descriptions”Du sang pour la mort, la mort pour la victoire.”
Faris Noradi est une femme de pierre. Ne laissez pas la couleur mâte de sa peau vous faire croire un seul instant que c’est la chaleur que votre main découvrira à son contact. Ses traits sévères et légèrement hautains sont figés comme s’ils avaient été taillés sur son visage, et sa posture rappelle davantage celle d’une lourde statue que d’une femme de chair et d’os. Pour un peu, lorsque l’on découvre la dame, il ne serait pas surprenant de douter un instant de faire face à un portrait immobile vous jaugeant du regard : des cheveux blancs comme la neige, tirés en ordre de bataille ; un maquillage noir et chair presque chirurgical ; des traits glaciaux, à peine réchauffés par les reflets carmins de sa joaillerie. Car c’est exactement l’impression que Lady Faris Noradi cherche à vous inspirer.
”Abattez-les. Tuez-les tous.”
D’une gestuelle maîtrisée à tout instant, son caractère se lit sans mal dans sa façon de se mouvoir. Réfléchie. Économe. Stricte, comme une horloge. Pas un pas de plus qu’il ne le faut, pas un mot de moins que nécessaire. Elle porte à ses pairs le respect protocolaire qu’elle leur estime et n’est jamais avare de le démontrer. Ses paroles sont claires comme de l’eau de roche gelée, son ton grinçant, aux accents légèrement condescendants, est froid et souvent détaché. Lorsqu’elle parle, la Dame de Sang semble formuler des évidences. Lorsqu’elle ordonne, on ne sent aucune place laissée à la négociation. Et s’il lui arrive d’être contrariée, il n’émerge alors tout au plus de son visage qu’un léger haussement de sourcil perplexe, ne laissant que le vague sentiment d’avoir déplu. Soyez assuré qu’elle s’appliquera ensuite à prendre les dispositions nécessaires pour remédier définitivement à ce différend. D’une manière ou d’une autre.
”Venez, Ophelia. Vous vous êtes enlisée durant suffisamment longtemps.”
Seule personne encore à échapper aux conséquences de l’ire de sa mère est sa fille unique, Ophelia Noradi. Malgré le fait que la Dame comme son mari désapprouvent fortement le comportement de leur progéniture, des sanctions concrètes demeurent à être édictées et appliquées afin de rappeler à la jeune femme sa place dans la société. Et le fait que cela soit encore en suspens a de quoi étonner. Peut-être peut-on y voir la seule faiblesse toute maternelle que Faris Noradi s’autorise encore. Ou peut-être cela a-t-il à voir avec la “prestigieuse” position d’Ophelia au sein du Cercle Pourpre de Lord Vladimir. •
naissance d'une légendeNée d’une famille d'aristocratie mineure, Faris était une jeune fille aussi farouche que prometteuse. Encensée par ses tuteurs pour son esprit de déduction et sa capacité à absorber et à s’approprier de nouvelles connaissances avec un naturel déconcertant, elle nourrit rapidement de nouveaux espoirs pour ses parents.
Ces espoirs prirent une toute nouvelle dimension le jour où la jeune femme révéla un don magique latent remarquable, lequel fut rapidement investi lorsqu’elle se vit offrir la possibilité de rejoindre de plus hautes sphères et d’être initiée aux secrets de l’hémomancie. Seul son caractère, toujours férocement indépendant, mettait une ombre au tableau. Et c’est donc au sein de l’armée noxienne qu’elle décida de faire ses armes, mettant ses capacités tactiques comme politiques au service de sa patrie.
Dans les années qui suivirent, sa position permit à ses parents de conclure un mariage avec un autre Maison de plus grande réputation, les Noradi. En s’appuyant sur leur position, et sur le soutien d’une sorcière à la peau pâle, Faris parvint à se tailler une place plus solide encore dans le jeu de la noblesse, tout en consolidant sa position d’officier au sein des Légions, côtoyant les plus grands sur tous les fronts. Au cours des campagnes de Noxus, la noble effrontée, avantageusement placée dès son arrivée, apprit à connaître tous les visages de la guerre. Et, autant que tout soldat, elle paya, en pataugeant dans la terre gorgée de sang, le prix de la gloire noxienne.
Si elle ne jouissait pas encore d’une grande liberté, la rigueur et la discipline des années militaires tempérèrent sa nature farouche, la transformant en une détermination inflexible, sans pour autant parvenir à effacer totalement son cynisme arrogant. Et tandis que son époux s’occupait de leur Maison, elle servait sur les nombreux - trop nombreux - fronts noxiens. Si bien que malgré les années de mariage, aucun enfant n’était encore arrivé. Une situation qui n’allait pas durer.
Alors que le Trifarix était déclaré, sa fille, Ophelia, commençait à faire ses preuves dans les salles de classe et sur les terrains d’entraînement. Faris avait décidé de prendre en charge elle-même l’éducation de sa fille, avec le soutien de son époux, et dès le départ la désormais Générale avait placé la barre très haut. Il était impératif, à ses yeux, que la chair de sa chair ait les épaules pour recevoir son héritage. Les temps troubles et l’expansion constante de Noxus ne nécessitaient rien de moins que l’excellente, et c’est cette excellence que Lady Noradi était déterminée à forger chez sa fille. Et c’est à cette époque qu’un homme étrange et charismatique nourrissant un intérêt flatteur pour sa famille se révéla à elle : Lord Vladimir. Un avenir plus prometteur encore attendait sa fille une fois placée entre ses mains.
L’émoi de l’époque ne laisse dès lors plus beaucoup de répit à Faris Noradi, qui s’investit corps et âme dans ses fonctions au sein de la Légion. Dans les années qui suivirent, ses campagnes l’emmenèrent à rencontrer un homme singulier : le Docteur Esslanger. Intéressée par ses recherches, elle soutint ses projets et l’intégra à sa Légion, usant de son influence pour préparer une place à son nouveau projet. Il s’agissait là d’une opportunité unique de poser une pierre importante à l’édifice noxien. Une pierre qui porterait son nom.
Son projet minutieux fut accueilli froidement par le Trifarix. Le Général Darius n’apprécier guère l’idée, mais tous devaient reconnaître le potentiel considérable d’une telle entreprise. Après les longues discussions et les délibérations qui s’en suivirent, il fut décidé de laisser à la Générale Faris Noradi la possibilité de prouver par elle-même les capacités de sa nouvelle Légion. Si les résultats se révélaient à la hauteur des attentes du Grand Général, alors elle gagnerait sa place. Sinon…
Les résultats furent au-delà de presque toutes les attentes. Après trois longues semaines sanglantes, la Dame de Sang écrasa l’avant-poste demacien en une nuit seulement, ravageant tout sur son passage sous des vagues de soldats possédés et immortels. Malgré la supériorité des forces de Demacia, la garnison fut décimée et la forteresse réduite en ruines. La démonstration avait été un succès retentissant.
Le retour à la capitale de la Faris et sa troupe de guerre se fit aussi discrètement que son départ, mais sa convocation devant le Trifarix fut immédiate. Dans les semaines qui suivirent, la Légion Grise fut intégrée au sein du corps armé officiel et la Générale se vit confier un honneur distingué et encombrant. Une arme qui trouva une place parfaite aux côtés des non-morts de la nouvelle Légion : Sion. •
la patrie est là où se trouve le coeurDe par sa naissance et sa position, Faris Noradi est fidèle à Noxus. Au-delà même de la fidélité, les aspirations de Noxus définissent les siennes. Depuis longtemps la Dame de Sang a embrassé les Principes de la Force noxiens, et l’arrivée de Jericho Swain n’a rien changé à cela. Au contraire. Dans une société régie par l’unité et le mérite absolu, Faris Noradi est plus libre que jamais de poursuivre de nouvelles ambitions et de prouver sa valeur, et la mesure de son dévouement pour sa patrie. Ce n’est pas en dépit, mais grâce à ses allégeances multiples qu’elle s’astreint à servir Noxus et elle y puise tout ce dont elle estime avoir besoin pour l’Empire. Cercle Pourpre, Rose Noire, Légion… Peu importe qu’il soit dirigé par une tête ou par trois. •
les pouvoirsLady Faris Noradi est une hémomancienne. Une mage de sang. Ses pouvoirs sont pour elle source d’une grande fierté, une fierté qui n’est pas sans écho à un certain sens du devoir. Elle ne recule devant rien pour mettre ses dons - et ceux des autres - au service de ses ambitions, et s’est forgée une solide réputation dans l’armée noxienne en s’appuyant sur ses connaissances comme sur ces capacités. Mais elle n’oublie pas pour autant à qui elle doit ce pouvoir : son respect pour Lord Vladimir est entier, et son obéissance coule de source, aussi naturellement que le sang coule dans une veine. Son clan lui est lié, et il n’est pas dans la nature de la Dame de Sang d’oublier quelle est sa place - bien malgré le fait que ce sobriquet lui soit plus qu’amplement mérité. Après tout, n’importe qui ne pourrait pas supporter l’idée d’avoir autant de sang sur les mains qu’elle sans en éprouver le moindre remords. •
la brume noireL’arrivée de la Brume Noire n’a, pour l’heure, strictement rien changé pour Lady Noradi. En surface, du moins, il s’agit pour l’heure d’un problème qui ne concerne pas Noxus. Mais elle sait pertinemment que cela sera le cas, tôt ou tard, et cette perspective ne la ravit pas. Seul un point d’incertitude aussi dérangeant qu’intéressant subsiste à ses yeux : qu’adviendra-t-il des Défunts et des Réanimés de sa Légion Grise lorsque les Brumes du monde des morts se glisseront entre les briques des remparts du Bastion Immortel ? Qu’adviendra-t-il de
lui ?•
relationsLord Noradi : Le mari de Faris. Un homme sévère, ancré dans les traditions, depuis longtemps laissé aux commandes de la Maison dont il est le maître, laissant à son épouse, bien plus experte, le soin d’en dorer le blason.
Ophelia Noradi : La fille unique de Faris. Une jeune femme impertinente, vexante et hautaine que rien ne semble pouvoir arrêter hormis l’autorité de ses parents et, bien évidemment, Lord Vladimir. Le portrait craché de sa mère à son âge. Leur relation est compliquée, considérant le sujet épineux du conflit entre son implication dans la succession de leur maison et le fait qu’Ophelia ne trouve pour l’heure d’intérêt qu’en la personne de son amie Clara. Une source d’inquiétude que la Dame sait néanmoins mettre de côté lorsque sa fille, directe subordonnée, suit sa Légion.
Docteur Esslanger : Le partenaire de la Générale Noradi et son conseiller le plus proche à la tête de sa Légion. Leur rencontre a changé la vie de l'un comme de l'autre, offrant à chacun d'eux des perspectives qu'ils n'auraient jamais connu sans cela. Leur collaboration dure depuis maintenant plusieurs années et a déjà porté des fruits extrêmement prometteurs à Noxus. Un tandem surprenant et qui s'est révélé efficace en somme toute assez peu de temps, comme si les deux n'avaient eu aucun mal à se mettre à travailler ensemble. Presque comme s'ils se connaissaient déjà depuis longtemps...
Lord Vladimir - Cercle Pourpre : La Dame de Sang respecte profondément Vladimir, en tant que patron, mais également en tant que noble. Elle sait ses dons et la vie de sa fille entre les mains de l’homme, mais ne s’en est jamais souciée. À ses yeux, l’appartenance de son clan au Cercle Pourpre, par l’intégration de sa fille, est la chose la plus naturelle qui soit - et il se trouve seulement qu’elle est l’un des mages sanguins les plus talentueux. Ni plus, ni moins.
Le Trifarix : Générale de la Légion Grise, Faris Noradi est au service de Noxus et, par conséquent, du Trifarix. Comme tout un chacun dans la hiérarchie militaire, et même en dehors, elle obéit à la lettre aux directives émanant du triumvirat, et plus encore travaille activement à pourvoir de nouvelles armes à placer entre leurs mains. Les milliers de Réanimés qui composent ses bataillons sont de ses armes, mais ce ne sont pas les seuls. Car de par sa position et ses capacités, une responsabilité unique lui a échouée. Une charge dont elle a autrefois été artisane, et dont elle est aujourd’hui autant gardienne que garante : le Général Sion.
La Rose Noire : En tant que noble aux ambitions plus qu’évidentes, Lady Noradi fait partie de la Rose Noire depuis plusieurs décennies. L’exposition par Jericho Swain des traîtres à la couronne il y a quelques années et la Proclamation du Trifarix n’ont rien changé à cela, si ce n’est qu’elle affiche désormais clairement cette allégeance sur ses armes. De fait, étant elle-même liée à Vladimir, il aurait été sot qu’elle essaie de s’y soustraire. Elle estime encore aujourd’hui qu’elle peut y trouver son compte pour le bien de Noxus. Mais bien des choses peuvent encore changer. •
La force de la Dame de Sang ne réside pas dans sa capacité à manier les armes ou à endurer les coups - bien qu’elle soit tout à fait capable de se défendre avec une lame, force noxienne faisant loi. Mais ce qui fait sa réputation, l’image qu’évoque le surnom qu’on lui attribue, c’est son don. Hémomancienne. Mage de sang. L’une des plus talentueuses, certes. Mais ce qui la rend véritablement spéciale, c’est son application de la technique développée par le Docteur Esslanger : un moyen, en usant de la magie sanguine - et d’autres artifices impliquant inévitablement une douleur atroce - de ramener les morts à la vie. Encore. Et encore. Et encore. Tant qu'une étincelle de vie subsiste, jusqu’à ce qu’il ne reste rien à relever.
En plus de pouvoir relever les corps, cette magie permet une emprise partielle sur les restants fragmentés des esprits des Réanimés. Ceux-ci se battent pour Noxus, et qu’ils soient morts ou vifs ne fait plus aucune différence à leurs yeux. Ils n’ont rien à perdre à se jeter à corps perdus dans la bataille, alors ils n’hésitent plus à le faire. De ce fait, Faris Noradi a perfectionné ses propres dons pour se rendre capable de dominer facilement le corps et l’esprit de ses troupes, ouvrant la voie à une forme d’hémomancie jusque-là peu explorée - des méthodes qui ont prouvé leur efficacité sur les morts, mais également sur les vivants. Elle n’a cependant toujours pas trouvé d’alternative à la douleur, malheureusement.
Une sorcellerie contre-nature qui, alliée à ses connaissances tactiques et ses dons de stratège militaire, devient une arme certes encore perfectible, mais résolument redoutable entre ses mains. Une Légion gardée secrète, plus redoutable encore entre les mains de Noxus. Et à la pointe de cet ost funeste se dresse une légende de Noxus, un colosse ramené parmi les vivants pour combattre une fois encore au service de l’Empire : Sion le Régicide.