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Misery business | ft. Andromeda

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Mar 15 Nov - 18:33
Razan
ZAUN
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« Il est en retard… » soupire un jeune homme dans son bureau, assis avec un verre à la main.

Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas très grave. Ce n’est pas comme s’il avait prévu d’autre entrevue aujourd’hui. Il profite de ces minutes libres supplémentaires pour rédiger une missive. Son air est nonchalant, voir totalement désintéressé. Qui serait intéressé pour remplir des bons de commande ? Cela fait de l’argent dépensé en plus et sans garantis de combler le trou dans la caisse. Néanmoins un récent accident à couter la vie à quelques rideaux de la salle de réception et ils étaient bons à remplacer. La marchandise n’allait pas arrivée avant quelques semaines, à cause du temps d’approvisionnement et de convois. Une perspective qui ne plaisait pas plus que cela à Monsieur. Le confort recherché par la clientèle allait être compromis et même si la lumière tamisée de l’établissement permettait un cache-misère, ils ne vont pas vivre éternellement dans le noir.

Faire la demande le plus tôt possible était donc le mieux, même si les financements allaient être difficile. Des tissus shurimiens, ça ne court pas les rues de Zaun. Encore moins des tissus propres. Une fois sa demande écrite faite, il se dirige vers une armoire derrière lui et ouvre la porte. À l’intérieur se trouvait des tuyaux à air compressé, dans lequel il avait coulé un tube contenant son message. Il n’avait eu qu’à appuyer sur un bouton et hop !
Le voilà parti pour que celui-ci soit transmis.

Une bonne chose de faite, mais il a tellement été concentré dans celle-ci qu’il en avait totalement oublié son rendez-vous. Le regard un peu somnolent, envieux d’aller se coucher à présent, voilà qu’on toque à sa porte.

« Oui ? »

Une femme, d’une trentaine d’année environs, portant simplement une nuisette violette et des porte-jarretelles noires lui sourit. Elle tenait sa pipe entre ses doigts et soufflait sa fumer à l’intérieur du bureau sans se priver. Son maquillage était bien fourni, largement assez pour masquer les rides naissantes et les imperfections. « Une petite vous attend à l’accueil, Monsieur. Elle dit venir à la place de vous-savez-qui ? » Monsieur ne manqua de lui lancer un regard circonspect, puis fini par soupirer un sourire : « Ah la la. J’espère qu’elle est majeure au moins. Je ne veux pas d’ennui. Dis-lui que j’arrive, Kath’. » La plaisanterie à le mérite de relancer le sourire sur le visage de la prostituée. Cela dit ; « En revanche, il me semble t’avoir déjà dit que je ne veux pas que tu fumes dans mon bureau, hm ? » Elle n’aura pas échappé à ce commentaire, mais elle répond un simple hochement d’épaule, puis retourne auprès de la blondinette.

Il faudrait être aveugle pour voir le malaise sur son visage. Elle ne s’attendait probablement pas à devoir se confronter à ce monde particulier, où la pudeur n’avait clairement pas sa place. D’autres employés aux vêtements provocateurs, du peu qu’ils en avaient, la dévisageaient. Certaines gloussés en la voyant aussi mal à l’aise, mais tentaient de rester discrète. « Il arrive, je te laisse attendre au bar. Si tu veux que je te tienne par la main, je peux. Mais je pense que t’es une grande fille, hm ? » La dénommée Kath’ lui fait un petit clin d’œil, taquine, avant de retourner à son client. Celui-ci s’impatientait, mais quand elle revint s’asseoir sur ses genoux, la rancune était très vite oubliée.

La musique ambiante aidait à patienter et à se détendre. En revanche, elle était plutôt une entrave pour entendre les pas de velours du directeur de l’établissement et celui-ci avait eu tout le loisir de se glisser de l’autre côté du comptoir, afin de prendre la place du barman. « Alors ? Qu’est-ce que je vous serre ? » lance-t-il l’air de rien, en interpellant la blondinette. Il se met à la fixer du regard et à patienter sagement, souriant.
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Mar 22 Nov - 12:52
Andromeda Atwood
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Misery Business
Il avait fallu beaucoup de patience à Ekko ce jour-là pour faire entendre raison à Andromeda quant à la tâche qu'il lui confiait. A l'origine, la jeune femme lui avait déjà sommé à de nombreuses reprises de ne pas traiter avec n'importe qui, encore moins avec des ordures qui exploitent les misérables.

« Et les droits des femmes, tu y penses à ça ? Tu sais ce que je pense de ce genre d'endroits ! »

Le métisse n'avait pas répondu et s'était contenté d'un regard sombre mais décidé, un regard qui signifiait que c'était nécessaire pour le bien commun d'obtenir certaines informations qu'il ne pouvait avoir nulle part ailleurs. La blanche avait levé les yeux au ciel en agitant ses bras vers le haut, en signe de défaite contrariée. Avec le temps, elle avait fini par arrêter de le sermonner à ce sujet en admettant que parfois les victoires qu'ils avaient remporté par le biais sale de cet informateur étaient suffisantes à compenser la morale douteuse de ce type qu'elle n'avait encore jamais rencontré. Elle l'imaginait vieux avec un visage renfrogné aux petits yeux perçants, comme un cliché qui se suffisait à lui-même. Ekko n'avait jamais voulu lui donner trop de détails sur cet informateur.

Le sujet avait donc été enterré pendant un bon moment jusqu'à ce que le leader des Firelights soit contraint de faire une demande impossible à Andromeda ; l'envoyer à sa place au Jardin d'Even pour faire l'entrevue à sa place avec l'informateur. La jeune femme était passé du blanc au rouge, puis par toutes les couleurs possibles de l'arc en ciel avant d'exploser de rage et de finalement céder à la requête d'Ekko. L'information qu'elle devait récupérer aujourd'hui était nécessaire, pour ne pas dire vitale, quant à la réussite de leur prochain coup qui visait à faire tomber une usine chemtech au sud de la ville qui exploitait principalement des orphelins.

C'est donc avec cette image de vieil homme gras et répugnant que la blonde s'était mise en route pour la maison close où Ekko ne pouvait pas se rendre cette fois-ci - car il devait traiter avec un clan plus ou moins ennemi quant à une trêve prolongée qui bénéficierait aux deux groupes. Maugréant pendant une bonne partie du trajet, elle avait eu le temps de se calmer et de prendre sur elle avant d'arriver à hauteur de l'établissement en question. Etrangement, le métisse ne l'avait pas contredit quant à la description qu'elle se faisait de l'homme qu'elle devait rencontrer. S'en amusait-il un petit peu de la contrarier de la sorte ? Certainement. Mais il voulait surtout lui donner une certaine leçon sur sa façon assez binaire de voire les choses.

Une fois entrée dans le club où on la dévisagea comme si elle n'y avait pas sa place - ce qui était finalement le cas - elle se présenta sous son sobriquet habituel et expliqua la raison de sa venue. La femme au maquillage lourd et à la tenue légère qui l'avait accueilli s'absenta un moment et revint finalement lui demander d'attendre vers le bar, non sans la taquiner un peu avant de la laisser tranquille. Andromeda préféra ne pas relever, trop mal à l'aise de se trouver dans un pareil endroit. Même si, à bien y regarder, c'était moins glauque que d'autres maisons closes qu'elle avait pu voir par le passé.

Lorsqu'une voix retentit derrière le comptoir alors qu'elle était en pleine observation, elle se retourna avec un sursaut et dévisagea son interlocuteur. Fronçant les sourcils, elle fit non de la tête avant de se râcler la gorge pour lui répondre.

« Rien du tout, je ne suis pas ici pour consommer. »

Et elle tourna le dos au prétendu barman avant de se remettre à observer les alentours dans l'attente de l'homme qu'elle s'attendait à voir. Si elle allait râler auprès d'Ekko à ce sujet pendant des semaines ? Diable oui... Mais elle voulait aussi lui prouver - comme toujours - sa valeur en tant qu'alliée de confiance capable de compromis pour le bien de la cause. Leur cause. Un monde meilleur. Une Zaun en paix.

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Mar 22 Nov - 18:29
Razan
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La réaction de la jeune blondinette n’avait pas manqué de raviver ce sourire doux sur le visage de Monsieur. Une caractérielle. Une de plus ou une de moins, il ne prenait pas offense et se contentait d’hausser les épaules en ajoutant : « Très bien, alors si vous me le permettez je vais me servir. »  Amusé plus que contrarié, le prétendu barman se fit un cocktail. Avec alcool bien évidemment. Un bloody mary tout ce qu’il y a de plus classique et rapide à faire. Des indices quant à son identité étaient criants. De tous ici présents, il était le plus habillé pour commencer et pas n’importe comment. Un costume impeccable, soigné et propre. Le col de sa chemise était tout-juste serré par une cravate rouge, afin de laisser entrevoir la chaine en argent qu’il portait. Ses doigts, particulièrement ses annulaires et ses index, portaient des bagues de différents métaux possibles.

« Si vous n’êtes pas ici pour consommer… » entame-t-il sans continuer, prenant le temps de se baisser à bonne hauteur en s’accoudant au comptoir d’un air nonchalant. « Qu’êtes-vous venus chercher ? Une vue dans laquelle vous complaire ? Je peux vous présenter à ces messieurs dames, si vous le souhaitez. » Taquin, Monsieur la charriait gentiment sur le fait qu’elle ne regardait pas la bonne personne et qu’elle lui tournait le dos. Il n’y avait pas que des dames qui travaillaient ici. Il y avait également des hommes, des vastayas, des créatures de tout bord et de toute espèce. Un lieu cosmopolite où personne ne jugeait qui que ce soit et venait simplement se vider corps et âme dans un confort luxueux, pour les normes du quartier.
« Beaucoup ici vive comme une supernova, afin d’oublier que tout comme les étoiles, ils finiront par s’éteindre un jour ou l’autre. Un jour funeste dont il est sage de ne pas penser. Cela dit, je suppose que la Supernova que j’ai devant moi n’est pas venue parler chiffon avec un humble barman ~. »

Il titille la curiosité de la demoiselle et si elle lui avait tourné le dos, cela ne l’avait pas empêché de continuer à la fixer. Parfois il sirotait son verre et sans vouloir se flatter, il le trouvait particulièrement réussi.

« Vos cheveux sont magnifiques, vous l’a-t-on déjà fait remarquer ? Avec vos yeux, du peu que j’ai pu en apercevoir avant que vous vous mettiez à me bouder, je les vois bien attaché à l’aide d’un foulard bleu cyan. » Sans se gêner, ses doigts viennent caresser une mèche blonde, puis la saisir avec une infinie délicatesse pour la remettre à sa place.
Monsieur aurait pu jouer longtemps à ce petit jeu, mais il a fallu que le véritable barman s’impatiente et revienne de sa pause cigarette. « Monsieur, puis-je reprendre mon poste ? » - « Tu as déjà fini ? Je n’ai même pas eu le temps de servir la demoiselle. Dire que je voulais recevoir convenablement, ah la la… » faussement déçu, il se redresse, libère la miss de son bref jeu et rend au barman ce qui appartient au barman. Il repasse donc de l’autre côté pour lui faire face, son verre à la main. « Aller, cessons de jouer. Je vous ai fait suffisamment attendre. Allons dans mon bureau, Mademoiselle. » Sa main libre lui fit signe de le suivre, avant de rejoindre sa poche tandis que l’autre continuait de tenir son verre.

« Tu ne devrais pas trop faire attendre le patron. C’est lui que t’es venue voir, non ? Alors files. » Il accompagne ses mots d’un petit signe de tête et part s’occuper d’autres clients qui venaient de s’installer à son comptoir. Des hommes d’affaires, à en juger par leurs tenus et leurs bagages à leurs pieds. Des hommes d’affaires ou plutôt ; de mains.
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Mer 23 Nov - 10:12
Andromeda Atwood
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Alors que le barman semblait vouloir faire la conversation avec elle, sa première réaction fut de l'ignorer en partie même si son oreille trainait tout de même vers l'homme qui lui posait bien trop de question à son goût. Déjà qu'elle n'était pas à l'aise dans cet endroit, si en plus quelqu'un se mettait sur son dos comme ça... Elle prit une inspiration pour se redonner contenance alors que soudainement l'homme lui fit un pamphlet sur les supernova, ce qui ne manqua pas de la faire se retourner vers son interlocuteur.

Savait-il qui elle était ? L'avait-il vu ailleurs, pendant une mission ou une expédition quelconque ? Pas que ce soit si étonnant que quelqu'un connaisse son pseudonyme, bien au contraire cela aurait été plutôt surprenant qu'il connaisse son véritable nom, mais l'homme avait l'air d'insister sur ce point. Peut-être cherchait il à la taquiner comme la femme qui était venue lui demander d'attendre un peu plus tôt ?

Non, quelque chose clochait avec ce type. Mais la description qu'elle se faisait de l'homme qu'elle devait voir l'empêchait de réfléchir correctement et d'ouvrir les yeux sur la situation. Cependant, lorsqu'il remit une mèche de ses cheveux en place, elle n'eut même pas le réflexe de se reculer pour éviter le geste et préféra se plonger dans le regard de son interlocuteur qui avait quelque chose de particulier. Reprenant ses esprits, elle s'apprêta à protester mais le véritable barman intervint et éclaira la situation dans les yeux d'Andromeda.

Alors comme ça le vieil homme répugnant et avide qu'elle s'était immaginé était un jeune séducteur bien propre sur lui ? La jeune femme était surprise et surtout vexée de voir qu'Ekko s'était bien amusée de la voir s'embarquer dans de tels clichés. Mais aussi, elle était intriguée. Qu'est-ce qui pouvait pousser un homme comme lui à ouvrir un tel établissement ? Non, pas de temps pour ce genre de questionnements. Elle n'était pas là pour ça et plus vite elle aurait mené à bien sa mission, plus vite elle pourrait quitter ces lieux.

Grimaçant à la réflexion du barman qui lui parlait comme à une enfant, elle se pressa derrière l'homme qu'elle était venue voir et s'introduit à la suite dans son bureau qu'elle décortiqua sans gêne du regard. L'endroit était beau, elle devait le reconnaître. Mais cela cachait quelque chose de plus sombre.

« Je suis venue de la part d'Ekko. Pour ce que vous savez. »

Droit au but, les sourcils légèrement froncés ; elle voulait être prise au sérieux et ne pas faire traîner l'affaire. Elle avait l'impression d'être devant l'aquarium d'un requin qui à tout moment pouvait briser la vitre pour se jeter sur elle et la dévorer toute entière sans lui laisser le temps de crier. Pourquoi Ekko traitait-il avec ce genre de personnes dans ce genre d'endroits ?

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Mer 23 Nov - 19:48
Razan
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La distance à parcourir pour rejoindre ledit bureau ne fût pas longue, puisque celui-ci se trouvait aussi au rez-de-chaussée. Monsieur lui avait ouvert la porte et l’avait laissé passer, afin de pouvoir refermer derrière lui en bon gentleman. La pièce était tout aussi riche que l’accueil, si ce n’est peut-être plus froide et plus studieuse. Ce qui frappe en premier, c’est ce calme qui plane ici. C’est à peine si la musique était audible. La seconde, l’ordre qui règne dans les dossiers, les livres et les classeurs. Une maigre odeur de tabac persiste, à cause de Kath’ un peu plus tôt, mais l’encens, qui se consumait lentement, gomma cette désagréable odeur de la pièce.
« Je m’en suis douté à partir du moment où la trotteuse continuait sa course et qu’il ne répondait toujours pas présent. Je sais beaucoup de choses, alors il va falloir m’aider à faire le tri, si ce n’est pas trop demandé. Ekko n’est pas le seul à venir demander mes services et je ne sais toujours pas ce que je gagne au change. » dit-il naturellement, alors qu’il va s’asseoir sur son fauteuil de bureau et qu’il s’accoude au bras de celui-ci.

L’esquisse est toujours sur ses lèvres et son regard rivé sur sa convive. Espiègle et charmant, Monsieur avait l’air d’être terrible en affaire, mais il le faisait exprès. Cela l’amusait de voir une jeune fille se faire plus mature qu’elle ne l’était réellement. « Détends-toi pour commencer. Je ne vais pas te manger, sauf si tu me le demandes gentiment, ni te jeter en pâture. » Une aimable plaisanterie pour apaiser les tensions. Les tensions de la demoiselle en tout cas, puisque les siennes répondaient absentes.

Il se repositionne un peu, se redresse sur son fauteuil pour immédiatement se laisser glisser contre le dossier de celui-ci. « Il ne t’a pas tout expliqué, n’est-ce pas ? Ici il n’y a pas que les corps qui se mettent à nu. Les âmes, les esprits et les langues également, car elles s’y sentent suffisamment à l’aise pour pousser la confession, même si ce n’est pas la plus pure des églises, je te le concède. En vous renseignant, j’abuse de ce climat de confiance, alors en guise de dédommagement, c’est du donnant-donnant. Une information contre une autre. Mon silence sur cet accord contre des pièces. » Son sourire s’élargit, entrevoyant dans sa phrase toutes ces nouvelles lames Vérités pour trancher à la moindre contrariété. Son regard glisse sur le côté et il semble ailleurs. Monsieur réfléchit à rendre ceci moins sérieux, plus ludique.

« Dans deux jours. » annonce-t-il sans rien ajouter de plus. Les secondes sont laissées en suspens, alors que ses deux perles dorées dévisagent Supernova, visiblement en attendant quelque chose de sa part. Il reprend une gorgée de son verre, le termine d’ailleurs et donne l’exemple en détendant ses épaules. « Il se passera quelque chose, mais quoi ? Moi-aussi, je suis curieux de savoir ; pourquoi cette cible ? »
La suite ne sera pas donnée tant qu’il n’aura pas, lui-aussi, un nouveau chapitre de cette histoire. Même si ses méthodes sont moins nobles ou valeureuses, il défend Zaun et en tant qu’ainé de cette pièce, bien qu’il ne soit pas un vieux gras aux petits yeux pervers, il s’est donné pour devoir de veiller à ce qu’aucun trouble-fête blesse des innocents. Les premiers étaient à ses yeux les victimes du Shimmer, qui attendaient probablement beaucoup de cette usine. Les junkies, comme ceux qui y travaillaient pour une poignée de misère. « Étant donné que tu ne vas pas partir immédiatement ; Refuses-tu toujours ce verre proposé ? »
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Lun 5 Déc - 12:59
Andromeda Atwood
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La partie avait commencé dès l'instant où son interlocuteur avait refermé la porte derrière elle. Déjà, elle se doutait très bien qu'elle était face à un adversaire de taille et Ekko l'avait prévenu qu'il ne serait pas aisé de faire affaire et d'obtenir les informations pour lesquelles elle s'était rendue dans pareil endroit. Garder la tête froide, ne pas perdre patience, ne pas laisser passer d'irrespect qui pourrait clôturer leur business un peu trop précipitemment. Dans un premier temps, elle écouta l'homme parler tout en le détaillant dans son ensemble. Elle devait reconnaitre qu'il était plutôt beau garçon et qu'il présentait bien, avec de bonnes manières. C'était toujours plus agréable que d'avoir à discuter avec un type malpoli et dérangé, et dieu sait qu'elle avait eu affaire à bien des cas dans toute sa vie de zaunarde. Finalement, elle réussit à se détendre un peu et relâcha ses épaules.

Pour dire vrai, Ekko ne l'avait pas averti de grand chose. Il lui avait donné les information les plus essentielles mais l'avait laissé découvrir par elle même le monde des affaires. Peut être était-ce une façon pour lui de faire passer un test à Andromeda, de voir comment elle se débrouillait quand on lui laissait gérer cette partie-là. Elle finit par s'asseoir en face de son interlocuteur qui semblait tout à fait à l'aise dans une telle situation. Quoi qu'il en soit, le métisse n'avait pas omis de lui laisser un peu d'argent qu'elle déposa tranquillement sur le bureau, mais de son côté à elle.

C'était une façon subtile de déclarer ceci : "j'ai de quoi payer, mais l'argent n'est pas encore entre tes mains".

Le brun n'avait pas l'air du type qui allait la voler avant de l'expulser des lieux à grand coup de violence, même s'il semblait être du genre à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Elle pouvait se tromper, bien sûr, mais ce type avait l'allure de quelqu'un qui possède un minimum de sens moral derrière ses airs de prédateur. De plus, Ekko ne l'aurait pas envoyée seule dans un endroit où elle risquait de se faire détrousser et de repartir les mains vides et amochée.

« Non merci. »

Déclara-t-elle à la nouvelle proposition pour un verre. Après tout, elle connaissait sa résistance à l'alcool assez limitée et ne voulait pas prendre le risque de tout faire foirer en étant un peu éméchée. Et puis demander un soda la ferait passer pour une gamine aux yeux de son vis à vis, ce qu'elle ne souhaitait absolument pas. Malgré les restes de sa candeur, son innocence était bien loin et elle avait muri à la dure jusqu'à devenir adulte.

« Ekko ne m'a pas donné tous les détails de la mission à venir. Mais cela implique des enfants. »

Elle joua distraitement avec un doigt sur le rebord du bureau, son regard un peu perdu dans le vague. S'il voulait des informations, elle était prête à faire sa part du marché. Mais pas trop vite, et pas trop tout court. Il y avait des choses qui ne concernaient que les Firelights et qui ne franchiraient pas la barrière de ses lèvres, même si Ekko lui avait donné bien plus de détails qu'elle ne l'admettrai. Finalement, elle reposa ses iris dans ceux de « Monsieur » sans aucune animosité, mais toujours un peu sur ses gardes quant à la tournure que pouvaient prendre les choses.

« Dans deux jours, alors ? »

Renchérit-elle pour revenir à son point de départ et essayer d'obtenir une première partie des informations qu'elle était venue quérir ici.

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Mer 14 Déc - 20:33
Razan
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“Monsieur” n’avait pas masqué sa déception lorsqu’une fois de plus, sa proposition fut refusée. Elle était cependant légère, enfantine, comme s’il était plus amusé par cette réaction que réellement déçu. Son menton levé, ses épaules droites, son regard dévisage de haut l’argent sur son bureau. Un rictus silencieux, étouffé, se fait. Il ne commente pas immédiatement en revanche et laisse Andromeda terminer. « Vraiment ? » demande-t-il. La question est fausse. « Hm, c’est fâcheux ; qu’un chef envoie son négociateur sans argument pour dénouer les langues. » souffle-t-il, alors que son regard décroche l’objet de son attention pour dévisager ses doigts, entre lesquelles un stylo était en train de jongler. « Dans deux jours ? Une porte d’entrée. Ou de sortie, pour ces enfants. Tout dépend ? » “Monsieur” hausse des épaules, ses paumes tendues vers le plafond. Un éclat d’espièglerie vient éclairer son regard brièvement, avant que le sérieux ne le ressaisisse.

Tout en se levant pour aller se prostrer à la fenêtre, il finit par prononcer : « Je ne parlais pas de ces pièces-ci. Tu peux les ranger, Mademoiselle. L’argent ne m’intéresse pas. » Razan dit cela d’un air pensif, alors que ses yeux se posent sur une scène à l’extérieur. Des gens, comme il existe par millier dans ce monde, en liesse et heureux. Ils n’ont pas l’air de se soucier de leur destin, comme ils ne semblent pas se soucier d’être observé. L’un d’entre eux tient une bouteille et à en déduire par leur allure vestimentaire, ce sont de pauvres personnes venues oubliés leur misère et dépenser leur maigre salaire dans l’alcool salvateur.
L’un d’entre eux jette un regard vers la fenêtre d’où “Monsieur” l’observait et il lui sourit. « À moins que Ekko t’ai confié un peu d’argent de poche pour que tu tentes d’acheter ma compagnie nocturne, mais je suis dans le regret de t’annoncer qu’il n’y a pas assez. » Il soupire. Sa plaisanterie était plus amusante dans son esprit.

Il revient vers le bureau, mais cette fois-ci il ne s’assoit pas sur son siège. Il préfère venir s’accouder au dossier d’Andromeda. « Les pièces que je mentionnais tout à l’heure ; ce sont des pièces d’ingénieries. Pour l’entretient des machines. Ou des tissus, pour mes salons. De bonnes bouteilles pour mon bar. Enfin, tu vois ; Ce genre de “pièces”. »

Son regard se fait évasif, figé sur le mur en face d’eux deux. Il pose son menton dans la paume de sa main, toujours accoudé sur le siège de son invitée. « Les Firelights n’ont plus tant de secrets pour moi. Je trouve leurs ambitions louables, même si trop utopistes sur les bords. Mais leur motivation est semblable à la mienne, alors j’accepte de m’allier à eux. Notamment en troquant des informations, mais ça… » Razan s’arrête une seconde, peut-être deux. Le temps de se pencher et de venir souffler à son oreille : « Tu le savais déjà, hm ? Ce n’est pas ça que tu veux. Dans deux jours, il y aura une faille dans leur sécurité. »
Sans vergogne ni retenue, “Monsieur” joue. Avec les nerfs de la jeune femme, avec son aura, son pouvoir en ces lieux. Une légère pression, qui tient plus de la séduction que de l’oppression. Même si le mélange est suffisamment subtil pour que les deux se confondent à merveille. « Des enfants ou des ouvriers à libérer ? » demande-t-il pour la garder sur les rails, pour l’aider quelque part à ne pas perdre de vue la raison de sa présence dans ce bureau.
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Jeu 29 Déc - 15:40
Andromeda Atwood
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Andromeda du retenir un soupir contrarié alors qu'elle réalisait qu'Ekko l'avait vraiment mise au défi avec cette entrevue. Non content de lui avoir caché certains détails majeurs de ce qui l'attendait, il lui avait aussi laissé cette simple bourse de pièces sans autres explications. Etait-elle supposé avoir acheté des pièces mécaniques ou une bonne bouteille avant de venir ? Rah... Pourquoi Ekko la laissait se dépatouiller comme ça ?! La proximité avec l'homme lui arracha un frisson désagréable, comme si elle perdait petit à petit le contrôle - qu'elle ne possédait déjà pas vraiment - sur la situation. Elle préféra simplement ignorer sa plaisanterie dans un premier temps.

« Je n'ai pas la marchandise que tu attends. »

Elle décida de passer au tutoiement pour arriver à un pied d'égalité avec son interlocuteur qui cherchait visiblement à la mettre mal à l'aise. Difficile de ne pas déglutir ou de cacher les légères rougeurs qui prirent place sur ses joues alors qu'elle fulminait intérieurement de se laisser impressionner de la sorte. C'est qu'elle n'avait pas une expérience si grande en matière de relation et de séduction, elle n'avait eu que quelques histoires de passage qui n'avaient pas développé ses talents au jeu de la tentation, ni sa résistance à ce dernier.

Si elle avait pu prendre une longue inspiration pour reprendre contenance... Mais à la place son souffle s'était comme bloqué dans sa gorge et elle cherchait à remettre ses idées en place. Est-ce que cet homme allait la pousser jusque dans ses derniers retranchements ? Jusqu'où irait-il pour asseoir sa domination sur la situation ? Non, Ekko ne l'aurait pas jeté dans ce genre de gouffre. En tout cas pas consciemment.

« Utopique, c'est le nom que seuls les pessimistes donnent à ceux qui font ce qu'il faut pour remettre les choses à leur place. »

Argumenta-t-elle en fronçant un peu les sourcils et en soutenant le regard de l'homme, après s'être légèrement reculée de lui. Il lui fallait garder le cap, ne pas montrer trop de signes de faiblesse. Elle ne voulait pas se faire dévorer vivante ni revenir bredouille, ne pas décevoir Ekko et ne pas faillir à sa mission pour les Firelights. Elle se recentra donc sur la discussion principale ;

« Les deux. Des enfants ouvriers, des orphelins forcés de travailler sous la menace de leur vie et de celle de leurs frères et sœurs. »

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Jeu 29 Déc - 21:15
Razan
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Inutile de faire de belles proses pour comprendre à quel point voir cette jeune fille embarrassée, les joues rougies et balbutier sa défense, était un spectacle fort agréable pour Monsieur. Cela lui avait donné un élan de fierté, en la voyant prendre la mouche ainsi. Le brun se redresse, réajuste sa cravate et dit : « Quel orgueil, mais soit ! Si tu le dis. Tant que je reste le plus optimiste des pessimistes et que je n’échange pas un despote pour un autre, cela me convient. » Il hausse les épaules, ayant lancé ces quelques mots pour lui faire plaisir. Uniquement pour cela, car la naïveté de ses propos auraient fait gausser plus d’un noxien. Les choses à leur place ; quelle idée ! À la place où les Firelights veulent les mettre oui et dans ce cas, ils ne vaudront pas mieux que les gendarmes piltoviens, dont ils ont une certaine rancune à leur égard.
« Grrr ~, je t’ai contrarié pour que tu me dévisages ainsi ? Avec tes joues empourprées, j’ai bien peur que l’effet souhaité ne soit pas celui escompté. » Un nouveau sourire s’affiche, un brin rêveur, alors qu’il n’avait pas changé de place. Il l’avait simplement laissé respirer, mais son dossier, quant à lui, lui servait encore d’accoudoir.

L’instant où Andromeda fixe son interlocuteur dans les yeux, elle peut voir à travers ceux-ci une lueur bleutée casser le dorée de ses pupilles, apparaître une fraction et ne faire que passer. Lui-même ne semblait pas s’en être rendu compte, comme si un court instant, cela avait été plus poussé qu’une simple pensée égarée.

« Ça devient intéressant… » souffle-t-il, bien que les enfants, les orphelins, enrôlés de force, c’était malheureusement monnaie courante. « Mais dis-moi, j’ai une autre question ; Admettons, vous réussissez à libérer ces enfants, chose que je vous souhaite bien évidemment, j’espère que vous leur avez prévu des propositions de projet, des toits, un minimum de confort. Que vous ne comptez pas les lâcher dans la nature sauvage de Zaun sans vous assurer de leur sécurité. Les enfants sont naïfs, tu sais ? En sortant de la gueule du loup, ils trouvent toujours un moyen de tomber dans celle d’un autre. » C’est fort noble de leur part de les libérer, mais ces enfants seront traumatisés par leur vie d’usine forcée, terrifiée à l’idée de retourner à l’inutilité et peut-être même, dans les cas les plus terribles et extrêmes, accoutumé à cette fichue drogue. « Il est hors de question que j’en prenne sous ce toit. L’endroit est strictement interdit aux mineurs et je ne veux pas d’enfants dans les pattes. » Monsieur accompagne ses propos par une mimique de la main, en balayant l’air de sa main.

Lui. Prendre des enfants sous son aile. Quelle idée saugrenue. Il a suffisamment à faire en supportant des jeunes femmes immatures. C’est un peu comme s’occuper d’enfant, non ?

Cela dit, Razan plaisantait moins depuis que la mention des enfants ouvriers. Il était moins souriant, moins joueur et quelque peu attristé. Peut-être ? Difficile à dire, tant son regard semblait évasif. Il s’était d’ailleurs retiré du fauteuil d’Andromeda pour aller s’installer dans le sien. Il s’y était avachi une fois de plus, mais cette fois-ci de sorte que son dos soit calé par un bras et que ses jambes par-dessus l’autre. « Dans deux jours, il y aura une fail dans la sécurité de cette usine. Une livraison de pièce, car l’un de leur moteur est tombé en panne. Je serais un voleur, et un bon, je trouverais ce livreur, je volerais son identité, je le séquestrerais dans un coin, je planquerais mes camarades dans les caisses et tel un cheval de Troie, je ferais rentrer tout ce beau monde à l’intérieur pour aller sauver la veuve et surtout les orphelins, visiblement… »  
Tout en donnant ses indications, Razan faisait comme si ce n’était que le ragot du coin. Il était en train de se limer les ongles et souffler parfois la poussière de kératine vers la fenêtre. « Reste à savoir quand cette faille aura lieu, mais comme je n’ai pas mes pièces… »

C’est à cette suspension dans sa phrase que Monsieur relève la tête et retrouve son espièglerie. Il sourit à Andromeda. Un sourire qui veut tout dire ; c’est à son tour de lui dire des choses intéressantes. Plus qu’une morale à deux francs six sous sur l’utopisme.
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Jeu 29 Déc - 23:52
Andromeda Atwood
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Monsieur jouait l'amusé et le fier devant sa réaction et après sa répartie, ce qui ne manqua pas d'agacer la plus jeune qui venait juste de retrouver une respiration normale maintenant que la distance qui les séparait était plus raisonnable. Mais elle pouvait encore le sentir derrière elle, accoudé à son dossier. Elle rompit le contact visuel en se remettant droite dans son siège, fixant celui, vide, en face d'elle comme pour lui intimer de rejoindre sa position initiale.

Elle écouta attentivement ses doutes quant à cette expédition et lui assura que ces enfants ne seraient bien évidemment pas laissés à l'abandon mais qu'ils seraient dans un premier temps ramené au refuge et puis répartis par la suite dans des endroits plus sains pour eux que cette usine de la mort. Elle se garda en revanche de lui dire que non, elle ne comptait certainement pas laisser des enfants sous la surveillance d'un gars comme lui dans un bordel. Elle devait cependant reconnaître que de le voir reprendre son sérieux lorsqu'ils entamaient la discussion sur les enfants ouvriers la rassura quelques peu. Finalement, il y avait peut être un bout de coeur derrière ce sourire de requin.

Son attention se renforça grandement lorsque Razan commença à lui parler de la faille qui allait avoir lieu dans deux jours. Elle prenait bien note mentalement de toutes les informations, de tous les détails... mais bien évidemment elle n'aurait pas le fin mot de l'histoire. Le voilà de retour avec son air mutin et son sourire à la con. Elle a envie de lui balancer un truc à la gueule pour qu'il arrête de la regarder avec cet air moqueur.

« Alors comment fais-t-on ? Je n'ai pas tes pièces, que veux-tu savoir qui pourrait acheter ton information ? »

Elle se redressa et le regarda intensément d'un air qui voulait dire qu'elle était prête à faire le nécessaire pour revenir à l'Eden avec ces informations.

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Sam 31 Déc - 18:36
Razan
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Bien qu’il mime l’Attentif, Monsieur ne semblait réellement convaincu, mais soit ! C’était probablement mieux que rien. Ses doigts tapotent sur le bureau. Il sourit par politesse. Toujours. La satisfaction de la voir s’efforcer de le respecter prend le pas sur son agacement grimpant et continue à maintenir ses pulsions sauvages. Pour l’instant. Que cela l’énerve, en vérité il s’en fiche. Elle n’est personne entre ses murs, encore moins aussi intéressante qu’elle pense l’être. « Ce n’est pas un interrogatoire. Je ne suis pas gendarme de Piltover. » Ses mains se mettent en mouvement et alors que ses épaules se haussent, ses paumes sont dirigées vers le plafond. « Si tu n'y mets pas du tiens, pourquoi j’y mettrais du miens ? Commence par dire le fond de tes pensées, plutôt de t’agiter sur ton siège. » Son “sourire à la con” s’était subitement affaissé, lassé. « Tiens, je vais commencer. Saches-le et retiens-le, je suis mage. J’ai même été anoblis dans ma contrée natale pour cela, car j’étais une source presque inépuisable d’information et ce, même si j’étais un fils de catin. Ce qui, tu te doutes, ne plaisais pas à tout le monde. »

Razan se remet suffisamment debout pour pouvoir s’accouder à son bureau et se pencher vers Andromeda. Si elle tenait tant à le regarder dans les yeux, alors il lui facilitait la tâche. En revanche, la détermination et la volonté qu’il y avait à travers ses deux pupilles jaunes n’étaient en comparaison aux faux-semblants présents dans ceux de la blondinette. C’était un feu brûlant, à la fois symboles de passion et de destruction, dissimulé derrière un voile de force tranquille comme une montagne. Un volcan grondant en somme, retenant la colère dans ses entrailles en fusion. « Alors des regards comme tu me lances, j’en ai vu des tas et tu sais quoi ? Au début je m’écrasais. À la fin, j’ai pris plaisir à les voir naître. Continue et mes moqueries ne se tariront pas. » Au fond de sa voix, il y avait une sorte de grognement, comme celui d’un gros félin. La panthère noire restait un animal fier et même dans un milieu aussi malsain pour elle, elle continue de défendre sa fierté.

« Si vous suivez mes suggestions, je veux la marchandise des caisses vidées à hauteur de soixante-quinze pour cent. Je veux également que vous rameniez le registre des partenaires de l’usine et que vous détruisiez ladite usine. »

Monsieur s’était rassis après avoir exposé ses exigences et il ne souriait plus. Autant dire que négocier était impossible dorénavant. C’était ça ou rien. Il détourne un bref instant son attention pour porter son regard sur sa main, qui venait d’ouvrir un tiroir. Il était bien rangé. Assez pour qu’il n’ait pas besoin de trainer, afin de trouver ce qu’il cherchait. En l’occurrence, un oracle. Un jeu de carte aux figures noxiennes, offert par un ami de son père, puisqu’il connaissait ses talents pour ce domaine.
Les cartes sont battues avec rapidité et dextérité. Nul doute que Monsieur a été croupier dans une autre vie. Cela le détend, au point de reprendre : « Veux-tu jouer ? Ce n’est pas un strip-poker, c’est un peu plus ; Mystique. C’est une tout autre manière de se mettre à nu, mais sans perdre le moindre vêtement. » Une tentative supplémentaire d’instaurée un dialogue, mais une chose est sûre : c’était bien moins facile qu’avec Ekko.  
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Jeu 5 Jan - 19:44
Andromeda Atwood
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Un air étrange passa sur les traits de la jeune femme alors qu'elle se demandait si elle venait de froisser son interlocuteur. Non pas qu'elle eut vraiment de remords à le blesser... D'accord, ne mentons pas, elle en aurait eu. Mais c'était surtout la réalisation que finalement, la méfiance que Zaun avait forgé en elle se transformait ce soir en jugement. Hors, ce n'était pas quelque chose qu'elle trouvait digne de sa personne. Peut-être qu'effectivement, il fallait qu'elle y "mette un peu du sien"...

Elle l'écouta parler et le laissa se rapprocher pour faciliter leur échange de regard que la jeune femme soutient sans ciller. Elle n'estimait pas avoir quelque chose à lui prouver, mais elle n'aimait pas non plus être rabaissée. Alors elle se contenta de plonger dans ses iris pour en observer toutes les couleurs et les variantes, le moindre éclat qui s'y trouvait. L'homme ne cèderait pas, cela ne faisait aucun doute. Pourtant, 75% était un gros chiffre... Les Firelights pouvaient-ils se permettre de laisser partir autant de ressources alors qu'ils en avaient désespéremment besoin pour aider les plus démunis ? Elle estima qu'il valait mieux se taire pour l'instant et revenir plus tard sur la question, peut-être quand l'atmosphère se serait radoucit.

Curieuse de l'oracle qu'il venait de sortir de son tiroir, elle décida de se prendre au jeu et hocha la tête à sa proposition avant d'ajouter.

« Si la proposition tient toujours, je veux bien un verre. »

Elle avait poliment opéré sa requête, décidée à mettre de l'eau dans son vin pour le bien des Firelights. Après tout, elle avait été envoyée en mission pour une raison précise et devait faire abstraction de ses sentiments personnels. Oui, ce serait un bon exercice.

Tranquillement, elle se redressa dans son siège qu'elle rapprocha du bureau afin d'être en mesure de participer à cette séance mystique dont il lui faisait mention. Curieuse, vraiment curieuse... Mais que risquait-elle après tout ? Ce n'était pas comme si elle avait grand chose à cacher à cet homme, ou à quiconque d'ailleurs. Sa vie n'était pas hors du commun pour quelqu'un de Zaun et elle n'avait pas peur de se dévoiler si c'était une façon pour la soirée de prendre une meilleure tournure.

« Les cartes sont jolies, je peux les regarder... Enfin même si tu viens déjà de les mélanger ? Sinon ce n'est pas grave je les découvrirais en jouant. »

Son intérêt pour les belles choses, qu'il s'agisse d'art ou de bibelots, était certain.

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Ven 6 Jan - 18:31
Razan
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Monsieur avait quelque part été blessé, en effet. Les jugements, les aprioris, les regards méprisants ; il a grandi dedans. Ce qu’il a dit est vrai, il a fini par s’y faire et même les provoquer. Pourtant il y a toujours quelque chose à l’intérieur. Un point sensible que le temps n’a pas terminé de consolider pour devenir un point fort et c’est ce même point qui limite sa tolérance à l’insolence. Un moment de flottement se fait où Razan s’était laissé retomber sur sa chaise et il ne la regardait plus. Il se perdait dans ses pensées, se demandant pourquoi il perdait son temps avec cette personne. À cette heure-ci, les négociations seraient terminées et il serait à nouveau en train de profiter des services que propose son antre.
Pour autant Monsieur n’a pas l’air réellement fâché. Il a plutôt la posture du Penseur, le regard vide et dirigé vers sa bibliothèque, en plein travail sur soi. Il n’a pas bâti son empire de l’impie et soigner son image pour que cela vole en éclat à cause d’un simple entretien. Ses mains ne peuvent pas rester à ne rien faire, alors il s’est mis à battre ses cartes et vraisemblablement, un regain d’intérêt s’est fait du côté de son vis-à-vis.

Assez pour qu’il porte à nouveau son attention sur elle. « Elle tient toujours, oui. Que veux-tu ? Les choix sont limités dans mon bureau. Tous alcoolisés, cela dit. Je préfère te prévenir. Si tu n’as pas d’idée hm… Je peux te faire gouter un bourbon de Ionia, c’est plus doux que cela en a l’air. » De l’eau dans le vin, il n’y a peut-être pas que Andremoda qui en met. Tout en écoutant la réponse pour la servir, il ne met pas pour autant la remarque sur ses cartes en suspens. Le fait qu’elle soit attirée par l’aspect visuel de celles-ci lui met une première puce à l’oreille, sans qu’il n'ait eu besoin de recourir à la magie. « Tu peux regarder, je les remélangerais après. Tu aimes le dessin ? » Un rictus est soufflé et tord ses lèvres discrètement. « Moi-aussi, mais peut-être pas de la même manière que toi. Peindre ou dessiner ne m’intéressent pas. Je préfère chercher son sens et trouver ce que la personne a cherché à dire. De toute façon, je n’ai jamais su dessiner. »

Monsieur lui retourne toutes les cartes. Ce sont des figures du tarot, mais du point de vue d’un noxien. Le rouge, le noir et l’argent sont déclinés dans toutes leurs nuances, alors que les personnages des arcanes ont été remplacé par des héros de jadis. Les attributs qui les rendent différenciables ont néanmoins été conservés. L’argent les met même légèrement en relief et les fait briller comme le fer d’une véritable lame. « En vérité, j’en ai plusieurs. Je les collectionne, mais celui-ci est mon préféré. » fait-il remarquer en posant le verre, avec le contenu demandé, non loin d’Andromeda. Il s’en était servi un autre au passage, d’ailleurs.
« Bien, commençons. » Razan reprend ses cartes d’un geste tranquille et les remet de dos. Il les mélange une fois de plus, puis étales les vingt-deux cartes, toujours de dos, devant elle. « Choisis-en cinq et ne les regarde pas tout de suite. »

Dur de tricher, puisque Monsieur regarde la main et ses cartes, d’un air presque assoupi. Il s’est accoudé à la table et avait calé sa joue sur le dos de sa main.
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Lun 27 Fév - 7:40
Andromeda Atwood
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Andromeda hocha la tête à la suggestion d'un bourbon ionien qui lui semblait d'une qualité qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de goûter - et qu'elle n'aurait probablement pas l'occasion avant longtemps encore. Elle regarda le liquide être versé dans le verre qui lui fut bientôt servi et observa la bouteille, tout aussi belle que le jeu de cartes sur lequel elle porta de nouveau son attention maintenant qu'elle avait été autorisée à regarder de plus près les dessins.

Délicatement, elle fit passer les cartes dans ses mains pour observer finement les détails et ornements qui composaient le jeu. Ses pupilles étaient dilatées comme un enfant devant une confiserie alors qu'elle prenait plaisir à découvrir la beauté des illustrations.

« J'aime beaucoup. Je dessine un peu, quand j'ai du temps libre. Je trouve ça très joli mais effectivement je pense qu'on a pas la même façon de les apprécier. »

Ce n'est pas qu'elle refusait de voir le sens caché derrière une image ; mais l'esthétique était de prime abord ce qui lui faisait plaisir lorsqu'elle regardait une œuvre. Andromeda aimait les belles choses, elle voyait de la beauté dans une quantité innommable d'objets et de paysages, même parfois dans des visages. C'est quelque chose qui la touche, qui la rend heureuse un peu, l'espace d'un instant alors que la contemplation atteint son apogée. Finalement, elle laissa le propriétaire des cartes récupérer son jeu, un petit sourire satisfait incontrôlé sinuant sur son visage.

Le jeu put commencer et, poussée par la curiosité teintée d'une pointe de candeur, la blonde se prêta à l'action avec plaisir. Elle prit le temps de "choisir" les cinq cartes qui lui étaient demandées, comme si cela comptait vraiment que ce soit celles-ci plus que d'autres.

« Et maintenant ? »

Demanda-t-elle après avoir posé devant elle les cinq cartes face caché. Elle profita de l'instant pour porter le verre à ses lèvres et fut surprise de trouver l'alcool plus doux que ce à quoi elle s'attendait. C'était un mélange de saveur plutôt exquis qui changeait bien de la bière bon marché et des liqueurs de bar qu'elle avait l'habitude de boire les rares fois où elle s'autorisait un peu d'alcool. Ce n'était pas une grande buveuse régulière, mais elle pouvait tenir solidement une soirée, ce qui pouvait surprendre au vu de sa carrure assez fine.

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Mar 28 Fév - 11:16
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Si jusqu’à maintenant, l’atmosphère s’était assombrie par l’agacement, elle retrouvait petit-à-petit quelques éclaircies. Monsieur semblait moins contrarié en voyant Andromeda s’ouvrir (enfin) à lui. Une ouverture qui le poussa à lui-même se détendre, à oublier sa contrariété et à se satisfaire d’avoir eu, finalement, ce qu’il voulait. Pour autant il n’en profite pas, il n’éclate pas de joie, il n’a aucun comportement excessif. Le noiraud se contente d’un sourire et d’écouter. Il ne répond pas immédiatement, car il compte bien faire un tour de main, un tour de maître, bon ou vilain, cela dépendra du jugement de la première concernée, pour obtenir ses réponses.
Monsieur la laisse donc admirer son jeu, commenter celui-ci et se complait à voir son regard aussi brillant face à ses cartes. Il trouve un tel comportement attendrissant tant il lui paraissait naturel, bien plus beau et plus sincère qu’un stupide masque pour prouver quelque chose. « Maintenant je vais les retourner et je vais les interpréter. Inconsciemment, tes choix m’en diront long sur ta personnalité et qui tu es réellement. Ce n’est pas un piège, rassures-toi. C’est une manière de t’aider à t’ouvrir et si tu le souhaites, tu pourras t’y essayer sur moi. Il faut simplement ; ouvrir son esprit. »

Il boit une gorgée de son verre et toujours face cachées, il dispose les cartes en croix devant Andromeda. Il est celui qui se pose des questions et de ce fait, il n’a pas dit ouvertement ce qu’il cherchait, même si sa précédente demande pouvait mettre sur la piste. Dans cette ordre, il dévoile les figures suivantes : la lune, le pendu, la justice, l’amoureux et la roue de la fortune. « Hm, très intéressant. Tellement de contradiction à première vue. Je vois une personnalité rêveuse et imaginative. Tu as tendance à te perdre dans ces rêveries, que tu matérialises et interprètes à travers tes dessins. Tu es sensible, trop peut-être et donc, tu as tendance à te renfermer sur toi-même par instinct de protection. Je comprends mieux pourquoi tu n’es pas à l’aise chez moi. Tout te met dans l’embarras, tout comme cela assombri ton tirage, car ton désintéressement et ta passivité te font passer à côté de beaucoup de chose. Cela dit ; une petite minute, cela fait longtemps que je n’ai pas utilisé cette méthode avec un vis-à-vis bien physique… »

Ses doigts viennent masser ses yeux, qui commencent à changer de couleur pour un bleu violacé. L’espace d’un instant, Monsieur a un moment d’absence. Il ne répond plus. L’idée de s’aider du monde spirituel lui a traversé l’esprit, mais il s’est contenté d’interroger les figures elles-mêmes de “l’autre côté” pour entrevoir le lien logique qui lui échappe. Ainsi l’esprit de Justice, l’une des cartes tirées par Andromeda, lui a murmuré la suite de son interprétation. La transition pour être exact.

Razan redevient alors attentif à ce qui se passe dans le monde physique de son entretien et reprend : « Tu es sévère et impartiale une fois remise sur terre. Ouh ~. Mais je l’ai déjà constaté. J’attends le jour où tu me passeras les menottes, cela dit. Plus sérieusement, c’est plutôt bon signe. Tu as des objectifs justes. Tu n’as rien à avoir avec toutes les professions de pouvoirs, mais parmi tes rêveries, il y a un monde plus juste et un désir d’ordre que tu t’efforces de mettre en place avec tes moyens. Tu es une personne de bon conseil et avec un bon instinct. Mais pour les mettre en place, tu vas être face à beaucoup d’hésitation, de remise en question sentimental et de trouble. Ta bulle de rêverie va éclater, si ce n’est pas déjà fait, tu seras désarçonnée, mais tu retomberas sur tes pattes grâce à ta clairvoyance et ta capacité de jugement. »

Il s’arrête, son interprétation des cartes terminées. Monsieur s’accoude sur sa table d’un air distrait, quoi que fier également de son petit tour de passe-passe pour percer sa coquille, et pose son menton dans le creux de sa main.

« Alors ? Est-ce que j’ai bon ? »
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Mar 28 Fév - 12:08
Andromeda Atwood
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Attentive, la blonde finit par se prêter au jeu tout en buvant de temps à autre une gorgée de liqueur qui ne tardera pas à lui monter un peu à la tête. S'ouvrir à un inconnu sur qui elle émetait autant de réserves n'était pas une mince affaire ; mais elle décida au fond d'elle même qu'elle n'avait rien à cacher, du moins pas la concernant directement. Elle espérait juste qu'il ne puisse pas en apprendre trop à travers elle à propos des Firelights ou de leurs projets.

Les cartes furent dévoilées devant elle après avoir été installées en croix sur le bureau, et Andromeda les contempla de nouveau avec un intérêt certain. Elle n'avait pas de notions de tarots, ni même de magie, et décida de laisser éclater un peu sa candeur car rien de pire ne pourrait lui arriver de toute façon. Lentement, elle se détendit dans son fauteuil, prête à recevoir les éclaircissements de son interlocuteur.

Son regard se fit tantôt inquiet, tantôt amusé. Elle ne réprouvait pas ses expressions faciales et concentrait simplement son regard sur le jeu plutôt que de croiser les iris changeants de son vis à vis. Les mots la destabilisèrent un peu ; il y avait une grande part de vérité dans ce qui lui était annoncé et elle se demanda un instant si finalement ceci n'était pas un piège. Frottant distraitement son menton entre son pouce et son index, elle finit par redresser les yeux vers le brun et cherche la meilleure façon de lui répondre.

« C'est impressionnant. »

Commença-t-elle en cherchant à comprendre si elle venait d'être analysée spécifiquement ou si c'était une interprétation un peu globale à laquelle tout le monde pouvait s'identifier en partie.

« Je n'avais pas l'impression d'être aussi hésitante, je me sens toujours sûre de moi lorsque j'entreprends quelque chose. Mais peut-être que je réfléchis plus que ce que j'aurais cru. »

Un tic nerveux lui prit le coin de la lèvre et elle décida de noyer cela dans son verre d'alcool pour retrouver l'état de quasi détente qu'elle avait un peu avant. Partant dans une introspection, elle reporta un regard distant sur le jeu de cartes et laissa l'alcool arriver lentement jusqu'à son cerveau en activité. Finalement, un petit rictus amusé la saisit et elle demanda ;

« Je suis si sévère que ça ? »

Et son regard quitta une fois encore les cartes pour revenir dans celui de Razan.

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Mar 28 Fév - 12:52
Razan
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Monsieur écoute et avec une certaine nonchalance, il range ses cartes une à une. Sa position n’avait pas bougé. Sa tête était toujours calée dans la paume de sa main, accoudé sur son propre bureau, mais sa jumelle inoccupée jusqu’à maintenant fût sollicitée assez rapidement pour mettre de l’ordre sur la table. « Merci. J’accepte le compliment. » Son ego fût flatté et cela se voyait, car il avait retrouvé sa jovialité. Son calme en fut d’ailleurs secoué, puisqu’il eut du mal à contenir un frisson de plaisir. « Sans doute, je ne suis pas dans ton esprit. As-tu réfléchi avant d’entrer dans mon établissement ? N’est-ce pas cela qui a noyé ton esprit d’apriori ? » Razan conclue sa phrase avec un sourire ; particulier.

Il n’y a pas de malices dans celui-ci, pas de moqueries, pas de railleries à peine dissimuler. C’était un simple sourire satisfait, voir même rassuré, de constater que ce portrait, tracé sur des connexions astrales et psychologiques logiques, n’avait pas été offensant, ni totalement faux. Il se plaisait à l’admirer s’ouvrir, tel un papillon sortant de sa chrysalide et se perdait dans sa satisfaisante contemplation et une part de lui-même avait envie de se l’accaparer, cette beauté. La saisir pour satisfaire une lubie égoïste de conquête. Une manière comme une autre de respecter les traditions noxiennes, en quelque sorte.
La question de la blondinette le sort de sa torpeur et il se redresse pour s’adosser à son fauteuil. « Ce n’est pas un défaut, mais ce n’est pas très approprié dans un lieu où justement, mes clients fuient une quelconque sévérité. Même si je connais quelques têtes qui ont un véritable fantasme là-dessus. Alors oui, pour une entrée en scène, je dirais que tu as manqué d’indulgence. Ça m’a un petit peu contrarié, je le reconnais. » Sur la fin de sa phrase, sa voix avait changé et elle s’était faussement recroquevillée, parodiant la timidité sans réellement la dégager.

Cela ressemblait plutôt à du burlesque, à ces voix d’enfants qui surjouent la culpabilité ou ces adultes qui s’en moquent justement.

« J’entends cela dit que ma philosophie libertine ne peut pas plaire à tout le monde. D’où le fait que finalement, ce n’est pas si grave, tu sais. C’est une question de point de vue. Je les voie comme des coloris de fleurs, ces opinions. Si toutes les fleurs possédaient une unique couleur, ce serait beau quelques temps, mais sur la durée, terriblement triste et sans saveur. Tu en veux un autre ? » demande-t-il en quittant enfin Andromeda des yeux et en désignant du regard son verre. « Je me resserre, mais ça sera le dernier pour ma part si je veux garder ; les idées claires. J’ai une maison à faire tourner, après tout. » Un ricanement s’échappe et de toute évidence, il ne faudra pas compter sur l’ivresse pour faire parler Monsieur. Il a déjà fauté plusieurs fois et loupé des négociations ainsi sur ses débuts. La leçon a été apprise avec beaucoup d’amertume. Plus que dans un bourbon ionien.  

« Alors dis-moi ; pourquoi penses-tu être sévère et qu’est-ce qui te laisse penser que tu l’es ? À quoi tu as bien pu réfléchir avant d’entrer ? » Razan ne lit pas encore directement dans la tête de ses convives, mais puisque a ouvert la porte à la confession, autant essayé de la faire rentrer par elle-même ?
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