il disait, le passage du temps et la façon dont un Empire qui n’était pas entretenu pouvait tomber dans l’oublie, était quelque chose d’assez terrible. Toi même n’avais tu pas cette peur lancinante de ne pas laisser de trace, ou que tes traces soient spoliées avec les aléas de l’avancée du monde ?

« Je vous ecoute. » Il y’avait d’autres histoires. Il y’avait cette démonstration qu’il te faisait, cette maquette qu’il te montrait sous le soleil de plomb et d’or. Tu admirais le tout de tes yeux d’exploratrice, d’inventrice, de conteuse. Tu admirais le tout avec les yeux de cette enfant qui avait toujours cru en la grandeur de l’Empire. L’arene des Cent était un lieu fascinant dont il te racontait l’histoire maintenant, et peu à peu tu regardais tous les petits sujets prendre presque vie tels des golems de sable miniature, s’animant selon la volonté de l’Empereur Doré. La discussion partait dans des cotés politiques qui t’intéressaient également, et pour une fois Sjaël tu restais silencieuse sans fusiller de questions ton interlocuteur. Il te parlait d’Icathia, il te parlait des dissensions qui avaient pu causer le début de la déchéance, de la chute du pouvoir. Tu écoutais, obnubilé par ses mots, par les figures qui bougeaient sur la maquette, sur les scènes qui se déroulaient. C’était une histoire banale finalement, la réalité d’un Empire qui se perdait dans les rôles d’un Empereur qui ne faisait que figuration. Il te parlait des guerriers divins, des autres transfigurés, et d’un empereur qui finalement n’écoutait pas assez son peuple. C’était triste au fond, et tu connaissais la suite de l’histoire, sans avoir besoin qu’il ne la raconte.

Et peu à peu tu comprenais ce qu’il était en train de dire, tu comprenais qu’il ne voulait pas de cette statue mais qu’elle était pourtant la, comme un cadeau qu’ils souhaitaient lui offrir, comme si ils n’avaient pas compris qui il était vraiment. « Il vous appartient alors de prendre les leçons et de transformer cet echec en victoire. Cette statue represente ce qu’ils pensent de vous, mais toute interpretation peut être transformée. A vous de voir comment vous la prenez. Elevez vous en face de Setaka, montrez a quel point votre statue merite sa place ici, en face du disque solaire auquel vous apportez une nouvelle lueur. » Un moment de silence se fit, presque religieux, alors que tu prenais quelques instants pour admirer tout ça, la scene, les statues, l’empereur. « Cette statue, n’est pas qu’une insulte, elle est aussi la preuve que le peuple vous aime, et croit en votre retour. A vous de leur prouver que vous n’êtes pas l’arrogant Empereur que les légendes ont laissés, à vous de vous elever comme vous l’aviez encore fait. En toute honneteté, je ne pense pas que vous soyez du genre à fuir devant ce défi. »  Cette fois c’est un sourire que tu lui offris, plus doux, presque encourageant. Bien sur, il n’avait pas besoin des mots d’une conteuse, mais toi qui te considerais neutre par rapport au monde, tu n’hésitais pas à offrir quelques paroles quand elles te semblaient utiles ou nécessaires.

« Vous n’avez pas besoin d’être un Dieu pour pouvoir changer le monde, et l’Empire. Et peut être qu’en y pensant le temps des Dieux est révolus depuis longtemps. Shurima a besoin d’un empereur, pas un qui soit infaillible, mais un qui soit capable de comprendre ses défauts, et de comprendre les hommes. De ce que je vois, et de notre conversation, je pense que vous pourriez être celui la. Du moins prenez cela comme l’avis d’une conteuse qui a parcouru le monde et les régions depuis un peu plus d’un siècle.  »  Et puis tu le fixes quelques instants de plus.

« Mais peut être que la seule question qui se pose est qu’allez vous faire maintenant ? » Oh, tu ne l’ennuierais pas plus longtemps peut être. Même si une pensée traversa ton esprit. « J’ai croisé votre héritière récemment, dans un village non loin de Noxus. » Une piste peut être.
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Mar 2 Aoû - 9:16
Omah Azir
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Azir se demanda s’il avait davantage appris dans la Grande Bibliothèque de Nasus ou au contact de ses sujets. Depuis son retour en tout cas, la réponse était claire, que ce soit grâce à la fillette qui l’empêcha de raser la village qui avait vu naître Xerath ou bien la jeune femme avec qui il discutait depuis il ne savait trop combien de temps, l’empereur vint à se poser une question : aurait-il pu empêcher la chute de l’empire s’il avait été plus proche du peuple ? Peut-être mais c’était trop tard et puis même si ç’avait été le cas jamais il ne l’aurait fait alors il repoussa la question, elle n’avait aucun intérêt. Mais voilà que la réponse de l’inconnue lui apporta un nouveau questionnement pour remplacer l’autre.

« Est-ce vraiment de l’amour? » Demanda-t-il avec une pointe d’amusement, on pouvait voir ça comme de la peur ; la peur qu’il ne les abandonne encore et qu’avec lui ne disparaisse ce qu’il avait ramené. Un espoir, vain, de s’assurer qu’il resterait en flattant son égo que les légendes à son sujet avaient à peine enflé. Mais sa question, de par sa nature rhétorique se passait de réponse. « Mais cette fois tu as sûrement raison. »

Etrangement il y avait quelque chose d’assez libérateur à le reconnaître, à le faire entièrement cette fois, pas à moitié comme il le faisait jusqu’à présent. C’était une récompense bien suffisante pour le sourire qu’elle lui avait offert. Quant à sa question, il n’y avait qu’une seule réponse qu’il pouvait donner.

« Restaurer la grandeur passée de l’empire qu’on m’a forcé à abandonner. Et rectifier ses défauts pour que ça n’arrive plus jamais. » Ce qui était sans doute beaucoup demander mais maintenant qu’il avait l’éternité devant lui et une puissance divine au bout de ses griffes, était-ce réellement si fou d’y croire ? Cela dit il aurait aimé avoir Shabaka et Shabake à ses côtés, être capable de lire le futur a toujours son utilité. Et puis vint la remarque à propos de sa descendante et d’autres questions se bousculèrent dans son esprit, notamment : par tous les guerriers divins : qu’est-ce qu’elle faisait là-bas ? Mais il n’en dit rien. « Elle ressemble à sa mè… enfin son arrière-arrière… grand-mère. Lorsque je suis revenu à la vie j’ai d’abord cru que c’était elle. »

Le sable se remit à tourbillonner pour former une silhouette qui ressemblait à s’y méprendre à Sivir si ce n’était pour quelques détails qu’il fallait vraiment chercher ; habillée à la mode shurimienne antique, l’ancêtre de la mercenaire avait une aura captivante, envoutante, et lorsque la brise fit voleter ses cheveux elle semblait être empreinte de la grâce de Jan'ahrem.

« Elle sait où me trouver lorsqu’elle acceptera la place qui lui revient. » Il fit disparaître la figure sableuse. « Maintenant que j’y pense: comment t’appelles-tu ? »

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Mer 17 Aoû - 10:12
Sjaël Gil'Vargen
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« Ça peut en être, tout comme ça peut être autre chose. Comme je l’ai dis il vous appartient de tourner l’histoire de la manière que vous le désirez. Tout n’est jamais noir ou blanc, il y’a milles facettes à chacune des histoires, tout dépend finalement de ceux qui la racontent. »  C’était un fait Sjaël, un fait que tu connais tout particulièrement. Mais tu n’insistes pas, appréciant d’avoir raison une fois de plus, appréciant aussi que l’empereur lui même le reconnaisse. C’était quelque chose d’étrange et de galvanisant que d’avoir cette conversation avec cet être tiré des affres du temps, cet être transcendant tout ce qui pouvait être. L’Empereur était un dieu vivant, et si tu n’avais que trés peur cure des rois de ce monde, tu gardais néanmoins tout le respect qui était du à ceux qui le méritaient. Le méritait il sur le moment ? Ou le mériterait il plus tard ? Encore une fois, il s’agissait d’un tournant que les histoires et l’Histoire elle même se chargeraient de véhiculer.

Autour de vous le sable continuait de bouger, et tes yeux clairs se posaient sur la silhouette dorée qui répondait à ta question. « C’est une tâche intense. » Mais il n’avait besoin ni de ta confiance en lui, ni de tes encouragements, tu n’étais qu’une conteuse aprés tout Sjaël, une femme qui maniait une magie étrange qui courait dans tes veines et dans les entrailles de Runeterra elle même. Tu n’étais qu’un symbole du passage du temps, qui s’assurait que les légendes le demeurent, qui s’assurait que oui, tout ce qui devait être su et connu, le soit en temps voulu.  C’est la raison pour la quelle tu évoquas Sivir. Votre rencontre t’avait laissé un gout d’inachevé, cette sensation que peut être en en restant ce témoin qui ne voulait pas se méler des histoires du monde, tu n’avais pas fait assez. Mais ce n’était pas ton rôle dans l’histoire Sjaël, que de convaincre une héritière dissidente de revenir ici auprés de cet Empereur, qu’elle aurait pu aider.

Avec fascination - et c’était probablement le sentiment qui revenait le plus de ta rencontre du jour - tu regardais le sable se mettre à bouger pour former une femme qui ressemblait à Sivir. La tenue était différente, l’age l’était également, et quelques instants tu gardas le silence. C’était un fait rare que d’obtenir un silence solennel venant de toi, et pourtant Azir a de nombreuses reprises aujourd’hui avait réussi à le faire. Tu étais en présence d’un dieu Sjaël, ce n’était pas donné à n’importe qui, ce n’était pas quelque chose qui arrivait tous les jours ou toutes les décennies. « Elle est magnifique. » L’ancêtre de Sivir avait elle été la femme ou la fille d’Azir, l’histoire ne l’avait pas dit, et tu ne savais pas si elle le dirait un jour, tout ce que tu savais, c’est que cette mercenaire ne semblait pas comprendre les enjeux de sa place dans l’histoire. « Que ferez vous si elle ne l’accepte jamais ? » Une bile d’amertume dans les mots, échos de cette conversation sur la fatalité que vous aviez eu toutes deux.

Et puis un sourire de ta part, plus léger, tandis que tu laissais le vent heurter ton visage de quelques grains de sable. « Sjaël. » C’était un simple nom, que tu batissais jour aprés jour. Une simple existence chargée de multiples histoires, dont certains étaient vraies, d’autres étaient inventées. Mais tu n’oubliais pas jamais, ce nom qui avait été le tien, que tes parents t’avaient donnés et que d’autres lèvres avaient murmurées. « Mais comme je l’ai dis, je ne suis qu’une conteuse, ce que je peux raconter a davantage de valeur qu’une simple appelation. »  Le sable autour de vous s’effondrait maintenant, ne laissant à la place de la statue de l’ancêtre de Sivir, le vide et des vagues de ce mineral doré.

« Mais je crains malheureusement d’avoir usé à outrance de votre temps. » Un mouvement de ta main gantée lui montra la file de fidèles et de caravanes qui attendaient sa bénédiction, ses quelques mots. Depuis combien de temps étais tu la ? A capturer l’attention de l’Empereur de tous ?
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Mer 17 Aoû - 18:02
Omah Azir
SHURIMA
Omah Azir
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« J’attendrais qu’elle comprenne l’importance de son devoir, elle acceptera ensuite. » Il n’y avait pas le moindre doute dans la voix du transfiguré, après tout qui refuserait de servir l’empire une fois qu’il a compris l’importance de la tâche demandée ? L’empereur lui-même avait répondu présent à l’appel alors qu’il aurait pu faire ce que bon lui semblait, ça s’était simplement imposé comme une évidence alors si c’était le cas pour lui, ça devait être le cas pour d’autres. C’était un impératif absolu qui se passait de l’opinion volatile des mortels élus par le divin. « Inutile d’être modeste mainteant Sjaël, qui raconte l’histoire a autant d’importance, si ce n’est plus, que l’histoire en elle-même. »

Cependant, pour l’autre affirmation qu’elle fit, il n’objecta pas ; si les suppliants de l’autre côté du pont attendraient aussi longtemps que leur souverain le voulait, il n’avait pas envie de retenir la conteuse si elle voulait s’en aller alors il se contenta d’hocher la tête.

« Avant que tu ne partes j'aimerais t'offrir quelque chose. »

Une fois de plus le sable s’anima sous la volonté de l’empereur pour former une sphère qui vint se nicher dans les mains de Sjaël.

comme un soleil brulant — azir Speher11

« C’est une nik’vath, une sphère théâtrale. Enfin c’est une nik’vath miniature, celles qui se trouvent dans l’Amphithéâtre de l’Eclipse sont bien plus grandes. » Une des griffes d’Azir se mit à luire avant qu’il ne touche le front de la conteuse avec et elle put sentir une résonnance entre elle et la boule qui vibrait doucement dans sa poigne. « Remplies-là de sable ou d’eau et elle t’aidera à raconter une histoire en l’illustrant. »

Il ne fit pas de remarque sur le fait qu’il aurait pu tout simplement en conjurer une comme il l’avait fait et la laisser faire le travail d’animer son récit à sa place.

« En théorie tu peux mettre ce que bon te sembles dedans, la nik’vath est sensée s’adapter mais je n’ai jamais essayé avec quoi que ce soit d’autres. Enfin si, quand j’étais enfant… » il s’arrêta et secoua la tête. « Je te déconseille vivement de mettre quelque chose de vivant à l’intérieur. Bon voyage, Sjaël. »



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Dim 21 Aoû - 10:30
Sjaël Gil'Vargen
SHURIMA
Sjaël Gil'Vargen
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Les mots d’Azir avaient de quoi te toucher, et finalement tu hochas la tête en approbation à ses paroles. Tu n’étais bien sur qu’un grain de sable dans cette immensité dorée qui s’offrait à vous, mais tu n’étais pas que ça Sjaël, et ce serait mentir - et te mentir à toi même surtout - que de dire que tu n’aspirais pas à la postérité et à l’immortalité des légendes. Tu n’avais même pas deux cent ans, tu étais jeune encore, et ces runes dont tu avais appris la manipulation continueraient de t’accompagner tant que ta tache n’était pas accomplie. Pourtant, à coté de l’Empereur solaire, au milieu de toutes ces statues de transfigurées et face au disque solaire, tu n’étais rien de plus qu’un pion dans l’échiquier géant qu’était Runeterra. Cette idée sorti de ta tête, et tu pris quelques instants de silence, offrant un sourire à l’empereur qui se dressait devant toi.

Votre conversation touchait à sa fin maintenant, mais tu refusais d’en être attristée. Au contraire, tu n’en partais que plus grande et tu espérais quelque part que tes mots eux aussi aient fait mouche auprès d’Azir. Un sourire délicat orna tes lèvres, et alors qu’il hochait la tête, tu t’apprêtais à t’incliner et partir. Il te retint de quelques mots. Cette fois une surprise franche se lit sur ton visage, et tes yeux s’écarquillèrent quelques instants, avant qu’une lueur émerveillée se lise à l’intérieur. Une sphère dorée, aux motifs intrigants et semblant précieux se trouvait désormais entre tes mains pales, et tu la fixas quelques instants avant de relever tes yeux clairs sur l’Empereur brillant.

« Je ne saurais comment vous remercier pour ce don. » Un hochement de tête, et tu restais immobile le temps que sa serre ne touche son front pratiquant une magie un rien étrange, qui te fit comprendre toute l’utilité de cette boule. Le sourire ne quittait plus tes lèvres désormais même si il demeurait léger. Et quelques instants tu serras la sphère contre toi, avant de la glisser précieusement dans ta besace. « Mais je tacherais de me souvenir de ne pas mettre de petits animaux à l’interieur oui. » Et finalement c’est un léger éclat de rire plus tard, imaginant la scene d’un Azir enfant faisant des tests etranges, que tu te décidais a enfin le laisser.

« Je vous remercie pour cette entrevue, Azir, Que le soleil continue de vous illuminer. » Un mouvement poli de la tête, et finalement tu te retournais, descendant les quelques escaliers avant de disparaitre dans la foule, traçant quelques runes qui te permettraient de te téléporter dans un endroit aléatoire, où tu continuerais ta quête d’histoires et legendes.  

FIN
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