The Trickster & the Queen [Miss Fortune]

La décision s'était imposée d'elle-même dans les jours qui avaient suivis l'attaque. Nuit de l'horreur qui n'en était pas une, rencontre qu'il avait déjà trop repoussé, nature trompeuse nécessitant de pouvoir tirer au mieux son épingle du jeu pour chaque information qu'il avait à lui délivrer. Néanmoins il était des événements et des circonstances poussant à reconsidérer les événements et les attentes de chacun et cette nuit de l'horreur était clairement de ceux-ci. Inhabituelle et plus qu'inquiétante alors qu'elle rompait avec tout les schémas traditionnels que la baie connaissait depuis pourtant de nombreuses années et si il était une chose qui primait sur tout autre chose en ce monde pour le Makara c'était bien la restauration d'un équilibre perturbé depuis trop longtemps par ces sous-êtres déconnectés de la magie et des royaumes que l'on nomme humains. Et si Sara était de ceux-ci, il la respectait néanmoins, par le pacte qu'ils avaient conclus, par ce qu'elle pouvait lui apportait et parce qu'elle n'avait rien à voir avec cet immonde capitaine dont il aurait même refusé la chaire si on la lui avait proposé sur un plateau. Gangplank.

Excédé, agacé, inquiet également alors qu'en trame de fond il n'oublie par sa rencontre avec la membre du clan Ferros de la cité du Progrès, trop de choses inquiétantes étaient en train de se mettre en place et il le sentait plus que jamais, les royaumes spirituels déjà meurtries et la magie déjà affaiblie étaient sur le point de voir la situation s'aggraver, de voir le déséquilibre s’agrandir encore davantage et il était de son devoir d'intervenir.

Des urgences, des inquiétudes que le gout du sang vient calmer dans un frisson d'extase alors que les crocs acérés s'enfoncent dans la chaire à l'ombre de marchandises abandonnés sur les quais. Un frisson extatique alors qu'il plonge dans ses souvenirs, dans son passé au rythme de son repas, pauvre herse se faisant dévorer vivant avec un sourire presque béat, évidemment il avait pris soin de lui faire retirer sa chemise à peut prêt blanche, raison pour laquelle il l'avait choisit, après tout on ne se présente pas devant la reine comme un rat des quais, un minimum d'effort était souhaité. Une chemise pour sceller un destin, une idée qui le fait doucement rire alors qu'il se nourrit de son être, corps et âme, le visage de sa mère apparaissant, scène d'amour touchante, celle d'un amour inconditionnel dont il se nourrit à grande bouffée, restaurant son énergie et sa magie avant de finalement se redresser, nu comme un vert et la bouche couverte de sang. Un clin d’œil au cadavre encore chaud.

" C'était très satisfaisant, merci pour ta contribution. "

Un sourire alors qu'il vient essuyer ses lèvres du sang les imbibant, ses écailles ne sont déjà plus qu'un souvenir alors que l'eau a séché, peau matte venant enfiler les vêtements de son repas sans aucune forme d'intérêt pour le corps à moitié dévoré gisant à ses pieds. Dernière inspection alors qu'il se revêt de la plus parfait illusion d'humanité. Un petit signe de tête accompagné d'un sourire au cadavre avant de l'enjamber, prenant bien évidemment garde à ne pas marcher dans la marre de sang, il fallait être présentable... Et pourtant, pourtant la légère trace carmin sciemment laissé au coin de ses lèvres est là pour rappeler qui il est alors qu'il s'enfonce dans les sordides rues de Bilgewater.

La suite était d'une facilité déconcertante alors qu'il se présente au repère de la reine. Un repère dont on essaie de lui bloquer l'entrée, sans franc succès alors que son regard céruléen se plonge dans celui du larbin, magie commençant à irradier de sa peau, de ses yeux et de son visage, charme envoutant qui insuffle le désir d'un regard charmant.

" Je crois que tu meurs d'envie de me laisser passer. "

Un sourire charmant, doux et empreint d'une promesse de plaisir alors qu'il vient doucement caresser la joue des deux larbins avec une délicatesse jurant avec la brutalité dont il avait preuve à peine heure plus tôt.

" Vous ne voulez pas me faire plaisir ? "

Les volontés s’effacent, cèdent sous la magie qui ploie alors que sous le charme ils s'écartent, prêts à l'escorter et que le brun s'avance, un simple signe de main.  

" Pas la peine, je connais le chemin. "

Puis plus rien alors qu'il disparait de leur vision, la magie disparaissant aussi soudainement qu'elle s'était déployé alors qu'il entre sans frapper dans le bureau de la capitaine. Rejoins quelques minutes plus tard par les deux hommes haletants de leur course effréné après avoir réalisé ce qu'ils avaient fait. Un sourire moqueur alors qu'il s'assoie sur une chaise en posant nonchalamment ses pieds sur la table comme si il était chez lui.  

" Tu devrais vraiment raffermir tes exigences sur le recrutement de certains des tes hommes Sarah. Leur volonté est si faible que c'est presque décevant. Je dis ça pour ta sécurité évidemment. "

Sourire qui ne le quitte pas alors que la légère trace carmin trône sur le coin gauche de ses lèvres avant de reprendre comme si de rien n'était.

" Tu penses quoi de cette chemise ? Pas si fréquent de dégoter un truc à peu prêt blanc dans le coin, elle me va bien non ? "

The trickster and the queen

Les temps étaient maussades pour Sarah qui, enfermée dans son bureau depuis une heure bien avancée, se tenait la tête entre les mains alors qu'elle réfléchissait à la situation. L'arrivée de la brume avait mit un sacré coup dans la fourmillière alors qu'elle arrivait difficilement à maintenir un semblant d'ordre sur la cité portuaire où tout ne tenait qu'à un fil. Mais maintenant qu'une créature possédée par la brume avait ravagé la côte, comment reprocher aux habitants de perdre peu à peu confiance en elle ? Heureusement, il lui restait de solides alliés ainsi que son fidèle équipage.

Heureusement. Car l'autre problème sérieux qui se profilait à l'horizon était le potentiel retour de Gangplank. Il fallait évidemment que tout arrive en même temps, cela ne pouvait jamais être simple. Oh que parfois elle aurait eu envie de tout envoyer balader, de prendre son bateau et de s'en aller en mer pour se perdre loin des gens. Mais elle était accrochée à cette ville qui lui coulait dans les veines comme le sang qui pulsait à ses oreilles à chaque seconde où l'image de ce vieux rat de cale s'imiscait dans son esprit.

Sarah décroisa les jambes de son bureau et plongea le nez sur les contrats commerciaux qui étaient étalés sur son bureau. Dieu qu'elle n'avait pas la tête à cela... Mais les affaires étaient les affaires et elle ne pouvait pas faire trainer trop longtemps les choses qui pouvaient lui apporter un profit et redorer son blason à Bilgewater. Elle prit son mal en patience pour se concentrer sur la paperasse, se servant un verre de jus de raisin qu'elle but d'une seule traite.

Mais sa concentration sur sa tâche fut de courte durée car quelqu'un venait de faire irruption dans son bureau sans même s'annoncer ni y avoir été invité. Elle releva la tête vers l'intrus, sa main non loin d'un de ses pistolets, mais se détendit aussitôt à la vue de Yaavi. Elle fit un signe à ses hommes hors d'haleine de les laisser tranquille, tandis qu'ils se confondaient en excuse. Elle ne leur en tenait pas vraiment rigueur ; elle connaissait la puissance de persuasion du vastaya.

Elle retourna son regard vers ses papiers, un soupir venant trancher l'air après les provocations de son interlocuteur.

« Il t'en reste au coin de la bouche. »

Déclara-t-elle d'un ton détaché qui se voulait calme mais qui cachait cependant un certain agacement. C'est que ce n'était vraiment pas le jour à venir l'emmerder. Enfin, encore moins que d'habitude. Elle feuilleta le contrat qu'elle avait sous les yeux, essayant de faire abstraction de son invité surprise, puis après plusieurs minutes de lecture elle reposa le document et se redressa dans son siège pour accorder un regard à Yaavi.

« J'imagine que tu n'es pas ici pour m'aider à faire mes papiers. »

Elle s'adossa plus profondément dans son siège et croisa de nouveau les jambes sur son bureau, puis croisa aussi les bras. Le vastaya faisait partie de ces gens qui, à son grand dam, pouvaient se permettre quelques libertés sans se retrouver avec un canon de pistolet entre les deux yeux. Cela n'empêchait pas Sarah de soupirer et d'être agacée par son attitude provocatrice, surtout lorsqu'elle était dans ses mauvais jours comme en ce moment. Elle ignora complètement sa remarque sur la chemise, n'étant pas d'humeur à rentrer dans son jeu.

« Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? »

Demanda-t-elle d'une voix quasi soupirante. Non, il y avait vraiment des jours où il ne fallait pas se lever.

Interlocutrice désabusée, un agacement presque palpable même alors qu'elle ignore sciemment les jeux mesquins ponctués de provocation du Vastaya. Tout un art si il en était alors que les hommes quittent le bureau. Maraka jusqu'au bout des tripes alors qu'il sourit toujours, signature de son appartenance à la tribu des eaux mangeuse de chaire. Un " Oh... " lâché simplement, comme une simple formalité alors qu'il vient délicatement essuyé la trace carmin du bout des doigts, comme si tout ça ne faisait pas partie d'un jeu de représentation panifié.

Une apparence toujours détendue, pieds sur la table alors qu'il fixe la paperasse sur la table, une apparence seulement alors que le tourment est réel et les préoccupations bien plus grave que cette nonchalance qu'il sert à son interlocutrice, capital pour celui qu'il était, pour sa nature et le personnage qu'il incarnait au sein de la baie.

" Je pense que je vais en effet passer mon tour. "

Puis son sourire le quitte finalement, quitte ses lèvres bien trop attrayante pour être honnêtes dans leur beauté et jeunesse apparente. Trickster repu de désir et de magie pour démontrer le meilleur de ses capacités.

" Je pense que tu sais très bien ce qui m'amène ici. "

Un soupire qu'il lâche finalement, retirant souplement ses jambes de la table pour les poser au sol afin de se lever et de se diriger vers la fenêtre, iris océans se plongeant sur la macabre baie dont malgré les apparences il faisait partie des plus fidèles alliés, protecteur contre ce qui chaque année venait l'enserrer.

" La dernière attaque était très loin d'une nuit de l'horreur classique... Quelque chose de grave est en train de se produire... "

Les mots restent en suspend alors qu'il détourne finalement son regard de la baie pour venir s'adosser à la fenêtre.  

" Cette chose, cette brume... Elle n'a rien de ce que nous avons toujours connus et Bilgewater n'a pas été la seule cible... Ionia a été également touchée... Et cette chose, quelle qu'elle soit est une menace pour le royaume matériel, mais également pour l'intégrité des royaumes spirituelles. Sa magie est putrescence, corruptrice... Et elle ne devrait pas pouvoir s'échapper des îles... Quelque chose est en train de se produire... Quelque chose d’extrêmement grave pour l'équilibre de nos mondes... Pour la magie et tout ce qui vit. "

Aucun amusement, plus aucun sourire, le ton est clame et la voix grave alors que le Vastaya n'a pas décroché son regard des yeux de la capitaine.   

" Et comme si cela ne suffisait pas, il semble que nos amis de Piltover s'intéressent à quelque chose qui ne les concerne absolument pas. "

Une touche de mystère à maintenir, un intérêt à suscité alors que les cartes s'apprêtent à être jouer.

" Tu es loin d'être sotte Sarah... Très loin. Alors que comptes-tu faire ? "

The trickster and the queen

Ce que la rousse appréciait particulièrement dans ce genre de discussion, c'était lorsque son interlocuteur ne tournait pas autour du pot trop longtemps. Pour le salut de ses nerfs et de sa patience, Yaavi donna presque aussitôt la raison de sa venue en cette entrevue improvisée. Il voulait parler de l'assaut de la brume sur Bilgewater et des conséquences que cela pouvait avoir sur la cité portuaire et même plus largement, sur le reste du monde. Bien, voilà qui avait le mérite d'être clair. Le vastaya ne s'adressait pas à lui avec la même attitude que ses hommes, c'était certain, mais elle pouvait ressentir tout de même que malgré le caractère bien trempé de son interlocuteur, il n'était pas complètement dénué de respect.

Après tout, un accord tacite existait entre les deux et elle devait reconnaître que cela l'arrangeait bien parfois. Ils n'avaient pas pour habitude de se mêler des affaires de l'un et de l'autre mais parfois Sarah envoyait en pâture à Yaavi ceux qui cherchaient à lui causer du tort. Ni vu, ni connu. Même si en général elle préférait régler elle-même les problèmes, il pouvait arriver qu'elle n'ait pas le temps ou qu'elle ait plus important à s'occuper.

Quoi qu'il en soit, pour que le vastaya vienne jusqu'à elle pour s'entretenir sur un tel sujet lui confirmait que la situation était critique. Elle soupira et se pinça l'arrête du nez entre son pouce et son index avant de se redresser sur son siège pour attraper un document dans un tiroir de son large bureau en bois sombre, document qu'elle tendit à son interlocuteur pour qu'il en prenne connaissance.

« J'ai été convoquée à Piltover pour parler de tout ça. »

Elle chercha alors le regard de Yaavi pour lui poser la question suivante, l'air perçant de quelqu'un qui n'en démordra pas sans avoir eu ce qu'elle voulait :

« Tu sais quelque chose que j'ignore à propos de la cité du progrès ? »

Une question rhétorique car elle devine parfaitement dans l'attitude de son interlocuteur qu'il est au courant de la situation et qu'il a des informations qu'elle ignore encore. Et elle avait besoin de ces informations pour tirer au clair la situation et se préparer à sa réunion avec les autres invités dans la capitale du progrès. Yaavi avait intérêt à se mettre à table maintenant qu'il avait piqué son intérêt, car elle n'allait pas le supplier de parler. Ce n'était clairement pas son genre.

La suite est une surprise aux allures de choc alors que la régente s'agite, qu'elle extirpe un document qu'il vient saisir délicatement, un sourcil pour s'arquer alors qu'il en prend la teneur, mesure les implications, une surprise qu'il ne dissimule pas, pour une fois alors qu'il s'attendait à tout sauf à cela. Délaissant le document entre les mains de la capitaine c'est un simple " Je vois. " qui s'extirpe des lèvres attrayantes du charmeur.

Un sérieux qu'il finit par rompre avec un grand sourire malgré la gravité de la situation, préoccupations que le temps et le caractère trompeur masquent à la perfection même si il se doute pertinemment qu'elle n'est pas dupe de son jeu, mais quand ça vous colle à la peau difficile d'effacer les anciennes habitudes. Se détournant, l'homme qui n'en est pas un se met à s'étirer lascivement, tel ces félins, incarnations de nonchalance trompeuse avant de finalement répondre d'un air presque ennuyé.

" Je sais qu'elle fonctionne en clan... Je sais que parmi l'un d'eux, les Ferros, une femme est complétement insensible à ma magie ou presque, c'est d'ailleurs très agaçant, je soupçonne leur technologie contre-nature d'en être la cause. "

Un silence alors qu'il se redresse après sa série d’étirement visant à évacuer une tension qui ne lui sied guère.

" Je sais que les Ferros s'intéressent un peu trop prêt à une île et un puit qui m'intéresse également, malheureusement j'ai échoué à obtenir quoi que ce soit dans ce que je cherche puisqu'ils ont fixé pour condition que je me rende en Piltover et qu'il en est hors de question. "

Un soupire alors que les yeux océaniens viennent de nouveaux se plonger dans ceux de la capitaine.

" Je ne les aime pas. Et je suis persuadé que leur cité comme leur technologie participent à la dégénérescence de mon espèce et de la magie en ce monde. Si ils pouvaient tous finir engloutis par la brume cela serait certainement un drame bénéfique pour le reste du monde... "

Les mots sont clairs et pensées malgré leur calme.  

" Je ne sais malheureusement pas grand chose d'autre, si ce n'est que leur technologie est puissante et que le lien aux mondes spirituels y est plus faible qu'ailleurs, je soupçonne d'ailleurs que c'est pour cela qu'ils exigent ma venue en Piltover pour négocier. "

Plus aucun sourire sur le visage alors qu'il reprend sa contemplation de la baie.   

" Méfies-toi d'eux Sarah, d'eux tous, ils n'ont à cœur que leur intérêt et leur hérésie du progrès et de ce que je sais par mon âge avancée, ils n'auront aucun problème à sacrifier la baie de Bilgewater si cela peut servir leurs dessins. "

Plus aucun ton enjôleur ou amusé alors que le regard aux teintes de l'océan se perd dans la nuit étoilée se reflétant dans l'eau de la baie.

The trickster and the queen

Tranquillement, la rousse hocha la tête aux propos de son vis à vis qu'elle considèrait sérieusement. Ce clan Ferros, elle en avait bien sûr entendu parler lors de ses affaires commerciales avec la cité du progrès. Et cette histoire de femme insensible à la magie ne lui était pas complètement étrangère non plus, même si elle venait de se compléter par le soupçon sur la technologie hextech qui en serait à l'origine. Pourquoi pas après tout, cela ne serait pas si surprenant en considérant que l'hextech est créé en partie avec la magie. Alors imaginer qu'elle pourrait avoir des propriétés bloquantes comme un bouclier anti-magie ne semble pas improbable.

Tout comme la révulsion de Yaavi lorsqu'il parlait de Piltover. Rien de surprenant non plus à cela, pensa le capitane Fortune. D'une certaine façon, elle pouvait comprendre son point de vue. Elle même n'était pas forcément friande de la mentalité des piltoviens. Cependant, ils étaient de bons partenaires commerciaux et pour la rousse, c'était le principal dans l'histoire. Ils pouvaient aussi être des alliés, à n'en pas douter, la preuve en était qu'elle se retrouvait convoquée là-bas pour régler en collectivité cette affaire de brume qui se répandait bien trop ouvertement sur les terres de Runeterra.

Quant aux conseils du vastaya... Elle ferma les yeux quelques secondes alors qu'elle prenait bien note mentalement de ce qui lui était dit. Oui, se méfier elle le ferait certainement. C'était de toute façon dans sa nature que de poser des barrières avec tous ceux dans le jeu desquels elle ne voyait pas clairement. De là à imaginer qu'ils pourraient sacrifier Bilgewater pour leurs intérêts... N'avait ils pas évolué depuis ce temps où le conseil de Piltover n'était régit que par des nobles conservateurs coincés et égoïstes ? N'avaient ils pas à leur tête quelqu'un de plus ouvert sur le monde, plus altruiste ?

Bah, qu'est-ce qu'elle en savait après tout ? Elle ne vivait pas là-bas et n'entendait que les rumeurs qui se répendaient par la mer jusqu'ici.

« Je sais. »

Finit elle par répondre avec un soupir agacé à l'idée de se rendre en ces lieux pour discuter de toute cette histoire. L'envie était bien loin d'elle. Déjà que quitter son île de manière générale ne l'enchantait pas, mais pour se rendre à un conseil comme celui-ci et discuter avec des gens pour lesquels elle n'avait pas réellement de sympathie, cela l'exaspérait au plus haut point.

« Mais je n'ai pas d'autre choix que de m'y rendre. Je n'ai aucune solution concernant cette brume qui ravage notre territoire et qui sème la panique dans les rues de Bilgewater. C'est pour l'instant ma meilleure option. Je verrais bien sur place ce qu'il en est. »

Elle se leva et se dirigea vers un grand meuble en bois dont l'étage supérieur était protégé par deux vitres où des liqueurs dans de belles bouteilles étaient exposées. Elle ouvrit une des portes vitrées et se saisit d'une fiole au goulot finement orné et à la base plus large mais tout aussi détaillée, récipient qu'elle ramena jusqu'à son bureau avec deux verres.

« Un cadeau de Piltover. »

Lança-t-elle, non sans un certain amusement à l'idée d'agacer un peu Yaavi avec cette bouteille de vin piltovien, mais désireuse cependant sans arrière pensée de lui prouver - et de se rappeler à elle même - qu'ils ne faisaient pas que de mauvaises choses dans la cité du progrès. Elle servit d'un fond les deux verres et en fit glisser un dans la direction de son interlocuteur avant de se saisir du sien pour le porter en toast.